Migrations intrarégionales : de Mayotte/Comores/Métropole à La Chaumière

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Zoreil, femme, et chercheure en plus d’être présidente

Ma construction sociale et associative s’est enrichie, construite et déconstruite, au fur et à mesure de l’enquête. Laissant ainsi le champ libre à la chercheure que j’étais, même si c’est souvent par le réseau associatif que j’ai pu rentrer en relation avec les familles : « il faut qu’ils comprennent que tu es autre chose que l’association, et que tu fais de la belle recherche » me dit une responsable du Conseil Départemental de Mayotte à La Réunion. Ce pluralisme identitaire auquel j’ai été confronté au cours du terrain a permis de mobiliser des formes d’identités par commodité, avec ou contre mon gré et selon le contexte. Ceci n’était pas forcément volontaire ou conscient, mais réactionnel, adaptable en fonction de la situation, mobilisant ainsi un aspect de soi qui permet néanmoins de s’y confronter105.
C’est donc telle ou telle dimension de mon identité qui était mobilisée et devenait dans ce cas-là, une ressource nécessaire en tant que chercheure. Ces mobilisations ethniques et sociales différentes – habitante, anthropologue, parent, présidente, zoreil – étaient nécessaires sur mon terrain pour la collecte de données. Dans sa thèse sur les migrants haïtiens en Guyane, Maud Laëthier problématise sa position de « l’autre » qu’elle représente en explicitant sa position qui pourrait se transposer à mon travail. Étant d’origine métropolitaine, je représente cet « autre » – le groupe dominant – groupe culturellement, cultuellement et socialement différent de celui de mes interlocuteurs. Je suis la « zoreil » ou la « muzungu » qui écrit « un livre sur les Mahorais de La Chaumière »106. Bien que représentant ce statut dominant qui aurait pu les renvoyer à leur statut socio-économique souvent précaire, celui-ci est vite apparu comme un élément comparable à leur situation. Comme eux, je suis « ici sans être ’ici »107, nos statuts étant ainsi « par certains côtés […] comparables »108, puisque nous étions tous considérés comme d’ailleurs. Toutefois, ce rôle de zoreil travaillant sur les Mahorais a eu quelques répercussions, à un moment donné, sur le rapport qu’entretenaient les autres vis-à-vis de l’association. Cette phrase d’une adhérente résume bien la situation « Mélanie, c’est une zoreil mais pas une vraie zoreil. Et comme c’est la seule à nous soutenir, ben on lui fait des misères, et personne ne veut de l’association ». À tort, la position de chercheure a été occultée au profit de celle de la présidente d’association. « Trouver des solutions sur le quartier de La Chaumière » passe avant tout par mon statut associatif en oubliant que ma connaissance du quartier est également induite par mon travail de recherche. Ce statut de cette « autre zoreil » que je représente est également appuyé par ma position de chercheure, de diplômée. Sollicitée « pour autres choses que mes compétences en sciences sociales »109 je suis (bien qu’ayant décidé de mettre une grande distance avec ce type de services) souvent amenée à remplir un dossier, répondre à des questions, se renseigner sur tels sujets, rédiger des courriers, imprimer ou photocopier des feuilles, faire le chauffeur … Des sollicitations qui sont fortement en lien avec ma position associative, mais tout de même « admises » lorsque je désire prendre ma posture de chercheure. Cette « autre zoreil » est, à mon sens, une des clefs de ce contrat implicite (Abélès, 1992) qui lie le chercheur à ses interlocuteurs souvent bien malgré lui. Un jour, une fillette de dix ans m’annonça tout innocemment « que j’étais pleine d’argent, parce que les blancs c’est pas comme les noirs, ils ont de l’argent »110. Cette phrase me surprit et m’interloqua. Ne sachant trop quoi répondre, je lui ai simplement répondu que « si j’avais eu beaucoup d’argent, je ne vivrais pas à L haumière »111. Cette phrase, aussi forte de sens qu’elle soit, me fit comprendre que par certains côtés, je suis consciemment (ou non) « abusée » par mes interlocuteurs dans les services que je pouvais leur rendre en tant que Métropolitaine, blanche, au statut social supérieur au leur. Mais que le contre don de ce « don » était les liens intimes et quotidiens qui pouvaient m’unir à eux et la place qu’elles m’avaient attribuée dans leurs familles et dans leur réseau respectif. Mon statut de chercheure blanche n’était pas pour autant gommé, mais le simple fait de bien connaître la communauté, de travailler pour eux et avec eux, dans leur intérêt, et dans celui de La Réunion, fit tomber beaucoup de barrières. À titre d’exemple, je vais reprendre cet évènement surprenant avec un principal de collège qui me contacta pour intervenir dans son établissement auprès des enseignants et des élèves dont les parents sont originaires de Mayotte. Après avoir longuement discuté par téléphone, il me donna rendez-vous au collège quelques jours plus tard. Arrivée à l’avance, j’attendais patiemment vers son bureau, sur les bancs prévus à cet effet. D’un pas pressé, il passa devant moi sans me regarder puis fit demi-tour et me demanda qui j’étais et ce dont j’avais besoin. 

Répondre aux sollicitations politiques et sociales

Les sollicitations que j’ai pu recevoir de la part des instances publiques ou privées émanent de trois facteurs.
Le premier a concerné ma position de doctorante. Travaillant sur la migration mahoraise à La Réunion et financée par la région Réunion dans le cadre d’une « allocation doctorale », j’étais perçue comme quelqu’un ayant des capacités et des compétences valables pour traiter ce sujet. Le fait de travailler également en tant que responsable associative sur le secteur m’amené, dans un second temps, à compléter ce statut de chercheur par des connaissances à la fois pratiques (connaissances des familles du quartier, du monde associatif, des besoins de la population) et plus ou moins théoriques (fonctionnement des institutions et des politiques publiques, connaissance de terrains annexes liés à la politique…). Enfin, étudier la population de son quartier a ajouté une légitimité à mes diverses connaissances, car, qui mieux qu’un habitant peut parler de son quartier ? J’ai donc participé à des ateliers sur l’insertion socioprofessionnelle des Mahorais à La Réunion à la demande du Conseil Départemental de Mayotte, en faisant à la fois des communications et des rapports… Ceci élargissant ainsi mon réseau d’études et de connaissances et participant ainsi à voir de quelles manières se construisait « le problème mahorais » à La Réunion.
Néanmoins, cette triple proximité du terrain au quotidien a rencontré là aussi des limites qu’il a fallu, sans jouer sur les mots, délimiter.

Entrepreneuriat et jeux de rôle : la présidente d’association comme référence majeure ?

Sans cette présidence ma recherche n’aurait pu être ce qu’elle a été. Ce statut m’ayant apporté les premiers contacts avec les familles mahoraises du quartier. L’accès au terrain a été assez facile puisqu’il avait déjà commencé avec l’association du quartier que j’ai présidée de 2012 à janvier 2017. Mais c’est également ce même statut qui empêchait mes interlocuteurs de m’identifier en tant que chercheure – bien qu’étant au courant de mes activités – comme si Mélanie Mezzapesa et l’association de La Chaumière 974 n’étaient qu’une seule et même entité. Les interlocuteurs, souvent des adhérents, acceptent facilement de répondre à mes sollicitations, « pour m’aider », « parce que c’est toi » ou simplement « parce qu’il est important de mieux faire connaître les Mahorais de La Réunion ». Au départ, ma participation constante était nécessaire pour être au plus près du quotidien de ces familles et gagner leur confiance. Puis j’ai limité ma participation aux activités que je jugeais nécessaires et compatibles avec mon travail de recherche. De plus, en 2016, l’association a bénéficié d’un contrat de secrétaire en CAU-CAE qui a pu gérer en grande partie les activités et les actions auxquelles je participais. Conservant simplement le relationnel avec les partenaires et la gestion administrative de l’association imputable à sa fonction d’employeur. Néanmoins, ce double statut – responsable associative-employeur et étudiante en anthropologie – n’a pas été sans effet sur ma capacité à distinguer les rôles qui m’étaient attribués. Il a donc fallu que j’apprenne à maitriser ces différentes postures. À préciser mes rôles et mes fonctions afin que d’une part, ceux-ci soient identifiables pour et par mes interlocuteurs, mais aussi être capable de les limiter dans le travail scientifique requis pour ce travail doctoral. Sinon, quelle valeur aurais-je pu donner aux données recueillies et quelle en aurait été leur utilité ?
Je vais prendre pour exemple un évènement qui s’est déroulé lors des élections municipales en mars dernier 2014. L’amalgame entre mes différentes postures a souvent été facile pour certains interlocuteurs, surtout quand il a fallu suivre une partie des interlocuteurs mahorais dans leurs parcours politiques lors de la campagne des élections municipales. En effet, j’ai assisté à de nombreux meetings politiques dans et hors du quartier, et de tous les partis politiques. Je voulais, à travers ce suivi, analyser la manière dont les Mahorais percevaient leur citoyenneté française et leur participation à la construction politique de SaintDenis. Ce suivi rapproché a occasionné quelques quiproquos quant à ma posture de chercheure, habitante du quartier et responsable associative, en particulier avec un parti très actif dans le quartier et qui a su convaincre une forte proportion de Mahorais à voter pour lui. Bien qu’essayant désespérément de fournir une explication à ma présence en tant que doctorante, celle-ci était souvent noyée dans le bruit et masquée par un « c’est bien que tu sois venue », puis la personne se dirigeant de suite vers quelqu’un d’autre pour la saluer avant que j’ai pu terminer mon explication. J’ai donc abandonné l’idée d’une quelconque justification en me persuadant qu’ils le savaient et que de toute façon je le notifierais dans ce travail. À ma grande surprise, au lendemain des résultats, je me suis vue « remerciée et félicitée pour tout le travail que j’avais accompli lors de la campagne ». Comme si moi, Mélanie la responsable associative, j’avais participé à leur réussite, à la récolte des voix au sein de la population mahoraise. Comme si ma participation à leur meeting justifiait les voix des Mahorais à Saint-Denis. Comme si j’avais été leur représentante. Cet amalgame avait pour origine une situation pour laquelle je n’avais pas, au début de la campagne, mesuré tous les contours et les enjeux : ayant mis à disposition le local de l’association pour une réunion de quartier avec les élus de la mairie, une partie de mes interlocuteurs m’ont alors identifié comme faisant partie « de ce parti ». Les informations issues du travail associatif ont nourri et confirmé mes données et elles ne pouvaient être ignorées. Quel que soit mon rôle social que je mobilisais (ou que les autres mobilisaient)113, l’identité de chercheure que je souhaitais mettre en avant a souvent été masquée par le rôle social de présidente. J’apparaissais ainsi comme une « présidente universitaire »114 qui avait forcément un regard scientifique sur la problématique mahoraise à La Réunion et qui en plus « vivait sur le quartier de La Chaumière »115. Comme l’a expliqué Leyla Sall116, ces types de relations dans le contexte de la recherche ou de l’association découlent à la fois des relations interethniques et interpersonnelles117 engendrées par la proximité dans le quartier mais aussi entre bénévoles.

Le ‘’quartier’’ de La Chaumière : territoire de vies, territoire de conflits

Cadre de vie à La Chaumière : de la notion de quartier aux populations qui le composent.

« On avait l’impression que c’était déjà un peu plus résidentiel que Camélias [années 1980-1990], qui était un peu plus ‘’social’’ [entre guillemets, indiqué par l’interrogé lui-même]. Mais ça c’était que la première impression. Parce que malgré que La Chaumière était un peu plus chic que les Camélias, elle était quand même fréquentée par tous les jeunes des Camélias, parce que les jeunes des Camélias passaient par La Chaumière pour aller bat’ karré dans les hauts de Saint-François. Ce genre de truc comme ça. Et on passait par La Chaumière ». [Homme, créole blanc, 39 ans, ancien habitant des Camélias et de La Chaumière, propriétaire bailleur à La Chaumière, 39 ans]
Dans l’ouvrage de Maïté Clavel, plusieurs définitions du terme « quartier » sont évoquées142. Le quartier peut être un fragment d’espace urbain où sont observées les pratiques étudiées, un quartier ancien, une cité, un ensemble d’habitations construites au même moment et comme unité urbanistique pouvant être nommés « quartier » tout comme peut l’être le fragment urbain artificiellement découpé pour les besoins de l’enquête. Selon Magri Susanna143, l’usage fréquent du terme quartier dans les travaux sociologiques n’implique pas forcément un questionnement sur sa délimitation et ce qu’il englobe ni sur la pertinence d’une analyse strictement localisée. Le cadre spatial servant parfois à définir une population, et les usages et habitudes spécifiques qui en découlent, « il n’est pas toujours intégré à l’objet d’étude, comme espace social, dans sa forme construite et ses rapports sociaux »144. Avec la création de la Politique de la Ville, le quartier est souvent considéré comme une unité d’intervention où les opérations de « développement social des quartiers » ont pour objectif une réhabilitation physique d’un habitat dégradé et mal entretenu. Le « traitement » social des difficultés de tous ordres auxquelles sont confrontées les populations très modestes qui l’occupent145 est la ligne directrice de ces opérations de réhabilitations. Le périmètre ainsi délimité comporte dans la notion de quartier un fragment de ville.
Pour La Chaumière, cette notion de quartier correspond effectivement à un périmètre bien délimité géographiquement, mais dont la délimitation administrative pourtant fixée devient de plus en plus floue suite à des divergences juridico-administratives établies au fur et à mesure des assemblées générales de la copropriété et des positions entre la ville et les propriétaires.
Premier grand ensemble de Saint-Denis à sa création, La Chaumière ne s’est que très peu modifiée dans sa structure physique depuis sa création en 1968 et a joui d’une grande réputation jusqu’au début des années 2000. Mise à part la construction du restaurant scolaire et du parking des enseignants au pied de l’école, aucune grosse construction ne s’est faite depuis sa livraison. Lorsque l’on parle de La Chaumière, c’est d’abord à ses barres d’immeubles que l’on pense et qui abritent le gros de la population de cette zone. Tous ceux que nous avons rencontrés – habitants, anciens habitants, propriétaires, élus, fonctionnaires, représentants de l’état, agents communaux… – s’accordent à dire que le quartier de La Chaumière correspond à une limite géographique représentée par la « rue de la Chaumière » et qui entoure ces barres d’immeubles (cf Figure n°17). À cela il faut ajouter l’école, et les villas de la rue des Hibiscus et du boulevard SaintFrançois qui – bien que la situation juridique et administrative soit floue – rentrent dans cette zone préalablement définie par le cahier des charges initial146, mais dont les frontières symboliques et sociales ne correspondent pas avec les perceptions de ce quartier. En effet, les villas entourant la rue des Hibiscus et le Boulevard Saint-François sont exclues de cette perception péjorative puisqu’elles n’accueillent pas le même type de population147 que l’ensemble des immeubles et qu’elles ne s’intègrent pas non plus à cet ensemble bâti dégradé. Si les habitants des villas de la rue des Hibiscus et du boulevard Saint-François sont essentiellement des propriétaires à la retraite ou encore actifs, une grande majorité des habitants des cinq immeubles est quant à elle locataire, et souvent bénéficiaire des prestations familiales148.

Construction collective de La Chaumière : les réalités vécues des habitants

L’aspect physique et vestimentaire des personnes en provenance de Mayotte et des Comores, leur investissement dans l’espace du quartier, le délabrement de l’habitat, font que La Chaumière est bien souvent assimilée à une banlieue dont la majorité de sa population est immigrante.
Cette nouvelle forme d’habiter, cette pluriethnicité dans le quartier est souvent perçue comme « un facteur de risques ». La Chaumière est assimilée à une zone de non-droit dont la migration mahoraise serait à elle seule responsable de tous les maux du quartier. Cette ethnicité mahoraise est ainsi scandée comme un facteur de problèmes socioéconomiques et de délabrement du quartier. Pourtant cette dégradation des habitats collectifs ne s’explique pas seulement par le peu de considération des biens communs et de la vie collective reprochés aux Mahorais et aux Comoriens du quartier. Elle s’explique aussi par les difficultés administratives, financières et juridiques qu’implique la gestion d’une si grande copropriété.
À son origine, ce groupement est unique et un seul syndic gère l’ensemble des immeubles et des villas. Les charges servent à entretenir les espaces communs (cages d’escaliers, espaces verts, paiement des hommes d’entretien, les réparations courantes…). L’évolution du contexte socio-économique dans lequel La Réunion a transité durant ces différentes phases, le changement des différentes catégories socioprofessionnelles des habitants de La Chaumière et les aspirations193 de chacun engendrées par ces mutations ont fait que le groupement d’habitations La Chaumière se scinde en différents syndics – un par immeuble – au début des années 1990. Le prix du fonctionnement194 et de la gestion administrative des syndics, les conflits entre propriétaires et/ou entre propriétaires et syndics découlant d’une mauvaise gestion financière, administrative ou de la passivité de certains syndics dans le suivi de l’entretien de l’immeuble ont considérablement compliqué cette gestion propre des résidences. De plus, la crise économique a aussi contribué à la baisse du pouvoir d’achat pour les propriétaires qui se sentent de plus en plus asphyxiés195 par l’augmentation régulière des charges de gestion courante et d’entretien de leur immeuble. La dégradation due à l’usure normale196 ou à la dégradation volontaire197 rendent les charges élevées et de nombreux syndics doivent gérer les nombreux impayés, impactant ainsi le coût du fonctionnement198 de chaque bâtiment. L’important turn-over de population, et largement amplifié depuis les années 2000 avec l’arrivée des populations en provenance de Mayotte et des Comores qui remplacent les nombreux départs de locataires ou de propriétaires fait que le sentiment d’appartenir à un quartier a du mal à émerger. De plus, la faible visibilité des syndics dans l’environnement du quartier – malgré la présence des hommes de cour qui essayent, avec leurs moyens, de remédier à la qualité du quartier – pour la gestion des soucis du quotidien, notamment avec les populations .

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Table des matières

Introduction
L’avant-thèse…
Mélanie, enlève un peu tes lunettes roses !
Un quartier et plusieurs échelles d’analyses
De La Chaumière à La Réunion en passant par Mayotte : une enquête multi-située
Plan de travail
PREMIÈRE PARTIE: PROBLÉMATIQUES
Chapitre 1 : Contextualisation de l’enquête
1) La Réunion comme département d’enquête
a) Le contexte historique et géographique
b) Le poids démographique et socio-économique de La Réunion
c) La migration mahoraise à La Réunion
2) Saint-Denis de La Réunion, ville de l’enquête
a) Brève présentation de la ville
b) Démographie et éléments socio-économiques du territoire
c) Développement socioculturel en faveur des migrants sur la commune
3) Du choix du secteur étudié aux repères théoriques à partir du cas des Mahorais : migration, territoire, ethnicité, réseau
a) L’intérêt du secteur étudié
b) Mobilité et migration : de l’individuel au collectif
c) Du territoire aux identités : une problématique à construire autour de la notion de réseau ?
Territorialisation de l’identité : ethnicité et nouvelles approches à La Réunion à partir du cas des populations en provenance de Mayotte et des Comores
Conclusion
Chapitre 2 : L’ethnologie chez soi
1) Du terrain à la méthode…
a) Expérience associative et construction de l’objet
b) Élaborer des problématiques
c) Terrain et réflexivité
2) … et de l’imprégnation quotidienne aux problématiques des rôles
a) Interactions et enquêtes de terrain
b) Un perpétuel jeu de rôles
c) Terrain quotidien et rôles sociaux
Zoreil, femme, et chercheure en plus d’être présidente
Répondre aux sollicitations politiques et sociales
Entrepreneuriat et jeux de rôle : la présidente d’association comme référence majeure ?
d) Méthode de recueil de données : de la participation observée aux entretiens
Petit focus sur les familles mahoraises et comoriennes de La Chaumière
Conclusion
DEUXIÈME PARTIE: CONSTRUCTION ET RETERRITORIALISATION IDENTITAIRE
Chapitre 3 : Ethnographie de La Chaumière
1) Le ‘’quartier’’ de La Chaumière : territoire de vies, territoire de conflits
a) Cadre de vie à La Chaumière : de la notion de quartier aux populations qui le composent
b) De l’espace collectif du quartier au territoire de La Chaumière
2) Le ‘’quartier’’ de La Chaumière : de l’Âge d’or au Ghetto ?
a) Ethnicisation du quartier
b) Construction collective de La Chaumière : les réalités vécues des habitants
c) Construction médiatique de La Chaumière
Conclusion
Chapitre 4 : Venir et passer à La Chaumière
1) Arrivée à La Chaumière : motifs et récits d’itinéraires migratoires
a) « Avoir une vie meilleure »
b) Migrations intrarégionales : de Mayotte/Comores/Métropole à La Chaumière
Le parcours d’Asma
Asma, Grande Comorienne, arrivée de Métropole à La Réunion
Asma, d’une arrivée illégale en France à la conjugalité à distance
Zoumati, des allers-retours entre Mayotte-La Réunion-Métropole : ambivalence entre la réussite
professionnelle et des meilleures conditions de vie
Leïla : partir pour voir « autre chose »
Kamila, française d’Anjouan, venue rejoindre son mari
Venir à La Réunion pour se soigner : le parcours de Tana, Comorienne dialysée et de Farida,
Mahoraise qui désir un enfant
c) Migrations intradépartementales
Aïcha, du bidonville à La Chaumière
Thama, de la cohabitation familiale à l’émancipation par le mariage
d) Du réseau au regroupement : jeux de relations de La Chaumière au-delà des frontières
Exemple avec la première famille mahoraise installée à La Chaumière
2) Cheminements et aspirations individuelles : « Quitter La Chaumière ou ne pas la quitter »
a) Rester à La Réunion
b) Partir au-delà des frontières
c) Vers une stabilisation des parcours ?
Conclusion
Chapitre 5 : « Quartier de vie » à La Chaumière
1) Vivre chez soi
a) Unités familiales à La Chaumière
b) Les logements
c) Gestion financière et négociation des rôles en migration dans le couple
d) Nourriture et repas
Les vule, le pique-nique mahorais
2) Vivre ensemble
a) Vivre à La Chaumière ou comment vivre en réseau
b) Espace privé et commun comme régulation des relations et formes de sociabilités
c) Relations personnelles et interpersonnelles
Jalousies et ladilafé
Conclusion
TROISIÈME PARTIE: DE LA « CITÉ » À LA VILLE: MOBILITÉS ET MOBILISATIONS DE L’ETHNICITÉ MAHORAISE
Chapitre 6 : Stratégies économiques et langagières dans et hors du quartier de La Chaumière
1) Stratégies économiques
a) Travailler c’est réussir sa migration ?
b) Du réseau aux territoires circulatoires : l’économie informelle à La Chaumière
Les activités économiques internes et externes au quartier
Réseau individuel ou commercial informel entre La Réunion-Mayotte-Métropole
c) Structure de l’économie et stratégies d’achat
2) Stratégies langagières comme adaptation au contexte réunionnais
a) Langues à La Chaumière : quelles stratégies pour quelle adaptation et pour quelles constructions ?
b) Rapport et position des langues parlées par les adultes : shimaore, kibushi, créole et français
c) Les jeunes et le rapport aux langues usitées : de l’école à l’expression libre
Conclusion
Chapitre 7 : Se rapprocher des siens : les enjeux des réseaux culturels
1) Le système associatif mahorais à la Réunion : construction et reproductions des identités ?
a) Les associations mahoraises à la Réunion
b) Analyser les processus identitaires par le biais des associations mahoraises
2) Émergence d’un nouveau réseau social et associatif à La Réunion
a) Présentation du réseau associatif mahorais : du shikao à l’association
b) L’Association Femmes Mahoraises de Montgaillard (A.F.M.M) = l’in et l’out du terrain
c) Origines et territoires comme références associatives
3) Territoire et reterritorialisation : ressources identitaires et ressources économiques pour l’association
a) Jeux et mises en scène identitaires : les journées associatives mahoraises
b) Enjeux économiques et territoriaux : nouveaux territoires et marqueurs territoriaux
c) Business associatif et relation avec l’ailleurs
Conclusion
Chapitre 8 : Se construire à La Réunion : entre enjeux identitaires et confrontations institutionnelles
1) Socialisation primaire et Ethos mahorais à La Chaumière : de l’alternance à la complémentarité?
a) Les enjeux des écoles coraniques et républicaines
b) Confrontations et adaptations aux écoles
2) L’Ethos mahorais au travers de deux manifestations
a) Le Carnaval de l’école, inscription et revendications identitaires
b) Madjilis
Conclusion
Chapitre 9 : Association de quartier La Chaumière 974 : dynamiques associatives et mobilisation de l’identité mahoraise ?
I) De la crise à l’association de quartier La Chaumière 974
a) Création associative et frontières ethniques
b) Logiques partenariales et développement de l’Association de quartier La Chaumière 974
II) L’Association du quartier de La Chaumière 974 : vecteur d’émancipation ?
a) De l’animation socioculturelle à la médiation
b) L’ancrage territorial des Mahorais à La Chaumière : entre investissement et perspectives d’émancipation au sein de l’Association de quartier La Chaumière 974
Conclusion
Conclusion
Bibliographie

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