Mise en valeur des bas-fonds de la communauté rurale de niamone

Région pluvieuse, aux terres fertiles et aux conditions climatiques favorables à l’agriculture, la Casamance est une région naturelle du Sénégal qui peut avoir une haute vocation rizicole. Compte tenu de sa position géographique qui la place dans le domaine Sud soudanien côtier, elle est la région la plus arrosée du pays. Cependant les effets de la sécheresse apparus dans la plupart des pays africains depuis les années 1968 n’ont pas épargné cette partie du pays. De tels effets se sont fait sentir en Basse Casamance de façon insidieuse. Les écoulements annuels en eau douce étaient devenus insuffisants pour équilibrer les mouvements quotidiens des eaux marines dans le réseau hydrographique du fleuve Casamance (DACOSTA, 1989).

La forêt de mangrove s’est considérablement dégradée et les terres de bas-fonds comme celles de la mangrove ont été progressivement contaminées par les eaux de surface dont la salinité en saison sèche est trois à quatre fois supérieure à celle de l’eau de mer (Blasco, 1983, Marius, 1973, 1985).

Le climat local prend de plus en plus une tendance inquiétante et imprime sa marque à l’évolution de la riziculture en Casamance. Il fait susciter une interrogation de la part des populations paysannes dont les activités dépendent largement des conditions climatiques. De cette situation, découle de nombreux problèmes dont les conséquences sont néfastes tant au plan socio-économique qu’au plan environnemental. En fait, la diminution des surfaces exploitables par l’agriculture va fortement contribuer à la baisse de la production agricole et par conséquent du produit intérieur brut (PIB). Ainsi, face à ces contraintes dans le domaine agricole, l’Etat a mis en place des structures étatiques de mise en valeur et d’appui aux agriculteurs sénégalais au cours de la décennie 1970-1980.

L’échec de ces initiatives au regard des objectifs visés, a suscité de nouvelles réflexions et stratégies qui s’inscrivent dans le cadre d’un développement durable basé sur les écosystèmes des bas-fonds.

Dans ce nouvel esprit du développement à la base, les bas-fonds, de l’avis de certains spécialistes des questions agricoles, peuvent jouer un rôle important dans la satisfaction des besoins de subsistances et financiers des populations qui les exploitent du fait de leur humidité en toute saison. C’est ainsi que plusieurs études leur ont été consacrées en Afrique de l’ouest en général et au Sénégal en particulier. Parmi ces études, nous avons notamment celles de Raunet (1984-1985), Albergel et al. (1988,1991 et 1993), Zeppenfeldt; et Vlaar J.C.J, (1990) Sarr, Badji et Konate (1998).

C’est dans cette optique que nous nous sommes proposés ce thème d’étude et de recherche sur « la mise en valeur des bas-fonds de la communauté rurale (CR) de Niamone : caractérisation et évolution ». Située dans le Département de Bignona et composée de onze (11) villages, la CR de Niamone n’a pas échappé à ce déficit pluviométrique. Dans cette CR, les effets de la sécheresse se sont manifestés par une dégradation progressive des écosystèmes de bas-fonds. Compte tenu de la faiblesse de la pente du fleuve et du bas niveau des nappes, on assiste à une intrusion des eaux marines dans les bas-fonds occasionnant ainsi la salinisation et l’acidification d’une bonne partie de ces bas-fonds. Sur le plateau, l’augmentation de la population conjuguée aux effets de la sécheresse va fortement accélérer l’érosion hydrique et éolienne, par suite du déboisement et des feux de brousses dont les conséquences sont entre autres, l’appauvrissement des sols de bas-fonds (par ensablement) et ceux du plateau. La riziculture est la principale activité de subsistance dans cette communauté rurale. Elle se pratique avec des moyens rudimentaires à faible rendement. Son histoire dans la CR remonte à bien avant l’arrivée des colons portugais au 15ième siècle (Pélissier, 1966). Dans les villages de cette CR, le riz est d’une importance capitale dans les systèmes de production au point que la rizière reste un élément fondamental de localisation de l’habitat ; et rare sont les villages qui en sont dépourvus. Le riz occupe aussi une place non négligeable dans l’économie familiale, les échanges (troque) et dans l’occupation traditionnelle du terroir (PORTERESE, 1950).

ETUDE DU CONTEXTEGEOMORPHOLOGIQUE, GEOLOGIQUE, HYDROGEOLOGIQUE ET DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE 

La description des éléments physiques de la zone a nécessité la revue d’études menées par différents auteurs (Malou R. 1992 ; Marius C. 1985 ; Diallo I. 2005 ; Dacosta, H, 1989 ; Kalck, 1973 ; Vieillefon, 1977) dans la région naturelle de la Casamance. Cette revue a été complétée par nos observations de terrain. Ainsi l’étude de cette partie est d’une importance capitale, dans la mesure elle permet de mettre en évidence la mise en place des bas-fonds de la zone. Mais aussi elle permet d’établir des relations entre les différentes unités de l’écosystème bas-fonds.

SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA COMMUNAUTE RURALE (CR) DE NIAMONE

La CR de Niamone est située à l’extrémité sud de l’arrondissement de Tenghory, département de Bignona, région de Ziguinchor. Elle couvre une superficie de 268 Km2 et est limitée à l’Est par la CR de Koubalang, à l’Ouest par les CR de Balingore et de Mangagoulack, au nord par les collectivités territoriales de Bignona et de Tenghory et au Sud par le Fleuve Casamance .

Elle appartient à la Basse Casamance, région la plus pluvieuse du Sénégal, dominée par des forêts et des savanes boisées et un peuplement de mangroves qui longe toute sa partie ouest et sud. Son relief plat est composé de zones inondables et un plateau continental entouré par deux forêts classées (la forêt classée de Tobor et celle de Bignona), dans lesquelles on retrouve des espèces végétales caractéristiques du climat sud-soudanien côtier. La CR est arrosé par cinq marigots dont la mise en place daterait du Continental Terminal (Viellefon, 1978) avec les phénomènes de transgression et régression. La plupart de ces marigots porte le nom du village ou du quartier qu’il traverse. Ainsi tous ces marigots drainent un ensemble de vallées d’une superficie totale de 12 950 ha dont seulement 3 675 ha soit 28,3 % du total des terres de vallées sont aménageables en bas-fonds rizicoles.

Contexte géomorphologique 

Le bassin de la Casamance (où se situe notre zone d’étude) a été considéré comme étant un ensemble de relief plat composé de trois grandes unités géomorphologiques dont chacune est subdivisée en nombre variable de sous unité selon les conditions de sédimentation (Malou 1992).

➨ Les bas-fonds : sont des zones plus basses dont une partie est constituée par les Slikkes et Schorres qui sont envahies par les marées dans les lits de marigots et des vasières ; et une autre partie composée par les sables limoneux recouvert de limons sableux. Ce sont des rizières qui font l’objet d’une exploitation pour la riziculture.
➨ Les versants servent de raccordement entre les bas-fonds et les plateaux. Ils sont en général composés de plusieurs terrasses et de raccords de transition.
➨ Les plateaux correspondent aux formations du Continental Terminal. Ils sont constitués des sables rouge vif plus ou moins indurés d’aspects gréseux.

La formation de ces unités géomorphologiques remonterait au Miocène à la suite de dépôt de sédiments argilo-sableux de 50m à 150m sur l’ensemble de la basse Casamance. L’évolution de ces unités est plus marquée au cours du Quaternaire, à la suite de phénomènes de transgression et régression qui ont eu lieu en basse Casamance. C’est durant cette période qu’intervient une phase tectonique qui va fortement conditionner l’installation du réseau hydrographie.

Entre 20 000 BP et 10 000 BP, la Casamance et ses affluents se seraient mis en place ainsi que le morcellement des plateaux du Continental Terminal à l’ouest de Ziguinchor : le plateau d’Oussouye . Cette période s’est accompagnée par une phase de régression qui a creusée la Casamance et ses marigots en donnant la forme en « doigt de géant » aux plateaux (Vieilleffon, 1977).

Une transgression à l’origine de la naissance des terrasses autour des plateaux aurait eu lieu à partir de 14 000 BP. C’est durant cette période qu’intervient une deuxième phase de creusement, appelée par Michel P (1973) phase de creusement des vallées. Les vallées s’enfoncent profondément à l’intérieur disséquant ainsi les plateaux. Au Nouakchottien (vers 5500 BP), au maximum de la transgression, la mer envahit la Casamance jusqu’à Diana Malarie (Sall M. M., 1983). Par la suite, c’est une transgression qui serait à l’origine du comblement actuel de la basse vallée par des sédiments marins. Ce comblement se poursuivra jusqu’à 4000 BP, et donnera naissance aux cordons littoraux anciens grâce à la dérive littorale nord sud qui va progressivement fermer le golf de la Casamance  La sédimentation est alors relayée par une sédimentation de type lagunaire notamment à l’arrière des cordons sableux, ce qui justifie l’existence de dépôt de vases au niveau des basfonds vers 3 000 BP, lorsque le golf a fini de se présenter en une grande lagune . Vers 1 500 BP la Casamance prend une allure comparable à l’actuel , à cause du ralentissement de l’évolution morphologique liée à la fermeture du golf par les cordons littoraux (Malou, 1992).

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Table des matières

INTRODUCTION
METHODOLOGIE DE RECHERCHE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU CADRE PHYSIQUE DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE I: ETUDE DU CONTEXTE GEOMORPHOLOGIQUE, GEOLOGIQUE, HYDROGEOLOGIQUE ET DU RESEAU HYDROGRAPHIQUE
CHAPITRE II : CADRE CLIMATIQUE, SOLS ET VEGETATION
DEUXIEME PARTIE : ÉTUDE DU CADRE HUMAIN ET DE LA MISE EN VALEUR DES BAS-FONDS
CHAPITRE I : ETUDE DU CADRE HUMAIN
CHAPITRE II : LA MISE EN VALEUR DES BAS-FONDS
TROISIEME PARTIE : CONTRAINTES LIEES A LA MISE EN VALEUR DES BAS-FONDS, STRATEGIES ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT DE LA CR DE NIAMONE
CHAPITRE V. LES CONTRAINTES LIEES A LA MISE EN VALEUR DES BASFONDS
CHAPITRE VI : STRATEGIES ET PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
LISTES DES FIGURES
TABLES DES MATIERES

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