MISE EN EVIDENCE DE L’EXPOSITION AUX PESTICIDES

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Selon la cible visée

L’utilisation de divers pesticides est l’un des moyens les plus pratiques de lutter contre les organismes nuisibles. Selon l’usage auquel ils sont destinés, les pesticides sont répartis dans les groupes de base suivants :
Les fongicides : sont des produits utilisés pour le contrôle des maladies des plantes et de divers champignons. Parmi ceux-ci, nous retrouvons le pirimicarbe, le malathion, le deltaméthrine
Les herbicides : sont destinés à la lutte et au contrôle des mauvaises herbes en milieu agricole essentiellement, parmi lesquels on peut citer les acides amino-phosphoriques (glyphosate, les urées (linuron, isoproturon) et les triazines (atrizine, simazine).
Les insecticides : sont employés pour lutter contre les insectes nuisibles (des groupes individuels d’insecticides ont également des noms plus spécifiques, tels que des aphicides, des préparations pour la lutte contre les pucerons). Ils constituent le groupe le plus utilisé dans la lutte anti-vectorielle en santé publique mais en agriculture pour la protection des cultures et des semences.
À ces trois principaux groupes se rajoutent :
Les acaricides : pour le contrôle des acariens ou des tiques ;
Les algicides : pour la destruction d’algues et d’autres plantes aquatiques ;
Les avicides : pour le contrôle des parasites des oiseaux ;
Les limacides ou molluscicides : pour la lutte contre divers mollusques, y compris les gastéropodes
Les pesticides comprennent les composés chimiques qui stimulent ou retardent la croissance des plantes; ils incluent également ceux qui enlèvent les feuilles (défoliants) ou les plantes desséchées (dessicants) et sont utilisés dans le but de mécaniser le travail de récolte du coton, du soja, des pommes de terre et de nombreuses autres cultures [49, 111].

Selon la toxicité

Les pesticides présentent des risques et des dangers pour la santé humaine et l’environnement car ils provoquent la plupart des effets nocifs pour ces derniers. La contamination de l’homme par les pesticides peut se faire par différentes voies. Il peut les absorber via les aliments, l’eau, par contact avec la peau ou encore par inhalation. En 1975, l’OMS a établi une classification des pesticides en fonction de leur toxicité avec comme critère la dose létale 50 (DL50). Le degré de toxicité des pesticides est étudié sur des animaux de laboratoire (comme le rat ou la souris) au moyen de la DL50. Ce paramètre est une caractéristique de la toxicité aiguë ; c’est la quantité de pesticide nécessaire pour provoquer la mort de 50% des animaux participant à une expérience au laboratoire. Cette dose létale 50 est exprimée en ppm (partie par million ou mg par kg) [34].

Toxicité des pesticides

Les pesticides peuvent être à l’origine de dommages pour l’environnement à cause de leur toxicité aigüe mais c’est surtout à cause de leur persistance dans l’environnement, notamment dans l’eau et l’accumulation de certains d’entre eux (ou de leurs métabolites) dans la chaine alimentaire qui constituent le risque principal pour l’homme.
Lorsqu’un individu est exposé à un produit chimique, des effets néfastes pour sa santé peuvent apparaitre. Ces effets vont dépendre de la durée de l’exposition, de la dose à l’apparition des effets indésirables et de la voie d’absorption [34, 37].

Toxicocinétique des pesticides

Les produits phytosanitaires sont des xénobiotiques qui peuvent pénétrer dans un organisme vivant par toutes les voies d’exposition aux toxiques. Cependant, les voies prépondérantes sont la voie orale, la voie pulmonaire et la voie cutanéomuqueuse.
Par voie orale, les pesticides peuvent aussi être absorbés via les aliments contaminés, par manuportage ou par un non-respect des règles d’hygiène en milieu de travail : fumer, boire ou manger lors de la manipulation ou de l’utilisation des pesticides ; souffler ou aspirer dans la tubulure de l’équipement d’application afin de la déboucher et/ou de siphonner le produit.
La voie orale peut aussi être impliquée suite à l’ingestion accidentelle de pesticides entreposés dans un contenant inapproprié (reconditionnement dans des bouteilles de boissons par exemple). L’exposition par les voies respiratoires constitue la voie d’intoxication la plus rapide et la plus directe. Les pesticides qui sont normalement appliqués sous forme d’aérosol, de brouillard ou de gaz peuvent facilement être inhalés [96]. En milieu professionnel, l’exposition aux pesticides par inhalation concerne plus particulièrement certaines conditions spécifiques, comme l’usage de la fumigation, la préparation ou l’application dans les milieux fermés (serres, silos, bâtiment d’élevage,…) [56, 96].
Néanmoins, des études d’exposition au champ ont démontré depuis longtemps qu’en milieu professionnel, la principale voie d’absorption est l’exposition cutanéomuqueuse [56]. En effet, suite au mélange des pesticides et de la préparation de la bouillie à mains nues, l’inhalation des particules est inévitable. De même, lors de la préparation ou de la pulvérisation, les éclaboussures de produits peuvent s’observer sur la peau et dans les yeux [96].
Dans tous les cas, le taux d’absorption des pesticides dépendra de la famille de pesticides considérée mais également de la voie d’exposition. A titre d’exemple, l’absorption par voie orale des organophosphorés est rapide et importante (entre 70 et 100% de la dose ingérée). La pénétration percutanée est relativement faible, 1 à 6% de la quantité d’OP déposée et par voie respiratoire, elle peut être maximale surtout pour les particules fines.
Après absorption, les pesticides se distribuent dans tous les tissus, traversent facilement la barrière hématoencéphalique, et se concentrent principalement dans le foie, les reins, et les tissus adipeux. Les composés les plus liposolubles (cas de certains OP) font l’objet de stockage dans les graisses et sont responsables de symptômes retardés et des évolutions prolongées (phénomène de relargage). Le métabolisme oxydatif hépatique est fréquemment une condition nécessaire à l’activation métabolique : transformation du parathion, malathion, diazinon en «oxons» toxiques avec risque d’évolutions prolongées et de rechutes [18].
La voie urinaire constitue la principalement voie d’élimination des pesticides et de leurs métabolites. Pour les OP, 80 à 90% de la quantité résorbée sont éliminés dans les urines, dans les 48 heures sous forme métabolisée (alkyl phosphates, dérivés hydroxylés…). [20, 104]
La pollution de l’environnement par les pesticides se fera par des phénomènes de dépôt au sol, de ruissèlement ou d’infiltration dans les nappes phréatiques ou encore d’évaporation et de volatilisation dans l’atmosphère [92].

Paramètres toxicologiques de référence

Dose létale 50 (DL50)
La DL50 (dose létale 50) est un indice du degré de toxicité aiguë d’un produit chimique. Cette valeur exprime la dose qui est mortelle pour 50% d’un groupe expérimental d’animaux de laboratoire. Ainsi, plus la valeur de la DL50 sera faible, plus le produit sera toxique. Cet indice est généralement déterminé suite à l’administration orale (DL50 orale) ou cutanée (DL50 cutanée) du produit [96].
En fonction de cette DL50, les pesticides peuvent être classés en quatre groupes : [80]
Les pesticides extrêmement toxiques avec une DL50 comprise entre 5 et 50 mg/kg de poids corporel où nous retrouvons le parathion (DL50 = 14mg/kg), le métamidophos (DL50 = 30mg/kg), le dieldrine (DL50 = 25mg/kg).
Les pesticides très toxiques de DL50 comprise entre 50 et 500 mg/kg avec le DDT (DL50 = 100-500 mg/kg), le chlordane (DL50 = 100 mg/kg), l’aldrine (DL50 = 67 mg/kg), le dichlorvos (DL50 = 80 mg/kg).
Les pesticides modérément toxiques qui ont des DL50 comprises entre 500-5000 mg/kg. Dans ce groupe, se trouvent le Carbyl (DL50 = 850 mg/kg), le cyperméthrine (DL50 = 4000 mg/kg).
Les pesticides faiblement toxiques avec une DL50 comprise entre 5000 et 15000 mg/kg tels que le captofol (DL50 = 5000 à 6200 mg/kg), le Benomyl (DL50 = 10000 mg/kg)
La limite maximale des résidus de pesticides (LMR)
Selon le Codex alimentarius, la concentration maximale de résidu d’un pesticide (exprimée en mg/kg) est la concentration ou teneur que la commission du codex recommande d’autoriser officiellement dans ou sur des produits alimentaires ou des aliments pour animaux. Les LMR sont fondées sur des données concernant les Bonnes pratiques agricoles (BPA), et les aliments obtenus à partir des produits qui répondent aux LMR applicables sont réputés acceptables sur le plan toxicologique. Les LMR Codex, qui sont en premier lieu destinées à être appliquées dans le commerce international, sont obtenues à partir d’estimations effectuées par la JMPR (Réunion conjointe FAO/OMS sur les Résidus de Pesticide) après avoir :
o effectué une évaluation toxicologique du pesticide ;
o examiné les données concernant les résidus provenant d’essais et d’applications contrôlés, y compris celles qui correspondent aux bonnes pratiques agricoles nationales [88] ;
o estimé la dose journalière de résidu de pesticides susceptible d’être consommée.
Dose Journalière Admissible (DJA)
On entend par Dose Journalière Admissible (DJA) d’un produit chimique, la consommation par jour qui, au cours d’une vie entière, apparaît comme comportant le moins de risques pour la santé du consommateur. La DJA est fondée sur tous les faits connus au moment de l’évaluation du produit par la réunion conjointe FAO/OMS sur les résidus de pesticides. Elle est exprimée en milligrammes par kilogramme de poids corporel. C’est la quantité de contaminant pouvant être ingérée quotidiennement par une personne durant toute sa vie sans causer d’effets néfastes sur sa santé [41].
Quelques valeurs de DJA recommandées par la commission mixte FAO/WHO 1998 :
▪ Aldrine, dieldrine = 0,001 mg/kg de poids corporel/jour DDT = 0,02 mg/ kg de poids corporel/jour
▪Lindane, carbaryl = 0,01 mg/ kg de poids corporel/jour

Les signes cliniques de l’intoxication

Les pesticides sont des biocides destinés à tuer des ravageurs et lorsque les mécanismes d’action mis en œuvre peuvent se retrouver chez les organismes non-cibles (action sur le système nerveux, sur la respiration, sur les voies métaboliques, etc…), il peut apparaître des effets toxiques chez les mammifères dont l’homme, auxquels peuvent s’ajouter des effets secondaires non révélés chez les espèces – cibles. Les individus concernés sont en premier lieu les opérateurs (manufacturiers, agriculteurs), puis les consommateurs exposés via l’eau de boisson et les aliments et l’ensemble des citoyens au travers de la contamination environnementale. Ils peuvent être à l’origine de différents types d’intoxication : aiguë ou subaiguë (ou à long terme) et parfois même de manifestations allergiques chroniques.
D’une façon générale, ce sont les produits organophosphorés qui sont les plus toxiques et qui sont donc les causes d’intoxications aiguës les plus fréquentes, d’autant que l’effet de l’inhibition des cholinestérases peut être cumulatif pendant plusieurs semaines. Les autres familles de pesticides comprennent des produits hautement toxiques comme les organochlorés (mais étant tous interdits par la convention de Stockholm). Cependant, il ne faut pas négliger les risques subaigus ou chroniques des autres pesticides différents des OP [49, 83].
L’intoxication aiguë aux OP est classiquement caractérisée par trois syndromes (muscarinique, nicotinique et central). Elle se manifeste immédiatement ou peu de temps après une exposition unique ou de courte durée à un pesticide et le délai d’apparition des effets varie en fonction de la toxicité intrinsèque du produit utilisé, de la dose reçue, de la voie d’absorption et de la susceptibilité de l’individu [23, 65, 104].
Le syndrome muscarinique résulte de la potentialisation de l’activité parasympathique au niveau musculaire. Il associe :
o des signes oculaires avec myosis, troubles de l’accommodation, photophobie, douleurs oculaires en cas de contact direct avec l’œil ;
o des signes respiratoires avec bronchospasme,
o une hypersécrétion lacrymale, sudorale, nasale, salivaire et bronchique pouvant entrainer un véritable œdème pulmonaire,
o des signes digestifs avec spasmes gastro-intestinaux et coliques, incontinence fécale, nausées et vomissements,
o des signes cardiovasculaires avec hypotension artérielle, bradycardie, puis arrêt cardiaque.
Le syndrome nicotinique associe des fasciculations musculaires et des crampes, puis une asthénie rapidement croissante par atteinte de la plaque motrice évoluant vers la paralysie des muscles striés et l’arrêt respiratoire. Ces signes apparaissent plus tardifs et signent la gravité de l’intoxication. Une mydriase peut être observée suite à une excitation du ganglion cervical supérieur. Une hypertension artérielle avec tachycardie peut s’observer au début de l’intoxication. Ces signes sont dus à l’accumulation de l’acétylcholine au niveau de la plaque motrice des synapses préganglionnaires des systèmes nerveux sympathique et parasympathique [61, 106].
Le syndrome central associe des troubles du comportement avec ataxie, des crises convulsives intenses de type tonico-cloniques, une encéphalopathie avec coma contemporaine de la dépression respiratoire. Ces différents symptômes sont diversement associés en fonction des caractéristiques du produit et du mode d’intoxication [59, 100, 113].
L’intoxication chronique des pesticides est la résultante d’une absorption répétée soit de substances s’éliminant très rapidement de l’organisme (poison cumulatif), soit de substances dont les effets sont irréversibles et s’additionnent chaque fois malgré l’élimination. Parmi les pesticides cumulatifs, on peut citer les pesticides organochlorés. La famille des organochlorés est plus stable que les organophosphorés et les carbamates [14], expliquant leur rôle dans la genèse des cas d’intoxications chroniques. Elle s’observe essentiellement en milieu professionnel et les troubles observés peuvent être très divers et affecter tous les systèmes de l’organisme. Cependant, la plupart des effets chroniques ou retardés des pesticides vont apparaître à la suite d’expositions d’intensités plus faibles mais répétées et se caractériser par des troubles neuropsychiques et comportementaux ou par des atteintes du système nerveux central à l’origine d’atteintes neurodégénératives [8]. Plusieurs études suggèrent que l’exposition professionnelle aux pesticides, principalement organochlorés ou organophosphorés, est associée à une diminution progressive des capacités neurocomportementales et à l’apparition de troubles neuropsychologiques tels que difficultés de concentration, troubles de la mémoire ou anxiété [30, 60, 75].
La suspicion d’un lien entre exposition aux pesticides et survenue de pathologies tumorales est initialement provenue des études toxicologiques in vitro ou chez l’animal de laboratoire montrant des propriétés génotoxiques ou cancérogènes pour certains d’entre eux [79]. Des études épidémiologiques ont montré une association entre certains pesticides spécifiques et divers solides tumeurs, y compris le cancer de la prostate et les hémopathies malignes. De même, les pesticides ont été démontrés cancérigènes dans des expériences modèles d’animaux [10]. Une étude similaire a également révélé une association significative entre l’exposition maternelle aux pesticides et la leucémie infantile. Ces femmes travaillaient dans le secteur agricole pendant la grossesse et ont été exposées à des pesticides [63]. La plus part des pesticides sont des perturbateurs endocriniens qui peuvent agir en perturbant la fonction physiologique des hormones endogènes et augmentent donc probablement le risque de cancer de certains organes [64, 72]. Les pesticides sont généralement responsables d’une morbidité mais également d’une mortalité élevée par intoxication. Les effets aigus ou chroniques lors des cas d’exposition ou de surdosages, intentionnels ou non, ou lors d’expositions massives sont bien connus et consistent en un dysfonctionnement du système nerveux essentiellement. Cependant, ces symptômes sont de nature classique et le diagnostic du niveau d’exposition est parfois indispensable pour confirmer les cas. Ce diagnostic peut être biologique, réalisé au laboratoire ; mais il peut également s’appuyer sur d’autres techniques basées sur l’observation ou la traçabilité des produits utilisés.

Méthodes directes de mesure de l’exposition

Les mesures de pesticides et de leurs métabolites dans les différentes matrices biologiques cumulent l’ensemble des voies d’exposition, sans distinction particulière. Elles utilisent des méthodes correspondant à la recherche et ou au dosage des pesticides non biotransformés et/ou de leurs métabolites dans le sang ou dans les urines.

Dans le sang

C’est le dosage des pesticides non métabolisés utilisé dans le diagnostic d’une intoxication mais aussi dans la surveillance d’une exposition professionnelle ou environnementale. Il doit être effectué immédiatement après l’exposition car certains pesticides sont métabolisés et/ou se lient à des enzymes très rapidement.
On distingue deux méthodes de dosage :
Méthodes physiques ou méthodes chromatographiques
La plupart des méthodes de dosage chromatographiques de pesticides dans les matrices biologiques publiées ne permettent de doser qu’un faible nombre de pesticides. Parmi ces méthodes chromatographiques, la chromatographie en phase gazeuse (CPG) reste la plus utilisée pour les pesticides volatils et non thermosensibles [62, 76, 114].
Après traitement de l’échantillon par extraction en phase solide ou la SPE (extraction sur support solide) ou la SPME (micro-extraction sur support solide), l’analyse instrumentale fait appel aux méthodes de chromatographie classiques comme la chromatographie liquide haute performance (HPLC) ou la chromatographie en phase gazeuse (GC), seules ou couplées toutes les deux à la spectrométrie de masse simple (MS) ou en tandem (MS/MS) [2].
Chromatographie liquide haute performance (HPLC)
La chromatographie en phase liquide est couramment utilisée pour les composés polaires, non volatils ou thermolabiles et diverses phases stationnaires sont disponibles [45, 51], telles que les carbamates, les pyréthrinoïdes ou les triazines.
C’est une méthode qui nécessite une précipitation des protéines par l’acétonitrile pour préparer l’échantillon plasmatique [31]. La réalisation d’une gamme d’étalonnage préparée à partir d’une solution standard permet de déterminer la quantité de composés présents dans les différentes matrices à analyser. C’est une méthode assez longue à mettre en œuvre mais elle est sensible car permet d’atteindre une limite de détection de 0,1 μg/mL. Une technique utilisant l’extraction sur support solide (SPE) suivie d’une HPLC avec détection à 270 nm été proposée en 2005 par (Suma et collaborateurs) pour déterminer simultanément certains pesticides tels que le propoxur et son métabolite principal, l’isopropoxyphénol dans le sang [102].
D’autres méthodes comme la HPLC-MS existent, mais elles sont coûteuses. La plupart des méthodes font appel à l’extraction liquide/liquide (LLE) par solvant lors de la préparation de l’échantillon, mais ce procédé consomme du temps et présente de nombreux désavantages comme la formulation d’émulsions [2].
Chromatographie en phase gazeuse
La chromatographie en phase gazeuse (CPG), couplée avec des méthodes de détection classiques comme la détection par ionisation de flamme (FID) ou sélectives comme la détection azote-phosphore (NPD) ou la détection par capture d’électrons, permet de doser les organophosphorés, les organochlorés, les amides, les carbamates, ainsi que les pyréthrinoïdes. C’est une technique de choix pour la séparation des pesticides thermostables, volatiles à semi-volatiles, faiblement polaires. Il est admis que la CPG est applicable à 60% des pesticides [97]. Le couplage avec la spectrométrie de masse a permis le dosage du methomyl dans le sang avec la diméthylglyoxine comme étalon interne [2]. Le parathion et son métabolite, le paraoxon sont dosés par SPME en mode immersion dans le sang total suivi d’une analyse par GC-MS [46]. De même, elle a permis le dosage du glyphosate nécessitant une dérivatisation par perfluoroacétylation [2]. Les insecticides organochlorés aussi peuvent être identifiés par cette méthode [83].
La GC-MS a permis aussi le dosage des pyréthrinoïdes. Les analytes (allethrin, bifenthrin, cypermethrin, cyphonothrin, cyfluthrin, ∂-cyhalothrin, deltamethrin, fenvelarate, fenpropathrin, imiprothin, permethrin, prallethrin, transfluthrin) ainsi que l’étalon interne (lindane) sont extraits du sang par LLE par un mélange hexane-acétone [89].
Donc c’est une méthode très simple, rapide et peut être adopté sans aucune interférence de matrice et répond à l’exigence d’analyse des résidus dans le sang total [89]. Mais il existe encore de nombreux composés qui ne peuvent pas être analysés directement par GC du fait de leur pauvre volatilité, de leur forte polarité et/ou de leur instabilité thermique.
La principale limite de la chromatographie en phase gazeuse est que les composés doivent pouvoir être volatilisés [51].
Spectrométrie de masse
La spectrométrie de masse (MS) est une méthode d’analyse qui permet la détermination de la masse moléculaire des composés analysés, ainsi que leur identification et leur quantification [55]. Elle est très sensible et très sélective. Mais son utilisation seule est très limitée. Cependant, une attention particulière est accordée à la spectrométrie de masse en tandem (MS/MS) en raison de ses avantages inhérents d’augmenter la sensibilité et la sélectivité, ainsi que ses avantages pour l’identification et la confirmation des analytes dans les échantillons. Elle permet aussi d’augmenter les limites de détection en évitant les interférences. Par contre, la quantification peut être affectée par les effets de matrice ; la plus courante étant l’inhibition de l’ionisation des analytes dans le spectromètre de masse, ce qui entraîne des erreurs inacceptables si aucune correction n’est apportée. En effet, l’utilisation d’étalons internes étiquetés dans les méthodes de dilution isotopique ou l’application d’un nettoyage efficace, effectuée en ligne ou automatisée peut minimiser cet effet de matrice indésirable [54]. Elle est en général appliquée conjointement avec une technique de séparation chromatographique, ce qui permet d’obtenir des données sur le temps de rétention, le rapport masse/charge des ions et l’abondance de ceux-ci.

Méthodes indirectes de mesure de l’exposition

Ces méthodes correspondent à une recherche de l’atteinte des organes par les pesticides en fonction de leur mécanisme d’action.
Pour les OP, qui sont les pesticides les plus étudiés, ce dosage va consister en une détermination de l’activité cholinestérasique.
Le terme cholinestérase a été proposé en 1932 pour décrire une enzyme capable d’hydrolyser l’acétylcholine. Le terme désigne désormais l’ensemble des enzymes capables d’hydrolyser les esters de la choline [58].
Il existe chez l’homme deux cholinestérases différents par leur lieu de synthèse, leur structure, leur spécificité d’action, leur fonction physiologique et l’indication de la mesure de leur activité.
Acétylcholinestérase ou cholinestérase globulaire ou encore cholinestérase vraie : Elle a une affinité presque exclusivement spécifique pour son substrat naturel, l’acétylcholine (ACh). Elle est présente essentiellement au niveau des synapses dans le tissu nerveux et à la jonction neuromusculaire, dans la substance grise, les poumons et la rate. C’est une protéine complexe qui possède un centre actif, une multitude de sites périphériques et de nombreux domaines hydrophobes. Le site actif, région particulière de l’enzyme où se déroule la réaction enzymatique, possède une taille restreinte par rapport à la taille globale de l’enzyme. Il possède un site catalytique qui peut être décomposé en 2 parties :
Le sous-site anionique responsable de la stabilisation du substrat lors de la catalyse par fixation de l’ammonium quaternaire de la partie choline de l’ACh.
Le sous-site estérasique : Ce site constitue le lieu de la catalyse ainsi que la cible de certains insecticides, qui agissent en bloquant de manière irréversible l’enzyme [11].

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : NOTIONS GENERALES SUR LES PESTICIDES
I.1. Définitions des pesticides
I.2. Classification des pesticides
I.2.1. Selon la famille chimique
I.2.2. Selon la cible visée
I.2.3. Selon la toxicité
I.2.4. Selon la formulation
I.3. Toxicité des pesticides
I.3.1. Toxicocinétique des pesticides
I.3.2. Paramètres toxicologiques de référence
I.3.3. Mécanisme de toxicité
I.3.4. Les signes cliniques de l’intoxication
DEUXIEME PARTIE : MISE EN EVIDENCE DE L’EXPOSITION AUX PESTICIDES
II.1. Méthodes conventionnelles « ou méthodes anciennes »
II.1.1. Méthodes directes de mesure de l’exposition
II.1.1.1. Dans le sang
II.1.1.2. Dosage dans les urines
II.1.2. Méthodes indirectes de mesure de l’exposition
II.2. Nouveaux outils de mesure de l’exposition aux pesticides
II.2.1. Présence d’une source d’émission
II.2.2. Nature et qualité des pesticides utilisés
II.2.3. Conditions de stockage des pesticides et du matériel
II.2.4. Conditions de manipulation et d’utilisation des pesticides
II.2.4.1. Existence d’un registre de traçabilité
II.2.4.2. Port d’équipements de protection individuelle
II.2.4.3. Durée d’exposition
II.2.5. Création de score pour estimer l’exposition cumulée
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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