MICROFINANCE ET PAUVRETE EN MILIEU RURAL

QUELQUES REVUES DE LITTERATURES

             La microfinance est un secteur en pleine croissance et très développés à Madagascar et dans le monde suite aux succès de la Grameen Bank en Inde. Ceci lui a permet de suscités de nombreuses études que ce soit par des étudiants ou des chercheurs. En voici quelques études déjà réalisé à propos de ce secteur En 2008, mademoiselle HENINTSOA Claire Mampionona, dans son travail sur le thème « rôles de la microfinance dans le développement rural », a posé la problématique suivant la microfinance est-elle un facteur efficace pour promouvoir un réel développement et une éradication de la pauvreté dans le monde rurale ? Dans ses études elle La microfinance est une intermédiaire financière destinée aux agents économiques à faible revenu vu que la condition auprès des banques secondaires ne correspond pas à leurs besoins. En effet, le monde rural est caractérisé par un faible revenu, et par conséquent un développement rural se traduit par une amélioration de la condition de vie. Les institutions de microfinance présentent une opportunité pour les agents économiques à faible revenu dans l’amélioration de leur condition de vie, mais leur efficacité dépend de la faisabilité du contrat établi entre les acteurs. En 2009, RAZAFINDRAZAKA Mora Etienne 4 dans son mémoire intitulé « la contribution de la microfinance à ma réduction de la pauvreté en milieu rurale », a essayé de répondre à la question suivante : la microfinance peut-elle un levier pour le développement rural ? Elle a pu montrer que la microfinance peut contribuer au développement économique. En effet, le secteur de la microfinance est aujourd’hui en pleine expansion. Cependant, cette expansion pour être optimale nécessite un minimum de cadre favorisant son développement. Plus précisément, la microfinance peut être la solution à la pauvreté du milieu rural. Notamment pour subvenir aux besoins des exclus du système financier. En 2011, VOAHANGINIRINA Marie Louise pour l’obtention de son diplôme de DESS a étudié le thème suivant «la portée et la performance financière de la microfinance à Madagascar : cas du réseau CECAM », elle a démontré qu’à Madagascar, la portée de la microfinance connait un développement très appréciés depuis son institution alors que son taux de pénétration reste encore faible et que sa couverture géographique demeure incomplète en raison des différents facteurs. Globalement, les IMF Malgache font preuve de dynamisme et affichaient une bonne performance. En 2013, Amadou BELLA BARRY  dans sa thèse intitulés « les pratiques des microcrédits dans les pays du Sud versus les pays industrialisés : une analyse théorique ». Ses études montrent le fait que le microcrédit ne profite pas nécessairement aux plus pauvres, néanmoins, la pertinence de l’outil pour la lutte contre la pauvreté est indéniable, à condition qu’il ne soit pas perverti. Plus précisément, il ne doit pas être utilisé comme un moyen déguisé pour enrichir uniquement quelques-uns de ses promoteurs aux dépens des pauvres, car il faut bien reconnaitre que le microcrédit est avant tout un business rentable. C’est en ce sens qu’il est parfois suspecté d’être un instrument ou le « cheval de Troie » de la mondialisation néolibérale, qui enfoncerait davantage les pauvres dans une spirale de surendettement avec des conséquences parfois tragiques. En 2014, JAFFAR Dounga dans son travail sur « la microfinance et son rôle dans la lutte contre la pauvreté » en réponse à sa problématique qui est : la microfinance est-elle vraiment un outil contre la pauvreté ? Il a montré qu’actuellement, la Microfinance est considérée comme un outil efficace pour éradiquer la pauvreté. A Madagascar, cette activité s’est développée depuis 1990. Les institutions de Microfinance assurent la fourniture à long terme des services essentiels pour ceux qui sont exclues habituellement des circuits formels de financement. C’est pour cela que les intervenants et les acteurs des institutions de Microfinance sont devenus très importants. En 2016, RABEZANAHARY Santatra Andotiana , pour l’obtention de son diplôme de maitrise en science économique, a étudié le thème « l’impact de la microfinance sur la pauvreté dans l’économie des pays en développement ». Sa problématique est : est-ce que la microfinance est un facteur pour réduire la pauvreté rurale ? Il a pu conclure que l’objectif de la création des institutions microfinance a été à l’origine de lutter contre la pauvreté. La microfinance, qui aujourd’hui qui permet à des populations vulnérables de mieux résister aux alias de la vie et de développer leur micro entreprise, peut ainsi utilement s’articuler avec d’autres politiques de développement et accroître encore sa contribution à lutter contre la pauvreté.

Les fonctionnements du microcrédit

                   Les modalités de fonctionnement varient passablement selon les régions et les institutions de microfinance. Etant donné la variété des moyens par lesquels les activités de MF ont été mises en place dans l’ensemble des expériences, nous pouvons constater qu’il n’existe pas un modèle unique qui s’est imposé comme le modèle inéluctable, dans les faits, il y a des exemples d’échec et de réussite dans chaque modèle (Labie 2004). On peut présenter le microcrédit sous deux formes : les prêts individuels et les prêts solidaires18 (collectif). Les premiers sont des prêts classiques selon lesquels la personne, garante de soi-même, reçoit une somme d’argent et doit la rembourser à échéance avec des intérêts. Tandis que les micros prêts solidaires sont accordés à un groupe de personnes qui se tournent vers la « garantie collective », c’est-à-dire que les prestataires travaillent avec un groupe d’emprunteurs dont chaque membre garantit les prêts des autres. Ces prêts intragroupes ont été les premiers produits proposés par le secteur de la microfinance. Canaliser le microcrédit par des groupes dits solidaires est devenu un des traits caractéristiques de la majorité des programmes de MC dans les pays du sud. L’objectif est de réduire les coûts de transaction financière et d’assurer les remboursements de prêts grâce à la pression sociale. Cette approche collective a été privilégiée dans la mesure où les montants des prêts sont très faibles et les garanties matérielles quasi inexistantes. Le fonds de crédit est déboursé aux membres selon des critères décidés par le groupe lequel se porte caution pour les dettes de chaque membre. La caution solidaire génère des incitations au remboursement et contraint le groupe à se charger de la sélection, de la surveillance et du respect des obligations, qu’habituellement incombaient au préteur. La pression sociale joue donc le rôle de « menace » en incitant l’emprunteur à ne pas adopter un comportement opportuniste19. Les « groupes solidaires » consentent à substituer les garanties matérielles par la caution du groupe, en jouant ainsi un rôle important pour l’accès au MC des personnes démunies. De même, elles permettent aux institutions prêteuses de faire des économies d’échelle. En terme opérationnel, le montant du prêt est relativement faible et représente de l’ordre de quelques dizaines de francs jusqu’à plusieurs milliers de francs. Le remboursement s’effectue sur une période relativement courte de quelques mois à trois ans à échéance régulière et approchée mensuelle, voire hebdomadaire. Les taux d’intérêts des micro-prêts sont assez élevés et doivent couvrir le coût des fonds à rembourser, le coût des risques de non-remboursement, ainsi que les frais opérationnels et financiers. Le taux est déterminé par plusieurs facteurs : la réglementation locale sur le plafonnement des taux d’intérêt, les frais de fonctionnement, le contexte juridique, économique et technologique, et d’autres critères. Nonobstant les taux d’intérêt relativement hautes, s’approchant à ceux des crédits bancaires classiques ou des services financiers informels, les résultats du microcrédit semblent être selon Allemand (2011) au rendez-vous : en effet, les emprunteurs, quoique pauvres ou au chômage, remboursent leurs emprunts dans une bonne proportion, environ le 95 pour cent.

Lutte contre la pauvreté

             Comme on l’a vu précédemment, le microcrédit a pris beaucoup d’ampleur et de notoriété depuis les années 1990. Depuis, on parle de plus en plus de cette stratégie comme d’un outil pour éradiquer la pauvreté et encourager un nombre important de personnes, surtout les familles les plus pauvres, à utiliser leur potentiel et leurs habiletés pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Ici, on prête aux femmes d’abord, car ce sont elles qui font partie de la population la plus pauvre, mais aussi, parce qu’elles sont généralement responsables du bienêtre de la famille. Les tenants de cet idéal croient que le MC va apporter des bénéfices dû au fait que les femmes augmenteront leur bien-être et celui de leur famille. Le lien entre l’accès au microcrédit et l’éradication de la pauvreté est argumenté par la plupart des auteurs et documents de la manière suivante : les prêts ont un impact positif sur la situation professionnelle, voire économique, des emprunteurs ; à son tour, ceci se traduit sur la possibilité de satisfaction de leurs besoins fondamentaux qui mène à l’amélioration de leur qualité de vie. L’enquête de Gloukoviezoff et Rebière (2013) montrent l’idée que par le biais de leur enquête : l’accès au service financier permettrait l’accroissement des revenus des clients en générant en conséquence une baisse de la proportion de la population vivant en état de pauvreté. Bien que lier avec certitude microcrédit et sortie de la pauvreté soit délicat, leur étude cherche à nous expliquer l’impact positif du microcrédit sur la qualité de vie des bénéficiaires. Certains auteurs défendent cette idée de la manière suivante : La microfinance permet au pauvre de protéger, diversifier et augmenter leurs sources de revenue l’essentiel chemin pour sortir de la pauvreté et de la faim. La capacité d’emprunter un montant d’argent faible pour faire du business, de payer les frais de scolarité des enfants, peut être le premier pas pour briser le cercle de la pauvreté. L’argument selon lequel la microfinance serait une stratégie pour libérer les pauvres du cercle vicieux de la pauvreté pour les rendre ainsi participants du monde socio-économique de la société était déjà constitutif de l’Assemblée générale de l’ONU de 1997 : Notant que dans plusieurs pays du monde, le programme microcrédit, par la procuration d’un prêt à faible valeur à la personne vivant dans la pauvreté, a été un succès en produisant des emplois. Aussi notant que la programme microcrédit s’avère être un excellent moyen de libérer la population du joug de la pauvreté, et a guidé à l’augmentation de leur participation à l’activité économique et le processus politique de la société. (United Nations-General Assembly Resolution 52/194). Dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) on ne fait pas toujours spécifiquement référence à la microfinance, toutefois, l’accès et le développement de services financiers sont des sujets présents dans plusieurs recommandations sur lesquels les acteurs du développement insistent beaucoup afin d’atteindre les OMD fixés : « Autant, l’OMD n’a pas officiellement pour objectif l’accès au secteur financier, les pays à faible revenue ont besoins de la microfinance pour achevées l’OMD. La microfinance sous-jacent l’achèvement de plusieurs OMD et joue un rôle clé sur plusieurs stratégies de l’OMD » (UNCDF, 2005). La microfinance représenterait donc un outil au service du progrès comme l’explique le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-Moon dans son rapport de 2010 sur le microcrédit : à son avis, elle peut servir de vaste plate-forme de développement qui permettra de concourir à la réalisation des objectifs pour le millénaire du développement. Malgré le fait qu’aujourd’hui les publications sur les résultats de la microfinance soient peu nombreuses vu le bilan mitigé et hétérogène, les spécialistes s’accordent pour reconnaître que le microcrédit améliore la gestion des budgets familiaux et stabilise les petites activités entrepreneuriales, rendant ainsi les familles moins vulnérables, « Vraisemblablement pour aller à l’école et d’y rester le plus longtemps possible ». De plus, ces auteurs continuent, « les ménage client de la microfinance ont de meilleur nutrition, pratique de santé et résultats de santé que les autres ménages non client » (p. 19). De même, bien que les discours sur l’éradication de la pauvreté articulés autour des OMD ne fassent pas toujours spécifiquement référence à la microfinance, cette stratégie était reconnue comme un moyen possiblement efficace pour améliorer avant 2015 les différents indicateurs de progrès socio-économiques, en particulier pour la lutte contre la pauvreté dans le monde.

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Table des matières

INTRODUCTION GÉNÉRALE
Partie I : SOUBASSEMENT THÉORIQUE
Chapitre I- La Microfinance
Chapitre II : LES DIFFERENTES DIMENSIONS DE LA PAUVRETÉ
Chapitre III : SYNTHESE DES THEORIES
Partie II ETUDE EMPIRIQUE, CAS DE MADAGASCAR
Chapitre I : LA MICROFINANCE DANS LE CONTEXTE MALAGACHE
Chapitre II : VÉRIFICATION DES HYPOTHÈSE
Chapitre III : DISCUSSIONS, LIMITES ET RECOMMANDATION
Conclusion

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