MISE EN PLACE DU MECANISME DE PAIEMENTS POUR LES SERVICES ENVIRONNEMENTAUX

Différents profils de ménages côtoyant autour du Parc National d’Ankarafantsika

                       La CAH a dégagé les liens entre les différents ménages dépendamment des variables choisies qui reflètent la constitution du ménage, le statut social du chef de ménage, son système de culture et son système de subsistance. Le dendrogramme (Cf. Figure n°12) montre l’existence de trois groupes de ménage (Cf. Annexe XIII). L’AFD a confirmé cette distribution des ménages sous trois groupes distincts. Cette analyse, par le biais d’une représentation graphique (Cf. Figure n°13), a permis d’identifier les comportements des ménages qui concernent essentiellement les stratégies de subsistance qu’ils empruntent, et qui soutiennent l’existence de différents caractères socio-culturels. Le premier groupe, groupe des « producteurs moyens », rassemble 41,6% de la population locale. Puis le second groupe, groupe des « agriculteurs conservateurs » acquiert le plus grand part de ménage, jusqu’à une proportion de 52,6%. Et enfin, il existe le groupe des « collecteurs monopolistes » qui réunit 5,8% des ménages enquêtés.

Causes extrinsèques des pressions sur l’environnement

a. Approvisionnement des marchés des agglomérations voisines du Parc : La lecture des suivis de pressions écologiques (Cf. Figure n°5) qui se rapportent sur les produits forestiers démontre une légère diminution, non régulière, de nombre de trous de « masiba », de nombre de pétioles de raphia et de nombre de coupes de bois illicites, au cours du temps, à l’intérieur du Parc. Pourtant, il existe une concentration et une augmentation de nombre de coupe de bois illicites qui sont rattrapés sur les marchés autours de la sortie du Parc, notamment à Andranofasika et à Ankazomborona. Ces derniers alimentent les besoins pour les constructions d’habitation dans ces localités. En effet, le marché des produits forestiers (charbon, bois de chauffe, bois de construction,…) se développe constamment. Face à cela, les Vondron’Olona Ifotony (VOI) détournent frauduleusement leurs autorisations d’exploitation malgré les signatures des contrats de transfert de gestion des ressources naturelles et réussissent à traverser les mailles du pouvoir juridique (Muttenzer, 2006). Ceci forme aussi une cause majeure de la réduction de la surface forestière surtout pour les alentours de Tsaramandroso et d’Andranomamy (GESFORCOM, 2008).
b. Augmentation de la surface habitable de l’agglomération à la limite du Parc : Exceptionnellement, l’administration communale d’Andranofasika a procédé à la délimitation d’une zone d’extension de l’agglomération d’Andranofasika (Andrianasolo, 2010). Un terrain forestier de 65 ha a été dénudé en 2006, qui commence au Nord de la Commune, dans la partie limitrophe du Parc National d’Ankarafantsika, et s’étend vers l’Est aux abords de la Route Nationale N°4. Cette délimitation a obtenu l’aval du MNP. Prévue principalement pour des habitations, cette espace a été divisée en plusieurs parcelles de quatre ares, et chaque lot a été cédé à des particuliers qui désirent acquérir un terrain, moyennant des frais administratifs fixés par la mairie. Cet évènement explique un brusque recul de la surface forestière dans la zone (Cf. Figure n°4).
c. Extension de la surface agricole : Par ailleurs, la Région Boeny accuse une augmentation significative des mouvements migratoires, à la fois intenses et permanents, pour la mise en valeur des potentialités agricoles de la zone pour cette dernière décennie (MinAgri, 2003). Les courants de migration ont été amorcés par la riziculture, ensuite par la valorisation des zones de « baiboho », ce qui explique la forte diminution de la surface de forêt naturelle entre les années 1990 et 2010 pour les zones en dehors du Parc (Cf. Figure n°4), surtout dans les côtés d’Anjiajia et d’Ankijabe. Cette tendance s’est étendue, des personnes encore plus pressées surgissent. Pour étendre les surfaces cultivables, les gens n’hésitent plus à déclencher des feux de brousse, ce qui a intensifié le nombre de points de feux en dehors du Parc depuis 2007 (Cf. Figure n°5).
d. Feu volontaire par les « dahalo » : L’insécurité règne également dans cette partie de Madagascar. Elle se caractérise surtout par le vol de bœufs. Des fois, les voleurs et les « dahalo » se dirigent expressément dans le Parc. Pour désorienter les poursuiveurs, et pour effacer les traces, ces brigands brûlent la forêt à leur passage (Rabevohitra, 2002 ; Randrianomenjanahary, 2007), ce qui amenuise la richesse écologique de la zone.

Obligations du gestionnaire délégué des Aires Protégées

                         L’article 32 de la loi n° 2001-005 du 11 février 2003 portant Code de Gestion des Aires Protégées définit que la base de la gestion opérationnelle des Aires Protégées est présentée dans le Plan d’Aménagement et de Gestion des Aires Protégées (PAG). Le PAG mentionne que toutes les Aires Protégées du Réseau National procèdent, avec leurs partenaires, des activités dans les zones périphériques. Ces différentes interventions se concrétisent par des micro-projets financés par les Droits d’Entrée aux Aires Protégées (DEAP), des micro-projets alternatifs aux pressions (MPAP) et des actions menées dans le cadre des Projets de Conservation et de Développement Intégrés. En effet, un montant équivalent à cinquante pour cent des Droits d’Entrée aux Aires Protégées (DEAP) est alloué au financement d’initiatives de développement communautaire (ANGAP – MINENVEF, 2001). Egalement, des MPAP sont réalisés dépendamment des ressources opérationnelles disponibles. Ces derniers sont des actions qui visent à favoriser des pratiques de gestion durable et qui sont définies en fonction des besoins révélés par les communautés financés par MNP et ses partenaires (ANGAP – MINENVEF, 2001). Et lorsqu’une variété d’activités interconnectées est réalisée dans les Aires Protégées et ses périphériques ; elle intègre des initiatives de développement ciblées qui améliorent les conditions de vie des populations locales et qui contribuent à la gestion durable des ressources naturelles et à la conservation de la biodiversité (ANGAP – MINENVEF, 2001).

Visions théoriques attendues des mesures compensatrices et résultats réels constatés

                  Les politiques publiques environnementales portent les marques de la mondialisation, non seulement politique mais financière (Ranjatoson, 2006). Ainsi, en termes de financement, le DEAP, qui est une fonction de nombre de visite de Parc, est très variable. Egalement, comparé avec les apports des bailleurs de fonds, il reste minime, et son dernier déblocage était en 2010. Sur la distribution géographique, les compensations se sont concentrées sur les villages aux abords et en dehors du Parc National d’Ankarafantsika. A l’intérieur, outre les distributions de matériels agricoles, la population n’a bénéficié que de quelque appui en nouvelle activité génératrice de revenu comme l’aviculture, l’apiculture, la culture maraîchère, la transformation de raphia, et de l’embellissement du village de citron à Ampijoroan’ala pour le promouvoir (Cf. Figure n°11). Les compensations ont commencé par des constructions des infrastructures de base. Puis, elles sont traduites par des donations d’équipements agricoles. Et dernièrement, elles initient des approches filières. En tout, la variation des compensations est considérée comme une politique de désengagement progressif des appuis externes pour la communauté locale vers une pérennisation de leurs activités socio-économiques et vers une indépendance financière. Cependant, l’atelier de transformation de raphia d’Ambarindahy est tombé en ruine, et il ne reste plus qu’une femme qui y travaille pour celui d’Ambikakely. Seul, celui d’Ampombilava dans le village de Pont-Chauffeur fonctionne, mais le nombre de femmes qui y consacre de temps diminue de jour en jour. La raison de cet abandon s’explique par le déclin du marché des produits de l’artisanat, les nombres de visite des ateliers et le taux de vente se freinent (MAEP, 2003).

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Table des matières

REMERCIEMENTS
RESUME
ABSTRACT
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
LISTE DES ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES
1.1 DELIMITATION DE L’ETUDE
1.1.1 Choix du thème
1.1.2 Zone d’étude
1.1.3 Postulats
1.1.4 Concepts
1.1.4.1 Les Paiements pour les Services Environnementaux (PSE)
1.1.4.2 Le phénomène de compensation
1.1.4.3 L’approche systémique
1.2 DEMARCHES METHODOLOGIQUES
1.2.1 Démarche de vérification commune aux hypothèses
1.2.1.1 Phase préparatoire
1.2.1.2 Travaux de terrain
1.2.1.3 Traitement et analyse des données
1.2.2 Démarches de vérification spécifique des hypothèses
1.2.2.1 Démarche de vérification spécifique de l’hypothèse 1 : « Le comportement de la population locale par rapport à l’environnement présente une liaison avec ses conditions de subsistance »
1.2.2.2 Démarche de vérification spécifique de l’hypothèse 2 : « Les modalités entreprises affectent aussi bien collectivement qu’individuellement »
1.2.2.3 Démarche de vérification spécifique de l’hypothèse 3 : « Les mesures, compensatrices et contraignantes, contribuent à la gestion des ressources naturelles »
1.3 LIMITES METHODOLOGIQUES
1.4 CHRONOGRAMME
II. RESULTATS
2.1 ETAT DE L’ECOSYSTEME DANS LA ZONE ETUDIEE
2.1.1 Situation de la déforestation dans la zone étudiée
2.1.2 Situation des pressions exercées sur l’environnement dans la zone étudiée
2.1.3 Appréhension de la population locale de l’état de l’environnement
2.2 MODALITE STRATEGIQUE DES ACTIONS POUR LA PROTECTION ET LA CONSERVATION DE L’ENVIRONNEMENT
2.2.1 Enchaînement hiérarchisé des stratégies et des processus de mises en œuvre des mesures entreprises
2.2.2 Différenciation des stratégies de jeux des acteurs
2.2.3 Distribution spatiale des compensations et des peines juridiques face aux infractions environnementales
2.3 IMPORTANCE DES COMPENSATIONS FACE AUX DIFFERENTS PROFILS DE MENAGES
2.3.1 Différents profils de ménages se côtoyant autour du Parc National d’Ankarafantsika
2.3.2 Modalités comportementales de chaque groupe de ménage
2.3.3 Influence économique des mesures entreprises pour chaque groupe de ménage
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
3.1 DISCUSSIONS
3.1.1 Causes des pressions exercées sur l’environnement
3.1.1.1 Imbrication de la vie de la communauté locale avec la forêt
3.1.1.2 Conséquences des expulsions brutales
3.1.1.3 Causes extrinsèques des pressions sur l’environnement
3.1.2 Mise en œuvre des mesures compensatrices et des mesures répressives pour la protection de l’environnement
3.1.2.1 Cadre légale de mise en application des mesures compensatrices et des mesures répressives
3.1.2.2 Stratégies des acteurs face aux mesures compensatrices et répressives
3.1.2.3 Visions théoriques attendues des mesures entreprises et résultats réels constatés
3.1.3 Impact des mesures compensatrices ou contraignantes réalisées
3.1.3.1 Impact social des mesures compensatrices ou contraignantes entreprises
3.1.3.2 Impact technique et technologique des mesures entreprises
3.1.3.3 Impact économique des mesures compensatrices ou contraignantes entreprises
3.2 RECOMMANDATIONS
3.2.1 Mobiliser activement les différentes parties prenantes
3.2.1.1 Faits existants
3.2.1.2 Déplacement de la bureaucratie pour rencontrer la population locale
3.2.1.3 Choix des acteurs prioritaires fournisseurs de services écosystémiques
3.2.2 Déployer une structure d’accroche bien répartie
3.2.2.1 Approche spécifique par zone d’intervention
3.2.2.2 Modalité relationnelle à adopter
3.2.2.3 Adaptation des approches avec les quotidiens de la population locale
3.2.3 Pourvoir la pérennité du mécanisme
3.2.3.1 Preuve d’une continuité logique entre la pratique locale et l’appui apporté
3.2.3.2 Soutien des spécialités locales surtout pour la filière canne à sucre
3.2.3.3 Recouvrement et reversement des DEAP
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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