Migration internationale et développement local

La ville de Louga située au nord du Sénégal à environ 200km de la capitale sénégalaise, Dakar, est abritée par la région du même nom, qui avait une vocation agricole, d’où son appartenance, jadis, au vieux bassin arachidier. La culture arachidière y a longtemps été la principale activité sur laquelle reposait l’économie de la région. Aux lendemains de la sécheresse des années 70, l’économie arachidière a perdu sa grande place, causant une énorme perte à cette région. L’absence d’autres activités économiques majeures, pouvant générer des ressources considérables, a ainsi favorisé les migrations des jeunes Lougatois vers Dakar d’abord, les pays africains ensuite, et plus tard vers d’autres continents et l’Europe principalement.  La ville de Louga autour de laquelle s’organisaient les activités commerciales pendant la période de prospérité de l’arachide, n’a pas échappée elle aussi à la nouvelle réalité de la région, et s’est vidée de ses bras valides. Pour atténuer la pauvreté galopante, des populations rurales vivant de l’arachide migrent vers la ville à la recherche de travail et d’activités génératrices de revenus. Cette migration de l’intérieur vers la ville n’a fait qu’accentuer les besoins de la population trouvée sur place, qui déjà ressentait les conséquences de la mort de la filière arachidière. Elle s’est aussi traduite par une urbanisation exponentielle de la ville de Louga « Le Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) effectué en 1988 fixait la population de la ville de Louga à 53429 habitants soit un taux d’accroissement de 3,2% » .

CADRE THEORIQUE 

PROBLEMATIQUE

Le caractère économique d’une zone marquée par le manque d’emploi, de services de base, d’entreprises, mais aussi par une agriculture précaire pour absorber la forte offre en main d’œuvre locale, rend souvent la zone répulsive, où la migration s’offre pour la plupart comme alternative face à la crise. Souvent les premières vagues exploratoires, scrutent les horizons à faible distance de leur milieu d’origine, et l’internationalisation de cette migration se fait progressivement avec les premières vagues, qui auront fini d’acquérir de grandes expériences. Le Sénégal a toujours été un pays d’immigration, aux lendemains des indépendances beaucoup de peuples voisins, venaient dans nos frontières à la recherche de travail, surtout dans les champs agricoles du bassin arachidier.

L’agriculture sénégalaise, un secteur dans le quel évoluait la plus grande partie des populations locales, a perdu peu à peu son lustre d’antan. L’arachide au cœur des activités agricoles du pays, a constitué sa principale activité le projetant au rang des principaux pays producteurs d’arachide au monde, « …les produits arachidiers constituaient 75% et 85% des exploitations –en valeur – du pays et alimentaient pour prés de la moitié les industries sénégalaises » .

Mais à la suite de la crise arachidière due à une sécheresse persistante, l’attractivité s’est estompée, et on a assisté à une tendance répulsive des zones à économie agricole, ou les populations se voient obligées d’aller à la recherche d’économies compensatoires. Les destinations africaines et sous régionales, telles que le Gabon, la Cote d’Ivoire entre autres, ont été les destinations exploratoires. L’internationalisation de la migration sénégalaise sera plus effective, avec comme destination principale la France dû certainement à notre proximité linguistique et historique, ce qui s’élargira plus tard sur toute l’Europe, l’Espagne particulièrement, ainsi sur le continent américain. Ces migrants internationaux, avec leurs transferts impactent sur le développement économique et social du Sénégal « au niveau de la consommation des ménages, de l’essor de l’immobilier, des investissements étrangers et de l’appui aux institutions (transferts de compétences ».

La région de Louga, appartenant au vieux bassin arachidier, a aussi tiré profit de cette culture arachidière, qui était d’ailleurs le socle sur le quel reposait l’économie régionale. Comme un système de vases communicantes, Louga et sa capitale régionale sont inscrites dans une relation de cause à effet. Les années de « gloire » de la culture arachidière ont inéluctablement influé sur le caractère économique de la ville de Louga, et sa « décadence » ne pouvait pas, ne pas se sentir sur l’économie de cette dernière La perte de vitesse du vieux bassin arachidier, s’est propagée sur toute la région, vidant les campagnes pour la ville, et la ville vers d’autres centres urbains, d’autre pays, ou d’autres continents. La ville, devenue trop étroite avec une économie précaire, s’est elle aussi étouffée face à la demande sociale croissante. Les difficultés locales et l’envie de réussir ont constitué des facteurs répulsifs pour les jeunes qui scrutent d’autres horizons à la recherche d’une aisance sociale.

Ainsi la migration à Louga, connait une réelle variabilité selon les destinations, les migrations vers Dakar, Mbour ou d’autres villes sont présentes, mais généralement l’Europe reste la destination finale souhaitée. La migration internationale peut être définie comme « le déplacement d’une personne qui change d’Etat de résidence est un mouvement démographique individuel. Mais ce déplacement individuel peut s’inscrire dans une logique plus large, familiale, ethnique, nationale … » . Volontaire et concertée, la migration internationale dans cette zone est comme une bouée de sauvetage pour les ménages, prêtes à brader leurs biens afin d’envoyer un fils en Europe. Perçue comme un système de péréquation, la migration demeure très forte dans la ville de Louga, l’écart considérable des revenus entre migrants et jeunes restés en ville est très visible. L’image de réussite qu’affichent les migrants lors de leurs vacances, les changements opérés au sein de leurs ménages, attisent la volonté de migrer chez les jeunes de la localité.

Aujourd’hui les migrants internationaux du Sénégal de façon générale, à travers leurs transferts qui se quantifient à des centaines de milliards de francs Cfa (540 milliards en 2007 selon le rapport du CRES 2011), contribuent dans une très large mesure, à assoir un bien être socio-économique des populations locales. Souvent organisés en association, GIE, ou groupements, les migrants internationaux sénégalais à travers des projets essayent à leur manière de contribuer au développement de leurs localités à travers des investissements aussi bien collectifs qu’individuels. Les migrants sénégalais ont de ce fait apporté leur pierre pour la construction d’un environnement favorable aux investissements. Les migrants internationaux de la ville de Louga se sont ils inscrits dans cette logique en essayant de faire profiter à leur ville des retombés de la migration internationale ? Cependant il existe une vive contradiction autour de l’impact économique de la migration internationale dans le processus de développement local des zones de départ.

D’aucuns soutiennent que ces migrants sont plus préoccupés par des dépenses de prestige comme l’a écrit NELLY Robin « … durant leur retour au Sénégal ils affichent ostensiblement leur « réussite » à Touba à Dakar ou dans leur ville natale, ils construisent une maison dite de « luxe » souvent équipée d’une antenne parabolique, symbole extérieur de « richesse ». Au grand dam des autorités politiques, ces nouveaux migrants internationaux préfèrent les dépenses de prestige aux investissements productifs, créateurs d’emplois » .

REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE

Dans le cadre de notre étude nous avons pu relever un certain nombre d’écrits relatifs aux différentes thématiques qui feront l’objet de notre sujet, à savoir, la migration internationale, notre zone d’étude la ville de Louga, l’impact de l’émigration internationale et les mutations sociales et économiques sur les milieux de départ. Ceci a facilité, notre imprégnation dans le sujet, et notre positionnement par rapport aux idées émises sur le niveau de d’implication des migrants internationaux dans le processus de développement de leurs localités d’origine.

Mais dans nos recherches nous n’avons pas pu voir d’écrits spécifiques portant sur le niveau d’implication des migrants internationaux issus de la ville de Louga dans le processus de développement local de leur milieu. Cependant nous ne sauront taire la très grande utilité de certains ouvrages consultés et énumérés ci-dessous :

_ Pape Demba FALL (novembre 2009), dans « Migration internationale et développement au Sénégal. Comment orienter les transferts de fonds des migrants vers les institutions de micro finance ? Analyse appliquée aux caisses soutenues par les ONG italiennes : ACRA et CISV », a étudié le rôle joué par les migrants et leurs associations dans le processus de développement de leur terroir d’origine. Dans cette étude, il est beaucoup plus question de l’importance des institutions de micros finances dans le processus de développement local, ce qui offre aux couches les plus vulnérables, à savoir, les femmes et les paysans, la chance de s’investir dans une activité génératrice de revenu. La caisse de Louga par exemple, vise à travailler dans le cadre du développement local, à partir de l’argent de la migration ce qui est très bénéfique pour les populations locales. Les expériences tirées des Systèmes Financiers Décentralisés (SFD), est une illustration parfaite du fait que, les migrants peuvent constituer des partenaires aux projets de développements locaux. Mais force est de souligner que l’étude s’est beaucoup plus intéressée au milieu rural, et analyse, bien que pertinemment, un seul aspect de l’impact des fonds des migrants dans le domaine des caisses de micro finance.

_ Les cahiers de l’alternance (2007) « Enjeux de l’émigration au Sénégal », dans cette publication il est étudié comme le titre l’indique, les migrations et ses enjeux au Sénégal. L’historique de la migration sénégalaise nous est faite avec ses principales causes, la crise économique et la révolte universitaire de « Mai 68 » entre autres. Mais dans une très large mesure c’est l’émigration clandestine, avec notamment ses causes et conséquences qui sont mises le plus en exergue. Les fonds transférés par les migrants internationaux sont en partie étudiés, ainsi que les actions sociales des émigrés dans leur milieu d’origine, mais cette étude ne s’est pas intéressée typiquement aux activités des émigrés génératrices de revenus surtout dans la ville de Louga, qui est l’une des villes comptant le plus grand nombre d’ émigrés du Sénégal .

_ Bara MBOUP (2006), dans sa thèse « Politiques de développement, migration internationale et équilibre ville campagne dans le vieux bassin Arachidier (région de Louga) », nous a permis de comprendre l’histoire de la migration internationale de la région de Louga avec son évolution et ses différentes caractéristiques. Il n’a pas manqué de démontrer, la capacité qu’ont les migrants à participer dans le développement de leur localité à partir des capitaux dont ils disposent, avec souligne t’il, des progrès dans les investissements et celui de la coopération décentralisée. Les fonds drainés par la migration dans la région ont été élaborés, avec des exemples à l’appui pour certaines localités comme le département de Kebémér. La lecture de la thèse nous a été d’un grand apport, car elle nous a démontré les dynamiques migratoires de la région de Louga, qui abrite notre zone d’étude, à savoir la ville du même nom. Par contre, dans l’étude réservée aux investissements des migrants, le département de Kebémér a été plus mis en exergue, au détriment par exemple de la ville de Louga. Ce silence s’expliquerait sans doute par les limites géographiques du vieux bassin arachidier qui a fait l’objet de son étude.

_ Dans « Profil environnemental de la ville de Louga » (IAGU janvier 2002), la ville de Louga nous est présentée, depuis son histoire jusqu’ à son nouveau visage, en passant par ses caractéristiques physiques, sa géographie et sa composition sociale, avec les différentes étapes dans l’évolution de la ville et les différentes extensions du territoire communal etc. l’économie n’a pas été en rade, avec une présentation détaillée des différents secteurs qui composent le tissu économique de la ville. Les difficultés de la ville ont aussi été énumérées, en un mot la carte postale de la ville est faite à travers ce profil environnemental de la ville de Louga. Dans la présentation de la ville les transferts des migrants ne sont analysés que par rapport au bâti, qui est perçu comme un capital localisé et une accumulation sécuritaire. Ce qui, à notre avis, a omis l’autre facette de l’émigration qui a un impact économique beaucoup plus large sur la ville, bien qu’ayant un impact réel sur la bâti en perpétuelle mutation.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE DE REFERENCE
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE
I.1 PROBLEMATIQUE
I.2 REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
I.3 CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
I.3.1 CADRE THEORIQUE
I.3.2. CADRE CONCEPTUEL
CHAPITRE II. APPROCHE METHODOLOGIQUE
II.1 CADRE OPERATOIRE
II.2 METHODOLIQUE
II.2.1 LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE
II.2.2 LES ENQUETES DE TERRAIN
II.2.2.1 LA METHODE QUALITATIVE
II.2.2.2 LA METHODE QUANTITATIVE
II.2.2.2.1 LE QUESTIONNAIRE
II.2.2.2.2 L’ECHANTILLONNAGE
II.2.2.2.3 LES DIFFICULTES RENCONTREES
DEUXIEME PARTIE : CADRE DE L’ETUDE
CHAPITRE I : LA REGION DE LOUGA
I.1 LOCALISATION DE LA REGION DE LOUGA
I.2 CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
I.3FORCES ET FAIBLESSES ECONOMIQUES DE LA REGION DE LOUGA
I.3.1AGRICULTURE
I.3.1.1FORCES
I.3.1.2FAIBLESSES
I.3.2 ELEVAGE
I.3.2.1FORCES
I.3.2.2FAIBLESSSE
I.3.3 ARTISANAT
I.3.3.1 FORCES
I.3.3.2 FAIBLESSE
I.3.4 LE TOURISME
I.3.5 LA VEGETATION L’EAU ET LES SOLS DE LA REGION
I.3.5.1 LA VEGETATION
I.3.5.2 L’EAU
I.3.5.3 LES SOLS
I.3.4.4 TEMPERATURES
II.4.2LES VENTS
CHAPITRE II UNE VILLE DANS SA REGION
II.1LOCALISATION DE LA VILLE
II.2HISTORIQUE DE LA VILLE
II.3 L’ORGANISATION DE LA VILLE
II.3.1 PERIMETRE COMMUNAL
II.3.2 EVOLUTION SPATIALE
II.3II.3.4 LES DIFFERENTES PHASES DU LOTISSEMENT.3 OCCUPATION DU SOL
II.3.5EXTENSION URBAINE
CHAPITREIII : STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE
III.1 STRUCTURE DEMOGRAPHIQUE DE LA VILLE
III.1.1 EVOLUTION DE LA POPULATION
III.1.2 STRUCTURE DE LA POPULATION
III.1.3 REPARTITON DE LA POPULATION
III.2 STRUCTURE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA VILLE
III.2.1 STRUCTURE SOCIALE
III.2.1.1 ÉDUCATION
III.2.1.2 SANTE
III.2.1.3SPORTS ET LOISIRS
III 2.1.4 LA CULTURE
III.2.2 CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES DE LA VILLE
III.2.2.1 L’AGRICULTURE URBAINE
III.2.2.2 L’HORTICULTURE ET LA PRODUCTION FRUITIERE
III.2.2.3 L’ARTISANAT LOCAL
III 2.2.4 LE COMMERCE
III 2.2.5 INDUSTRIE
III 2.2.6 TRANSPORT ET TELECOMMUNICATION
TROISIEME PARTIE : MIGRATION ET DEVELOPPEMENT LOCAL
CHAPITRE I : PROFIL DE LA MIGRATION LOUGATOISE
I D’UN BASSIN D’IMMIGRATION A UN BASSIN D’EMIGRATION
I.1 UNE VILLE JADIS ATTRACTIVE
I.2 UNE VILLE DESORMAIS REPULSIVE
II LE MENAGE AU COEUR DU PROCESSUS MIGRATOIRE
II.1 UNE EMIGRATION ESSENTIELLEMENT JEUNE
II.2 D’UNE MIGRATION INDIVIDUELLE A UNE MIGRATION FAMILIALE
II.3 UNE MIGRATION FEMININE TRES TIMIDE
III L’EUROPE UN CHAMP MIGRATOIRE ATTRACTIF
CHAPITRE II MIGRATION-TRANSFERT, ET IMPACT SOCIAL
II.1 LES TRANSFERTS DES MIGRANTS
II.1.1 LES TRANSFERTS DE FONDS
II.1.1.2 FREQUENCE DES RECEPTIONS D’ARGENT PAR LE MENAGE
II.1.1.3UNE MANNE FINANCIERE NON NEGLIGEABLE
II.1.2 LES TRANSFERTS DE MATERIELS
II.2 MIGRATION ET NIVEAU DE VIE DES MENAGES
II.2.1 MIGRATION ET EQUIPEMENT DES MENAGES
II.3 MIGRATION ET BIEN ETRE FAMILIAL
II.3.1MIGRATION ET REDUCTION DE LA FAIM ET DE LA PAUVRETE
II.3.1.1 MIGRATION ET SCOLARISATE DES ENFANTS
II.3.1.2 LE MIGRANT VECTEUR DES OMD
II.3.2MIGRATION ET HABITAT
II.3.3 MIGRATION ET MODERNISATION DE L’HABITAT
II.3.3MIGRATION ET EXTENSION URBAINE
CHAPITREIII : MIGRATION ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQU
III.1 PERCEPTION LOCALE DU DEVELOPPEMENT LOCAL A LOUGA
III.2 MIGRATION ET INVESTISSEMENT
III.2.1 LES INVESTISSEMENTS INDIRECT
III.2.2 LES INVESTISSEMENTS DIRECTS
III.2.3 LES INVESTISSEMNTS PRODUCTIFS
III.2.4 LES SECTEURS D’INVESTISSEMENT DES MIGRANTS
III.3 LA MIGRA联ION ET REVITALISATION DE L’ECONOMIE LOCALE
III. 3.1 MIGRATION ET ACTIVITES COMMERCIALES
III.3.2MIGRATION ET SECTEUR ARTISANAL
III.3.3 MIGRANTS ET ASSOCIATION DE DEVELOPPEMENT
III.3.3.1 PRESENTATION DE L’ASSOCIATION NIAMBOUR SELF HELP
III.3.3.2 SELF HELP ET SOLIDARITE LOCALE
III.3.4 POLITIQUES D’ACCOMPAGNEMENT DES MIGRANTS
III.3.4.1 LE CONSEIL REGIONAL
III.3.4.2 LA MAIRIE DE LOUGA
III.4 LA MIGRATION ET LA FACE CACHEE DE L’ICEBERG
III.4.1 MIGRATION ET VIH/SIDA
III.4.2 MIGRATION ET PERTURBATION DU MENAGE
CONCLUSION

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