Le miel est sans aucun doute le produit naturel de la ruche employé depuis le plus longtemps par l’Homme pour l’aider à se soigner ou pour prévenir l’apparition de la maladie. Depuis, la médecine moderne a permis de mieux comprendre la façon dont le miel peut nous aider dans la vie de tous les jours. En outre, le miel nous offre un des paradoxes les plus merveilleux de la nature, il permet d’être au meilleur de sa forme et il est aussi agréable à déguster.
Cependant, comme tout être vivant, l’abeille est exposée aux maladies et aux épidémies. Les apiculteurs sont alors tentés d’utiliser des traitements plus ou moins efficaces (chauffage, substances médicamenteuses, etc) et parfois non autorisés pour lutter contre ces maladies. Les substances chimiques contenues dans les médicaments administrés aux abeilles, comme les antibiotiques, peuvent donc subsister à l’état de traces dans les aliments. Le danger potentiel que peut représenter ces résidus d’antibiotiques dans les denrées alimentaires est cependant maîtrisé. En effet, l’utilisation de ces substances chimiques est réglementée et contrôlée au sein de l’Union Européenne (1,2,3).
Ainsi, l’autorisation de mise sur le marché de médicaments vétérinaires, comme les antibiotiques par exemple, est régie par toute une procédure pour garantir la sécurité alimentaire. La firme pharmaceutique dépose donc un dossier de demande d’autorisation pour la commercialisation d’un antibiotique dans une certaine denrée et pour une espèce animale, après avoir réalisé les études nécessaires (toxicologique, pharmacologique, déplétion, etc…). Toutes ces démarches conduisent à la fixation de limites maximales de résidus (LMR), résultant de l’utilisation d’un médicament vétérinaire (en mg/kg ou µg/kg) légalement autorisé dans ou sur des denrées destinées à la consommation humaine. Les LMR sont ensuite fixées par la Commission Européenne (1), sur proposition des firmes pharmaceutiques, et après évaluation par des experts européens (CVMP) et nationaux comme l’Agence Nationale de SEcurité Sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Afin de respecter ces limites, un délai minimum entre la dernière administration d’un médicament et le moment où les animaux et leurs produits sont dirigés vers la consommation est nécessaire (4). Les autorités contrôlent le respect des limites maximales des résidus et du temps d’attente par le biais d’analyses et d’enquêtes.
C’est dans ces perspectives d’études et de contrôles que les 70 personnes du laboratoire de l’ANSES de Fougères participent activement à une meilleure connaissance de l’utilisation des médicaments vétérinaires et des désinfectants en étudiant les bienfaits et les risques dans la filière agro-alimentaire. Pour que les recherches soient complètes, le laboratoire concentre ces activités sur le dépistage des résidus de médicaments vétérinaires dans les denrées d’origines animales, l’efficacité antimicrobienne des antibiotiques et des désinfectants, la résistance à ces produits ainsi que sur l’évaluation de la toxicité génétique des contaminants alimentaires. De plus, l’Anses est le laboratoire national de référence pour les résidus de médicaments vétérinaires et de colorants ainsi que pour la résistance aux antibiotiques, et laboratoire européen de référence pour les résidus d’antibiotiques. Il contribue aux contrôles des désinfectants, à la bonne utilisation des médicaments vétérinaires, ainsi qu’à la surveillance de la résistance aux antibiotiques en France et en Europe (5). Le laboratoire de Fougères participe, par ses compétences en analyses, au contrôle vétérinaire ainsi qu’à l’élaboration et la validation de méthodes d’analyses.
Actuellement, peu de méthodes multi-classes de résidus d’antibiotiques dans le miel ont été mises en place (6,7), ce qui donne un double intérêt à ce stage. En effet, dans un premier temps, il est nécessaire de déterminer la méthode d’extraction/purification la plus fiable et la plus robuste comme cela a été publié pour les pesticides (8). Et dans un second temps, il est intéressant de réaliser un large screening multi-classes d’antibiotiques dans un maximum d’échantillons « terrains ». Les résultats permettraient d’avoir un aperçu des antibiotiques dépistés dans les miels, outre ceux recherchés lors des plans de contrôle nationaux (5).
Le miel
Le miel possède naturellement des propriétés de guérison inégalées. Suivant l’origine florale de celui-ci, les symptômes soignés sont différents. Par exemple le miel de lavande est idéal contre les maux de tête ou encore contre les blessures, les brûlures et les piqures légères, le miel d’acacia est un régulateur intestinal. La composition du miel est soumis à de nombreux facteurs variables et non totalement maitrisés tels que l’origine florale, la race des abeilles, les conditions météorologiques…
De ce fait, la composition du miel est complexe. De plus, le miel contient de nombreux éléments qui sont les suivants :
– Les glucides sont l’élément principal en grande quantité proche de 80% sous forme de fructose et de glucose. Le maltose, le saccharose et d’autres polysaccharides y sont également présents.
– L’eau est le constituant secondaire puisqu’elle est présente à hauteur de 17%. Le reste des composants sont en petites quantités comme les lipides sous forme de glycérides et d’acide gras.
– Des éléments minéraux sont présents, entre 0.2% et 1 % comme le potassium. Le miel est aussi une source d’appoint en vitamines.
– Divers composant sont également présents comme les protides à moins de 1% du miel, des acides aminés libres, ou encore des acides organiques, libres ou combinés, et principalement l’acide gluconique.
– Il contient essentiellement les vitamines B1, B2, B3 (PP), B5, B6 et C et accessoirement les vitamines A, B8 (H), B9 et D. L’amylase, la gluco-invertase et la gluco-oxydases sont présents. Elles facilitent la digestion et sont responsables de certaines vertus du miel. Cet aliment contient également plusieurs facteurs antibiotiques bactériostatiques naturels.
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Table des matières
Introduction
1. Généralités
1.1. Contexte
1.1.1. Apiculture
1.1.2. Traitement antibiotiques
1.2. Rappels théoriques
1.2.1. Les antibiotiques
1.2.2. Couplage LC/MS-MS
1.2.2. Extraction
2.-Matériels et méthodes
2.1. Analyse LC/MS-MS
2.2. Méthode
2.2.1. Préparation d’échantillons : protocole final d’extraction
2.2.2. Conditions LC-MS/MS
3. Résultats et discussion
3.1 Optimisation de la méthode LC-MS/MS
3.2. Comparaison de techniques d’extraction
3.2.1. Extraction SPE
3.2.2. Extraction QuEChERS
3.2.3. Extraction liquide-liquide
3.2.4. Extraction ASE
3.2.5. Choix du protocole
3.3. Evaluation de la méthode
3.3.1. Les effets matrice
3.3.2. Les limites de détection
Conclusion
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