La disparition actuelle des abeilles est un phénomène alarmant, en effet ces dernières sont sujettes à une mortalité élevée depuis plusieurs décennies (parasites, pollution, prédateurs…). Pour lutter contre ce phénomène, les apiculteurs ont introduit des ruchers directement au sein des villes. Ces dernières présentent la particularité de posséder d’importants espaces verts et fleuris. La ville de Nancy ne déroge pas à la règle, en effet cette dernière possède pas moins de 40 parcs urbains répartis sur 300 hectares. C’est donc une place importante qui est allouée aux espaces verts dans la ville de Nancy. De plus la politique des espaces verts de Nancy est stricte, et impose le « zéro pesticides » lors de l’entretien des espaces verts publics par la commune. Nancy présente donc plusieurs atouts susceptibles de favoriser l’insertion de ruchers au sein de certains de ses quartiers. Toutefois, avant de nous plonger au cœur du sujet, intéressons-nous d’abord à l’origine de ces espaces verts, et à leur insertion au sein de la ville de Nancy. L’origine de Nancy remonte à l’époque moyenâgeuse, dès lors, la ville va connaitre diverses expansions et prendre la forme qu’elle possède aujourd’hui. La ville se verra dotée en 1596 de l’un des premiers plans hippodamiens d’Europe (depuis la chute de l’empire romain), lors du projet de conversion de Nancy en une grande capitale d’un Etat indépendant (sous la direction du Duc de Lorraine Charles III).
Nancy est caractérisée par une division en 11 quartiers, et c’est dans ces derniers que se répartie l’importante couverture boisée. Les espaces les plus notables sont le parc de la Pépinière et la forêt domaniale de Haye. Le parc de la Pépinière est un jardin public (à l’origine une pépinière royale) possédant une superficie de 21,7 hectares. Il fut créé en 1765, sur demande de Stanislas Leszczyński afin de revitaliser et fournir en arbres les routes lorraines. La forêt de Haye est située en périphérie de Nancy (façade ouest), et représente la deuxième forêt périurbaine de France. L’importance donnée aux espaces verts par la ville de Nancy, au cours de ces dernières décennies, lui a valu la nomination et l’attribution de quatre fleurs avec la distinction Grand prix au concours des villes et villages fleuris.
Diagnostic ciblé
Présentation de la ville de Nancy
Nancy est une commune située dans la région de Lorraine à l’Est de la France, plus précisément au sein du département de Meurthe et Moselle, dont elle est la préfecture.
Il s’agit d’une agglomération dont la population s’élève à hauteur de 107 710 habitants au vu du dernier recensement (source: INSEE). Nancy est remarquable de par la grande superficie qu’occupent ses espaces verts sur les 15 km2 que couvre la ville .
Présentation générale du quartier
Le quartier qui servira de zone d’étude est situé en zone U au Nord-Ouest de Nancy et présente une superficie totale de 5 hectares. De manière générale, les maisons sont mitoyennes, et possèdent pour la plupart un jardin. Le cœur d’ilot abrite une importante surface de jardins, environ 3,9 hectares d’espaces verts remplissent ce dernier. Plusieurs immeubles sont aussi présents, et sont dotés en général d’une simple pelouse.
A l’image de ce dernier, les autres quartiers présentent eux aussi de grandes surfaces de terrains boisés. Le quartier est situé entre deux grands espaces verts, à l’ouest on retrouve la forêt domaniale de Haye et à l’est, on peut noter la présence d’un parc (poney club). De manière générale, le nord-ouest de Nancy présente d’importantes surfaces d’espaces verts. Or, ce sont ici des atouts vis-à-vis de l’insertion de ruchers au sein du quartier présenté ci-dessus.
Présentation des questionnaires
Afin d’appuyer mon étude, deux questionnaires ont été proposé à la population afin de recueillir leur opinion vis-à-vis de l’introduction de ruchers à proximité de leur habitation. Ce questionnaire est divisé en deux parties distinctes, l’une abordant l’utilisation des produits phytosanitaires par les habitants, l’autre visant à recueillir l’avis des habitants concernant l’introduction des ruchers. Le questionnaire a été déposé sous enveloppe dans les boites aux lettres des habitants et trois choix furent proposés à ces derniers afin de retourner le questionnaire :
-J’ai proposé aux habitants de passer à leur domicile plusieurs fois par jour à des horaires réguliers (14h et 18h), et ce durant une semaine après le dépôt des questionnaires. J’ai également proposé à ces derniers (s’ils le souhaitaient) de déposer le questionnaire directement à mon adresse, en effet cette dernière se situe au sein du quartier lui-même.
-Enfin, le questionnaire était aussi disponible en ligne (l’adresse était valable pendant 2 semaines).
Au total, ce sont 50 questionnaires qui furent distribués dans le quartier, avec un taux de réponse s’élevant à hauteur de 50% (25 des questionnaires ont été complétés et récupérés), toutefois cela reste un échantillon et n’est pas forcement représentatif. Il me semble aussi important de préciser que 16 questionnaires ont été déposés directement à mon adresse, ce geste de la part des habitants souligne leur attention à l’égard de l’écologie et du projet.
Les pratiques habitantes
La population présente dans le quartier est homogène, on y retrouve la plupart des tranches d’âge : couples possédant des enfants, retraités… L’ensemble des habitants possédant une maison sont aussi propriétaires d’un jardin situé dans le cœur d’ilot. De manière générale, les jardins sont utilisés par la quasi-totalité des habitants du quartier. Le jardin est un espace de loisir et de détente, des aménagements récréatifs (balançoires, trampolines, piscines…) ont été mis en place par les habitants et de nombreux enfants fréquentent ces jardins. La plupart des habitants (jeunes et retraités) entretiennent des massifs de fleurs et des arbres, offrant une diversité végétale remarquable (espèces endémiques ainsi que des espèces exotiques). L’entretien des jardins se fait bien entendu en période estivale, mais le climat continental qui opère en Lorraine peut limiter l’accès à ces jardins (températures particulièrement froides au printemps, mauvais temps…). Toutefois, dès lors que le climat redevient plus clément, les habitants sont particulièrement présents dans leur jardin.
Cela suscite alors une question essentielle, la proximité des ruches ne va-telle pas entrainer une angoisse de la part de certains habitants ? De plus, en réponse aux questionnaires diffusés, certains habitants craignent pour la sécurité de leurs animaux de compagnie (chats, chiens). Il est donc nécessaire de prendre en compte ces faits au sein de la réalisation du projet.
Présentation du site d’implantation des ruches
L’installation de ruches en ville est soumise à des règles de sécurité émises par la chambre d’agriculture. En effet il est interdit de placer les ruches à moins de :
-10 mètres minimum de la voie publique et des propriétés voisines.
-100 mètres d’habitations ou d’établissements collectifs (hôpital, école… ; arrêté du 30/10/1984). Par ailleurs, aucun arrêté municipal n’interdit l’implantation des ruchers sur ce secteur.
Toutefois, il est possible de parer ces contraintes, pour cela il suffit d’entourer les ruches de palissades / murs / haies vives ou sèches sur au moins 2 mètres de haut et 2 mètres de long, de chaque côté de la/les ruche(s) (article R. 211- 2 du Code Rural). Par ailleurs, il n’est pas nécessaire d’être propriétaire du terrain sur lequel on souhaite installer un rucher : il est possible de s’arranger avec un particulier ou un garde forestier de l’ONF (dans ce cas, un contrat de location est établit). Le projet prévoit d’installer les ruches sur la terrasse d’une vieille bâtisse située au fond du jardin d’un particulier. Cette construction ne sert actuellement que d’espace de stockage et n’est guère mise en valeur, de plus quelques réparations seront nécessaires afin de réhabiliter le premier étage (pièce intérieure).
Le bâtiment se présente selon deux étages, le rez-de-chaussée servant d’entrepôt et le premier étage (en mauvais état). La terrasse est accessible grâce à un escalier situé à proximité de l’entrée de l’édifice. La terrasse est assez large, mesurant environ 2 mètres de largeur et se terminant par un renfoncement sur sa portion Est. Cet espace présente une surface de 2,5 mètres sur 2,5 mètres et est destiné à accueillir les ruches.
Le renfoncement est orienté Sud / Sud-Est, ce qui constitue un avantage pour l’implantation des ruchers, en effet, il s’agit de l’orientation optimale par rapport à l’arrivée des rayons du soleil. Il sera toutefois nécessaire de procéder à un élagage du noyer situé devant la bâtisse (ce dernier pouvant faire de l’ombre aux ruches). Cet espace limite une exposition des ruches trop importante aux vents. De plus, le matériel nécessaire à l’entretien des ruches pourra être stocké sur place.
Malgré la proximité des propriétés voisines, cet espace d’implantation présente l’avantage d’être situé en hauteur, à un peu plus de 2 mètres de hauteur, les propriétés voisines ne sont donc plus au même niveau. De ce simple fait, la contrainte présentée plus haut est levée. Il faut savoir que lorsque les abeilles quittent la ruche et partent à la recherche de nectar, elles ne volent pas au ras du sol, mais montent à plusieurs mètres de haut. Ainsi la hauteur du site d’implantation favorise ce phénomène et limite le danger pour les voisins. Ces informations m’ont été fournies par Monsieur Prevot, un apiculteur venu directement sur place afin d’évaluer les qualités de l’emplacement. Ce dernier s’est d’ailleurs montré très favorable à la réalisation de ce projet au vu des atouts présentés par le site d’implantation.
Ce site d’implantation présente donc de nombreux atouts pour accueillir les ruches :
-Sa hauteur.
-Son orientation par rapport au soleil.
-La possibilité de stocker le matériel nécessaire à l’entretien des ruches.
-Enfin, l’entretien des ruches pourra se faire à l’abri du regard des voisins, et ainsi limiter l’inquiétude de ces derniers.
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Table des matières
INTRODUCTION
DIAGNOSTIC CIBLE
PRESENTATION DE LA VILLE DE NANCY
PRESENTATION GENERALE DU QUARTIER
PRESENTATION DES QUESTIONNAIRES
LES PRATIQUES HABITANTES
INVENTAIRE BIOLOGIQUE DES ESPECES VEGETALES
PRESENTATION DU SITE D’IMPLANTATION DES RUCHES
PRESENTATION D’UN PHENOMENE NATUREL, L’ESSAIMAGE
ENJEUX ET OBJECTIFS
PRESENTATION DU PROJET
AMENAGEMENT DU SITE D’ACCUEIL DES RUCHES
PRESENTATION DES RUCHES
CHOIX DE L’ESPECE A INTRODUIRE
ENTRETIEN DES RUCHES
LIMITER L’USAGE DES PESTICIDES DANS LE QUARTIER
LIMITER LE RISQUE D’ESSAIMAGE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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