A cette époque du troisième millénaire et à l’ère de la mondialisation, les nouvelles technologies d’information et de communications tiennent une place importante dans la vie humaine actuellement, surtout dans les villes ; cela favorise la migration du monde rural dans ce milieu. Les pays développés ont différentes façons pour convaincre les autres pays à appliquer leur mode vie; malheureusement les pays sous-développés sont les plus touchés par ces idéologies; mais le problème, c’est que chaque pays a sa façon d’apprendre le mode de vie étranger comme la façon d’exprimer ses opinions, de faire une revendication et d’appliquer la démocratie. Par ailleurs, l’argent est devenu le maître de l’Etat comme il est celui de l’Homme. Par conséquent, les populations, surtout dans les pays sous-développés se trouvent dans une situation très complexe à cause de l’invasion des différents modèles étrangers .Dans ce cas, le mode de vie de la population, le système culturel, le système politique, le système économique, ont tous changé. Concernant l’état de lieux à Madagascar, actuellement notre pays traverse une crise ; cette crise nous oblige à reconsidérer notre itinéraire, à nous donner de nouvelles règles et à trouver de nouvelles formes d’engagement, à s’inspirer des expériences positives et à rejeter celles qui sont négatives. La corruption et le non respect de lois existent malheureusement aussi dans le comportement des acteurs économiques et politiques. Face à l’accroissement démographique du pays, la création d’entreprise est nécessaire pour développer l’économie malgache ; en effet, de nombreuses entreprises sont implantées en milieu urbain. Celles-ci recrutent des travailleurs, plus précisément des ouvriers pour faire face à la concurrence internationale au niveau commercial. Alors, ces changements entraînent des conséquences à travers la mobilité spatiale de la population, de l’abandon de la zone d’origine à la recherche de travail dans le milieu urbain ; la majorité des migrants dans les villes de Madagascar surtout dans la capitale abandonnent leur milieu d’origine pour finalement y exercer du travail informel. Dans ce cas, le surpeuplement dans les zones urbaines à Madagascar semble être l’une des causes des problèmes environnementaux qui constituent un grand problème dans notre pays actuellement. La majorité de la population dans notre pays vivent dans la paupérisation absolue dans tous les domaines à cause de nombreuses raisons, à savoir : sur le plan économique, les différentes formes de chômage comme le chômage déguisé, technologique, frictionnel, structurel, conjoncturel, partiel, et le chômage qui existe en permanence dans notre pays. De plus, les migrants ont un mode de vie différent de celui du centre d’accueil, ce qui peut provoquer des troubles sociaux.
CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DU TERRAIN
La migration tient une place importante dans la société humaine. Ce phénomène joue un rôle prépondérant dans la vie économique et sociale d’un pays, surtout concernant la croissance démographique dans les villes. A ce propos, des auteurs avancent leurs idées à savoir l’idéologie néo- malthusienne, par laquelle la croissance démographique entraîne des problèmes dans la vie humaine surtout dans la vie économique, d’où leur analyse se porte toujours sur les effets négatifs de la croissance démographique. Le néo- malthusien place donc son idéologie sur les impacts négatifs apportés par la surcharge démographique dans différents domaines, tandis que l’idéologie anti néo-malthusienne ou bien la thèse de Boserup, avance que la croissance démographique apporte des progrès économiques. La théorisation semble être alors l’un des outils nécessaires pour expliquer les faits sociaux. Dans ce sens nous allons aborder une approche théorique qui s’avère très importante pour traiter notre thème de recherche.
APPROCHE THEORIQUE
Le fonctionnalisme
La théorie fonctionnaliste a pour origine l’enquête qui définit que chaque élément de la société possède sa fonction particulière et ces éléments sont indispensables à l’équilibre d’un ensemble cohérent. Dans une perspective fonctionnaliste, l’explication d’un phénomène social démontre ses fonctions au sein de la société. A l’origine, le fonctionnalisme est une théorie de la nature du mental, évoquée par la doctrine selon laquelle les états mentaux sont des états fonctionnels. Spécifiquement, c’est la nature des relations qu’un état mental entretient avec les entrées sensorielles, les attitudes comportementales et d’autres états mentaux qui déterminent le type d’état « mental» (PACHERIE (E), 1995, pp 9-37). Par conséquent, nous pouvons arriver à comprendre les individus dans la société par leur statut et leur rôle dans la société.
Deux sociologues américains, Talcott Parsons et Robert Merton sont considérés comme les pionniers de la théorie fonctionnaliste. Talcott Parsons (1973) avait l’ambition de produire une théorie générale du social en se basant sur la fonction ; il distingue l’unité de base du social par rapport aux quatre sous-systèmes. L’unité de base du social, selon Parsons, constitue les éléments suivants : l’acteur, une «fin», un cadre et un moyen. L’acteur ou encore l’individu est, avant tout, la base du social et cet acteur possède des buts personnels dans un cadre bien précis, suivant des moyens soit matériels, soit immatériels. Ces quatre unités de base sont fonctions des systèmes : culturel, social, personnalité et organisme. Parsons a essayé d’énumérer quatre fonctions du social, à travers ses théories. Ces fonctions sont constituées par celles de socialisation, d’intégration, de réalisation des fins et d’adaptation. Cette affirmation de Parsons nous aide à étudier le comportement des individus, ou bien à obtenir les informations concernant la motivation de la migration à l’aide des fonctions de chaque individu dans notre terrain de recherche.
Dans le même sillage, le sociologue américain Robert Merton(1998), à travers ses analyses sur le social, a essayé de distinguer la notion de fonction manifeste et de fonction latente. Selon Robert King Merton, les fonctions manifestes sont celles objectives qui contribuent à l’ajustement ou à l’adaptation d’un système, elles sont comprises et voulues par les participants ; et les fonctions latentes sont celles qui ne sont ni comprises ni voulues par les participants. Alors cette théorie est essentielle pour l’analyse sociologique, parce qu’en étudiant les fonctions des individus, nous pouvons arriver à comprendre la réalité existante dans notre terrain d’étude.
Interactionnisme symbolique selon l’Ecole de Chicago
En principe le sociologue doit étudier les relations réciproques des individus. Ce courant de pensée s’est développé aux Etats-Unis au cours des années 60 en opposition avec le fonctionnalisme qui dominait alors la sociologie américaine. Cette théorie est née en réaction contre la macrosociologie objectiviste en postulant que le comportement individuel est le résultat de la dimension sociale (par exemple : le postulat durkheimienne) ; cette réaction émane de l’Ecole de Chicago qui, dans les années 60, analyse des phénomènes de bandes, de gangs, des phénomènes urbains ou encore des phénomènes d’intégration sociale, etc. La base de l’interactionnisme symbolique, s’il est possible de s’exprimer ainsi, s’est retrouvée dans l’analyse de Georges H. Mead(1963) qui est contre le déterminisme ou encore la démarche objectiviste en sociologie, rapportant que les êtres humains interagissent les uns sur les autres, sur la base des intentions et significations attribuées à leurs gestes et comportements respectifs. L’individu, dans la conception meadienne, s’éprouve lui-même comme tel, non directement mais seulement indirectement, en se plaçant aux points de vue des autres membres du groupe social ou au point de vue généralisé de tout le groupe social auquel il appartient ; la société n’est pas toute donnée et n’influence pas le comportement individuel, mais elle se construit sans cesse à travers la dynamique des actes sociaux venant du sujet (d’où le subjectivisme weberien), ou des échanges entre les personnes, c’est-à-dire les interactions sociales. L’Ecole de Chicago met en valeur, à travers ses analyses, les échanges entre les individus au sein de la société en montrant que les phénomènes sociaux se construisent dans l’interaction. Et c’est par l’étude des mécanismes propres à ces interactions qu’il est possible de rendre compte de ces phénomènes. Dans la sociologie américaine, l’interactionnisme symbolique s’est développé dans les travaux des chercheurs de l’Université de Chicago, devenue plus tard Ecole de Chicago avec ses représentants pionniers comme Ernest Burgess, William Thomas, Robert Park (Cf. Coulon : L’Ecole de Chicago). Dans cette perspective, Erving Goffman(1974) tente d’analyser l’interaction dans la vie quotidienne; et ces observations dans le cadre de la sociologie des circonstances l’amènent à évoquer la métaphore théâtrale ou encore l’idée de représentation en se positionnant dans les interactions quotidiennes ; chaque individu se met en scène et joue un rôle en fonction de l’image qu’il veut que les autres se fassent de lui, d’où la mise en scène de la vie quotidienne dans sa conception. Dans cette logique, E. Goffman affirme qu’il est important de considérer la manière dont l’individu dans les situations ordinaires de la vie courante, se présente lui-même et présente ses activités aux autres, les manières dont il guide et contrôle l’impression que ces autres se font de lui, et les sortes de choses qu’il doit faire ou ne pas faire au cours de sa présentation. Cette théorie est nécessaire pour le sociologue qui doit étudier les relations réciproques des individus. Concernant notre thème de recherche, cette théorie va nous aider à obtenir les informations sur la vie de tous les migrants, la notion d’interculturalité et l’influence de la migration dans notre terrain.
L’Habitus
Le concept de l’habitus marque la spécificité de la sociologie française au cours des années 60 avec la triomphe de théorie de reproduction sociale et le concept de violence symbolique, ainsi que le capital culturel bourdieusien. L’habitus est défini comme un système de dispositions durables acquises par l’individu dans un système social, dispositions acquises surtout par le biais de la socialisation qui est, par la suite, incorporée dans le comportement de l’individu, face à son appartenance groupale. Le groupe d’appartenance pourrait déterminer l’habitus d’un individu. L’habitus est non seulement un système de préférence mais également un système générateur de pratiques. Pierre Bourdieu affirme que : « Les conditionnements associés à une classe particulière de conditions d’existence produisent des habitus, systèmes de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes, c’est-à-dire en tant que principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre, objectivement «réglées» et «régulières» sans être en rien le produit de l’obéissance à des règles, et, étant tout cela, collectivement orchestrées sans être le produit de l’action organisatrice d’un chef d’orchestre. »(BOURDIEU(P), 1980, pp88-89) Le concept de l’habitus se révèle sous deux aspects distincts : le premier considère l’individu en tant que produit des conditions sociales et le deuxième détermine l’habitus en tant que principe générateur de pratiques et de représentations. Ce concept est important pour l’analyse de comportement des migrants dans notre terrain de recherche, car, chaque individu venant des différentes régions de Madagascar a ses propres comportements.
CONTRADICTION ENTRE L’IDEOLOGIE NEO-MALTHUSIENNE ET LA THESE DE BOSERUP
L’idéologie néo- malthusienne dominante
L’idéologie se résume comme suit : « Il est généralement admis que la croissance démographique produit des effets négatifs sur le développement économique. Cette assertion, qualifiée de néo-malthusienne a trouvé une nouvelle vigueur avec les débats sur l’environnement et le développement durable. La démographie y apparait au banc des accusés : elle est responsable (ou la principale responsable) du sous- développement comme la dégradation de l’environnement. » (GENDREAU, 1996) .
Dans cette optique, d’après le concept néo-malthusien, l’accroissement élevé de la population est un problème au développement d’un pays parce qu’il constitue un blocage au progrès économique et surtout la destruction des patrimoines existants.
Cette idéologie affirme que cet accroissement de la population est un élément responsable de la dégradation de l’environnement, des troubles écologiques parce que la population exploite les écosystèmes à diverses causes. Ainsi, la pauvreté est créée par la population elle-même. En outre, cette idéologie souligne que la croissance démographique conduit à la domination, elle affirme que :«(…) la population pour des raisons tant économique qu’écologique, est une attitude réductrice. D’une part, elle sous- entend un tiers-monde homogène dont le principal problème serait celui de la population. D’autre part, elle évite de s’interroger sur les contraintes majeures rencontrées, les rapports de force existants, les inégalités et la pauvreté, l’échec du développement agricole, les vicissitudes du commerce international, la détérioration des termes de l’échange, le lourd fardeau de la dette, le modèle de consommation des pays riches, la corruption, les pouvoirs irresponsables, etc. » (GENDREAU, 1996) .
Dans cette logique, la surcharge démographique entraîne des conséquences néfastes à la vie sociale d’un pays parce qu’elle semble la première source des différents phénomènes qui dégradent l’environnement humain, à savoir la pollution de l’eau, l’air, sol, flore, causée par, l’évacuation des déchets : ménagers, industriels, marchés, hôpitaux, etc. Ensuite nous pouvons dire aussi que tout ce qui est socioculturel semble pollué, cette pollution est causée par la délinquance juvénile qui est le grand problème aujourd’hui surtout dans les villes ;il en est de même de la violence criminelle, et l’intoxication des drogues qui conduisent à des actes contraires aux règlements internes de la société; dans la ville, nous constatons la propagation des actes de banditisme. Tous ces problèmes sociaux s’avèrent être les plus fréquents dans les villes à cause d’un accroissement démographique élevé.
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Table des matières
Introduction générale
PARTIE I : CADRE THEORIQUE ET PRESENTATION DU TERRAIN
CHAPITRE I :CADRE THEORIQUE
CHAPITRE II :PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
PARTIE II : LES CAUSES ET CONSEQUENCES DE LA MIGRATION POUR LE CAS D’AMBOHIPO
CHAPITRE III :ORIGINES DE LA MIGRATION
CHAPITRE IV :CONSEQUENCES DE LA MIGRATION
PARTIE III : MIGRATION ET DEVELOPPEMENT SOCIAL DURABLE
CHAPITRE V : PROPOSITIONS D’ACTION EN MILIEU URBAIN
CHAPITREVI : DEMARCHE VERS LE DEVELOPPEMENT DURABLE
Conclusion générale
Bibliographie
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des abréviations
Annexes
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