Mise en Place d’une Veille Stratégique au sein du Secteur Minier

La potentialité minière malgache, est toujours au centre des attentions depuis la colonisation jusqu’à maintenant. Les activités minières telles que les recherches, les explorations, les exploitations ainsi que les exportations sont les signes éminents de cette richesse souterraine. Il est aussi convainquant que le potentiel minier de Madagascar constitue un moteur capable d’entraîner le développement de l’économie du pays. Ainsi, le souci du gouvernement malgache est de faire du secteur minier, un secteur pilier du développement durable à Madagascar.

Pourtant, il est à constater que ces faits ne sont pas en corrélation avec la situation économique minière actuelle. Le secteur est resté dans un état d’espérance de développement, de pause économique (suite aux divers problèmes gouvernementaux et politiques). Malgré cela, des initiatives et des actions de progressions ont été déjà entreprises par l’Etat et ceci a fait du secteur minier un carrefour d’un vrai changement. Pour cela, le recourt à la veille stratégique permettra de redynamiser le secteur minier, d’aider les dirigeants dans les prises de décisions et de contribuer à la résolution des principaux problèmes qui ont persistés depuis longtemps, mais aussi de se positionner dans le domaine minier international.

Le secteur Extractif Malgache 

Historique

Avant la période coloniale, les ressources minières étaient peu exploitées à Madagascar et la reine Ranavalona II a interdit l’exploitation minière. C’était en 1986 que le gouvernement Rainilaiarivony et le colonisateur Suberbie ont établis le contrat de la première concession d’exploitation aurifère. Au début de la colonisation, Madagascar a commencé à produire de l’or et des pierres précieuses. Le premier décret minier fut promulgué en 1906 mais suite à des contestations, ceci a été révisé. En 1920, toutes les ressources minérales étaient pratiquement inventoriées mais d’une manière superficielle. Ainsi, l’exploitation de nouvelles substances autres que l’or et les pierres précieuses était envisagée : charbon, minéraux radioactifs et hydrocarbures faisaient l’objet de nombreuses études mais seuls le mica et le graphite ont abouti à l’exploitation. Les missions de prospections géologiques ont été menées par Henri Besairie du Service Géologique de Madagascar et du BRGM entre 1937-1970. Et depuis 1970 jusqu’à 2005, de nombreuses études universitaires ont contribué à la modernisation et à l’avancée de la connaissance géologique de Madagascar. Ce sont ces études géologiques qui ont permis les recherches sur les gîtes minéraux et les indices miniers et quelques compagnies minières ont été créées : COMINA (exKRAOMA), OMNIS (autrefois exploitant les substances radioactives),… Depuis, les grands investisseurs du monde se sont intéressés à Madagascar et ont effectué des recherches approfondies dans toute l’île menant à des découvertes de multiples indices d’or, de gisements de minéraux, de métaux, des pierres précieuses, et de réserves pétrolifères et gazifières.

Etat des lieux du Secteur Minier Malgache

Caractéristiques du Secteur Minier Malgache

Inventaire et présentation des ressources minières à Madagascar : potentiels nationaux et régionaux 

Madagascar possède une potentialité minière reconnue mondialement. Les substances susceptibles d’être valorisées sont nombreuses et variables. Elles appartiennent à 2 grands groupes : les substances métalliques et les non-métalliques. Quelques ressources minières identifiées sont déjà en cours d’exploitation industrielle et artisanale. Mais nombreuses aussi sont les ressources non exploitées. En 1985, dans le cadre de plan directeur d’actions pour la mise en valeur des ressources du sous-sol de Madagascar, le BRGM a établi une liste des principales substances minérales de l’île en précisant leurs localisations et leurs principales caractéristiques.

Petites Mines artisanales

Le secteur minier malagasy est surtout dominé par les exploitations à petites échelles ou petites mines. En effet, les petites mines couvrent environ 90% de la totalité du secteur. Ce fait se justifie d’un côté par la taille des gisements qui, souvent ne peuvent pas être exploités à d’autres échelles, et de l’autre côté par la capacité technique et financière des opérateurs locaux. L’exploitation de l’or et des pierres précieuses occupe la majeure partie des mines artisanales à Madagascar. Leur présence n’est pas à négliger car les petites mines participent de façon significative à la création d’emploi, spécialement dans la lutte contre le chômage rural. Dans leurs activités, elles recrutent un effectif non négligeable de la main d’œuvre rurale.

Industries minières 

Auparavant le secteur minier a été dominé par les exploitations artisanales et traditionnelles. Dans les dernières années les gisements importants de Madagascar ont attiré la venue d’éminents investisseurs capables d’instaurer une forte et puissante industrie minière. De grands projets miniers ont vu le jour suite à la venue de grands investisseurs étrangers (Canadien, Indonésien, Chinois,….) à Madagascar. Ce qui n’est pas un fruit du hasard puisque l’état malgache a exposé un fort historique d’expéditions minières par les recherches géologiques et minières dans les temps de Bésairie, qui a attiré ces exploitants à investir. L’état a assuré qu’un code minier, ainsi qu’une Loi sur les Grands Investissements Miniers (LGIM) sont en place et constituent une bonne base pour les grands projets miniers d’exploitation industrielle.

Les acteurs dans le secteur minier

L’administration minière sert de lien entre l’Etat et les permissionnaires et (ou) les opérateurs miniers. Elle est constituée par les départements du Ministère chargé des Mines et par des organismes en dehors du ministère mais qui lui sont en collaboration étroite.

Actuellement, le MEM (Ministère de l’Energie et des Mines) est devenu le MPRS «Le Ministère Auprès de la Présidence Chargé des Ressources Stratégiques » regroupant les mines et les hydrocarbures. Il est chargé de l’élaboration et de la mise en œuvre de la politique minière, de la gestion, du suivi et du contrôle des activités minières. Les départements intervenants sont la direction générale des hydrocarbures, la direction générale des ressources minières, les directions interrégionales des mines, la direction des études géologiques et minières, le BCMM, le comptoir de l’or et la brigade des mines et des hydrocarbures.

Les autorités et organismes en dehors mais rattachés du ministère sont :

o BCMM (Bureau du Cadastre Minier de Madagascar) : Chargé de la gestion du patrimoine minier par l’octroi des permis.
o OMNIS (Office des Mines nationales et des Industries Stratégiques) : établissement public chargé de gérer, de développer et de promouvoir les ressources pétrolières et minérales nationales à Madagascar.
o ONE (Office National de l’Environnement) : organe responsable de l’évaluation des études sur l’impact environnemental des projets miniers.
o Chambre des Mines : association regroupant 22 membres dont 13 sont des compagnies minières industrielles, 8 prestataires de service et 1 membre honoraire.
o APPAM ou Association Professionnelle du secteur Pétrolier Amont de Madagascar regroupant les 10 grands explorateurs et exploitants pétroliers à Madagascar.
o ITIE ou Initiative pour la Transparence des Industries Extractives, chargé de la Transparence et de la gestion des revenus miniers.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1 : Généralités et cadre de l’étude
Chapitre 1 : Le secteur Extractif Malgache
Chapitre 2 : EITI
Chapitre 3 : Pourquoi une veille stratégique?
Chapitre 4 : Les apports de la veille stratégique sur le processus EITI Madagascar
Partie 2 : Analyse et Diagnostic du Secteur Minier
Chapitre 1 : Les différents volets liés à la veille stratégique du secteur minier
Chapitre 2 : Etude Comparative
Partie 3 : Mise en place du système de veille stratégique
Chapitre 1 : Elaboration du système de veille stratégique en tenant compte de tous les facteurs
Chapitre 2 : Axes prioritaires de la veille stratégique
o Axe fiscal et mise en œuvre de l’EITI
o Axe institutionnel
Chapitre 3 : Recommandations
Partie 4 : Recommandations et Perspectives
CONCLUSION

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