Méthodes d’évaluation des PFNL peu développées

Pauvreté et dépendance aux ressources naturelles à Madagascar 

Madagascar, l’un des tops pays de « mégabiodiversité » (Mittermeier et al. 2004) est également connu pour la pauvreté extrême de sa population. Le Produit Intérieur Brute par habitant (en parité du pouvoir d’achat, en 2002) est de US$ 740 et l’espérance de vie à la naissance est de 53,4 ans (PNUD 2004). L’accroissement annuel est de 3% et constitue une pression de plus en plus grandissante sur les ressources. D’après le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté (DSRP 2003), le revenu de l’économie malgache dépend directement des ressources naturelles pour au moins 50%. En milieu rural, où vit 80% des pauvres (DSRP 2003), nombreuses familles dépendent de l’exploitation des produits forestiers non ligneux (Kremen et al. 1998, Ferraro 2002). Ainsi, pour répondre au défi de rapidité et de durabilité du développement lancé par le Pays, le concept de moyens d’existence durable, dont les ressources naturelles, doit être placé au centre de la préoccupation fondamentale de la stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP 2003).

Méthodes d’évaluation des produits forestiers non ligneux (PFNL) peu développées 

Les produits forestiers non ligneux sont définis par la FAO (1999) comme « des biens d’origines biologiques autres que le bois, provenant des forêts, d’autres terrains boisés ou provenant d’arbres hors forêts ». Il n’existe pas encore de définition unique pour les PFNL mais un point clé dans les définitions est qu’elles excluent le bois d’œuvre. Au cœur du concept, il y a l’idée que le produit présente un intérêt d’utilisation pour la société humaine. Ainsi, toute partie de plante ou d’animal récoltée pour être utilisée peut-être décrite comme un PFNL (Wong et al. 2001). Dans les pays en voie de développement, des millions de personnes vivent des ressources naturelles/PFNL pour leur subsistance (Bennett & Robinson 2000). Malgré cette importance, les méthodes d’évaluation quantitative des PFNL en général (Wong et al. 2001) et des bambous en particulier ne sont pas encore très développées (Bystriakova et al. 2004). Les chercheurs et praticiens ont développé des méthodologies mais celles-ci sont adaptées à des situations spécifiques locales ou à des espèces ressources particulières. En ce qui concerne les bambous, les bailleurs de recherches, souvent de gros industriels, s’intéressent et financent seulement les recherches sur les espèces à importante valeur commerciale et à de grande distribution consistant en 38 espèces dont aucune ne se trouve à Madagascar (Bystriakova et al. 2004).

Approche protectionniste pour la conservation à Madagascar 

Pour pouvoir établir un plan de gestion des ressources naturelles, des minimums de connaissances sur la biologie de reproduction, la distribution et la disponibilité de la ressource sont nécessaires (Wong et al. 2001). Faute de ces connaissances, les gestionnaires de ressources naturelles à Madagascar ont des choix de gestion limités et ont souvent recours à la méthode « protectionniste » par mesure de précaution. Une des grandes stratégies de valorisation de la biodiversité à Madagascar consiste ainsi à élargir le réseau des aires protégées (ANGAP 2001). Lors de sa déclaration à Durban en octobre 2003, le Président de la République a fixé l’objectif de porter la surface des aires protégées de 1,7 millions d’hectares à 6 millions d’hectares en cinq ans. Pour mettre en œuvre cette déclaration, le groupe «vision Durban » aspire à doubler la surface des aires protégées d’ici fin 2005, et plus de 7 millions d’hectares ( 7 667 080 ha) de zones potentielles en aires protégées ont été identifiées en juillet 2004 (Groupe Vision Durban 2005).

Approche protectionniste non viable dans les pays dépendant aux ressources naturelles

Il est de plus en plus reconnu que, dans de nombreux pays en voie de développement, l’approche protectionniste traditionnelle pour la conservation est à la fois impraticable et immorale (Inamdar et al. 1999). Il ne faut pas s’attendre à ce que les pauvres supportent les coûts de la conservation tant qu’ils ne trouvent pas d’intérêts à agir ainsi (Ferraro 2001 ; Balmford & Whitten 2003). L’approche qui consiste à exclure la communauté de leurs terres traditionnelles au nom de la conservation et se focaliser sur une seule fonction de la forêt en excluant les autres fonctions a été qualifiée par la FAO (2003) comme démodée. Cette approche protectionniste néglige aussi la valorisation. Elle va à l’encontre de la Stratégie Nationale pour la Gestion Durable de la Biodiversité (SNGDB) qui vise dans son deuxième axe d’orientation « la valorisation durable de la biodiversité » (SNGDB 2001). La valorisation n’exclut pas l’exploitation mais pour être durable, elle doit rester dans les limites de la capacité de charge des écosystèmes (IUCN/UNEP/WWF 1991) .

Evaluation de la ressource et rôle dans la prise de décision

Dans les pays en voie de développement, l’utilisation durable ou soutenable des ressources est avancée comme un moyen plus efficace pour la conservation (Feeny et al. 1990). L’initiative de l’exploitation durable provoque généralement un sens de responsabilité pour la gestion des ressources naturelles et est devenu une approche très utilisée pour la conservation (Inamdar et al. 1999). Pourtant, la durabilité est un concept complexe ayant de nombreuses interprétations (Wong et al. 2001). Elle implique beaucoup plus que la traditionnelle « production soutenue » et intègre l’économie, le social, le culturel et la politique (Policansky 1993 ; Ludwig 1993 ; Salwasser 1993 ; Ehlirch & Daily 1993).

Actuellement, l’approche la plus recommandée pour les gestions des ressources naturelles basées sur les connaissances scientifiques consiste en la gestion adaptative (Toledo et al. 2003). La gestion adaptative s’agit d’un processus itératif où la ressource est évaluée pour émettre les hypothèses de niveau d’exploitation durable, les hypothèses sont continuellement testées et les exploitations sont adaptées en fonction des résultats des tests (Stem et al. 2005). Selon les cas, la gestion adaptative n’est pas toujours la solution idéale. Les gestionnaires ont généralement le choix entre trois alternatives : négocier un bannissement compensé (ressource trop difficile et trop coûteux à évaluer), évaluer la ressource pour permettre l’exploitation durable (gestion adaptative) ou autoriser l’exploitation sans suivi (laisser-faire) (Hockley et al. 2005).

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. Problématique générale
1.1.1. Pauvreté et dépendance aux ressources naturelles à Madagascar
1.1.2. Méthodes d’évaluation des PFNL peu développées
1.1.3. Approche protectionniste pour la conservation à Madagascar
1.1.4. Approche protectionniste non viable dans les pays dépendant aux ressources naturelles
1.1.5. Evaluation de la ressource et rôle dans la prise de décision
1.2. Objectifs de l’étude
1.2.1. Contexte et objectif général de l’étude
1.2.2. Objectifs spécifiques
1.3. Hypothèses
2. INTRODUCTION AUX BAMBOUS DE MADAGASCAR
2.1. Généralités
2.2. Historique de la taxonomie des bambous à Madagascar
2.3. Aspects biologique et socio-économique
3. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
3.1. Milieu physique
3.1.1. Localisation
3.1.2. Climat
3.2. Milieu biologique
3.2.1. Végétation
3.2.2. Faune
3.3. Milieu humain
4. MATERIELS ET METHODES
4.1. Rappel des objectifs de l’étude
4.2. Matériels
4.2.1. Compilation bibliographique
4.2.2. Enquête sur l’identification locale des espèces
4.2.3. Confrontation bibliographie-identification locale
4.2.4. Confection de spécimen de détermination
4.3. Méthodes
4.3.1. Bibliographie
4.3.2. Méthode Accélérée de Recherche Participative
4.3.3. Inventaire et observation
4.3.3.1. Méthodes d’inventaire
4.3.3.2. Méthodes d’observation
5. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
5.1. Présentation de la ressource bambou
5.1.1. Etat de connaissance sur les bambous du corridor
5.1.2. Identification locale des espèces
5.1.3. Identification botanique des espèces exploitées
5.2. Connaissances locales sur le bambou
5.2.1. Répartition et phénologie
5.2.2. Utilisation
5.2.3. Mode d’exploitation
5.3. Résultats des inventaires et des observations
5.3.1. Etats de développement chez les bambous
5.3.2. Choix de la méthode d’échantillonnage à adopter
5.3.3. Potentialité des deux populations d’intérêt
5.3.4. Biologie de reproduction d’Arundinaria ambositrensis
5.3.5. Observation du mode d’exploitation
6. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
6.1. Evaluation des impacts des différents modes d’exploitation
6.2. Discussion sur la méthodologie utilisée
6.2.1. Identification par les parties végétatives
6.2.2. Inventaire des bambous : rigueur biométrique ou efficacité pratique ?
6.2.3. Observation de la croissance : quels individus et combien ?
6.3. Discussions sur les principaux résultats
6.3.1. Deux espèces ajoutées à la liste des bambous du corridor
6.3.2. Evolution réelle des populations de bambou
6.3.3. Différences notables entre les populations de Vohiparara et celle d’Ambalavero
6.4. Vérifications des hypothèses de recherche
6.5. Recommandations
7. CONCLUSION

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