Mise au point d’un outil de diagnostic pour révéler les microthrombi

Mise au point d’un outil de diagnostic pour révéler les microthrombi

Epidémiologie

L’accident vasculaire cérébral (AVC) est une pathologie d’origine soudaine, provoquée par un manque d’oxygénation du cerveau suite à l’obstruction ou la rupture de la paroi des vaisseaux sanguins cérébraux. Selon les dernières données de la « Word Stroke Organization » (WSO), on estime que plus de 12,2 millions d’AVC sont déclarés chaque année, soit un AVC toutes les 3 secondes. Une personne sur quatre âgée de plus de 25 ans aura un AVC dans sa vie. Ce nombre a augmenté de 50% dans les 17 dernières années et est dû en partie au vieillissement de la population, qui entraîne une augmentation du risque de pathologies liées à l’âge, dont l’AVC (Feigin et al., 2022).

Il existe deux grands types d’AVC aux physiopathologies très différentes : l’AVC hémorragique et l’AVC ischémique .

Les AVC hémorragiques représentent entre 20 et 30% des AVC et se divisent en plusieurs catégories selon la localisation de l’hémorragie. Il s’agit principalement d’hémorragies intracérébrales et d’hémorragies sous-arachnoïdiennes. Ils entraînent une perte de la perfusion cérébrale et des fonctions neurologiques associées. On parle d’AVC ischémique lorsque le vaisseau a été obstrué par un caillot sanguin, empêchant ou diminuant ainsi la circulation du sang dans une partie du cerveau (la région ischémique) et donc de la perfusion nécessaire au fonctionnement normal du parenchyme cérébral. Ils représentent entre 70 et 80% des AVC.

L’Accident Ischémique Transitoire (AIT) est un type particulier d’AVC ischémique, décrit par l’apparition brutale de troubles neurologiques passagers (dont la durée ne dépasse pas 1h), et sans lésions visibles en imagerie. Environ 800 000 personnes sont diagnostiquées par an. Selon plusieurs études de grandes cohortes, l’apparition d’un AIT induit des risques à court et long terme de survenue d’un AVC. Effectivement, 10% des personnes atteintes d’AIT vont présenter un AVC dans les trois mois (Johnston et al., 2007). L’AIT est également associé à une altération des fonctions cognitives à long terme, bien que difficiles à mettre en évidence au regard des nombreux facteurs de risques (Sivakumar et al., 2014).

Symptômes de l’AVC

Les symptômes de l’AVC sont très variés car ils dépendent de la localisation de l’AVC et de l’étendue des territoires vasculaires impactés (Figure 2). A titre d’exemple, le territoire artériel le plus souvent touché (dans un cas sur deux) est l’artère cérébrale moyenne (Ng et al., 2007). Or ce territoire est le lieu de beaucoup de fonctions cérébrales motrices et cognitives.

De plus, dans les deux types d’AVC, un facteur très important à prendre en compte est le temps. La diminution de la perfusion sanguine et le manque d’oxygénation du parenchyme cérébral entraîne rapidement des conséquences très graves, voire bien souvent fatales. Deux millions de neurones sont perdus par minute écoulée depuis le début de l’AVC (Saver, 2006). Cette perte se manifeste par des déficits moteurs et cognitifs :

– Paralysie brutale ou faiblesse musculaire au niveau du visage ou d’un membre, le plus souvent d’un seul côté (hémiplégie) ;
– Trouble soudain de la parole et difficulté à s’exprimer clairement (aphasie). Le langage devient incompréhensible ;
– Troubles de la vision ou perte de la vision d’un œil ou des deux yeux ;
– Troubles de l’équilibre ;
– Violentes céphalées, migraines.

C’est pourquoi il est capital de pouvoir reconnaître rapidement les signes cliniques d’un AVC. Afin d’alerter la population sur la détection des symptômes de l’AVC, un acronyme a été créé pour reconnaître rapidement les principales manifestations cliniques et l’importance de la rapidité de la prise en charge .

AVC ischémique

Etiologie

On compte cinq types d’AVC ischémiques selon la classification TOAST (Trial of Org 10172 in Acute Stroke Treatment Subtype (Adams et al., 1993)) : l’athérosclérose des larges artères, l’embolie cardiaque, l’occlusion des petites artères (lacunaires), les causes autres d’origines connues et d’origines inconnues .

❖ L’athérosclérose est l’installation d’une plaque d’athérome (accumulation lipidique dans la paroi du vaisseau et recrutement de cellules inflammatoires), ce qui a pour conséquence le rétrécissement de la lumière artérielle. La progression de cette pathologie peut aller jusqu’à l’obstruction complète du vaisseau (ischémie cardiaque, plus couramment appelé infarctus du myocarde). Dans une partie des cas, un morceau de la plaque d’athérome se détache sous la pression sanguine et va obstruer un vaisseau en aval de la circulation et former un caillot sanguin dans les artères cérébrales, entrainant un AVC. L’athérosclérose est à l’origine de la majorité des AVC (37 %) (Chung et al., 2014)

❖ Les AVC d’origine cardio-embolique sont provoqués par l’embolisation d’un caillot sanguin venant du cœur, le plus souvent suite à une fibrillation auriculaire. L’origine cardio-embolique est associée à une issue moins favorable pour les patients (Lamassa et al., 2001).

❖ Les AVC de types lacunaires se définissent par un petit infarctus (< 1,5cm), dû le plus souvent à l’obstruction d’une seule artère perforante (Wardlaw, 2005).

❖ Les autres étiologies d’AVC ischémiques d’origine connue sont nombreuses. Les plus courantes sont l’infarctus migraineux, la dissection vasculaire ou encore le lupus érythémateux.

❖ L’origine des AVC ischémiques reste inconnue dans 15 à 20% des cas, selon les études (Sanna et al., 2014). Cela peut être dû à un examen clinique incomplet, ou complet mais n’ayant pas permis de démontrer l’origine de l’AVC, alors appelé AVC cryptogénique.

Facteurs de risques 

Afin de réduire le nombre d’AVC, il est important de comprendre quels sont les facteurs de risques associés. Certains facteurs de risques sont modifiables et permettraient, en les contrôlant, d’éviter 80 % des AVC (O’Donnell et al., 2010). Les facteurs de risques modifiables regroupent :

➠ L’hypertension artérielle : c’est un facteur de risque modifiable majeur. Il a été montré une corrélation directe entre une pression artérielle élevée et le risque d’AVC. C’est pourquoi le traitement de l’hypertension fait partie des stratégies thérapeutiques de l’AVC (Suchy-Dicey et al., 2013).
➠ La consommation de tabac est associée à une augmentation du risque d’AVC, ainsi que la consommation d’alcool en grande quantité (Falkstedt et al., 2017).
➠ L’obésité contribue fortement à l’augmentation du risque de développer des maladies cardio-vasculaires (fibrillation auriculaire, infarctus du myocarde), dont l’AVC. D’autre part, l’obésité contribue à l’inhibition de la fibrinolyse. En partie à cause de la part importante de tissu adipeux qui produit des inhibiteurs de l’activation du plasminogène ; PAI-1 (cf 1.4.1 Hémostase).
➠ L’inactivité physique est associée à un risque plus grand d’AVC. Elle peut d’autant plus être la cause d’une augmentation de la pression artérielle, du poids et de diabète (Boehme et al., 2017).

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Table des matières

Introduction
1. Les Accidents Vasculaires Cérébraux
1.1 Epidémiologie
1.2 Symptômes de l’AVC
1.3 AVC ischémique
1.3.1 Etiologie
1.3.2 Facteurs de risques
1.3.3 Handicap post-AVC
1.4 Physiopathologie de l’AVC ischémique
1.4.1 L’hémostase
1.4.2 La thrombose
1.5 Traitements de l’AVC ischémique
1.5.1 Thrombolyse
1.5.2 Traitements endovasculaires
1.5.3 Traitements de prévention primaires et secondaires
1.6 Microthrombose
1.6.1 Origine de la microthrombose dans l’AVC
1.6.2 Conséquences pathologiques de la microthrombose
1.6.3 Traitements de la microthrombose
2. Imagerie de la thrombose dans l’AVC
2.1 Techniques d’imagerie
2.1.1 Artériographie
2.1.2 Doppler transcrânien
2.1.3 Scanner
2.1.4 IRM
2.2 Imagerie moléculaire et agents de contraste IRM
2.2.1 Imagerie moléculaire
2.2.2 Agents de contraste paramagnétiques
2.2.3 Agents de contraste superparamagnétiques
2.2.4 Mécanismes de ciblage moléculaire
2.2.5 Microparticules d’oxydes de fer (MPIO)
2.2.6 MPIO biodégradables
Objectifs
Méthodologie
Résultats
Introduction
Materials and Methods
Results and Discussion
Conclusion
Discussion
1. Ciblage de la microthrombose par les microparticules PHySIOMIC
2. IRM moléculaire avec les PHySIOMIC
3. Suivi de la microthrombose pour évaluer l’efficacité des traitements
4. Futurs traitements et perspectives
Conclusion
Autres travaux
1. Fucoidan-functionalized polysaccharide submicroparticles loaded with alteplase for efficient targeted thrombolytic therapy
2. Tracking the immune response by MRI using biodegradable and ultrasensitive microprobes
3. VWF-targeted thrombolysis to overcome rh-tPA resistance in experimental thrombotic stroke models
Bibliographie

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