MIGRATION ET MOBILITE SOCIALE

La migration

               Le terme « migration » a été utilisé pour décrire le mouvement de populations dans des situations et des contextes fort divers, dont l’invasion, la conquête, le déplacement sous la contrainte des armes, la fuite devant une catastrophe naturelle, le déplacement à des fins commerciales, l’établissement de colonies, voire même l’esclavage. L’acception la plus fréquente et moderne de la migration, à savoir un mouvement d’individus ou de familles poussés par des raisons économiques ou sociales est celle retenue par l’usage contemporain. Son terme générique porte sur un éventail étendu de comportements, qui peuvent correspondre ou non à la notion de migration telle que la conçoivent aujourd’hui la plupart des gens ou telle que la définit une législation ou une réglementation nationale. Les références génériques faites à la migration se rapportent souvent tant à la réinstallation permanente d’une population qu’à des habitudes d’existence nomades qui entraînent des changements réguliers de résidence. Les habitudes nomades peuvent être des mouvements de « navette » (de nature typiquement saisonnière) c’est-à-dire des allers et retours entre un lieu donné et un autre, ou des itinéraires ou des circuits moins précis de personnes en quête, par exemple, de nourriture ou d’échanges commerciaux. Affirmer que la migration est une forme ancienne de comportement n’équivaut pas à dire que, par le passé, la plupart des êtres humains étaient des migrants. Il est probablement impossible de déterminer avec certitude combien il y a eu de « migrants » ou de sédentaires à un moment précis de l’histoire. Il est vraisemblable que les deux styles de vie ont toujours coexisté et que les humains ont pu opter pour l’un ou l’autre. L’épithète « naturelle », appliquée à la migration, est problématique. D’une part, elle donne à penser qu’il s’agit de quelque chose de « volontaire » ou de « rationnel », qui exclut donc toute forme de migration forcée. D’autre part, l’expression « la migration naturelle » peut induire en erreur et faire penser que les personnes qui décident de ne pas se déplacer font un choix « contre nature » ou « irrationnel ». L’affirmation selon laquelle « la migration est un phénomène naturel aussi vieux que l’histoire » pose plus de questions qu’elle n’en résout. Les flux migratoires sont classés selon leurs mobiles. On distingue notamment :
les migrations économiques (déplacement de travailleurs)
les migrations contraintes (fuite de persécutions, famines résultant souvent de guerres ; on parle aussi de conquête, d’invasion, d’exode, de colonisation…).
Pour l’ère post-industrielle, la migration correspond plutôt à un changement définitif de résidence, sauf pour le cas particulier des migrations saisonnières liées au phénomène des vacances. On parle alors, selon le point de vue, d’émigration (sortie du pays d’origine) ou d’immigration (entrée dans le pays de destination). Pour le pays de départ, le migrant est un émigrant, et pour celui d’arrivée, un immigrant.
Emigration/ Immigration : Ce sont les termes qui sont utilisés pour décrire les flux migratoires des populations. Emigrer est le fait de quitter son pays pour aller s’établir dans un autre. L’émigration est l’action d’aller à l’extérieur. A l’inverse, l’immigration est l’entrée, l’établissement temporaire ou définitif dans un pays de personnes non autochtones. On oppose ainsi très souvent les images de travail (temporaire) aux immigrations de peuplement (définitives) qu’on oppose aussi les immigrations légales aux immigrations clandestines.
Emigrés/ Immigrés : L’émigré est celui qui part pour s’installer à l’étranger. L’immigré est celui qui s’est établi dans un autre pays. Les deux termes décrivent finalement le même mouvement de population mais à partir d’un point de vue différent, d’un coté celui de départ (émigré), de l’autre celui de l’arrivée (immigré). Des confusions sont souvent faites entre l’immigré et l’étranger. Il est important de rappeler que la notion d’étranger est d’abord une notion juridique reposant sur le critère de nationalité. Les étrangers dans un pays sont ceux qui n’ont pas la nationalité de ce pays, tandis que les immigrés sont les individus nés à l’étranger et résidant dans le pays d’accueil. Ainsi, si certains immigrés sont restés étrangers, d’autre choisissent de changer de nationalité. On parle de ce cas de naturalisation.

Mesurer la mobilité sociale

                  La question de la mobilité sociale est spontanément appliquée aux individus : peuvent-ils se déplacer dans la structure sociale et le font-ils ? dans quelle mesure ? sous l’effet de quelles causes et avec quels effets sociaux ? Cependant, comme le soulignait Sorokin, cette problématique est généralisable aux groupes sociaux qui peuvent se déplacer en tant que tels dans l’espace social, comme on peut l’observer à l’occasion de révolutions ou de changements institutionnels importants. Dans le domaine social et professionnel, la position relative des groupes professionnels évolue : un agriculteur peut connaître une forme de mobilité soit parce qu’il change de métier, soit parce que le statut social du groupe auquel il appartient change globalement sous l’effet des évolutions économiques et des politiques agricoles ; un ouvrier peut chercher à améliorer la situation de sa famille soit en changeant de métier, soit en militant pour l’amélioration de la condition ouvrière. Selon Sorokin, qui parlait de « mobilité culturelle », on peut aussi appliquer cette thématique aux éléments non directement humains des sociétés, tels que les objets et les pratiques culturelles, que leur diffusion ne cesse de déplacer dans l’espace social. Reposant sur une métaphore spatiale, l’analyse de la mobilité sociale renvoie de ce fait à d’autres distinctions devenues classiques depuis Sorokin : elle peut être horizontale, ascendante ou descendante, qu’il s’agisse d’individus, de groupes, ou même d’objets ou de pratiques culturelles. L’accent habituellement mis sur la mobilité ascendante peut faire négliger l’existence de la mobilité descendante, la première ne pouvant augmenter de manière importante sans la contrepartie de la seconde. Cette distinction ne doit pas non plus faire oublier que les parcours de mobilité ne sont pas nécessairement organisés selon des trajectoires simples : des parcours de type oscillatoire s’observent, où des trajets de sens contraires se succèdent et s’annulent ; c’est ce que Roger Girod a appelé « contre-mobilité » (à ne pas confondre avec la mobilité descendante), situation qui peut s’observer d’autant plus que les statuts sociaux sont influencés par des conjonctures ou des accidents variables, comme dans les cas de statuts non cristallisés. Cette analyse d’un mouvement (ou non), qui rapporte une position ou une destinée à une origine, conduit aussi à des distinctions selon la nature de l’origine retenue. On peut rapporter les individus soit à eux-mêmes à un moment antérieur de leur existence, pour observer par exemple s’ils ont changé de situation professionnelle, en étudiant leur carrière personnelle, soit à un membre d’une génération antérieure (souvent le père), pour situer leur évolution éventuelle par rapport à leur origine familiale. Cette « mobilité intergénérationnelle » est l’objet le plus classique des études sur la mobilité sociale. La mise en œuvre de ces distinctions et questions pour analyser les résultats d’enquêtes pose des problèmes qui conduisent à d’autres distinctions. L’articulation entre mobilité collective et mobilité individuelle, ou, plus généralement, le constat d’une évolution rapide et importante des structures sociales des sociétés où l’on étudie la mobilité sociale, rend problématique l’interprétation des résultats observés, et, en particulier, leur lecture en termes de flux de mobilité ascendante. Si on estime que le statut d’ouvrier est supérieur ou préférable à celui d’agriculteur, on observe des flux ascendants systématiques dans les sociétés où l’emploi agricole diminue au profit de l’emploi industriel ; de même lorsque celui-ci décroît au profit des services et de statuts professionnels jugés supérieurs à ceux des ouvriers. La mobilité individuelle paraît ainsi largement dépendante de changements sociaux structurels, de l’évolution d’ensemble de la structure sociale. D’où la distinction souvent faite entre une mobilité « structurelle », découlant de ces changements macro-sociaux, et une mobilité « nette », qui s’y ajouterait.

La pauvreté rurale

                     La pauvreté rurale tient à divers facteurs: l’augmentation de la population rurale, la lente expansion de l’agriculture, la dégradation des terres cultivées, la détérioration des ressources naturelles, l’inégalité de la répartition des terres, le fractionnement des petites exploitations agricoles, les effets indirects de la modernisation et de la technicisation de l’agriculture, et l’urbanisation.De plus, la situation des pauvres des régions rurales est encore aggravée par la rareté ou l’inexistence des services publics élémentaires: éducation, assistance médicale, approvisionnement en eau potable, voirie, électricité, etc.; à cela s’ajoute la carence ou le défaut de l’infrastructure physique rurale: routes et autres moyens de communication.Parmi les facteurs qui ont contribué à empirer la situation de pauvreté et de misère de la population rurale, il convient également de mentionner la fréquence des désastres naturels. Et d’apres les exemples récents de désastres importants on peut citer les inondations, la sécheresse.Tous ces facteurs aggravent le chômage et la pauvreté dans les campagnes et accélèrent les migrations, aussi bien vers d’autres pays que vers les villes, où beaucoup de migrants viennent grossir les rangs des chômeurs et des travailleurs sous-employés et, dans le meilleur des cas, trouvent certains types d’emplois dans le secteur non structuré.De plus, 72,1%12 de la population malgache vit au-dessous du seuil de pauvreté en 2004, selon une enquête effectuée auprès des ménages. Ces pauvres sont essentiellement ruraux, car quelle que soit la province, le taux le plus élevé se rencontre toujours en milieu rural. La population rurale la mieux lotie se trouve dans la province d’Antananarivo (centre du pays et capitale) dont le taux d’incidence avoisine 68,2%. La population urbaine d’Antsiranana (nord) présente le meilleur profil car le taux d’incidence y est seulement de 36,7% avec une intensité également faible (12,6%). La population la plus vulnérable se trouve dans le milieu rural de la province de Fianarantsoa (sud-centre). La population vivant au-dessous du seuil y atteint une proportion très élevée (87,5%) avec une intensité de pauvreté aiguë (41,5%).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1. Généralités
2. Motifs de choix du terrain
3. Motif de choix du thème
4. Problématique
5. Objectifs
6. Hypothèses
7. Méthodologie
8. Plan de rédaction
Partie I : DIMENSIONS SOCIOLOGIQUES DES MOUVEMENTS MIGRATOIRES
Introduction partielle
Chapitre I : Intégration des concepts clés
I-1 La migration
I-2 La mobilité sociale
Chapitre II : Théories de la migration et de la mobilité sociale
II-1 Théories de la migration
II-1-1 Typologie des migrations
II-1-2 Les gens ont différentes raisons pour migrer
II-1-3 La migration selon les différentes théories
II-2 Théories de la mobilité sociale.
II-2-1 Les indicateurs de la mobilité sociale
II-2-2 Généralités des approches théoriques
Partie II : DYNAMIQUE LOCALE DE LA MIGRATION
Introduction partielle
Chapitre III : Présentation du terrain
III-1 Antananarivo : capitale de Madagasscar
III-2 Le deuxième arrondissemant
III-3 Caractéristiques des échantillons
III.3.1 Genre
III-3-2 Age
III-3-3 Niveau d’instruction
III-3-4 Origine ethnique
III-3-5 Situation matrimoniale
Chapitre IV : Motifs de la migration
IV-1 La destruction du monde rural
IV-1-1 La pauvreté rural
IV-1-2 Le manque de terres et fertilité des sols
IV-2 Les autres motifs de la migration
Chapitre V : La mobilité sociale des migrants
V-1 Marché de l’emploi
V-2 Le mythe du salaire
V-2-1 Sources de revenu des ménages
V-2-2 Le déséquilibre budgétaire
V-3 Logique du vécu des migrants
Partie III : APPROCHE PROSPECTIVE
Introduction partielle
Chapitre VI : Le créativisme communautaire
VI-1 Le développement communautaire
VI-2 Le développement agricole et la création d’emploi
Chapitre VII : Distribution de responsabilités
VII-1 La bonne gouvernance
VII-2 La décentralisation
VII-3 Intervention du SAHA dans la pratique de la décentralisation
CONCLUSION GENERALE
LISTES
I- Liste des tableaux
II- Liste des photos
III -Liste des Figures
ANNEXES
Questionnaire

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