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PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
Etant donné que les objectifs des programmes d’enseignement de la chimie au collège en Guinée Conakry, ne visent qu’à faire apprendre des notions de base de la chimie, Diallo avance qu’en agissant ainsi, les élèves ne font qu’accumuler une série de connaissances ponctuelles. Par conséquent, le savoir acquis, extrêmement limité,a vglisser « à la surface des élèves, sans même les imprégner ». Or, pour qu’un savoir soit réellement acquis, il faut qu’il soit réutilisable » (Gérard de Vecchi et Giordan, A., 1994).
Devant ces diverses constatations, Diallo a élaboréun projet d’enseignement de la chimie au collège dont les bases consistent à s’appuyer su r des pratiques sociales de références de quelques professionnels ; afin que le déficit de référent empirique ne constitue d’obstacle didactique à la construction des savoirs des élèves. Les activités visées dans ce projet sont des ressources en phénomènes scientifiques, en produitschimiques et en geste et techniques.
Parmi les idées développées par Martinand sur la atiquepr sociale de référence, Diallo avait axé son travail sur les deux orientations suivantes:
– d’abord, la pratique sociale en tant qu’outil permettant de donner du sens à un apprentissage.
– ensuite, l’identification des différents savoirs à mettre en œuvre derrière chaque pratique sociale, les problèmes qui se posent et les matériels disponibles.
Ses objectifs sont basés sur lacollaboration d’enseignants et praticiens (artisans / techniciens locaux) afin de déceler dans les actions des professionnel ciblés les éléments transférables vers le savoir scolaire, traversà ce qu’ils utilisent, ce qu’ils font et ce qu’ils disent.
En résumé, Diallo a voulu établir des collaborations entre enseignants et praticiens dans le but de tester si ces collaborations s’avèrent nécesaires :
· d’une part, pour contribuer à combler le manque de référent empirique qu’il a constaté chez les élèves et enseignants du collègeen Guinée Conakry.
· d’autre part, pour tisser des liens entre l’école et le milieu extra-scolaire.
Thèmes attribués à l’idée du référent empirique
Les deux premières fiches ont été reliées au référent mpirique. A travers leur remplissage, Diallo a voulu voir le passage des élèves du mondesecondaire vers le monde du travail.
Fiche N° 1 : « Les instruments de mesure utilisés par les profesionnels »
Diallo avait présenté le questionnaire relatif à cethème sous forme d’un tableau à trois colonnes :
· Dans la première colonne, il a figuré 5 instrumentsde mesures (2) utilisés à la fois dans le quotidien et en classe au cours d’une leçon en chimie.
· Dans la deuxième colonne, il a demandé aux élèves«: Cet instrument sert à quoi en chimie ? ».
· Dans la troisième colonne : « Qui l’utilise dans le cadre de son travail ?
A travers les différentes réponses des élèves, ilétabli que :
– de par son usage, l’instrument le plus cité par les élèves était le thermomètre (94 élèves / 120 soit 78,30%).
– par contre, aucun élève n’a su l’usage en chimie dupH-mètre.
– quant aux usagers, le plus connu était celui de labalance (96 élèves /120 soit 80%).
– les élèves se sont référés sur le monde scolaire coursau de la citation des métiers.
(professeurs, maîtres, enseignants…) et font rareme nt référence à l’industrie et à l’artisanat locaux.
Ficher N° 2 : C’est un questionnaire d’appariement de métiers et de produits chimiques.
Diallo a énuméré 7 produits chimiques )( dont les choix n’ont pas été explicités par l’auteur. Puis il a présenté un tableau à deux colonnes :
– dans la première colonne, il a cité 7 métiers4 ).
– il a demandé aux élèves de remplir la deuxième colonne avec les produits chimiques énumérés auparavant, en les faisant correspondre au métier qui convient le mieux.
L’objectif de Diallo au cours de ce questionnaire était de repérer si les connaissances acquises par les élèves en classe sur les substance chimiques leurs permettaient de savoir leurs usages dans le travail.
75% des élèves enquêtés ont su trouver l’appariement forgeron – fer, le plus mauvais score a été attribué à celui du soudeur – acétylène (6%).
Dans toutes les classes et tous les niveaux, les élèves ont confondu la soude et le soudeur.
Thèmes attribués à l’idée de la relation écolet milieu extrascolaire
Des questionnaires, répartis sur les Fiches 3 à 6, ont été élaborés afin d’explorer jusqu’où les acquis des élèves en classe sont-ils connectésavec leur quotidien, hors école.
Fiche N° 3 : « Identification de quelques objets d’usage courant ».
L’objectif de ce questionnaire est d’établir la capacité des élèves de reconnaître comment et de quoi les objets qu’ils manipulent quotidiennement sont-ils fabriqués ?
Ce questionnaire se présente sous forme d’un tableau à quatre colonnes :
· dans la première colonne, l’auteur a présenté la steli de sept objets d’usage courant (5), objets qu’il a montrés auparavant aux élèves,
· dans la deuxième colonne, il a demandé aux élèves«: Qui le fabrique ? »,
· dans la troisième colonne : « La nature peut-elle le fabriquer ? »,
· la quatrième et dernière colonne : « A partir de quoi est-il fabriqué ? »
Concernant les résultats de l’enquête :
– le meilleur score correspond à l’usage du savon (74 élèves / 120 soit 61,6%). Ainsi, on peut dire alors que la fabrication du savon est une pratique sociale assez familière aux élèves enquêtés.
– L’objet le moins connu à travers cette liste est la bouteille (16 élèves / 120 soit 13,3%).
Quant à la détermination des matériaux de fabrication, en général, Diallo a indiqué un très faible taux de réponses pertinentes.
Fiche N° 4 : « Relation entre le symbole de produit chimique et les professions utilisant ce produit ».
– D’un côté, Diallo a voulu vérifier la capacité desélèves à identifier un produit chimique en fonction de sa formule.
– De l’autre côté, il a voulu mettre en exergue la capacité des élèves à relier une profession à un produit chimique.
Ainsi, 11 produit chimiques ( ) ont été choisis par l’auteur (). Ces produits chimiques représentés par leur formule respective sont figurés dans la première colonne.
Ensuite, dans la deuxième colonne, il a demandé auxélèves le nom de chaque produit.
Dans la troisième et quatrième colonnes, les élèvesavaient à répondre aux questions : « Qui utilise ce produit dans son travail ? » et « peut-il être dangereux ? A travers les réponses des élèves, Diallo a relevé que :
– Les élèves en 7 avaient beaucoup du mal à identifier les produits présentés par leur formule (28% en 7ème, 36% en 8e, 78,8% en 9e et 84,8% en 10ème).
– Par contre, le taux de réponses pertinentes était elativementr bas pour tous les niveaux d’études en ce qui concerne la façon de relier ces produits chimiques à une profession (les taux ont variés de 13% à 38,5%).
La conclusion attirée est que les élèves enquêtés’ont pas été capables d’adapter leurs connaissances scolaires dans le quotidien.
– Enfin, en ce qui concerne le danger d’utilisation de ces produits chimiques, les élèves enquêtés semble inconscients des dangers résentésep par l’utilisation de ces produits au cours de leurs.
Thème attribué à l’idée des gestes, techniques et avoirs-faire des professionnels
Fiche N° 7 : « techniques expérimentales utilisées par les professionnels ».
Ce questionnaire se présente sous forme d’un tableau à trois colonnes :
– dans la première colonne, Diallo a présenté cinq techniques de séparation ().
– dans la deuxième et les troisièmes colonnes, il a emandé aux élèves « qui utilise cette technique dans son travail ? » et « cette technique permet de séparer quoi ? »
60% des élèves ont su donner une réponse pertinenteconcernant l’utilisation de la technique de filtration. Néanmoins, Diallo a relevé que la profession la plus citée des élèves est dans le domaine de l’enseignement.
Seulement 6,7% des réponses acceptables étaient dans le domaine de l’artisanat et 10% pour l’industrie.
Ces résultats ont été traduits par Diallo comme unmanque de référent empirique pour les élèves, ce qui fait qu’ils n’établissent que peu delien entre ce qu’ils ont appris en classe et le monde extrascolaire : les connaissances acquises ne sont pas adoptées dans les autres activités de la vie quotidienne. C’est ainsi que Diallo a insisté sur la nécessitéde s’y prendre autrement en classe, quels que soient les programmes scolaires appliqués.
Méthodologie de recherche auprès des enseignants
Diallo a évalué auprès des enseignantsla faisabilité de son projet d’appui de l’enseignement de la chimie sur des pratiques sociales extérieures à l’école.Dans ce sens, il a voulu connaître ce que pensent les enseignants :
– sur le recours aux pratiques à l’école.
– Sur leur situation par rapport à des propositions d ’enseignement moins formel selon le schémaPratique vers la théorie, à l’instar de ce qui se passe dans d’autre pays comme la Zimbabwe.
Il a choisi quatre enseignants de chimie du collège de Coyah. Ces enseignants présentent les mêmes critères, ils ont :
– une longue expérience des programmes en chimie.
– reçu des formations en chimie, non en biochimie.
– vécu les mêmes réalités pédagogiques que les élèvesqui ont participé à l’expérimentation.
– évolué en « groupe de concertation pédagogique » dans des classes et des programmes de niveaux différents.
La place de la formation des enseignants est primordiale dans la notion de référence. De plus, pour obtenir des données sur tout le niveau du collège, il s’avère indispensable que les enseignants enquêtés puissent en mesure de connaître les différents aspects de l’enseignement de chimie au collège.
trois enseignants ont eu des entretiens semi-directifs et enregistrés sur bande magnétique avec l’auteur.
Le quatrième a rempli des questionnaires dont les thèmes étaient identiques à ceux qui ont été traités avec les trois autres enseignants.
Ainsi, les objectifs attendus par suite de ces enquêtes auprès des enseignants étaient d’établir leurs opinions concernant :
– l’enseignement de la chimie au collège en Guinée Conakry.
– les objectifs du référent empirique dans leur méthode d’enseignement.
– la relation de l’école avec l’environnement.
– les savoirs-faire et savoirs théoriques des praticiens : leurs places dans la gestion des apprentissages de la chimie.
Les enseignants enquêtés étaient tous conscients dufait qu’il manquait du référent empirique à l’école à cause des programmes scolaire s en vigueur et de leur manque de formation en pratique. Ces faits se traduisent par l’inefficacité de l’enseignement de la chimie au collège (difficulté d’assimilation des élèves, démotivationdes élèves, difficulté des enseignants pour faire comprendre leurs cours)..
De plus, ces enseignants reconnaissaient aussi que leurs savoirs académiques pouvaient se compléter avec les savoirs-faire des professionnels; cette complémentarité pourrait être exploitée à l’école. Ces enseignants pensaient que le référent empirique était comme synonyme de « la pratique », « moteur » du savoir scolaire. Ils se considéraient comme des intermédiaires incontournables entre les artisans et les élèves ,dans le sens d’une relation temporelle de la théorie vers le référent empirique.
Méthodologie de recherche auprès de quelques rofessionnelsp proches de la chimie
Les objectifs établis par Diallo en faisant des entretiens avec ces professionnels sont de :
– repérer les savoirs cachés dans leurs pratiques afin de pallier l’absence de référent empirique dans l’enseignement de la chimie au collège.
– distinguer ce qui dans les pratiques constitue un savoir valide que les enseignants ne disposent pas.
– tester la faisabilité du projet avec la coopération des professionnels (leur participation – leur conception de l’apprentissage – leur perception de la protection de l’environnement.
A chaque type de professionnel, Diallo a eu deux entretiens semi-directifs :
– l’un était un entretien exploratoire.
– l’autre était un entretien d’approfondissement.
– chaque entretien a duré entre 40 et 50 minutes surle lieu de travail du professionnel ciblé.
– 14 entretiens ont été faits en langue française et6 autres en langue du terroir.
– chacun des entretiens a été enregistré sur bande magnétique puis transcrit et traduit en langue française avant d’être analysé.
Pour établir une grille d’analyse des discours des professionnels ciblés, Diallo a voulu prendre appui sur :
– les analyses des programmes d’enseignement.
– les entretiens avec les enseignants.
– les résultats des « questionnaires élèves ».
Par suite de ces analyses, il a identifié :
– ce qui pouvait constituer un référent empirique pour les élèves.
– Ce dont les professionnels se servaient, ce qu’ils fabriquent et que les élèves pouvaient toucher, sentir, observer et imiter.
Ainsi, Diallo a mis en exergue ce que les professionnels pouvaient apporter par leur savoir-faire, leurs gestes et techniques, leur savoir d’actions, les règles de sécurité et les savoirs valides dont les professeurs du collège ne disposaient pas.
Le choix des professions avait été axé sur troisspectsa :
– les pratiques sociales des professionnels enquêtésétaient accessibles pour les élèves.
– ces pratiques sociales étaient en relation avec lesprogrammes d’enseignement de la chimie au collège.
– ces pratiques sociales puissent illustrer plusieurs notions exploitables.
C’est ainsi que Diallo a opté pour dix pratiques sociales réparties comme suit :
· six pratiques artisanales (forgeron, orfèvre, charbonnier, chargeur de batterie, salinier, savonnier et bouilleur).
· une pratique industrielle : plasticien.
· une pratique domestique : cuisinière.
· deux pratiques techniques : techniciens des eaux de consommation et des eaux minérales.
ANALYSES CRITIQUES
Analyse globale de la méthodologie utiliséedans la recherche-mère
Afin de voir les différentes présentations de la chimie, Diallo avait analysé et comparé deux ouvrages : « LE QUID » (1992) et « L’ENCYCLOPAEDIA UNIVERSALIS (1996).
Le Quid présente la chimie selon les trois manièressuivantes :
– d’abord, en tant que connaissances scientifiques générales où il y a d’un côté les savoirs théoriques assimilables à des savoirs scolaires. Et de l’autre côté, il y a les savoirs pratiques présentés sous formes de techniques, de substances, ou sous formes de sources énergétiques (comme les accumulateurs et les piles).
– ensuite, Le Quid présente les usages de la chimie dans diverses industries, où les matières premières de bases sont utilisées pour transformer des produits non finis en produits finis. Différentes techniques appliquées lors de ces transformations y sont indiquées telle que l’extraction, le chauffage, la distillation, etc. Plusieurs critères sont utilisés pour caractériser un produitfini (son origine, son usage, sa qualité, sa composition chimique, etc.). De plus, le rôle de la chimie dans les problèmes de la pollution de l’environnement, due aux usages des produits chimiques dans les industries, y est mentionné.
– enfin, la troisième façon de répartir la chimie par Le Quid est à travers des présentations des différents combustibles : fossile (comme le charbon, le pétrole, le gaz) et nucléaires. Cette rubrique oriente les lecteurs sur les aspects économiques et les problèmes de l’environnement liés aux usages de ces combustibles.
Le deuxième ouvrage, L’Encyclopaedia Universalis, présente la chimie comme étant un bloc de connaissances réparties dans trois domaines: la chimie, la chimie théorique et la chimiosynthèse. La première partie est consacrée à la présentationde l’histoire de l’évolution de la chimie dans le domaine scientifique : les développements uccessifs dans le temps des industries chimiques y sont relatés, ainsi que les places occupées par les industries chimiques dans l’économie.
Analyse des contenus des questionnaires et des résultats obtenus dans les sept thèmes
Des remarques sont à noter sur les critères des choix utilisés par Diallo, au cours de l’élaboration des questionnaires et de son remplissage, ainsi que sur les résultats obtenus.
1. Diallo a jugé pertinent de prendre des élèves ssusi de deux collèges différents : le Collège de MANEAH pour pré-tester les questionnaire et le collège de COYAH pour remplir les questionnaires remaniés. De plus, il a sélectionné des élèves passants.
En agissant ainsi, il a pensé voir l’évolution desréponses des élèves et aussi pour des raisons de « rigueur et de fiabilité » des résultat.
2. Concernant les classements des sept thèmes en trois groupes d’idées Dans le premier groupe : Cinq instruments de mesure et sept produits chimiques représentés par leur nom respectif, ont été choisis par Diallo comme référent empirique.Ses buts auraient été d’identifier les connaissances scientifiques des élèves sur ces instruments et produits chimiques ; et d’élucider les capacités de ces élèves de mettre en relationesc instruments et produits chimiques avec des pratiques sociales. A travers ses objectifs se reflètent la problématique de la référence () et la première façon de présenter la chimie par l’ouvrage Le Quid (11).
Les cinq instruments choisis sont en relation avec les programmes scolaires, mais ils ne sont pas cités souvent en classe. Par contre, ils sont fréquemment utilisés dans la vie courante et accessibles pour tous les niveaux de collège, sauf pour le pH-mètre qui n’est traité que dans les programmes ( 12 ) des classes de 9 ème et 10 ème 13 en Guinée-Conakry ( ).
Quant aux questionnaires qui relient sept produits chimiques avec sept professions, le but de l’auteur était de voir si les connaissances acquises en classe par les élèves sur les produits chimiques leur permettaient d’établir les usages de ces produits chimiques dans des activités extrascolaires. Il est à noter que nous n’avons pas pu accéder à l’intégralité des programmes scolaires de la chimie au collège en Guinée-Conakry, de plus l’auteur lui-même n’a pas bien explicité son choix sur la sélection de ces produits. Nous pensons néanmoins que son choix a été cadré par les pratiques sociales parmi celles aveclesquelles il a jugé de collaborer.
Globalement, les résultats obtenus dans le premierthème nous indiquent que :
– trouver des professions qui utilisent le pH-mètre est inaccessible pour des élèves de niveau collège. Ce résultat est à prévoir puisque d’un côté l’usage même de cet instrument en classe n’est pas maîtrisé par les élèves enquêtés. De l’autre côté, cet instrument de mesure n’est pas parmi ceux qui sont vus fréquemment par les élèves dans leur vie quotidienne, comme c’était lecas pour le thermomètre, la balance ou le « litre ».
Ainsi, l’insuffisance du référent empirique en clase apparaît au cours de l’usage du pH-mètre.
– à travers les résultats, nous pensons que c’est relativement difficile à un élève, d’indiquer une profession de référence pour l’usaged’un produit chimique étudié théoriquement en classe. Prenons l’exemple des études effectuées dans les classes secondaires (niveau collège) concernant le produit NaCl : il y a l’étude de : Sa formule, sa nomenclature, sa réaction de dissolution dans l’eau, la détermination des concentrations molaires des espèces chimiques présentes dans la solution, la disposition des atomes dans un réseau cubique facecentrée pour la structure cristalline du NaCl à l’état solide, etc. Ce sont des « îlots de connaissances ponctuelles » nécessaires mais non pas suffisants pour connaître vraiment le produit NaCl. Il ne peut donc pas y avoir de réinvestissement, ce ne sont pas de véritables connaissances. En effet, il manquait lecôté pratique qui n’a pas été exploité en classe (les différents processus suivispour obtenir le sel de cuisine par
exemple).
Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, et q ui nous montre la manque de l’aspect pratique des cours donnés aux élèves en classe.
Deuxième groupe relatif à l’idée de la relation école et monde extrascolaire :
Nous pensons que Diallo l’avait relié à la deuxième présentation de la chimie citée dans l’ouvrage Le Quid ; à savoir :
– l’identification des matières premières de bases pour fabriquer un produit fini.
– la caractérisation d’un produit fini par son origine.
– l’impact de l’usage d’un produit chimique avec l’en vironnement.
Cet ensemble a été réparti par l’auteur en quatrehèmest : l’identification de quelques objets d’usage courant – l’identification d’une activité e xtrascolaire employant un produit chimique présenté par sa formule – l’éducation environnementale et l’identification d’un phénomène de la vie quotidienne en tant que réaction chimique.
Dans le thème correspondant à l’identification de q uelques objets d’usage courant, Diallo a montré aux élèves sept objets : bouteille, houe, marmite, chaussure en plastique, brique, charbon et savon. Cinq des objets visualisés par les élèves sont deabricationf artisanale, et les deux autres sont de fabrication industrielle. D’ailleurs, quatre de ces objets sont issus des pratiques sociales ciblées par l’auteur.
Les résultats enregistrés pour ce thème ont permisde dresser les bilans suivants :
– parmi les pratiques sociales impliquées dans ce thème, c’est la fabrication du savon qui est la plus familière aux élèves enquêtés(61,7%).
– seulement, en approfondissant les questions posées,il n’y a plus que 5% des élèves enquêtés qui ont pu identifier les matières premières entrant dans la fabrication du savon.
Cette analyse montre la pertinence du projet présenté par l’auteur.
Le thème suivant constitue à identifier une activité (hors école) qui utilise un produit chimique représenté par sa formule (Fiche N° 4).
Ainsi, onze produits chimiques sous forme de leur formule respective ont été choisis par l’auteur. Mais les critères de ces choix n’ont pas été explicités non plus. Seulement, nous avons remarqué que :
– l’auteur a repris quatre produits chimiques parmi les sept qu’il a présenté dans la fiche N° 2. Il s’agit de H 2SO4 – NaCl – C 2H2 et NaOH.
– quatre autres produits chimiques, reliés à quatre pratiques sociales parmi les dix qu’il a choisi de collaborer, ont été cités par l’auteur. Ce sont les O2, Cl2, CH4 et H2O.
– ème 14 ), en terme de comportements le produit C2H5OH est étudié en classe de 10 ( et attitudes visés par les objectifs pédagogiques ed la chimie (15).
– en ce qui concerne les deux derniers produits : N2 et S, même si nous n’avons trouvé aucune indication sur les produits dans la thèse-mère, nous pensons qu’ils figurent dans les programmes scolaires de chimie au collège.
Quant aux objectifs visés par l’auteur dans ce thème, il avait voulu à la fois établir la capacité d’un élève à identifier un produit chimique par sa formule et pour son usage externe. De plus, la connaissance théorique sur un produit chimique permet-il à un élève de distinguer si ce produit présente ou non un danger au cours de son utilisation ?
Ce questionnaire a mis en évidence un écart significatif entre les différents niveaux des élèves. Ce qui nous paraît tout à fait logique étan donné qu’au fur et à mesure que le niveau scolaire s’élève, les apprenants acquièrent de plusen plus de connaissances, entre autres sur les produits chimiques.
Nous pouvons tirer aussi que l’identification d’un produit représenté par sa formule est une connaissance acquise pour les élèves enquêtés. Seulment, à travers cette acquisition théorique, les capacités des élèves d’appliquer ces connaissances dans des activités pratiques de la vie quotidienne demeurent un handicap pour ces élèves.
Il est à noter que la question relative à l’attribu tion d’une activité à un produit est dans ce thème une question ouverte. Ce qui n’était pas le cas dans la fiche N° 2. Si nous faisons une comparaison pour le produit C2H2 ou l’acétylène, dans la fiche N°2 il n’y a que 6% des élèves
enquêtés qui ont pu faire l’appariement appropriéoudeurs-acétylène ; tandis que dans cette fiche N° 4 nous constatons une légère augmentation du taux de réponses pertinentes (18,3%).
Malheureusement, les résultats n’ont pas été affichés dans la fiche N°2 pour les trois autres produits chimiques : l’acide sulfurique, la soude et le chlorure de sodium. Ce qui fait que nous ne pouvons pas élargir cette comparaison. Néanmoins, ousn pensons que le fait d’utiliser un questionnaire ouvert pourrait augmenter le taux de réponses pertinentes des élèves, puisque à un produit chimique, on pourrait associer plusieurs pratiques sociales de références d’utilisations. Enfin, sur le repérage du danger représenté par lesproduits chimiques, Diallo a indiqué qu’à travers les résultats, les élèves enquêtésétaientn’ pas conscients des dangers causés par la manipulation de certains produits chimiques. Il a attribué ce fait sur les programmes qui ne considèrent pas cet aspect de la chimie.
Pour le thème correspondant à l’éducation pour l’environnement, thème toujours en relation avec la deuxième présentation de la chimiepar Le Quid, à part l’identification des usagers des matières plastiques et de l’alcool éthylique, Diallo a mis l’accent sur la protection de l’environnement. En effet, face à l’emploi de ces p roduits familiers aux élèves et paraissant inoffensif même, leur usage immodéré, voir excessif peut s’avérer dangereux soit pour l’organisme soit pour l’environnement.
Méthodologies d’enquêtes auprès des enseignants de la chimie au collège
Comme dans la recherche-mère, nous avons effectuéune enquête auprès de 4 enseignants :
– Un enseignant dans l’établissement à Ambatofotsy où nous avons effectué les enquêtes des élèves.
C’est lui seul qui assure le cours de physique chimie, niveau collège, dans cet établissement. Il possède une longue expérience dans ce domaine : plus de dix ans d’expériences, c’est un licencié en science physique.
– Les trois autres enseignants sont des CAPENIENS (24), enseignants à un autre établissement, sis à Andramasina, situé à 20km au sud-est de la localité d’Ambatofotsy. Ils ont tous plus de dix ans d’expériences en science physique (lycée ou collège).
Les questionnaires posés sont répartis en trois catégories :
· Questions d’ordre général sur l’enseignement de lachimie (programme, matériel, volume horaire, motivation des élèves, lustrationil des cours, problèmes rencontrés au cours de son travail…).
• Questions relatives à l’usage du référen t empirique(place du référent empirique dans les programmes scolaires à Madagasca r et les activités didactiques dans les classes secondaires…
· Questions relatives à la place occupée par des pratiques sociales dans l’enseignement : est-ce qu’ils sont prêts à recourir aux pratiques sociales ? Leurs positions face au savoir-faire des professionnels ? Leur opinion sur la collaboration enseignant-praticien et la mise en œu vre d’activités scolaires, basées sur la complémentarité de la science et laechniquet.
Avec le premier enseignant travaillant dans l’établissement d’Ambatofotsy, nous avons opté pourun entretien semi-directif.
L’entretien a eu lieu dans l’enceinte de l’établissement, et après les enquêtes effectuées auprès des élèves. Il nous a aidés d’ailleurs lorsdes séances de remplissage des questionnaires-élèves. L’entretien a duré 55 minutes. Après avoirvu l’ensemble de toutes les questions, il a posé à son tour des questions qui l’a intrigué autour de la manière d’utiliser les pratiques sociales dans des activités scolaires. Il nous a indiqué par la suite que ce projet l’intéresse beaucoup et nous a demandé de l’informer sur la suite de notre travail.
Avec les trois autres enseignants de l’établissement d’Andramasina, nous avons fait l’enquête sous forme de questionnaires ouverts, après leur avoir bien expliqué ce que nous attendons de cette enquête.
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Table des matières
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GLOBALE DE LA RECHERCHE-MERE 3
I. QUELQUES CONCEPTS DIDACTIQUES
I.1. Les pratiques sociales de références
I.2. Le référent empirique
I..3. Savoir scolaire – Savoir d’action
II – CONTEXTE DANS LEQUEL SE SITUE LA RECHERCHE MERE
III – PROBLEMATIQUE ET QUESTIONS DE RECHERCHE
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DE RECHERCHE DE LA THESE-MERE SUIVIE DES ANALYSES CRITIQUES
I. METHODOLOGIE DE RECHERCHE DANS LA THESE-MERE
I.1. Méthodologie de recherche auprès des élèves
1. Thèmes attribués à l’idée du référent empirique
2. Thèmes attribués à l’idée de la relation école et milieu extrascolaire
3. Thème attribué à l’idée des gestes, techniques et savoir-faire des professionnels
I.2. Méthodologie de recherche auprès des enseignants
I.3. Méthodologie de recherche auprès de quelques professionnels proches de la chimie
II. ANALYSES CRITIQUES
II.1. Analyse globale de la méthodologie utilisée dans la recherche-mère
II.2. Analyse des contenus des questionnaires et des résultats obtenus dans les sept thèmes
TROISIEME PARTIE : TRAVAIL DE REPLICATION
I.1. Méthodologie de recherche auprès des élèves
3- Thème attribué à l’idée des gestes et techniques des professionnels
I.3.1- Les chargeurs de batterie
I.3.2- Les techniciens de laboratoire de traitement en eau potable
II- PROPOSITION D’ACTIVITES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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