Mise à jour et suivi de la conformité réglementaire au sein d’un CNPE

Historique d’EDF

   EDF1 est le résultat d‘une volonté de nationalisation et d’uniformisation du système électrique français. Dans les années 30, deux cents entreprises privées en assurent la production, une centaine le transport et plus de mille la distribution. L’approvisionnement et les tarifs de l’électricité sont alors très différents selon les prestataires et les régions. Après-guerre, l’institution d’un service public unique de l’électricité devient alors une nécessité. En effet, avant la création d’EDF, l’existence de ces nombreuses compagnies d’énergie sur le marché, rendait les consommateurs mécontents, du fait d’une trop grande disparité, à tout niveau ! En 1946, EDF voit le jour et s’attaque à un projet unique et ambitieux en décidant de reconstruire entièrement le réseau français d’électricité. Par ailleurs, pour répondre à une forte demande, il fut indispensable de développer plusieurs moyens de production : hydro-électrique, charbon, fioul, gaz. C’est dans cette optique que le groupe EDF a expérimenté une nouvelle source d’énergie : le nucléaire. C’est à partir de 1963, que l’on a pu voir fonctionner la première centrale dite à Uranium Naturel Graphite Gaz (UNGG) sur le site de Chinon. Pour favoriser l’indépendance énergétique, la filière des Réacteurs à Eau Pressurisée (REP) va débuter, pour permettre à la France d’être indépendante quant à sa source d’énergie. C’est en 1967, qu’EDF met en service pour la première fois un réacteur de type REP2 d’une puissance de 305 MW3 dans la commune de Chooz dans les Ardennes.

Le Service Prévention des Risques et son organisation

   Pour EDF, la sûreté des centrales nucléaires est une priorité absolue. En effet, l’électricien s’engage à ce que leur exploitation n’ait aucune incidence sur l’homme et l’environnement. La sûreté nucléaire représente l’ensemble des dispositions mises en œuvre dès la conception d’une centrale, à sa construction, lors de son exploitation puis jusqu’à sa déconstruction, dans le but d’éviter tout dispersement de matière radioactive. La prévention des risques va s’appuyer sur les « lignes de défense en profondeur » de l’installation nucléaire qui se basent sur trois axes majeurs :
– La prévention, qui doit permettre d’éviter les défaillances.
– La surveillance, dont l’objectif est d’anticiper la défaillance ou de la détecter immédiatement.
– Les actions pour limiter les conséquences d’une défaillance.
Le service « Prévention des Risques » est constitué d’environ 50 agents EDF divisés en 3 sections : L’État-major, le pôle « Réalisation » et le pôle « Méthode ». Son objectif est d’assurer la mise en œuvre de la politique de prévention des risques dans le domaine de la sécurité classique, de la radioprotection et de l’incendie.

Analyse du RIN des vannes présentes

   Une hypothèse de travail retenue dans le guide est de considérer qu’une fuite « technologique » est possible sur toute singularité de robinetterie qui ne serait pas spécifique à des gaz, sans présenter de dégradation apparente. Des fuites, de faible section équivalente (0.28 mm², critère retenu dans l’industrie, pétrochimique notamment) présente un débit suffisamment faible pour que la ventilation du local puisse reprendre la fuite et éviter ainsi la formation de poches de gaz inerte. A l’inverse, une fuite de forte ou moyenne section est supposée se rencontrer uniquement en mode dégradé (fuite accidentelle), mais la qualité de protection des installations, le repérage des tuyaux et la mise en place de parades organisationnelles (vannes de type techno gaz, mise sous régime…) sont réputées suffisantes pour éviter toute intrusion malencontreuse dans une canalisation de gaz inerte sous pression. La caractérisation des vannes est donnée par le Repère d’Identification National (RIN), ce numéro est unique, il est attribué à chaque organe de robinetterie nucléaire du parc EDF. Cette suite complexe de chiffres et de lettres donne beaucoup d’informations, tant sur la conception de l’organe, les pressions et débits supportés que sur le caractère « technologie gaz ». Ce critère s’appuie sur l’étanchéité de la tige de commande, dans le cas d’une vanne, et sur le type de raccordement de l’organe sur la canalisation (brides vissées ou soudées). Seul le respect de ces deux items permet de certifier qu’une vanne est de « technologie gaz », c’est-à-dire qu’une fuite de fort ou moyen débit ne peut pas se produire en fonctionnement normal.

REX – Capitalisation des compétences

   A travers ce mémoire, j’ai pu expliciter le rôle principal qui a été le mien tout au long de cette alternance : s’assurer de la conformité réglementaire hygiène et sécurité, participer à la mise à jour du classement des locaux à risque anoxie. Ces deux thèmes ont permis d’exposer certaines des actions menées par un ingénieur sécurité dans le domaine nucléaire. L’ensemble des missions dont j’avais la charge durant ces deux années a contribué à élargir l’étendue des compétences acquises ou renforcées dans tous les domaines.  L’exploitation d’une centrale nucléaire en toute sûreté et sécurité est un challenge ambitieux. Avoir pu participer, même à mon échelle, à la progression de ce projet de grande ampleur restera une très bonne expérience. J’ai appris énormément et je pense avoir acquis une expérience indispensable pour mon premier emploi. J’ai mis à profit toutes mes compétences dans le domaine de l’hygiène et la sécurité, puis j’ai essayé d’assurer au mieux le rôle d’appui ingénieur sécurité au sein de l’état-major. Pouvoir bénéficier d’une formation de qualité en entreprise, tout en recevant un enseignement scolaire de haut niveau représente vraiment un plus, à mes yeux, pour progresser rapidement et sereinement. Ce choix constitue un atout indéniable dans mon cursus personnel ! Ce qui m’a semblé insurmontable au départ, c’était la quantité d’exigences réglementaires à traiter. Il a fallu maintenir un rythme de travail soutenu et méthodique. Heureusement, la coopération dans les différentes disciplines et métiers, l’investissement toujours présent de mes collègues, m’ont amenée à améliorer ma capacité à m’adapter afin de gérer au mieux la difficulté, rencontrée de temps à autre, de communication et de disponibilité des divers acteurs.

CONCLUSION

   Tout au long de ce mémoire, j’ai découvert le travail souvent passionnant mais parfois ingrat de l’ingénieur sécurité. Il y a beaucoup à dire, mais j’évoquerai un point en particulier : le rôle qu’il joue dans la conformité réglementaire d’une installation nucléaire est essentiel car c’est la garantie d’une bonne gestion mais aussi d’une maîtrise parfaite de celle-ci. Cette évidente responsabilité a été au cœur de mon travail depuis vingt-quatre mois ; cela a constitué également le moteur de ma motivation, quant à mener à bien ma tâche ! Ce document représente relativement bien la diversité des actions qu’un ingénieur sécurité est amené à réaliser. Plusieurs aléas ont émaillé ces deux années d’alternance, bouleversant régulièrement l’avancement de ce projet. Malgré tout, les résultats exposés dans ce mémoire illustrent l’atteinte des objectifs fixés ; le taux de conformité́ de la veille réglementaire Hygiène et Sécurité́du CNPE de Cruas-Meysse est à ce jour d’environ 87% contre 20% début octobre 2019. L’organisation mise en place pour atteindre ce but est donc satisfaisante. Pour l’année 2021, le CNPE de Cruas-Meysse s’est hissé au rang des meilleurs sites, quant à l’avancée du taux de conformité de la veille réglementaire Hygiène et Sécurité. En ce qui concerne le classement des locaux à risque anoxie, il est important de noter que la survenue d’un accident ayant pour cause la sous-oxygénation est peu probable dans l’industrie du nucléaire. Pour autant, il ne s’agit pas de sous-estimer ce risque à caractère sournois. Il convient d’effectuer une évaluation accrue de ce dernier, afin de ne pas inverser la tendance. Ce mémoire a permis de regrouper les informations des différents travaux et référentiels sur le risque anoxie, et d’en faire la synthèse dans la note site. Cette note contient l’ensemble des éléments nécessaires pour réaliser un classement adapté des locaux présentant un risque oxyprive. Celle-ci a été entièrement revue et rédigée, mais n’est pas terminée ; l’ingénieur sécurité et le service de la conduite devront statuer sur le niveau de classement de 16 locaux restants. D’un point de vue personnel, cette formation s’inscrit dans mon projet professionnel sur le plan des connaissances et des compétences. La diversité, tant dans les domaines abordés, que parmi mes collaborateurs m’a offert l’opportunité d’étendre le champ de mes compétences et de développer mon sens du collectif. J’ai pu au fil des jours découvrir le travail dans un grand groupe industriel, améliorer mon esprit méthodique, de synthèse, mais aussi ma persévérance ; cette dernière étant, selon moi, la compétence fondamentale à maîtriser pour être un bon ingénieur sécurité. C’est ainsi, sur cette alternance riche en rencontres et en apprentissages, que se termineront prochainement mes études. Forte de cette dernière expérience, je compte maintenant concrétiser mes efforts en m’insérant dans la vie professionnelle à plein temps, au plus vite ; en effet, dès l’obtention de mon diplôme, j’aurai hâte de mettre en pratique ce que j’ai appris dans le cadre d’un premier emploi en tant qu’ingénieure sécurité/prévention des risques en milieu industriel.

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Table des matières

INTRODUCTION
1 LE GROUPE EDF
1.1 Historique d’EDF
1.2 Le groupe EDF aujourd’hui
2 LE CENTRE NUCLEAIRE DE PRODUCTION D’ELECTRICITE
2.1 Le site de Cruas-Meysse
2.1.1 Historique de l’Installation Nucléaire de Base
2.1.2 Implantation
2.1.3 Effectif du site
2.1.4 Le Service Prévention des Risques et son organisation
2.1.5 L’État-major
2.2 Organisation et objectifs de mes missions
3 METTRE A JOUR ET SUIVRE LA VEILLE REGLEMENTAIRE HYGIENE ET SECURITE DU CNPE
3.1 Une hiérarchie réglementaire
3.2 La conformité réglementaire
3.2.1 Qu’est-ce que la veille réglementaire et qui est concerné ?
3.2.2 Données internes
3.3 Définition de l’objectif pour la première mission : Veille Réglementaire Hygiène et Sécurité
3.3.1 Besoin de la direction
3.3.2 Sujet de la mission
3.4 Étude de la mission
3.4.1 État des lieux et diagnostic
3.4.2 Objectif de la mission
3.5 Actions menées sur la veille réglementaire Hygiène et Sécurité
3.5.1 Méthodologie de la veille réglementaire
3.5.2 Stratégie adoptée
3.5.3 Mise en œuvre
3.5.4 Synthèse du travail mené
3.6 Analyse critique de la mission
3.7 REX – Capitalisation des compétences
4 MISE A JOUR DU CLASSEMENT ET DE LA SIGNALETIQUE DES LOCAUX A RISQUE ANOXIE
4.1 Le risque de sous-oxygénation
4.1.1 Qu’est-ce que c’est ?
4.1.2 Les systèmes de détection
4.1.3 Le danger majeur de l’anoxie face aux secouristes
4.2 Origine et détection du risque anoxie sur un CNPE
4.3 Objectif de la mission
4.4 Déclinaison du référentiel et étapes du projet
4.4.1 Contexte réglementaire
4.4.2 Déclinaison de la réglementation par le référentiel EDF
4.4.3 Méthodologie appliquée à Cruas-Meysse
4.5 Analyse du Guide National
4.5.1 Les différentes étapes préconisées par le guide
4.5.2 Résumé
4.6 Analyse de la note de Saint-Laurent-des-Eaux
4.7 Construction de l’analyse de risque pour les locaux du CNPE de Cruas-Meysse
4.7.1 Analyse du RIN des vannes présentes
4.7.2 Analyse de la ventilation dans les locaux présentant un risque anoxie sur Cruas
4.7.3 Analyse in situ des locaux de Cruas-Meysse
4.7.4 Finalisation de l’analyse de risque
4.8 Analyse critique de la mission
4.9 REX – Capitalisation des compétences
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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