Métiers liés à l’esthétique du chien
Les Associations spécialisées de races et les Clubs de race (54)
Ces associations assurent, en accord avec la SCC et avec l’agrément du Ministère de l’Agriculture, la direction technique d’une race. Elles sont, dès lors, affiliées à la SCC.
Elles oeuvrent pour la promotion, le développement et l’amélioration de la race concernée. En instruisant les caractéristiques de la race, elles sont les garantes de la persistance de la personnalité et du standard d’une race. Elles organisent aussi des rassemblements annuels de la race -les nationales d’élevage- et agencent des séances d’harmonisation afin d’éviter un jugement hétérogène des chiens présentés. Ces associations défendent la race, en mettant en place des animations variées autour de celle-ci : réunions amicales, bulletins d’information, livre, site Internet…Via l’Association ou le Club de race concerné, l’autorité cynophile du pays, d’où une race est originaire, crée le nom officiel de cette race. Parfois, ce nom officiel ne s’est pas imposé car il est trop long ou trop compliqué. Ainsi, l’Old english sheepdog (chien de berger anglais ancestral) est-il devenu le Bobtail, qui était à l’origine son simple surnom. Une situation similaire est en train de se reproduire à propos du West Highland white terrier, qui s’impose sous le terme de Westie. Notons que certaines dénominations suivent un parcours étonnant : le berger de vallée s’est transformé en Polski owczarek nizinny, dont la traduction est Berger polonais de plaine, pour s’imposer ensuite sous le terme de Nizinny, alors qu’actuellement ses amateurs le nomment PON, reprenant les initiales du nom d’origine. Cette complaisance des éleveurs, à travers leurs Associations et Clubs de races, dans les dénominations des races canines participe à la confusion du public vis-à-vis de la cynophilie.Il existe 97 clubs de races reconnus en France.Fréquenter une de ces associations permet à l’éleveur d’acquérir des bases utiles pour l’élevage.
Les syndicats
Il existe un syndicat national regroupant les éleveurs, mais aussi tous les autres professionnels du chien, comme les dresseurs, les éducateurs, les toiletteurs, ou les pensionneurs. C’est le Syndicat national des professionnels du chien et du chat (SNPCC). Au sein de ce syndicat, il existe une commission élevage avec un responsable à sa tête.Un autre syndicat, le Syndicat de défense des éleveurs de chiens et de chats de l’Ouest (SDECCO), est né à la fin de l’année 1996. L’objectif de ce syndicat est de promouvoir le chien LOF. Cette association s’adresse donc aux éleveurs sélectionneurs professionnels et non professionnels ayant une production de chiots uniquement LOF. Il aide ces éleveurs canins face aux clients, aux vétérinaires, aux textes législatifs et à la fiscalité, mais aussi à l’encontre des publicités déloyales de chiens « pure race » qui ne le sont pas. Il assiste aussi les propriétaires trompés vis-à-vis du pedigree du chien acquis.Il existe d’autres syndicats avec lesquels l’éleveur peut se trouver en relation. Ce sont le PRODAF (C’est le syndicat interprofessionnel des fabricants et distributeurs de produits et d’animaux familiers), voire la FACCO (C’est la chambre syndicale des fabricants et importateurs français d’aliments préparés pour les chiens, les chats et les autres animaux familiers).
Associations de soutien
L’association Légisport envoie, sur simple demande, tous les textes concernant la législation sur la création et le fonctionnement d’établissements détenant des chiens : comment s’établir, les installations classées, la garde, l’élevage, le parcage des animaux, la lutte contre le bruit, le traitement des déchets, les écoulements, ordures et excréments…D’autres associations sont susceptibles d’intéresser l’éleveur canin, comme l’association française d’information et de recherche sur l’animal de compagnie (AFIRAC), ou l’AJIRA. L’AJIRA est une association composée de vétérinaires, de policiers, de magistrats, d’avocats, d’amis des animaux ; elle a pour vocation de faire évoluer et appliquer la loi. L’adhésion à l’AJIRA est de 15,24 euros.
Le vétérinaire
Si l’éleveur est un client du vétérinaire et souhaite qu’il lui apporte des conseils pertinents, les relations entre ces deux professionnels ne sont pas toujours idéales.Les Docteurs vétérinaires sont les seuls, avec les tatoueurs agréés par le ministère de l’Agriculture, habilités à tatouer des animaux. Ainsi, si l’éleveur n’est pas habilité à tatouer, il doit faire appel au vétérinaire pour tatouer ses chiens sur généralement la face interne de l’oreille droite ou de la cuisse droite ; le vétérinaire établit aussitôt une carte d’immatriculation dont il envoie un feuillet au fichier central de la SCC. Ce tatouage, outre son caractère obligatoire lors de la vente du chien, constitue une preuve de propriété pour l’éleveur en cas de litige et facilite la recherche de l’animal, si celui-ci est perdu ou volé.Les malentendus qui existent entre ces deux professions se nourrissent souvent d’un défaut de communication (60) :Le vétérinaire est étonné du caractère majoritairement « amateur » de l’élevage canin, entraînant un désarroi trop rapide de l’éleveur devant les difficultés techniques liées à la génétique, au comportement, à l’alimentation, à l’hygiène ou à la reproduction.
L’éleveur, lui, considère le vétérinaire comme un scientifique trop attaché à des schémas explicatifs rationnels et à ses certitudes. D’autre part, il trouve que le praticien prend rarement en compte les innombrables impondérables qui, sur le terrain, mettent à mal de nombreuses théories. D’ailleurs, la visite d’élevage est un acte trop souvent négligé par le vétérinaire, et n’est généralement effectuée que lors d’apparition de troubles sanitaires. L’éleveur trouve que le vétérinaire ne s’intéresse pas assez à la reproduction canine, comme le suivi des chaleurs, les frottis vaginaux ou les tests de progestérone semi-quantitatifs pour déterminer le moment optimal de la saillie ou de l’insémination. Or, vu le prix de vente des chiots de races à la mode, nous concevons aisément qu’une augmentation de la prolificité puisse représenter pour l’éleveur un gain considérable. D’autre part, l’éleveur trouve que son vétérinaire répugne trop souvent à consentir des tarifs intéressants, ignorant l’aspect économique de cette production canine, alors qu‘il lui semble naturel, en faisant vacciner une centaine de chiots par an, de ne pas payer, pour chaque animal, une consultation. Notons, aussi, que le vétérinaire n’a pas toujours été familiarisé aux arcanes de la cynophilie, dédaignant la légitime fierté d’un propriétaire de champion bardé de CACIB et autres récompenses. A sa décharge, le praticien n’a pas toujours le temps, avant de recevoir un passionné d’une race canine, de relire le standard de la race afin de donner un avis sinon autorisé tout au moins compétent sur le phénotype du spécimen. Ainsi, de nos jours, l’éleveur considérant trop souvent le vétérinaire comme une « pompe à fric », ne l’appele-t-il qu’en cas d’urgence absolue comme ce fut le cas du vétérinaire soignant les animaux de rente qui est aujourd’hui devenu un « polyzootechnicien » et est consulté sur maints sujets (53).
C’est pourquoi, souhaitant améliorer la communication entre éleveurs et vétérinaires, les Docteurs vétérinaires G. QUEINNEC (ancien Professeur de Zootechnie à l’Ecole Vétérinaire de Toulouse) et A. GANIVET (praticien dans les Hauts-de-Seine) ont créé la Société francophone de cynotechnie (SFC), il y a plus de quinze ans. Cet organisme s’efforce de combler le fossé entre ces deux professions canines en organisant des rencontres et des séminaires réguliers. Les réponses apportées par la SFC se veulent concrètes et pragmatiques, sans éviter les débats concernant les sujets sensibles.Vis-à-vis des attentes des éleveurs, non encore satisfaites par la profession vétérinaire, en matière de reproduction canine, d’autres organismes se sont créés tels le CERREC (Centre d’Etude et de Recherche en Reproduction et Elevage Canin), le CERCA ou l’Umes afin de mieux appréhender ces problèmes et proposer des aides techniques partenariales L’Umes (Unité de médecine de l’élevage et du sport) de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort, dirigée par le Pr D. GRANDJEAN, est une structure à la fois pédagogique, clinique et de recherche. En juin 2002, cette structure a décidé de répondre à la demande des éleveurs en ouvrant une consultation de néonatalogie, dirigée par le Dr vétérinaire S. BRAU. Cette demande émane à la fois de la profession vétérinaire et du monde de l’élevage, auxquels l’Umes entend proposer un service spécialisé et performant. Depuis cette création, le laboratoire Mérial parraine cette consultation dont l’objectif est de mieux discerner les raisons de la mortalité des chiots, un domaine encore mal connu et qui représente des pertes économiques en élevage. Pour cela, ce service possède une couveuse pédiatrique.Certains organismes se sont créés au niveau régional tels le Groupement de recherches Auvergne Rhône-Alpes sur l’élevage, la sélection et les rôles du chien. Cette association régionale est un Groupement d’intérêt scientifique (GIS) pour développer des programmes de recherches intéressant l’élevage, la sélection et le rôle du chien. Ce GIS se compose des instances suivantes : l’Ecole nationale vétérinaire de Lyon (ENVL), la SCC, la Conférence nationale des vétérinaires spécialisés en petits animaux (CNVSPA), le CESECAH, la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC)., l’ANECAH, le FNMCA, le Centre d’enseignement zootechnique de Rambouillet, la Direction du Service de Santé en Région Militaire de Défense méditerranéenne, l’EPLEFPA des Combrailles et de Cibeins.
Dans l’avenir, nous espérons que ces chamailleries évolueront, et que ces deux professions passeront rapidement de la méfiance à la confiance pour que l’éleveur ne considére plus le vétérinaire comme un « pompier de l’élevage » mais comme un partenaire privilégié (53), d’autant qu’il est difficile pour l’éleveur d’exercer sans se faire conseiller par un spécialiste du suivi des élevages canins. Or, seul, un vétérinaire, qu’il exerce en cabinet ou non, peut l’être. Ce dernier sera d’autant plus efficace qu’il aura l’habitude de rencontrer des problèmes afférents aux maternités et aux naissances des chiens, mais aussi d’en gérer la prophylaxie (5). Dès lors, Chacun y trouvera son compte : l’éleveur, par l’amélioration de sa rentabilité, et le vétérinaire par l’augmentation de son volant de clientèle (53). De plus, ce partenariat des vétérinaires avec la SCC via les Associations de races, les fédérations et Sociétés Canines Régionales et les clubs d’utilisation s’avère utile pour l’éradication de certaines tares raciales.
Le nutritionniste canin (14)
Il est parfois qualifié d’ « ingénieur formulation ».En développement constant depuis plus de vingt ans, la nutrition canine devient de plus en plus élaborée. Des milliers de personnes élaborent chaque année des formules alimentaires dans les différents centres de recherche générant des chiffres d’affaires de plusieurs milliards de francs.Le domaine de la nutrition canine est en plein essor. Un des derniers axes de la recherche est la réalisation d’aliments canins pour lutter contre le stress oxydatif Par sa connaissance des différents nutriments, de leur apport dans l’équilibre alimentaire et surtout du métabolisme du chien ainsi que de sa biochimie, ce professionnel élabore les aliments les plus proches possible des besoins du chien. il met au point de nouveaux produits alimentaires canins ou améliore ceux qui existent déjà. Ce chercheur intervient, donc, en amont de la chaîne de fabrication des aliments canins.
Si la nutrition semble simple dans son principe, elle est plus compliquée dans son application ; elle consiste à satisfaire les besoins en nutriments nécessaires à l’équilibre du chien à partir de matières premières (on en distingue une vingtaine comme la volaille, le thon, le bœuf, …) qui entrent dans la composition de l’aliment tout en respectant certains critères comme la taille de l’animal, son âge, son état de santé, son activité…Puis, il faut bien évidemment faire correspondre les besoins du chien avec ses goûts. Ainsi, les contraintes sont–elles très importantes pour l’élaboration d’une alimentation haut de gamme. C’est une des raisons pour lesquelles les premiums (aliments secs haut de gamme) sont vendus en distribution spécialisée.
Ensuite, il teste l’assemblage de ces matières premières sur de nombreux chiens (une cinquantaine) appartenant à des races différentes (une dizaine), des plus petits aux plus grands.
La nutrition étant un puzzle que l’on reconstitue jusqu’à trouver la bonne formule, il faut avoir le goût du jeu intellectuel, à plus forte raison quand on explore des champs nouveaux comme les moyens de remédier au stress oxydatif chez le chien. Cette tâche requiert, dès lors, rigueur, esprit de synthèse, patience et méticulosité.
Il faut aussi de l’humilité devant le verdict sans appel rendu par l’animal qui teste l’alimentation proposée.
Au nombre des qualités requises, ajoutons la capacité d’écoute à l’égard des industriels et l’esprit d’équipe avec tous les chercheurs du centre, mais aussi avec le service
Les centres de recherche sont de véritables paradis canins : les chiens partagent leur temps entre les tests alimentaires, les promenades et le repos. La plupart de ces sites regroupe une vingtaine de nutritionnistes canins.
Ces derniers travaillent en relation constante avec les chercheurs du centre, mais aussi avec le service industriel et le service qualité de l’usine pilote. La participation de l’éleveur peut aussi être requise pour garantir la fiabilité des tests effectués par le nutritionniste.
Si l’appellation nutritionniste recouvre des cursus divers, la plupart ont une solide formation de base soit de vétérinaire, soit d’ingénieur agronome. Ainsi, outre les quatre écoles vétérinaires de Maisons–Alfort (une cinquantaine de nutritionnistes y sont formés chaque année), Lyon, Nantes et Toulouse, cinq écoles ou instituts forment au métier d’ingénieur agronome nutritionniste. Ce sont l’Institut supérieur agricole de Lille, l’Institut supérieur agricole de Beauvais, l’Institut supérieur d’agriculture de Rhône-Alpes à Lyon, l’Ecole supérieur d’agriculture à Angers, l’Ecole supérieur d’agriculture de Purpan à Toulouse. Cependant ce cursus de cinq ans (accès sur concours avec un bac scientifique) d’ingénieur agronome, met plutôt l’accent sur les animaux de rente, moins exigeants en matière d’alimentation. Ces nutritionnistes doivent donc s’adapter à l’univers canin. Beaucoup ont d’ailleurs appris sur le tas.
L’assureur.
En raison des risques multiples qui pèsent sur les éleveurs (épidémies, procès, et dégâts divers sur les locaux), l’éleveur se doit de prévoir quelques garanties. Généralement, les éleveurs cumulent les assurances contre les incendies, les bris de glace, le vol, la perte d’exploitation et la responsabilité civile professionnelle. Toutes les compagnies d’assurance proposent des contrats adaptables aux situations particulières. L’éleveur ne doit pas hésiter à les mettre en concurrence (23).
Comme n’importe quel particulier, il doit faire attention aux contrats piéges.
La presse
La presse apporte des références indispensables telles l’annuaire officiel des éleveurs de chiens de race. Cette édition, qui existe depuis l’année 1989, comporte :
des renseignements canins comme
la liste de toutes les races reconnues par la FCI et la SCC,
les standards détaillés et remis à jour de plus de 300 races ; ceux-ci permettent de mieux connaître les races canines à travers leurs caractéristiques respectives,
plus de 1 200 photos de chiens afin de mieux les reconnaître,
plus de 3 000 éleveurs référencés sur toute la France, classés par race élevée et par département,
des renseignements administratifs comme − la composition du comité de la FCI,
− les coordonnées des pays membres de la FCI, − la composition du comité de la SCC,
− la liste des juges agréés par la SCC et classés par groupe, − la liste des experts-confirmateurs,
− les Sociétés canines régionales, − les clubs de race.
Cet annuaire peut être obtenu auprès de la société Idée 3.
Certains journaux sont destinés à la profession. Certains ont pour sujet principal la cynotechnie comme Cyno mag., d’autres sont plus axés sur la vente comme
Animalerie » ou « Animal Distribution ». Ces deux titres de la presse professionnelle diffusent régulièrement des résultats d’études relatives au secteur canin.
D’autres publications sont plus destinées au grand public « amoureux du chien. » comme Atout chien.
Autres partenaires.
Certains partenaires peuvent intervenir dans l’aménagement des locaux ou la vente d’accessoires canins : des nourrisseurs aux cages de transport, en passant par les accessoires d’éducation, la sellerie, les niches, les produits de soin ou de toilettage ; le choix est vaste. Ces partenaires proposent, pour séduire l’éleveur, des articles de qualité professionnelle à des tarifs toujours attractifs.
Les concurrents
l’animalerie
Son principal partenaire, mais néanmoins concurrent, est l’animalerie. Il est difficile pour l’éleveur de fixer pour le public des prix nettement plus bas que ceux du magasin, d’autant que le gérant de l’animalerie est souvent en relation avec des importateurs canins qui achètent des chiens dans un pays étranger pour les lui revendre. Le tarif de l’éleveur est généralement 10% moins cher que celui pratiqué en animalerie (23).
Cependant, de nombreux visiteurs se laissent attendrir par les museaux qui se tendent vers eux. D’autres sont plus prudents et considèrent que ce n’est pas l’endroit idéal pour acquérir un chiot de pure race, en bonne santé, ayant un comportement stable et étant bien habitué aux humains.
Les refuges et les organismes d’adoption canine.
La plupart des refuges ont été rénovés et proposent des structures agréables. De nombreux chiens ne demandent qu’à être adoptés.
Cependant, le futur adoptant y trouve difficilement ce qu’il désire (genre de chien, âge, sexe), voire ne parvient pas à s’y tenir car il succombe souvent à un coup de cœur qui peut s’avérer difficile à assumer plus tard.
Les particuliers et les marchés.
Le public croise régulièrement , sur des marchés, des enfants avec des chiots dans des cartons. Ces chiots sont craquants, comme tous les jeunes animaux, mais ils n’ont sans doute jamais reçu les soins, ni l’éducation nécessaires. Acheter un animal dans ces conditions revient à encourager un trafic interdit et dangereux.
Internet.
Il se développe, à l’heure actuelle, une nouvelle forme de concurrence via internet. Il suffit de taper animaux ou chien comme mot-clé et de faire un tour sur les sites spécialisés. L’internaute peut même voir en photo les chiots à vendre. Certains sites proposent même des chiens à adopter.
Afin de conclure avec l’organisation de cette activité, notons, qu’en raison de la forte importance de l’élevage amateur canin, il est peu aisé de déterminer exactement le nombre d’éleveurs (23). D’autre part, de nombreux professionnels canins (éducateurs, dresseurs, pensionneurs…et même vétérinaires) exercent cette activité de manière annexe à leur métier canin.
Avant de chercher un emploi ou de créer son élevage, il faut apprendre ce métier car, même si la routine semble importante, les règles de la concurrence et la professionnalisation de cette activité font que l’on ne peut plus aujourd’hui s’improviser éleveur canin ; une formation méthodique et rigoureuse est nécessaire.
Formation
Pour exercer le métier d’éleveur de chiens, il n’est pas obligatoire d’avoir un diplôme ou d’avoir fait de longues études générales. En effet, une circulaire du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, du 9 septembre 1993, précise que l’élevage de chien « ne nécessite pas de diplôme scolaire particulier » d’autant que les compétences en élevage sont surtout fonction du poids de l’expérience et s’acquièrent à la longue avec un travail personnel de documentation et d’information. Il est d’ailleurs peu recommandé de se lancer dans l’élevage si on n’a pas le goût de la recherche et de la génétique (23).
Cependant, comme des enseignements ont été mis en place depuis quelques années, les professionnels conseillent d’effectuer une formation. Elle permet d’obtenir un minimum d’expérience grâce aux stages, et un bagage technique comme la gestion, matière souvent mal maîtrisée par les éleveurs.
Le brevet le plus ancien n’ayant qu’une vingtaine d’années, le recul n’est donc pas totalement suffisant pour porter un jugement sur ces formations canines. Ce court laps de temps explique que la plupart des éleveurs n’ont acquis, à l’heure actuelle, leurs compétences que « sur le tas ».
Mais revenons sur les formations à l’élevage canin. Elles sont ouvertes aux filles et aux garçons d’un niveau scolaire correct et passionnés par les métiers du chien, dont celui d’éleveur canin. D’ailleurs, la plupart des établissements admettent les élèves après des tests et un entretien de motivation, tant il est vrai qu’être éleveur est une activité particulière où il est hors de question de s’engager naïvement. C’est pourquoi, comme préalablement à toute formation, nous conseillons aux postulants à cette activité de passer quelques jours avec un éleveur. Cela permettra au jeune de se rendre compte de ses propres motivations afin de poursuivre dans cette voie (15).
La plupart de ces formations canines sont fiables puisqu’elles sont agréées par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation. Ces études sont, alors, sanctionnées par des diplômes d’État. Leur reconnaissance donne, ainsi, droit aux bourses du Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation, et au maintien des allocations familiales. Outre un enseignement général, elles apportent une double compétence, à la fois technique et commerciale.
Avant d’étudier les différentes études adaptées à cette profession, examinons la Figure 1 qui présente le cursus des formations canines.
Quatrième et Troisième préparatoires aux métiers du chien et de l’animalerie
Admission
Les élèves issus d’une classe de Cinquième ou de Quatrième peuvent être admis dans ces classes, après examen du dossier scolaire et un entretien de motivation.
Scolarité
Un enseignement général, technique et pratique est dispensé pendant trente heures de cours hebdomadaires. Outre l’élevage canin, cette formation est axée sur l’animalerie.
En fin de cycle, les élèves sont inscrits à l’examen du Brevet des collèges dans la série professionnelle.
Orientations possibles en fin de cycle la fin de la Troisième préparatoire, les élèves peuvent s’orienter vers :
Le Brevet d’Enseignement Professionnel Agricole (BEPA) soit en élevage canin par voie scolaire (Maison Familiale Rurale de Mortagne-au-Perche) ou par apprentissage (CNFA de Saint-Gervais d’Auvergne) ;
soit en vente en animalerie par voie scolaire (CFPAJ de Pontaumur, Maison Familiale Rurale de Mortagne-au-Perche) ou en apprentissage (CNFA de Saint-Gervais d’Auvergne).
Le métier d’Agent cynophile de sécurité
Le diplôme est homologué au CNFA de Saint-Gervais d’Auvergne et à la Maison Familiale Rurale de Mortagne-au-Perche.
Le métier de toiletteur canin
Le seul diplôme homologué par l’Etat (arrêté ministériel du 28 juillet 1988) et reconnu par la profession est le Brevet de compagnon toiletteur d’animaux domestiques option canine. C’est un diplôme de niveau V, type CAP. La formation se fait par alternance, soit en contrat de qualification, soit en contrat d’apprentissage. Notons que 98 % de cette formation passe par cette dernière forme (1–35).
Rappelons que le contrat de qualification est un contrat de travail à durée déterminée, en général de deux ans. Le salarié perçoit une rémunération qui est un pourcentage du SMIC. Ce pourcentage augmente avec l’ancienneté et l’âge du salarié. Le coût de la formation est pris en charge par l’entreprise.
8 centres de formation professionnelle sont officiellement reconnus par le Ministère des PME, du Commerce et de l’Artisanat et le Ministère de l’Agriculture (arrêté du 1erfévrier 1995) pour dispenser la formation qualifiante homologuée par ce diplôme. Ceux-ci sont répertoriés en annexe.
Cependant, même s’il existe aujourd’hui un diplôme délivré à l’issue de cours homologués, la formation de toiletteur est toujours à l’heure actuelle la bouteille à l’encre. Elle est caractérisée par un enseignement sauvage comprenant de nombreuses formations durant trois à quatre mois (27). Le savoir est, encore, dispensé par un maître au sein d’un salon de toilettage, des cours intensifs en instituts spécialisés ou des cours par correspondance.
Les autres Brevets d’enseignement professionnel proposés par le Ministère de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation et celui de l’Education Nationale
Les établissement formateurs sont le CFPAJ de Pontaumur, le CNFA de Saint-Gervais d’Auvergne et la MFR de Mortagne-au-Perche.
Formations initiales
Les formations de niveau V de type CAPA ou BEPA ont été réorganisées par décret. Aujourd’hui, on peut préparer le diplôme du CAPA ou du BEPA séparément ou en les associant.
CAPA employé d’élevage
Par voie scolaire
Il se prépare en trois ans après une classe de Cinquième. L’élève suit les classes de Quatrième et Troisième préparatoires ou Quatrième et Troisième technologiques, puis suit l’année du CAP.
Par apprentissage
Le contrat est effectué sur un à trois ans en fonction du niveau du jeune à l’entrée en apprentissage. L’âge limite est de 25 ans.
Dans le cadre de l’apprentissage, ce diplôme se prépare par unités capitalisables (UC). Pour chaque unité acquise, l’élève reçoit une attestation valable cinq ans. Le diplôme est obtenu quand toutes les UC ont été passées avec succès.
Cas particulier du CAPA associé au BEPA
Dans certaines options, les élèves qui préparent un BEPA peuvent en même temps, en deux ans, préparer un CAPA associé. Notons qu’il peut y avoir un ou plusieurs CAPA associés au BEPA.
Cette formule possède un intérêt non négligeable : le CAPA donne à l’élève la maîtrise d’un métier précis, et, le BEPA lui permet de continuer vers le Brevet de Technicien Agricole (BTA) ou vers un Baccalauréat Professionnel.
Dans les établissements concernés par cette formule, la formation est organisée de façon à permettre aux élèves la préparation des deux diplômes simultanément.
BEPA rénové option « Exploitation », spécialité « Elevage Canin et Félin » Rappelons que le Brevet d’Etudes Professionnelles Agricoles est un diplôme de niveau V délivré par le Ministère de l’Agriculture.
Objectif et caractéristique de la formation
Les objectifs et les caractéristiques de la formation correspondent aux compétences à acquérir.
Les particularités de ce diplôme sont précisées dans les arrêtés du 20 juillet 1989 et du 20 juillet 1989 modifié, dans l’arrêté du 31 janvier 1991, dans les arrêtés du 14 mai 1991 et du 14 mai 1991 modifiés. Une édition de décembre 1992 annule et remplace la deuxième édition publiée en octobre 1989.
L’option Exploitation du BEPA rénové comporte plusieurs spécialités comme l’élevage canin, l’élevage et les cultures fourragères, l’élevage hors-sol et spécialisé, ou encore l’aquaculture. Ces spécialités correspondent à des supports pédagogiques et professionnels pour différents métiers d’éleveurs. Ainsi, l’élève souhaitant se diriger vers l’élevage canin doit-il choisir la « Spécialité élevage canin ».
Cette formation de BEPA née à la rentrée scolaire de 1990 est une spécificité de l’enseignement agricole. D’ailleurs, la création d’un diplôme officiel type BEP par la voie scolaire se justifiait par la particularité de l’activité professionnelle de l’élevage canin par rapport à l’élevage traditionnel.
Conditions d’accès à ce diplôme
La préparation à ce diplôme est ouverte aux filles et aux garçons âgés de 16 à 25 ans.
Il existe différents systèmes de formation.
Par voie scolaire
Cette formation scolaire à temps plein est étalée sur (15) : deux années d’études
Des niveaux requis sont nécessaires. On peut accéder à cette formation après :
une classe de Troisième du premier cycle de l’Enseignement secondaire de l’Education Nationale,
une classe de Troisième préparatoire ou technologique,
l’obtention d’un CAP. ou après avoir suivi la formation complète conduisant au CAP,
un CAPA employé d’élevage.
une année d’étude
La première année de BEPA est, alors, dispensée après :
un BEP d’une autre filière,
un diplôme de niveau supérieur,
une classe de Première du second cycle de l’Enseignement secondaire,
un CAPA dont la préparation peut être associée à la préparation du BEPA.
Néanmoins, les établissements recrutent après un entretien et un examen du dossier scolaire.
Par l’apprentissage (15)
Cette formation se fait en alternance étalée sur deux ans.
L’admission, à cette formation, s’effectue après :
une classe de Troisième c’est-à-dire à la fin d’une scolarité du premier cycle de l’Enseignement secondaire ;
un CAP ou après avoir suivi la formation complète conduisant au CAP ;
un CAPA dont la préparation peut être associée à celle du BEPA postulé.
Deux autres conditions doivent, aussi, être remplies :
avoir été reconnu apte au travail (le jeune doit impérativement faire établir un certificat d’aptitude au travail délivré par la médecine du travail de l’entreprise d’apprentissage) ;
avoir trouvé et signé un contrat avec un maître d’apprentissage.
Organisation de la formation
Le diplôme se prépare généralement en 2ans.
Les cours en milieu scolaire et l’apprentissage chez un maître de stage se succèdent en alternance : quinze jours d’enseignement théorique dans l’établissement et quinze jours d’enseignement pratique chez un professionnel (15).
Formation dans les établissements
La formation est organisée en modules. On distingue :
des modules d’enseignement général ou modules G. Ces modules sont communs à toutes les options. Ils représentent 820 heures d’enseignement. On y distingue :
des modules du secteur professionnel ou modules S. Ils constituent une masse horaire de 285 heures. des modules de spécialités professionnelles ou modules P. Ils sont, évidemment, axés sur l’élevage canin. 560 heures sont orientées sur le chien. On y traite de son élevage, de son toilettage ou de son dressage.
et aussi, le Module d’Initiative Locale (MIL).
Notons que le MIL est orienté au Lycée Professionnel Agricole (LPA) de Saint-Gervais d’Auvergne, sur le chien de défense ou sur le chien de chasse. À la MFR de Mortagne-au-Perche, ce même module est lié à une activité de chiens retrievers.
Formation en milieu professionnel
Outre les modules enseignés dans les établissements, la formation comprend aussi des stages en exploitation d’une durée totale de dix à douze semaines. Sur les dix douze semaines de stages, huit semaines sont prises sur la période scolaire de formation en centre.
Au LPA de Saint-Gervais d’Auvergne, ces stages s’effectuent par période de trois
quatre semaines sur les deux années de formation, ce qui donne douze semaines de stage en entreprise.
|
Table des matières
Introduction
Partie 1 – Métiers liés à la production et à l’amélioration de l’espèce canine
I. L’éleveur de chiens
A. Qu’est-ce qu’un éleveur canin ?
B. L’activité de l’éleveur canin
C. Qualités nécessaires à l’exercice d’une telle activité
D. Limites à l’activité
E. Organisation du travail de l’éleveur canin
F. Formation
1. Quatrième et Tro
G. Perspectives de la profession d’éleveur
II. L’ouvrier de chenil
A. L’activité
B. Qualités
C. Organisation de l’activité
D. Recrutement – formation
E. Perspectives d’avenir
III. Tatoueur
A. Nécessité et objectif de cette activité
B. L’activité
C. Organisation de l’activité
D. Comment devenir tatoueur.
E. Perspectives de l’activité de tatoueur
Partie 2 – Métiers liés à l’esthétique du chien
I. Toiletteuse
A. Image de marque
B. Nécessité
C. Historique de la profession
D. L’activité
E. Limites
F. Valorisation de l’activité
G. Qualités
H. Organisation de la profession
İ. Formation
J. Débouchés et perspectives
K. Cas particulier du toilettage self-service
II. Styliste canin
A. Nécessité et apparition de cette activité
B. L’activité
C. Valorisation de l’activité
D. Qualités
E. Clientèle
F. Evolution
III. Handler
A. Définition
B. Historique
C. Nécessité
D. Activité
E. Limites
F. Qualités
G. Organisation de l’activité
H. Formation
İ. Perspectives et prospectives
Conclusion sur la deuxième partie
Conclusion générale
Bibliographie
Télécharger le rapport complet