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Bioaรฉrosol et agents biologiques aรฉroportรฉs
Le terme bioaรฉrosol fait ici rรฉfรฉrence aux particules liquides ou solides dโorigine biologique charriรฉes par un gaz.
Les bioaรฉrosols comme les spores, les virus et les pollens, sont dโune trรจs grande diversitรฉ. Ces particules ont une origine naturelle et sont produites par les plantes ou les animaux. Suivant leur taille, elles peuvent parcourir une plus ou moins grande distance avant de retomber sur le sol. Les pollens, par exemple, malgrรฉ leur grande taille, 9 ร 400 ยตm, peuvent parcourir des dizaines de kilomรจtres dans lโatmosphรจre avant de se dรฉposer sur le sol (Brunet et col. 2002; Brunet 2006). Dโautres bioaรฉrosols plus petits comme les endospores peuvent parcourir dโencore plus grandes distances dans lโair et รชtre prรฉsents ร de plus hautes altitudes.
Des gouttes contaminรฉes par des agents biologiques peuvent se former, par les vagues ou la pluie, et former ainsi des bioaรฉrosols. Lโactivitรฉ humaine est รฉgalement ร lโorigine de bioaรฉrosols. Dโune maniรจre gรฉnรฉrale, ils sont trรจs hรฉtรฉrogรจnes et donc difficiles ร caractรฉriser.
Une classification des bioaรฉrosols (Caruana 2011) est prรฉsentรฉe ici. Elle nโa pas pour but dโรชtre exhaustive, mais de montrer leur diversitรฉ :
โ Les pollens ont une taille de lโordre de 9 ร 400 ยตm. Ils ont fait lโobjet de nombreuses รฉtudes qui ont permis dโรฉvaluer leur impact sur la santรฉ. Ils sont peu toxiques, mais peuvent dรฉclencher une rรฉaction allergique pour environ 15 % de la population humaine. De plus, ils sont trรจs rรฉsistants et peuvent conserver leurs propriรฉtรฉs durant plusieurs semaines.
โ Les bactรฉries sont plus petites que les pollens (1 ร 5 ยตm). Elles sont les cellules les plus communes parmi les bioaรฉrosols. Elles peuvent รชtre prรฉsentes dans lโair seules ou de maniรจre agglomรฉrรฉes avec des particules solides ou encore contenues dans des gouttes dโeau. Suivant leur nature, lโensoleillement, la tempรฉrature et le taux dโhumiditรฉ, leur durรฉe de survie est de plusieurs heures ร plusieurs jours. Cela leur permet de contaminer lโensemble des milieux oรน elles peuvent se dรฉvelopper. Elles sont loin dโรชtre toutes toxiques, mais certaines sont ร lโorigine de maladies mortelles et reprรฉsentent une menace importante.
โ Les endospores sont produites par certaines bactรฉries, dont les plus courantes, lorsquโelles sont soumises ร un stress ou des conditions difficiles. Elles sont plus petites que les bactรฉries (0,5 ร 2 ยตm) et extrรชmement rรฉsistantes, survivant dans les conditions les plus hostiles de tempรฉrature et dโhumiditรฉ. Comme les spores, elles peuvent entraรฎner des rรฉactions allergiques, voir รชtre pathogรจnes comme B. anthracis quโon associe gรฉnรฉralement au bioterrorisme (Relman 2006).
โ Les spores sont produites par certaines plantes et certains champignons pour se reproduire. Elles sont dโune taille gรฉnรฉralement comprise entre 1 et 10 ยตm. Elles peuvent survivre des annรฉes et entraรฎner des rรฉactions allergiques. Certaines dโentre elles qui sont pathogรจnes ou produisent des toxines, sont particuliรจrement dangereuses pour la santรฉ.
โ Les virus sont plus petits que les agents biologiques prรฉsentรฉs jusquโici. Ils ont une taille gรฉnรฉralement comprise entre 10 et 300 nm. Mais ils sont rarement prรฉsents de maniรจre isolรฉe dans lโair. Ils sont soit contenus dans une cellule infectรฉe, soit agglomรฉrรฉs ร une particule solide soit contenus dans une goutte dโeau. Selon les virus et les conditions environnementales, leur viabilitรฉ peut รชtre de quelques minutes ร plusieurs jours en dehors dโun hรดte. Ils reprรฉsentent donc un risque important de contamination par lโair qui nโest pas encore รฉvaluรฉ.
โ Les nanoparticules inertes ne sont pas des agents biologiques. Mais elles ont un effet sur la santรฉ et sont donc importantes ร caractรฉriser. Les effets de celles produites par lโhomme sont trรจs mal connus, en particulier lorsqu’elles sont aรฉroportรฉes.
Au final, les agents biologiques aรฉroportรฉs sont dโune gamme de tailles extrรชmement รฉtendue, allant de quelques nanomรจtres ร plusieurs dizaines de microns. De plus, les processus dโagglomรฉration entre les diffรฉrentes particules obligent les dispositifs de suivi ร analyser toutes les particules de taille supรฉrieure ร celle des particules dโintรฉrรชt. Dans cette รฉtude, on considรฉrera quโil faut capturer les particules de taille supรฉrieure ร 100 nm pour pouvoir capturer la majoritรฉ des particules prรฉsentes dans lโair.
Technologies existantes pour la collecte dโagents biologiques aรฉroportรฉs
Diffรฉrents collecteurs de particules ont dรฉjร รฉtรฉ dรฉveloppรฉs et commercialisรฉs. On peut les regrouper selon les principes physiques quโils utilisent.
Les filtres ร membranes
Les filtres fondรฉs sur lโemploi dโune membrane solide apparaissent comme le mode de collecte le plus performant pour les particules submicroniques. Ces filtres sont en effet trรจs utilisรฉs pour nettoyer lโair et caractรฉriser les aรฉrosols du point de vu physico-chimique (Baron 2001). Ils commencent ร รชtre utilisรฉs pour lโanalyse biologique (Chen et Li 2005). Cependant, les particules une fois collรฉes ou coincรฉes dans les fibres des filtres sont difficiles ร extraire pour analyse. De plus, lโรฉcoulement dโair autour des microorganismes tend ร les dessรฉcher altรฉrant ainsi leur viabilitรฉ (Wang et col. 2001). Enfin, la perte de charge occasionnรฉe par le filtre augmente grandement la consommation รฉnergรฉtique du collecteur et son encombrement.
Les impacteurs
Le principe des impacteurs est de projeter lโaรฉrosol vers une paroi de collecte en jouant sur son inertie. La collecte sur la paroi est assurรฉe en la revรชtant par un milieu de culture ou par une lame liquide, le plus souvent dโeau. Ils sont le plus souvent portables et peu chers. Mais les impacteurs ne permettent pas la collecte des particules submicroniques (Li 1999). En effet, leur inertie est trop faible pour permettre leur collecte par un impacteur sans rรฉduire la viabilitรฉ de lโรฉchantillon (Stewart et col. 1995).
Les cyclones
En faisant circuler lโaรฉrosol dans une gรฉomรฉtrie spรฉcifique, un cyclone peut se former et รชtre utilisable pour la collecte des particules aรฉroportรฉes. Sous lโeffet de la force centrifuge, les particules, plus denses que lโair, sont รฉjectรฉes vers lโextรฉrieur du cyclone. Elles peuvent alors รชtre collectรฉes sur la paroi du dispositif. Cette technologie a รฉtรฉ amรฉliorรฉe en utilisant de lโeau dans le dispositif pour recouvrir la paroi de collecte. De plus, lโair est injectรฉ par des buses orientรฉes vers la paroi pour utiliser le principe dโimpaction de maniรจre combinรฉe avec lโeffet cyclone (Willeke et col. 1998). Ce dernier dispositif, appelรฉ BioSampler, est devenu une rรฉfรฉrence pour la collecte de bioaรฉrosol. Il collecte avec un rendement supรฉrieur ร 90 % les particules de taille supรฉrieure ร 500 nm. Mais lร encore, cette technologie est trรจs sensible ร la taille des particules et peut rรฉduire la viabilitรฉ de lโรฉchantillon (Lin et col. 2000).
Les systรจmes ร condensation
Cette technologie consiste ร injecter de la vapeur dโeau dans un collecteur aux parois rรฉfrigรฉrรฉes afin de faciliter la capture des plus petites particules par les technologies prรฉcรฉdemment prรฉsentรฉes. Ce principe รฉprouvรฉ dans les compteurs ร noyaux de condensation (Sem 2002; Hering et col. 2005) a notamment รฉtรฉ combinรฉ avec celle de lโimpaction (Weber et col. 2001; Orsini et col. 2003). Ce dispositif de collecte appelรฉ PILS pour Particules-Into-Liquid Sampler est devenu un dispositif de collecte de rรฉfรฉrence dans les รฉtudes des aรฉrosols atmosphรฉriques.
Les filtres รฉlectrostatiques
Les prรฉcipitateurs รฉlectrostatiques fondรฉs sur lโemploi dโune ยซ dรฉcharge couronne ยป sont connus pour รชtre trรจs efficaces y compris sur les nanoparticules (Borra 2006). En outre, ils prรฉsentent de trรจs faibles pertes de charge et donc offrent un avantage important pour la rรฉalisation de systรจmes portables devant consommer peu dโรฉnergie. Cette technologie a รฉtรฉ รฉprouvรฉe pour la filtration de grands dรฉbits de fumรฉes produites par les centrales thermiques, cimenteries et aciรฉries, etc (Jaworek et col. 2007). Elle est รฉgalement utilisรฉe pour le comptage des particules aรฉroportรฉes ร des dรฉbits beaucoup plus faibles. Mais elle nโa รฉtรฉ utilisรฉe que trรจs rรฉcemment pour la collecte dโagents biologiques aรฉroportรฉs. Ce point est รฉtudiรฉ plus en dรฉtail dans la section 1.2.
En conclusion la Figure 1-1 montre des rendements typiques de collecte selon la taille des aรฉrosols pour chaque technologie utilisรฉe.
Options sur le traitement du caractรจre diphasique des divers champs
Phase continue
La phase continue sera traitรฉe via une description eulรฉrienne classique pour un รฉcoulement diphasique. Nรฉanmoins, certaines simplifications importantes ont รฉtรฉ introduites.
On considรจre que la concentration en inclusions, qui reprรฉsentera par la suite aussi bien lesgouttes que les particules solides, est si faible que le taux de prรฉsence de la phase continue est proche de un. De plus, tous les phรฉnomรจnes de pseudo turbulence liรฉs ร la prรฉsence des inclusions sur les รฉquations de quantitรฉ de mouvement, de vapeur, de chaleur et des champs รฉlectriques seront nรฉgligรฉs. Aucun tenseur pseudo-turbulent ne sera donc introduit dans cette รฉtude.
La seule distinction avec une modรฉlisation monophasique classique est la prรฉsence de termes sources (pouvant รชtre dans certains cas nรฉgatif ou positif) : les densitรฉs de charge รฉlectrique ฯep et ฯeg , les sources interfaciales de charge รฉlectrique et , la source de masse interfaciales , les sources interfaciales de quantitรฉ de mouvement ย ! F pa et et les sources interfaciales de chaleur et . En fait, la diffรฉrence avec la monophasique classique est formellement faible et il nโest pas paru nรฉcessaire dโintroduire explicitement dโopรฉrateur de moyenne.
Phase dispersรฉe
Pour dรฉcrire la phase dispersรฉe, il existe trois possibilitรฉs : une description lagrangienne, une description eulรฉrienne classique et enfin une description reposant sur un bilan de population.
Le modรจle lagrangien consiste ร suivre les inclusions individuellement et ร calculer lโรฉvolution de leur propriรฉtรฉs ; ces propriรฉtรฉs sont appelรฉes coordonnรฉes gรฉnรฉralisรฉes (Collin et col. 2007). Dans notre cas ces coordonnรฉes seront la position spatiale , le volume , la vitesse , la charge รฉlectrique q et la tempรฉrature de lโinclusion. Bien entendu, lโรฉvolution de chaque inclusion dรฉpend des propriรฉtรฉs de la phase continue au point considรฉrรฉ. En moyenne, la phase continue sera influencรฉe en retour par le passage des particules. Une telle mรฉthode paraรฎt naturelle car elle sโappuie sur la mรฉcanique du point. Ce modรจle a รฉtรฉ utilisรฉ pour รฉtudier les trajectoires de particules sous lโeffet de la dรฉcharge couronne (Younes et col. 2009). Elle a cependant le dรฉsavantage dโรชtre lourde sur le plan numรฉrique, en particulier lorsque quโil est nรฉcessaire de traiter des populations caractรฉrisรฉes par des inclusions ayant de nombreuses coordonnรฉes gรฉnรฉralisรฉes; pour obtenir des moyennes significatives fondรฉes sur un balayage suffisant de donnรฉes initiales, le nombre d’essais croรฎt rapidement. De plus, les effets de la diffusion brownienne ne sont pas simples ร incorporer. Les phรฉnomรจnes de coalescence de gouttes, ou encore dโagglomรฉration de particules, sont dรฉlicats ร prendre en compte dans ce formalisme. Pour notre cas, ces phรฉnomรจnes peuvent รชtre nรฉgligรฉs dans une premiรจre approche. En revanche, le phรฉnomรจne voisin de captage dโune particule solide par une goutte qui se produit entre les deux populations reste une perspective digne dโintรฉrรชt : il est analogue ร la fonction traditionnelle de lavage des suies par un brouillard de gouttes.
Avec la description eulรฉrienne, la phase dispersรฉe est considรฉrรฉe de maniรจre formelle symรฉtrique ร la phase continue. Les deux phases occupent alors le mรชme domaine spatial โฆ avec une certaine probabilitรฉ en chaque point qui varie continรปment et รฉvidemment de faรงon opposรฉe. Cette formulation sโobtient donc au terme dโun processus de moyenne : moyenne temporelle en un point donnรฉ, moyenne spatiale sur une รฉchelle petite par rapport aux รฉchelles caractรฉristiques de lโรฉcoulement, moyenne statistique, etc. (Gerber et Kermani 2004). Ce processus gomme en particulier la topologie de lโรฉcoulement et ne permet pas dโanalyser prรฉcisรฉment une population de particules, comme par exemple sa distribution en taille. Tout ce qui est gommรฉ doit รชtre rรฉintroduit sous forme de lois de fermeture plus ou moins arbitraires et/ou de corrรฉlations expรฉrimentales. Cette approche est utile lorsque lโon est confrontรฉ ร la description dโรฉcoulements diphasiques aux topologies mal dรฉfinies et changeantes comme pour certains problรจmes de thermohydraulique des rรฉacteurs nuclรฉaires.
La troisiรจme approche, reposant sur un bilan de population, peut รฉgalement รชtre considรฉrรฉe comme une description eulรฉrienne. Elle est รฉtendue ร un domaine โฆi dit espace des phases, plus large que le domaine spatial โฆ, constituรฉ par les coordonnรฉes gรฉnรฉralisรฉes des inclusions, lโindice i pouvant รชtre remplacรฉ par les indices g pour les gouttes et p pour les particules. La variable fondamentale de cette approche est la densitรฉ de probabilitรฉ pour une inclusion qui, multipliรฉe par un รฉlรฉment de volume dโฆi, du domaine โฆi donne la probabilitรฉ quโune inclusion se trouve dans dโฆi. Considรฉrons un volume infinitรฉsimal dฯi dans lโespace ร dฯi = d ! X idvid ! V idTidqi . Le terme ni dฯi
est alors le nombre dโinclusions s trouvant ร lโinstant dans ce volume infinitรฉsimal situรฉ en ย !X i ,vi, ! V i ย ,Ti ,q ( )i . Cette description qui occupe une position intermรฉdiaire entre les deux descriptions prรฉcรฉdentes du point de vue de la complexitรฉ numรฉrique, mais รฉgalement de la richesse dโinformation, sera utilisรฉe par la suite pour les deux types dโinclusion considรฉrรฉs.
Pour cette derniรจre approche, trois mรฉthodes de rรฉsolution sont alors possibles (Koudil 1996) :
โ La mรฉthode de similitude est gรฉnรฉralement applicable lorsque lโon a une rรฉsolutiontemporelle sans phรฉnomรจne de transport. Il est supposรฉ une dรฉpendance de la densitรฉ departicule et de gouttes uniquement du rapport de leur volume au volume moyen. La rรฉsolution est alors analytique. รtant en rรฉgime permanent avec transport, cette mรฉthode nโa pas รฉtรฉ utilisรฉe.
โ La mรฉthode des moments, dont un exposรฉ peut รชtre trouvรฉ dans Achard (1978),substitue ร lโรฉquation intรฉgro-diffรฉrentielle qui rรฉgit la densitรฉ , une sรฉquence infinie dโรฉquations de transport de moment de . Le moment dโordre de est obtenu par : ย Mk ! X , ! ( ) V ,T,q = vk n ! X ,v, ! ( ) V ,T,q 0 โ โซ dv (2.1-1)
Il est clair quโune approximation satisfaisante est ร rechercher en ne gardant de cette sรฉquence que les premiรจres รฉquations, soit les r premiรจres, dont les r premiers moments, dits moments remarquables, sont solutions. Par suite des non-linรฉaritรฉs, ces รฉquations font รฉgalement apparaรฎtre des moments dโautres ordres, dits supplรฉmentaires, quโil faut dโune maniรจre ou dโune autre exprimer ร lโaide des moments remarquables. Ce problรจme de fermeture, la mรฉthode des moments le rรจgle en postulant une loi de probabilitรฉ ร r paramรจtres libres ; il nโest pas interdit de rechercher des formes de loi qui รฉpousent au mieux des allures de lois de distributions expรฉrimentales relatives au systรจme considรฉrรฉ, que lโon connait a priori. Les lois de distribution habituellement utilisรฉes sont les distributions gaussiennes, gamma, etc. Mais comme expliquรฉ par la suite (section 2.8.3), les particules servant de noyaux de nuclรฉation, la vapeur se condense ร leur surface si elles ont un rayon supรฉrieur ร un rayon critique. On considรจrera alors que la particule devient une goutte. Lโhistogramme des particules solides est donc amputรฉ des plus grosses. Malheureusement, les distributions de type gaussiennes ou gamma reprรฉsentent mal ce type de distribution. Cette mรฉthode ne sera donc pas utilisรฉe.
โ La mรฉthode discrรจte sera finalement choisie. Dans cette mรฉthode, on subdivise le domaine des tailles, thรฉoriquement infini, en plusieurs classes et on intรจgre numรฉriquement plusieurs รฉquations dont le nombre est รฉgal au nombre de classes dรฉfinies.
Champs รฉlectriques relatifs ร la phase continue
Les phรฉnomรจnes รฉlectriques jouent un rรดle central dans le dispositif puisque ce sont eux qui sont ร lโorigine de la collecte des particules. Ce phรฉnomรจne a รฉtรฉ rapportรฉ pour la premiรจre fois par Peek (1929). Loeb (1965) fait une description dรฉtaillรฉe du phรฉnomรจne. Plus rรฉcemment, Van Brunt (1994) prรฉsente une synthรจse de ces รฉtudes ainsi que celles des phรฉnomรจnes similaires. La dรฉcharge dite nรฉgative, dans laquelle lโรฉlectrode de dรฉcharge est la cathode, est rรฉputรฉe plus intense ; en revanche elle nโest pas homogรจne et peut produire de lโozone. On se limitera donc ร une utilisation du collecteur รฉlectrostatique en dรฉcharge positive dans laquelle lโรฉlectrode de dรฉcharge est lโanode.
Rappelons ici rapidement le principe de la dรฉcharge couronne positive. On peut la prรฉsenter en quatre รฉtapes :
1) Initialisation de la dรฉcharge : lโinitialisation de la dรฉcharge se fait par un rayonnement ionisant. Si ce dernier est absorbรฉ par une molรฉcule, il peut la dissocier en une paire รฉlectron/ion positif. Ces ions positifs sont gรฉnรฉralement O2 + et N2 + dans lโair (Chen et Davidson 2002).
2) Dรฉcharge รฉlectrique : en lโabsence de champ รฉlectrique intense, cette paire se recombine rapidement. Mais dans le cas de la dรฉcharge couronne, ร proximitรฉ de lโรฉlectrode de dรฉcharge, le champ รฉlectrique est supรฉrieur au champ disruptif et lโรฉlectron et lโion positif migrent sous lโeffet de la force de Coulomb dans des directions opposรฉes et ne peuvent pas se recombiner : lโion positif migrant vers lโรฉlectrode de collecte et lโรฉlectron migrant vers lโรฉlectrode de dรฉcharge. Lโรฉlectron รฉtant plus petit est plus rapide et peut ร son tour dissocier dโautres molรฉcules par collision inรฉlastique. Il en rรฉsulte dโautres couples รฉlectron/ions positifs dissociรฉs qui migrent รฉgalement sous lโeffet du champ รฉlectrique. Finalement, la rรฉaction sโamplifie : on parle dโavalanche รฉlectrique. Les ions positifs finissent par devenir suffisamment nombreux pour abaisser le champ รฉlectrique ร la limite du champ disruptif. Un รฉquilibre local sโinstalle entre la formation dโions positifs et la diminution du champ รฉlectrique proche du champ disruptif.
3) Auto-entretien de la rรฉaction : les rayonnements ionisants รฉtant trop rares pour permettre une gรฉnรฉration continue de la dรฉcharge, la rรฉaction doit รชtre auto-entretenue. La combinaison de certains รฉlectrons avec des ions positifs gรฉnรฉrรฉs par lโavalanche รฉlectronique gรฉnรจre des photons. Ceux sont ces photons qui sont responsables de la lumiรจre bleutรฉe รฉmise dans la zone de dรฉcharge. Certains de ces photons sont de suffisamment haute รฉnergie pour ร leur tour dissocier une molรฉcule et auto entretenir la dรฉcharge.
4) Vent ionique : au-delร de la zone de dรฉcharge dรฉlimitรฉe par la limite du champ disruptif, il nโy a pas de dissociation pรฉrenne des molรฉcules. Les seules charges รฉlectriques sont les ions positifs qui ont migrรฉ de la zone de dรฉcharge : on parle de vent ionique. Cโest ce dernier qui est utilisรฉ pour la collecte des particules.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
CHAPITRE 1 : TECHNOLOGIES ET ENJEUX DES COLLECTEURS ELECTROSTATIQUES POUR LA COLLECTE DโAGENTS BIOLOGIQUES AEROPORTES
1.1 Contexte et enjeux de la collecte dโagents biologiques aรฉroportรฉs
1.1.1 Enjeux
1.1.2 Bioaรฉrosol et agents biologiques aรฉroportรฉs
1.1.3 Technologies existantes pour la collecte dโagents biologiques aรฉroportรฉs
1.1.4 Mรฉthodes dโanalyse
1.1.5 Analyse des stratรฉgies de collecte
1.2 รtat de lโart des filtres รฉlectrostatiques pour la collecte dโagents biologiques aรฉroportรฉs
1.3 Objectifs
1.3.1 Gรฉomรฉtrie
1.3.2 Rรฉgimes dโรฉcoulement
1.3.3 Injection de vapeur
1.3.4 Synthรจse
CHAPITRE 2 : MODELISATION DES PHENOMENES PHYSIQUES EN JEU
2.1 Options sur le traitement du caractรจre diphasique des divers champs
2.1.1 Phase continue
2.1.2 Phase dispersรฉe
2.2 Champs รฉlectriques relatifs ร la phase continue
2.2.1 รquation du champ รฉlectrique
2.2.2 รquation de conservation du courant รฉlectrique
2.2.3 Traitement de la zone dโionisation
2.3 Champs hydrodynamiques relatifs ร la phase continue
2.3.1 Bilans de masse de vapeur et du mรฉlange gazeux
2.3.2 Equation de quantitรฉ de mouvement du mรฉlange gazeux
2.3.3 Systรจme final dโรฉquations pour les champs hydrodynamiques
2.4 Champs thermiques relatifs ร la phase continue
2.4.1 รquation de transport de la concentration de vapeur
2.4.2 รquation de transport de lโenthalpie
2.4.3 รquation de transport de la chaleur
2.4.4 Systรจme final dโรฉquations pour les champs thermiques
2.5 Champs รฉlectriques relatifs ร la phase dispersรฉe
2.5.1 Charge convective
2.5.2 Charge diffusive
2.5.3 Couplage des charges diffusive et convective
2.6 Champs cinรฉmatiques et hydrodynamiques relatifs ร la phase dispersรฉe
2.6.1 Trajectoire dans lโespace physique
2.6.2 Bilan de quantitรฉ de mouvement
2.7 Champs thermiques relatifs ร la phase dispersรฉe
2.7.1 Bilan de masse dโune goutte
2.7.2 Equation de la chaleur dโune inclusion
2.8 รquation de transport de la densitรฉ de probabilitรฉ
2.8.1 Bilan de population
2.8.2 Sources interfaciales entre la phase continue et la phase dispersรฉe
2.8.3 Terme dโinteraction entre la densitรฉ de particules et la densitรฉ de gouttes
2.9 Couplage entre les systรจmes dโรฉquations relatif aux diffรฉrents phรฉnomรจnes physiques
CHAPITRE 3 : MISE EN PLACE DES SOUS-MODELES UTILISES ET ANALYSE DE LEURS COUPLAGES
3.1 Choix et estimation des รฉchelles
3.1.1 รchelles pour les champs รฉlectriques relatifs ร la phase continue
3.1.2 รchelles pour les champs hydrodynamiques relatifs ร la phase continue
3.1.3 รchelles pour les champs thermiques relatifs ร la phase continue
3.1.4 รchelles pour les champs รฉlectriques relatifs ร la phase dispersรฉe
3.1.5 รchelles pour les champs cinรฉmatiques et hydrodynamiques relatifs ร la phase dispersรฉe
3.1.6 รchelles pour les champs thermiques relatifs ร la phase continue
3.1.7 รchelles pour lโรฉquation de transport de la densitรฉ de probabilitรฉ
3.2 Champs รฉlectriques relatifs ร la phase continue
3.2.1 Champ รฉlectrique
3.2.2 Potentiel รฉlectrique
3.2.3 รquation de transport de la charge รฉlectrique
3.2.4 Rappel des nombres adimensionnels obtenus pour les champs รฉlectriques
3.3 Champs hydrodynamiques relatifs ร la phase continue
3.3.1 Equation de continuitรฉ du mรฉlange
3.3.2 Equation de quantitรฉ de mouvement
3.3.3 Rappel des nombres adimensionnels obtenus pour les champs hydrodynamiques
3.4 Champs thermiques relatifs ร la phase continue
3.4.1 Equation de transport de la fraction massique de vapeur
3.4.2 Equation de transport de la chaleur
3.4.3 Rappel des nombres adimensionnels obtenus pour les champs thermiques
3.5 Champs รฉlectriques relatifs ร la phase dispersรฉe
3.5.1 Charge รฉlectrique de lโinclusion
3.6 Champs cinรฉmatiques et hydrodynamiques relatifs ร la phase dispersรฉe
3.6.1 Position de lโinclusion
3.6.2 Vitesse de lโinclusion
3.7 Champs thermiques relatifs ร la phase dispersรฉe
3.7.1 Volume de la goutte
3.7.2 Tempรฉrature de lโinclusion
3.8 รquation de transport de la densitรฉ de probabilitรฉ
3.8.1 Bilan de population
3.8.2 Sources interfaciales
3.8.3 Rappel des nombres adimensionnels obtenus pour la phase dispersรฉe
3.9 Procรฉdure de dimensionnement analytique dโun collecteur รฉlectrostatique fil/cylindre
3.10 Mise en place des sous-modรจles
3.10.1 Concentrations maximales dโinclusions & sources interfaciales
3.10.2 Choix des sous-modรจles et stratรฉgie de rรฉsolution
CHAPITRE 4 : ECOULEMENTS ELECTRO-HYDRODYNAMIQUES DANS UN ELECTROFILTRE CYLINDRIQUE
4.1 Dรฉcharge couronne le long dโune รฉlectrode dโextension finie
4.1.1 Mise en place du modรจle numรฉrique
4.1.2 Stratรฉgie de rรฉsolution
4.1.3 Rรฉsultats numรฉriques
4.2 รtude des configurations dโรฉcoulement รฉlectro-hydrodynamique
4.2.1 Rรฉsolution numรฉrique
4.2.2 Rรฉsultats numรฉriques
4.3 Conclusion
CHAPITRE 5 : COLLECTE DE PARTICULES PAR UN FILTRE ELECTROSTATIQUE CYLINDRIQUE
5.1 Influence des รฉcoulements secondaires sur le rendement de collecte
5.1.1 Rรฉsolution numรฉrique
5.1.2 Influence des recirculations รฉlectrohydrodynamiques sur la collecte des particules
5.1.3 Evolution des recirculations en fonction du mode dโinjection de lโair
5.2 Comparaison des modรจles numรฉriques et thรฉoriques pour la collecte des particules submicroniques
5.2.1 Taille minimale des particules pouvant รชtre capturรฉes
5.2.2 Evaluation des รฉchelles associรฉes aux grandeurs รฉlectriques
5.2.3 Evaluation de lโรฉchelle de charge รฉlectrique acquise par les particules
5.2.4 Comparaison du rendement de collecte des particules et les rรฉsultats numรฉriques
5.3 Amรฉlioration de la procรฉdure de dimensionnement analytique
5.4 Conclusion
CHAPITRE 6 : AMELIORATION DU COLLECTEUR ELECTROSTATIQUE POUR LA COLLECTE DES PARTICULES SUBMICRONIQUES : AJOUT DE LA VAPEUR
6.1 Positionnement de lโinjection de vapeur
6.2 Influence de lโinjection de vapeur sur les configurations dโรฉcoulement
6.3 Efficacitรฉ de la condensation hรฉtรฉrogรจne : rendement de condensation
6.3.1 Rรฉsolution numรฉrique : dรฉtermination du terme source de densitรฉ de particules
6.3.2 Rรฉsultats numรฉriques
6.4 Transport et croissance des gouttes
6.5 Conclusion
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
NOTATIONS
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