Mise en place d’une institution de microfinance

Définition de la micro finance

   De prime à bord, il faut entendre par « micro-finance », la prestation de service de crédit et/ou d’épargne à l’attention des agents économiques vulnérables, exclus du système bancaire classique, en vue de leur permettre de réaliser des activités génératrices de revenus, de créer des emplois et ainsi de lutter contre la pauvreté. Pour beaucoup de personnes et pour le grand public, en particulier, la micro-finance se confond avec le micro crédit. Elle désigne les dispositifs permettant d’offrir de très petits crédits, « micro-crédit » à des familles très pauvres, pour les aider à conduire des activités productives ou génératrices de revenus, leur permettant ainsi de développer leurs petites entreprises. Avec le temps et le développement de ce secteur particulier de la finance, partout dans le monde, y compris dans les pays développés, la micro-finance s’est élargie pour inclure, désormais, une gamme de services plus larges (crédit, épargne, assurance, transfert d’argent etc.) et également une clientèle plus étendue. Dans ce sens, la micro finance ne se limite plus aujourd’hui à l’octroi de micro crédit aux pauvres, mais bien à la fourniture d’un ensemble de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier classique ou formel. En termes simples, une institution de micro finance est une organisation qui offre des services financiers à des personnes à revenus modestes, qui n’ont pas accès ou ont difficilement accès au secteur financier formel. Au sein du secteur, le terme institution de micro finance renvoie aujourd’hui à une grande variété d’organisations, diverses par leur taille, leur degré de structuration et leur statut juridique (ONG, association, mutuelle/coopérative d’épargne et de crédit, société anonyme, banque, établissement financier etc.). Selon les pays, ces institutions sont réglementées ou non, supervisées ou non par les autorités monétaires ou d’autres entités, peuvent ou ne peuvent pas collecter l’épargne de leur clientèle et celle du grand public. L’image que l’on se fait, le plus souvent, d’une IMF est celle d’une ONG « financière », une organisation totalement et presque exclusivement dédiée à l’offre de services financiers de proximité, qui vise à assurer l’auto promotion économique et sociale des populations à faibles revenus.Pour Maria Nowak, fondatrice de l’Association pour le droit à l’initiative économique (France), « la différence principale, par rapport au crédit classique, est qu’il est orienté sur une cible nouvelle : les pauvres et les exclus. Il reconnaît leurs talents, leurs besoins et leur capacité à rembourser les prêts. Au lieu de les éliminer, par avance, de la clientèle du crédit, parce que les méthodes, les critères et les garanties ne sont pas adaptés à leur situation, il invente des méthodes et des garanties qui leur conviennent. Au lieu de leur imposer l’objet de leur prêt, il est à l’écoute de leurs besoins. Il permet ainsi de découvrir que les gens exclus du crédit bancaire sont, comme les autres, dotés de l’esprit d’entreprise, de la capacité de jugement, et qu’en plus, ils remboursent plutôt mieux que les riches. » Le Micro-crédit, comme la micro finance, s’adresse à cette cible nouvelle, mais l’un et l’autre ne proposent pas les mêmes services.

Activités bancaires

   Les établissements de crédit sont autorisés à exercer divers types d’activités :
– Ils sont d’abord habilités, dans les conditions fixées par leur agrément, à effectuer les opérations de banque, définies aux articles 3 à 6 de la loi susvisée, à savoir, la réception de fonds du public, la distribution de crédits et la mise à disposition des moyens de paiement.
– Ils peuvent également effectuer les opérations connexes, dont une liste non limitative est énoncée à l’article 7 de la loi susvisée. Ces opérations connexes comprennent, notamment les changes, la location de compartiments de coffres-forts, le placement, l’assistance et le conseil.
– Les dispositions de l’article 8 leur permettent, et ce dans les conditions définies par instruction de la Commission de Supervision Bancaire et Financière (CSBF) de :
• prendre ou de détenir des participations dans des entreprises existantes ou en création,
• exercer à titre habituel, des activités autres que celles mentionnées ci-dessus.
Il est interdit à toute personne physique ou morale, autre qu’un établissement de crédit, d’effectuer, à titre habituel, des opérations de banque, et à toute entreprise, autre qu’un établissement de crédit, de recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme. Les activités des institutions de micro finance (IMF) sont définies dans la loi n° 20 05-016. Les IMF sont habilitées à effectuer la collecte de l’épargne et l’octroi de micro-crédits. Elles peuvent également effectuer des opérations connexes telles que :
– les opérations de virement interne, pour le compte de la clientèle, effectuées au sein d’une même institution de micro finance, ou au sein d’un réseau mutualiste ;
– la location de coffre-fort ;
– les prestations de conseil et de formation ;
– les virements de fonds, non libellés en devises, avec les établissements de crédit habilités à effectuer ces opérations à Madagascar.
La loi sur la micro finance distingue trois niveaux progressifs de classification d’IMF (IMF 1 à 3). Plus le niveau est élevé, plus les opérations sont complexes, et les ressources, l’organisation, le degré d’institutionnalisation et le contrôle, plus développés.

Micro crédit (Commerçant de l’argent)

   C’est pendant la commercialisation de l’argent que les banques ou un micro crédit pourront dégager le produit net bancaire. En effet, ce dernier est la différence entre les produits et les charges d’exploitation bancaire, hors intérêts, sur créances douteuses, mais y compris les dotations et reprises de provisions pour dépréciation des titres de placement. Il mesure la contribution spécifique des banques à l’augmentation de la richesse nationale, et peut, en cela, être rapproché de la valeur ajoutée dégagée par les entreprises non financières. Juridiquement, le micro crédit assure un acte de commerce, comme pour les vendeurs en détails des marchandises.

Concurrence indirecte

   La concurrence indirecte se manifeste dans le financement accompli par les institutions financières, en dehors du district de Bealanana. Ensuite, les subventions accordées par l’État et ses démembrements aux entreprises, pour leur exploitation. En effet, le financement rural, effectué par le Gouvernement, par la Commune Urbaine de Bealanana, et par les organismes internationaux, pour les petits exploitants, constitue également une concurrence indirecte pour notre future entreprise. Sans oublier aussi que les actions familiales, lors du financement des activités d’un des membres de la famille, font partie intégrante des concurrents indirects de notre unité CERP. Ces aides sociales restent encore courantes dans le business malgache.

Politique marketing

   Ces politiques consistent à formuler les options de base relatives aux quatre (4) composantes du marketing – mix.
politique de produit (structure générale de la gamme et caractéristiques principales de chaque produit, politique de marque et de conditionnement). Ainsi, pour l’unité CERP ses produits seront les prestations bancaires. Quant à sa gamme, son Gérant l’élargirait pour affronter les aspects dialectiques du marché.
politique de prix (zone ou fourchette de prix retenue pour chaque article, politique tarifaire). Le promoteur de ce projet espère que les coûts et le prix qu’il établira seront à la portés des clients.
Ainsi, le prix est la seule variable du marketing mix à générer un revenu à l’Unité CERP, alors que les autres constituent une source de dépenses.
politique de distribution et de vente (choix des canaux de distribution, politique de marge et d’exclusivité, taille et organisation de la force de vente).
Cette politique sera confiée aux agents responsables de distribution et de vente. Il va y avoir également le jeu des marges, par le responsable marketing. Pour CERP, la distribution s’effectue dans son lieu d’implantation.
politique de communication et de promotion (montant approximatif et répartition générale du budget de communication et de promotion, choix des grands médias à utiliser, axe et thème publicitaires principaux). L’unité CERP aura à coopérer avec le réseau des micros crédits.
Ainsi se termine, le second chapitre, consacré à l’étude de marché et aux aspects marketing du présent projet. Maintenant, nous allons entamer le chapitre suivant, qui traite la faisabilité technique.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: IDENTIFICATIN DU PROJET
CHAPITRE I. PRÉSENTATION DU PROJET
SECTION I. GÉNÉRALITÉS DU PROJET
§1. Situation géographique de la région
A. Présentation de la région SOFIA
B. Composition du peuplement
C. Le milieu physique
1. Le relief et le paysage
2. La Pédologie
3. Le climat, la météorologie et la température
§2. Historique du projet
A. Historique du District de Bealanana
1. Situation foncière
2. Crédit rural
B. Spécificités de la promotrice du projet
C. Bref historique du micro crédit
Section II. GÉNÉRALITÉS SUR LES MICRO FINANCES
§1. Définition de la micro finance
§2. Historique de la micro finance
§3. Réglementation générale de la profession
A. Activités bancaires
B. Catégories d’établissement de crédit
C. Conditions d’exercice de l’activité
SECTION III. PRÉSENTATION ET CARACTÉRISTIQUES DU PROJET
§1. Potentialités humaines
A. Place des ménages dans le système économique du District
B. Rôle de l’instruction pour les ménages
§2. Caractéristiques du projet
A. Fiche signalétique de l’entreprise du projet
B. Intérêts du projet
C. But et objectifs du projet
1. But dans le projet
2. Objectifs du projet
C. Aspects qualitatifs et quantitatifs du projet
1. Aspects qualitatifs
1.2. Précision des prestations financières de CERP
2. Aspects quantitatifs
CHAPITRE II. ÉTUDE DU MARCHÉ ET ASPECTS MARKETING
SECTION I. DESCRIPTION DU MARCHÉ VISÉ
§1. Caractéristiques du marché de micro crédit
A. Micro crédit (Commerçant de l’argent)
B. Micro crédit (producteur de la monnaie)
C. Micro crédit (Intermédiaire économique)
§2. Capacité d’absorption du marché de micro crédit
SECTION II. ANALYSE DE L’OFFRE ET DE LA DEMANDE
§1. Attentes de la clientèle potentielle (ménages)
§2. Manifestation des besoins de financement des ménages
§3. Proportion nationale des ménages ayant besoin de financement
§4. Ménages ayant un besoin de financement dans la Région de la SOFIA
§5. Évolution de la demande
A. Demande locale
B. Demande nationale
§2. Analyse de l’offre et de la concurrence
A. Caractéristiques du produit à offrir
1. Qualité de l’offre
2. Prestations
3. Caractéristiques commerciales de l’offre
4. Caractéristiques économiques de l’offre
B. Services associés à l’offre
C. Évolution de l’offre globale
1. Offre locale
2. Offre nationale
D. Analyse de la concurrence
1. Concurrence directe
2. Concurrence indirecte
SECTION III. STRATEGIE ET POLITIQUE MARKETING
§1. Stratégies marketing
A. Stratégies pull
B. Stratégies push
§2. Politique marketing
CHAPITRE III : ÉTUDE DE FAISABILITÉ TECHNIQUE
SECTION I. IDENTIFICATION DES RESSOURCES NÉCESSAIRES
§1. Immobilisations corporelles du projet
A. Installations techniques
B. Matériels de transport
C. Matériels d’exploitation
§2. Ressources financières
A. Financement interne
B. Financement externe
§3. Ressources humaines
SECTION II. RÈGLEMENT EN VIGUEUR
§1. Procédure à suivre
§2. Investissements dans le système financier à Madagascar
§3. Traitement des dossiers de projet de micro crédit
SECTION III. TECHNIQUE D’EXPLOITATION
§1. Politique spécifique de CERP
A. Principes d’adhésion à l’institution
B. Élaboration des dossiers pour l’octroi de crédit
C. Politique de recouvrement de crédit
§2. Capacité de financement du projet et réalisation envisagée
A. Caractéristiques des offres de l’institution
1. Les produits d’épargne
1.1. Le dépôt a vue
1.2. Le dépôt à terme
1.3. Le plan d’épargne
2. Les produits de financement
2.1. Le crédit productif
2.2. Le crédit commercial
2.3. Le crédit d’équipement ou location vente mutuelle
2.4. Le grenier commun villageois (GCV)
2.5. Les crédits de construction
2.6. Les crédits d’achat du terrain à bâtir
3. Évaluation du chiffre d’affaires et réalisation envisagée
3.1. Évaluation des droits d’adhésion
3.2. Évaluation des cotisations des membres
3.3. Les évolutions sur les produits de financement
4. Calendrier des saisons à risques
PARTIE II : ÉTUDE ORGANISATIONNELLE ET FINANCIÈRE DU PROJET 
CHAPITRE I. ÉTUDE ORGANISATIONNELLE
SECTION I. ORGANIGRAMME ENVISAGE ET BESOIN EN PERSONNEL
§1. Les différentes structures organisationnelles
A. La structure hiérarchique
B. La structure fonctionnelle
C. La structure hiérarchico- fonctionnelle
§2. Description des tâches
A. Gérant
B. Inspecteur
C. Responsable de crédit
D. Responsable administratif et financier
E. Caissiers (res)
F. Agent de crédit et d’épargne
SECTION II : LE RECRUTEMENT
§1. Mode de recrutement
§2. L’embauche
§3. Profil du personnel et rémunération du personnel
SECTION III. PREPARATION ET MISE EN ŒUVRE DU PROJET
CHAPITRE II. INVESTISSEMENTS ET FAISABILITÉ DU PROJET
SECTION I. LES INVESTISSEMENTS NECESSAIRES
§1. Les immobilisations
A. Les immobilisations incorporelles
B. Les immobilisations corporelles
1. Les matériels de bureau
2. Les matériels informatiques
3. Les matériels de transport
4. Les divers matériels
C. Tableau d’amortissement
§2. Les facteurs déterminant l’investissement
§3. Le Fonds de Roulement Initial
A-Tableau des charges salariales pour le premier semestre
B. Services extérieurs
C. Autres services extérieurs pour le premier semestre
D. Les autres charges
§3. Plan de financement
A. Moyen de financement du projet
1. Le capital
1.1. Apport en nature
1.2. Apport en numéraire
2. L’emprunt
B. Tableau de remboursement des dettes
SECTION II. LES COMPTES DE GESTION
§1. Comptes des charges
A. Charges administratives générales
1. Les charges de personnel
2. Les services extérieurs et les autres services extérieurs
B. Les charges d’intérêts et de manipulations de fonds
C. Les autres charges
D. Les charges financières
E. Les dotations aux amortissements
F. Crédit douteuse et litigieuse (CDL)
§2. Les produits
A. Intérêts perçus sur les crédits octroyés ou produit de financement
B. Subvention d’exploitation
C. Reprise de CDL
SECTION III. ÉTUDE DE FAISABILITÉ ET ANALYSE DE LA RENTABILITÉ
§1. Les principes comptables, méthode de présentation et règles d’évaluation
A. Principes comptables
B. Méthodes de présentation
C. Règles d’évaluation
§2. Le compte de résultat prévisionnel
§2. Bilan prévisionnel
CHAPITRE III : ÉVALUATION DU PROJET
SECTION I. ÉVALUATION ÉCONOMIQUE
§1. La valeur ajoutée brute
§2. Effet sur le PIB
§3. L’excédent brut d’exploitation
SECTION II. ÉVALUATION FINANCIÈRE
§1. Sur les outils d’évaluation du projet
A. Capacité d’Autofinancement
B. Cash flow
B. La valeur actuelle nette (VAN)
C. Le taux de rentabilité interne (TRI)
D. L’indice de profitabilité (IP)
E. La durée de récupération du projet (DRCI)
§2. Sur les critères d’évaluation du projet
A. La pertinence du projet
B. L’efficience du projet
C. L’efficacité du projet
D. La viabilité du projet
E- L’impact du projet
SECTION III : ÉVALUATION SOCIALE
§1. Création d’emploi
§2. Développement social de la région
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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