Depuis toujours le potentiel aurifère de la région de Maevatanana avait suscité l’intérêt des explorateurs. De plus, la forte hausse du cours de l’or ces 15 dernières années, a encore plus motivé les opérateurs miniers à développer et à affiner leurs recherches. A Maevatanana la prospection se heurte généralement à deux problèmes majeurs :
✔ la rareté des études antérieures ;
Les documents de référence sont restreints voir même inexistants dans certaines zones. Et encore, la plupart d’eux sont très anciens, à l’instar du « projet de mise en valeur des gisements aurifère de Madagascar » entrepris par le service des mines et le BRGM vers l’année 1984.
✔ la difficulté de la prospection sur le terrain ;
Déjà avec l’hostilité de la région, à la fois reculée et est insécurisée, les couvertures latéritiques cachent les affleurements rendant pénibles les travaux de reconnaissance.
Pour pallier à ces problèmes, l’élaboration d’une méthode plus performante qui complèterait la prospection directe faciliterait l’approche de ce genre de région et permettrait l’obtention de résultats beaucoup plus concluants.
Dernièrement la recherche spatiale et l’informatique ont connu eux aussi un développement incessant. Aussi, si l’apport de la télédétection à la mise à jour de la cartographie géologique a-t-il été longtemps limité par la faible résolution spatiale et spectrale des capteurs (Bonn, 1996), aujourd’hui avec l’apparition d’une nouvelle génération de capteurs multi-bandes à moyenne et haute résolution spatiale (Landsat, HRS du SPOT-5, Ikonos, etc.) et spectrale, l’utilisation de cette nouvelle technologie est devenue incontournable et constitue un outil puissant et flexible pour la recherche géologique (El Harti et al, 2004). Elle peut, avantageusement, remplacer les méthodes traditionnelles longues et fastidieuses ou encore intervenir comme outil complémentaire qui améliore l’efficacité de la méthode conventionnelle (Bonn, 1996).
GENERALITES
La zone d’étude
Situation géographique
La zone de travail se trouve au Nord-Ouest d’Antananarivo, dans l’ex-Province de Mahajanga, Région de Betsiboka, District de Maevatanana, plus précisément entre la rivière Menavava et l’Ikopa . Les principales Communes concernées sont les communes d’Antanimbary au Sud et Bemokotra au Nord.
Le site d’étude est constitué de 22 carrés miniers de 2,5 km de côté, il possède une largeur d’environ 12,5 Km et de 30 Km de longueur du Nord vers le Sud. Sa superficie est de 137,5 Km² .
Aperçu sur la géologie de Madagascar
Evolution de Madagascar dans le cadre du Gondwana
L’histoire géologique de Madagascar est largement liée à sa position au centre du Gondwana avant son démembrement entre 180 et 60Ma .
Madagascar a occupé une position clé, au cœur du Gondwana (Goncalves 2002). Il était délimité à l’Ouest par l’Afrique de l’Est ; au Nord par la Somalie ; à l’Est par l’Inde; et l’Antarctique au Sud. Au Carbonifère, on assiste à une période de dislocation du Gondwana, dite « Rifting Karoo » (Piqué, 1999). Du côté de l’Afrique, ce dernier est matérialisé par l’ouverture progressive du canal de Mozambique. Par suite de cette dislocation, l’Antarctique, l’Inde, et Madagascar se sont déplacés vers le SSE. Et plus spécifiquement, c’est suivant l’axe de la ride de Davie que s’opère le glissement de Madagascar vers le Sud (Piqué, 1999).
Ces évènements géodynamiques ont engendré une tectonique extensive responsable de l’ouverture du bassin faillé de Mahajanga depuis le Permien (Razafindrazaka et al.1999). Relativement à l’issu du Karoo, le même processus fut à l’origine de la formation du bassin de Morondava, ce dernier est séparé de l’Afrique par un domaine à lithosphère océanique (Piqué, 1999), à la différence du bassin de Mahajanga qui se prolonge au Nord par une véritable marge continentale, reliée elle-même au bassin océanique de Somalie.
Le Crétacé Supérieur marque l’arrêt du coulissement de Madagascar et voit l’amorce de la séparation Madagascar-Inde. On assiste à l’ouverture du bassin de Mascareigne d’âge encore indéfini mais qui correspond au calme magnétique du Crétacé (Piqué 1999). C’est vers 80Ma qu’une contrainte extensive Est-ouest permet l’accrétion de l’Océan Indien engendrant la mise en place des dykes de direction N20°E distribuées le long de la côte orientale de l’île (Piqué 1999).
Géologie régionale
Le socle cristallin
Le socle cristallin de Maevatanana se rattache à la nappe de Tsaratanàna (Collins, 2006). Elle est formée de trois ceintures :
– La ceinture d’Andriamena.
– La ceinture de Zafindravoay-Alaotra.
– La ceinture de Maevatanana .
Il est composé de gneiss mafiques, tonalites, roches ultramafiques et métapélites qui ont subi un métamorphisme de très hauts degrés de température. Des intrusions précoces ont été datées entre 2490 et 2750Ma et des gabbros à 800Ma. Elles sont plissées et recoupées par des charriages vers l’Est qui semblent postérieurs à l’intrusion de granites à 637Ma. Elles sont également responsables de l’allure en synforme de l’unité. Des mylonites ont été observées entre les unités basales de Tsaratanana et le bloc d’Antananarivo.
Notons que la région de Maevatanana n’a pas été couverte lors des campagnes de révision cartographique du PGRM (Programme de Gouvernance de Ressources Minérale) en 2008, c’est pourquoi on se tient à l’appellation de Collins, 2006.
Les terrains sédimentaires
Les dépôts sédimentaires sont localisés sur la bordure Nord-Ouest de la zone d’étude. Ils sont essentiellement représentés par les grès de l’Isalo et des argilites bariolées à stratifications entrecroisées reposant directement sur le socle cristallin. Ils sont surmontés de grès tendres à bois silicifiés et à stratifications entrecroisées. Le contact socle-sédimentaire est normal ou parfois faillé.
|
Table des matières
INTRODUCTION
I. GENERALITES
I.1 La zone d’étude
I.1.1 Situation géographique
I.2 Aperçu sur la géologie de Madagascar
I.2.1 Evolution de Madagascar dans le cadre du Gondwana
I.2.2 Géologie régionale
I.3 Géologie locale
I.3.1 Les schistes cristallins
I.3.2 Les roches éruptives
I.3.3 Roches volcaniques récentes
I.3.4 Les formations récentes
I.4 Géomorphologie
I.4.1 Les bas plateaux
I.4.2 La région des collines
I.4.3 Les chaînes et les chaînons
I.5 Hydrographie
I.6 Spécificité du site d’étude
I.7 Historique des travaux menés dans la région
II MATERIELS
II.1 Les logiciels
II.2 Les données utilisées
II.2.1 Données image
II.2.2 Données cartographiques
II.2.3 Données de terrain
II.2.4 Données géochimiques
III METHODES
III.1 Méthodologie d’exploitation des images pour la mise à jour de la carte géologique
III.2 Elaboration de la carte lithologique
III.3 Elaboration de la carte de trajectoire de foliations
III.4 Elaboration de la carte de trajectoire des linéaments
III.4.1 Le concept linéament : définition
III.4.2 Choix d’image de fond de traçage : Avantages et inconvénient
III.4.3 Mode opératoire de traçage des linéaments
III.4.4 Contrôle et validation
III.4.5 Conception de la carte de densité linéamentaire
III.5 Méthodologie d’interprétation des résultats
IV RESULATS ET INTERPRETATION
IV.1 Carte lithologique
IV.1.1 Les terrains sédimentaires
IV.1.2 Le socle cristallin
IV.2 Carte de trajectoire des foliations
IV.3 Informations structurales
IV.3.1 Les formations intrusives
IV.3.2 Zone de cisaillement ductile
IV.4 Carte de trajectoire des linéaments
IV.4.1 Cinématique des linéaments
IV.5 Carte de densité linéamentaire
IV.6 Carte des anomalies géochimiques
V SYNTHESE STRUCTURALE ET TECTONIQUE
V.1 Relations avec la tectonique régionale
V.1.1 L’évènement D1 : Mise en place de la nappe de charriage
V.1.2 L’évènement D2 : Compression horizontale Est-Ouest
V.1.3 Les activités magmatiques
V.2 Modélisation tectonique
V.3 Conclusion partielle
CONCLUSION