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Organisation et Problématiques
Les activités du PNAM sont réalisées suivant l’organigramme ci-dessus. Chaque volet a son propre système d’organisation et de gestion des travaux. Ce qui va nous intéresser particulièrement dans cet organigramme est le Volet Conservation et Recherches Finalisées.
En effet, bien que l’organisation et la mise en œuvre des interventions sont assurées par le Chef Secteur, le Chef de Volet s’occupe de la conception, de la planification, du suivi et du contrôle. Ainsi, les tâches des responsables de ce volet, dont l’objectif majeur est la protection de la biodiversité du Parc sont principalement de:
a) planifier et faciliter la surveillance et le contrôle au sein du Parc.
b) concevoir un système de suivi écologique, c’est-à-dire .
– élaborer des systèmes de collecte de données exacts et adaptables pour les informations de base et leur suivi continu.
– mettre en place des systèmes de données facilement exploitables et fiables.
– faciliter la collecte des données sur terrain et venant d’autres sources disponibles (images satellitaires, photo aérienne, recherches précédentes…).
– orienter les actions des chercheurs, consultants étrangers au Parc, stagiaires ; et participer aux projets de recherche appliquée.
– analyser et interpréter toutes les données collectées et stockées. [5].
Système de contrôle de la Réserve Spéciale d’Indri
Pour parvenir à réaliser ses tâches, le Volet Conservation et Recherches Finalisées a mis en place un système de contrôle de la Réserve par la création de pistes de contrôle dans l’AP. Des Agents de Parcs (ou Agents de Conservation) assurent le suivi et la maintenance dans toute la Réserve. La distribution de leurs tâches est organisée par un Chef Secteur, qui reçoit après chaque patrouille des rapports de la part de ces Agents.
Toutes les activités de ce Volet peuvent se résumer par ce qu’on appelle « Opérations de Conservation », qui comprennent l’entretien des routes, des pistes, des panneaux de signalisation, l’organisation de patrouilles et la collecte des données pour le suivi.
Zonage
La planification de gestion et d’aménagement d’une AP est basée sur le zonage du site en fonction des différentes vocations et principales activités de l’ANGAP.
En effet, le zonage constitue un outil utile, sinon essentiel, pour la conservation des Aires Protégées.
Au sein et aux alentours de chaque aire protégée, on peut définir jusqu’à cinq zones différentes qui, toutes, contribuent directement à la réalisation des objectifs de conservation.
– Le noyau dur : zone sanctuaire d’intérêt biologique, culturel, historique, esthétique, morphologique et archéologique, qui représente le périmètre de préservation intégrale et où toute activité, accès et circulation est réglementée de manière stricte.
– La Zone de Recherche : zone réservée spécifiquement au suivi et aux recherches biologiques et écologiques. Ce cas se présentera le plus vraisemblablement lorsque l’aire protégée aura une vocation spécifique pour la recherche. La Zone de Recherche est également considérée comme un type spécialisé de Zone de Conservation.
– La zone tampon, dans laquelle les activités sont limitées pour assurer une meilleure protection de l’AP, et qui peut comprendre, notamment, des zones d’occupation contrôlée, des zones d’utilisation contrôlée et des zones de service (infrastructure pour l’écotourisme ou l’éducation, bâtiments administratifs…).
– La zone de protection, qui jouxte l’aire protégée. Les activités agricoles ou pastorales ou d’autres activités autorisées à titre exceptionnel et n’entraînant pas d’impact néfaste sur l’aire protégée y sont admises.
– La zone périphérique, c’est-à-dire celle dans laquelle les activités humaines peuvent avoir des influences directes sur l’aire protégée et réciproquement. Des mesures peuvent y être prises pour permettre un ensemble de réalisations d’ordre social, économique et culturel tout en rendant plus efficace la conservation dans l’aire protégée.
Stratégies de conservation
Pour déterminer le type de mesures de conservation adapté à chaque aire protégée, une approche en deux temps a été adoptée. Sur la base de critères liés aux caractéristiques de la biodiversité et des menaces, les parcs et réserves ont d’abord été regroupés en différentes catégories correspondant chacune à une stratégie spécifique. Un ensemble de mesures regroupées dans des stratégies a ainsi été défini pour chaque groupe stratégique, et rédigé dans un plan général appelé Plan de Gestion du Réseau des Aires Protégées.
On distingue alors quatre classes d’AP par rapport à des stratégies liées à leur richesse au niveau de la biodiversité et leur niveau de menace. [1]
Les données et outils utilisés sur terrain
Pour réaliser ces opérations de conservation citées précédemment, le Volet Conservation et Recherches Finalisées de la RSI disposent des données, outils et matériels suivants :
– pistes de contrôle.
– panneaux indicateurs
– diverses cartes thématiques.
– « arbres-bornes » marquant les limites de l’AP et délimitant le noyau dur.
– données thématiques.
– logiciels informatiques : bureautique, SIG et traitement d’image.
– matériels de terrain : GPS de poche, décamètre, boussoles, altimètre, sacs de couchage.
Les panneaux de signalisation servent à marquer les limites de la Réserve, ou bien montrent des indications, avertissements ou interdictions dans l’AP et ses alentours.
Les pistes de contrôle permettent aux Agents de Conservation de circuler facilement à l’intérieur de la Réserve, et surtout de surveiller la totalité de celle-ci. Elles ont été créées de manière à couvrir toute la Réserve, excepté une partie du noyau dur qui doit garder son aspect naturel.
Les arbres bornes ont été choisis et marqués pour délimiter le noyau dur.
Les logiciels informatiques permettent d’établir des fonds de carte à utiliser sur terrain, ou à faire le suivi de l’évolution dans la Réserve. Les cartes thématiques obtenues sont alors interprétées ; et sur les résultats obtenus se baseront les mesures à prendre et les interventions probables.
Une fois toutes les analyses faites, des interventions sur terrain sont nécessaires. Les Agents de Parc se munissent alors de tous les outils et appareils qui leur seront nécessaires, surtout la boussole et le GPS.
Comment fonctionne un Système d’Information Géographique?
L’information géographique doit toujours contenir une référence géographique explicite (latitude & longitude ou grille de coordonnées nationales: Laborde Madagascar par exemple), ou implicite (adresse, code postal, nom de route…).
Les Systèmes d’Information Géographique exploitent deux différents types de modèles géographiques :
– Le modèle vecteur: Dans le modèle vecteur, les informations sont regroupées sous la forme de coordonnées X, Y. Les objets de type ponctuel sont dans ce cas représentés par un simple point (villages, gares…). Les objets linéaires (routes, fleuves…) sont eux représentés par une succession de coordonnées X, Y. Les objets polygonaux (territoire géographique, parcelle…) sont, quant à eux, représentés par une succession de coordonnées délimitant une surface fermée.
– Le modèle raster: Le modèle raster, quant à lui, est constitué d’une matrice de points pouvant tous être différents les uns des autres.
Il s’adapte parfaitement à la représentation de données variables continues telles que la nature d’un sol… (Ex: image satellitaire, image scannée, orthophotographie…)
Chacun de ces deux modèles de données dispose de ses avantages. Un SIG moderne se doit d’exploiter simultanément ces deux types de représentation.
Principales fonctions d’un Système d’Information Géographique?
Un SIG a pour fonctions principales la saisie des données, les différentes manipulations, la gestion des données, les différentes interrogations et analyses, et la visualisation des données. Saisie Avant d’utiliser des données papier dans un SIG, il est nécessaire de les convertir dans un format informatique. Cette étape essentielle depuis le papier vers l’ordinateur s’appelle digitalisation. Les SIG modernes sont capables d’automatiser complètement ces tâches pour des projets importants en utilisant la technologie des scanners. D’autres projets moins importants peuvent se contenter d‘une phase de digitalisation manuelle (table à digitaliser). Aujourd’hui de nombreuses données géographiques sont disponibles dans des formats standard lisibles par les SIG. Ces données sont disponibles auprès de producteurs de données et peuvent être directement intégrées à un SIG.
Calage de l’image
Caler une image raster consiste à la géoréférencier, donc à lui attribuer une projection ou un système de coordonnées géographiques. [4]
Il est donc impératif de caler une image raster pour pouvoir y superposer des données vectorielles localisées spatialement. Cette opération permet de placer correctement l’image dans une fenêtre carte du logiciel MapInfo Professional ®, dans le système de projection désiré, qui est dans notre cas la projection Laborde Madagascar, en unité métrique.
Pour caler l’image, il faut au moins quatre (4) points de calage pouvant facilement être identifiés, sélectionnés sur la carte; par exemple des intersections de route, les grilles de coordonnées… Il suffit donc d’identifier ces points de calage, pour ensuite collecter les coordonnées de ces derniers, pour enfin les piquer sur l’image et entrer ces coordonnées. La projection utilisée étant comme prévue la Projection Laborde Madagascar, en unité métrique. Une fois le calage terminé, toutes les données qui seront utiles pourront y être superposées.
Vectorisation
Le traitement des images vectorielles est largement plus pratique que celui des images raster, même si ces dernières sont calées. Il est alors important de créer des vecteurs associés à cette image. Tous les traitements se feront ainsi par l’intermédiaire de ces données vectorielles. Les données vectorielles sont représentées par des points (les villages voisins, les gares…), des polylignes (les routes, chemin de fer…), et des polygones (limites de la Réserve, lacs…). La vectorisation se fait comme une digitalisation sur une tablette à digitaliser, sauf qu’elle se fait à l’écran.
Il suffit de tracer ou de dessiner les éléments à représenter en calquant l’image, ou d’autres sources d’informations; ou tout simplement insérer dans la fenêtre des données établies antérieurement ou importées de chez d’autres sources (BD 500 de la FTM par exemple).
A la suite de ces étapes, le produit obtenu est une carte de base comprenant la limite de la Réserve, les voie ferrées voisines, la Route Nationale n°2, le réseau hydrographique permanent et temporaire au sein de la RSI.
Eléments nécessaires
Une fois la carte de base établie, il est nécessaire de choisir des points « stratégiques » pour pouvoir se repérer facilement sur le terrain et d’établir une base bien fondée. Ces points seront considérés en tant que points identifiables et accessibles sur terrain ; par exemple : intersection, coins et extrémités de pistes, de rivières, ponts, chemins de fer.
Tous ces points doivent être connus en coordonnées, soit après calcul, soit en les piquant sur une carte existante ou pré-établie.
Reconnaissance sur terrain
Une première descente sur terrain a été effectuée pour se familiariser au milieu. En effet, il est nécessaire de voir la réalité dans la Réserve, pour pouvoir choisir les méthodes à utiliser ultérieurement.
Ainsi, il faudra mettre en place des points d’appui qui serviront de repères dans la Réserve. Or, d’après les observations sur les lieux, cette étape semble difficile à cause de la végétation existante dans la RSI : il y a peu d’espace disponible, on ne voit presque pas le ciel (pas de dégagement). On s’est muni pour cette première descente d’un GPS de poche ; la première remarque est que ce dernier ne capte pas, ou bien très difficilement les satellites. Ainsi, on a pu tirer la conclusion que la méthode d’acquisition de points par GPS ne peut être utilisée dans toute la Réserve. Une autre possibilité est alors d’utiliser la méthode par cheminement, ou bien celle par orientation et mesure de distance.
Par contre, pour les limites et les alentours de la Réserve, l’utilisation du GPS convient parfaitement, puisqu’il n’y a presque aucun obstacle et le ciel est dégagé.
Le seul grand problème irrémédiable rencontré reste par ailleurs la pluie, qui tombe très souvent dans cette région de Madagascar.
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Table des matières
Chapitre 1 : GENERALITES ET PRESENTATION
1.1 – Réserve Spéciale d’Indri d’Analamazaotra
1.1.1 – Informations générales
1.1.2 – Environnement naturel
1.1.3 – Pressions sur l’Aire Protégée
1.1.3 – Raison d’être
1.2 – Organisation et Problématiques
1.2.1 – Système de contrôle de la RSI
1.2.1.1 – Zonage
1.2.1.2 – Stratégies de conservation
1.2.1.3 – Données et outils utilisés sur terrain
1.2.2 – Problématiques
1.3 – Méthodologie et outils
1.3.1 – Objectifs
1.3.2 – Méthodologie
1.3.3 – Système d’Information Géographique
Chapitre 2 : MISE EN PLACE DU SYSTEME DE REPERAGE PAR CARREAUX
2.1 – Collecte d’informations et de données
2.1.1 – Collecte d’informations
2.1.2 – Etablissement de carte de base
2.1.2.1 – Numérisation
2.1.2.2 – Calage de l’image
2.1.2.3 – Vectorisation
2.1.3 – Eléments nécessaires
2.2 – Mise à jour des données
2.2.1 – Reconnaissance sur terrain
2.2.2 – Densification des points d’appuis
2.2.2.1 – Utilisation de GPS
2.2.2.2 – Méthode par cheminement
2.2.3 – Traitement des données
2.2.3.1 – Calculs
2.2.3.2 – Report des résultats sur la carte de base
2.3 – Repérage et matérialisation des limites
2.3.1 – Repérage sur la carte de base carte
2.3.2 – Traitement et calculs
2.3.3 – Report et matérialisation sur terrain
2.3.3.1 – Matériels
2.3.3.2 – Procédé
2.3.3.3 – Matérialisation
2.4 – Classement par fiche pour chaque carreau surveillé
Chapitre 3: APPLICATION À LA GESTION ET AU SUIVI DES MENACES
3.1 – Principe d’utilisation du « Carreau Surveillé »
3.1.1 – Définition
3.2.2 – Principe
3.2.2.1 – Visite de carreau
3.2.2.2 – Rapport
3.2.2.3 – Etapes de l’opération
3.2 – Application au suivi des plantes envahissantes
3.2.1 – Définition
3.2.2 – Processus d’invasion et entrée dans la Réserve
3.2.3 – Suivi, contrôle et lutte vis-à-vis des plantes envahissantes
3.3 – Autres applications possibles
3.2.3 – Suivi des familles Indri
3.2.2.1 – Indri Indri ou Babakoto
3.2.2.2 – Localisation des familles
3.2.3 – Système d’alertes précoces de feu
3.2.2.1 – Définition
3.2.2.2 – Causes
3.2.2.3 – Détection des feux de végétation
3.2.2.3 – Intervention et apports du repérage par carreaux
3.4 – Contraintes à la mise en place du système
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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