METHODES D’EVALUATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE CHEZ LE CHIEN

METHODES D’EVALUATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE CHEZ LE CHIEN

La note d’état corporel (NEC)

Signification de la NEC La note d’état corporel est la méthode d’évaluation de la composition corporelle la plus largement acceptée et reconnue chez le chien (McGreevy et al. 2005 ; Ishioka et al. 2007; German et Morgan 2008). Cette méthode combine à la fois l’inspection visuelle et la palpation de l’animal afin d’évaluer la masse de tissu adipeux sous-cutané. Les échelles de mesure de la NEC chez le chien, établies par Laflamme (1997), sont internationalement adoptées comme référence. Il existe trois systèmes qui diffèrent selon le nombre de catégories : cinq, six ou neuf

La plupart des auteurs privilégient le système à 9 catégories (Tableau 1), qui présente la plus grande sensibilité (German et al. 2006). Dans ce système, l’état corporel idéal correspond à une NEC égale à 5. La proportion de tissu adipeux est alors évaluée par DXA à 17,2±10% chez le mâle et 19,9±10% chez la femelle. Chaque passage à une unité supérieure équivaut à une augmentation moyenne de 5% de la proportion de tissu adipeux (La flamme 1997 ; Jeusette et al. 2010). Par exemple, un animal ayant une NEC de 6 présente un excédent de tissu adipeux de 5% par rapport à la proportion idéale.

Validation de la NEC

La corrélation entre les résultats obtenus grâce à la NEC et les méthodes de référence telles que la DXA ou la dilution au D2O a largement été démontrée (r2=0,90 avec la DXA ; Laflamme 1997 ; Mawby et al. 2004 ; Yaguiyan-Colliard 2015). Elle semble même supérieure à celle obtenue avec des techniques plus objectives telles que la bioimpédancemétrie par exemple (German et al. 2010a). Elle n’est cependant pas valable pour des chiens dont la proportion de tissu adipeux dépasse les 40% (Witzel et al. 2014). La NEC concorde aussi fortement avec l’épaisseur de tissu adipeux sous-cutané mesurée par échographie en temps réel (Payan-Carreira et al. 2016). Il existe également une corrélation position.

 Méthodes de laboratoire ou nécessitant un matériel spécifique

L’absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA)

Il s’agit de la méthode de référence, utilisée dans les instituts de recherche pour l’évaluation de la composition corporelle. Le corps étudié est scanné en totalité par un absorptiomètre qui émet des rayons X à deux niveaux d’énergie. La différence d’atténuation de l’énergie permet de distinguer le type de tissu, de distinguer le tissu adipeux de la masse maigre par exemple et ainsi de le quantifier (Mawby et al. 2004). A l’aide d’algorithmes informatisés, cette technique permet de déterminer le pourcentage de tissu adipeux d’un individu. Elle a été validée chez le chien en comparaison avec l’analyse chimique des différents composants sur 6 cadavres. L’erreur absolue était équivalente à 2% de la masse adipeuse totale (Speakman et al. 2001). Cette méthode est très précise, peu invasive et peu irradiante. Une anesthésie générale de l’animal est cependant indispensable et il faut ensuite compter vingt minutes pour l’acquisition des images. Par ailleurs, cette technique nécessite un matériel spécifique très coûteux (absorptiomètre).

La dilution à l’oxyde de deutérium

Le deutérium est un isotope lourd d’hydrogène constituant l’oxyde de deutérium (D2O), appelé également eau deutérée. Cette dernière présente la même distribution dans le corps que l’eau et les échanges avec l’organisme sont similaires à ceux effectués avec l’eau. Il s’agit d’un traceur stable et sans danger, administré par voie intraveineuse à la dose de 0,275g/kg de poids vif. Deux prélèvements sanguins sont réalisés juste avant et 4 heures après l’injection de D2O. Le dosage plasmatique de D2O est ensuite réalisé par spectroscopie sur les deux prélèvements (Mawby et al. 2004). En connaissant la quantité injectée, la concentration plasmatique en D2O permet ensuite de calculer le volume de diffusion du traceur et donc le volume d’eau total composant un corps. Or l’eau corporelle se répartit très majoritairement dans le tissu maigre dont la teneur en humidité est évaluée à 73,2% (Ferrier et al. 2002). Ainsi, en quantifiant la proportion d’eau corporelle, on obtient le pourcentage de tissu adipeux : Proportion de tissu adipeux(%) = 100 – Proportion d’eau corporelle(%) / 0,732 (Mawby et al. 2004). Comme la DXA, cette méthode a été validée par comparaison avec l’analyse chimique réalisée sur des cadavres. Cette technique a aussi montré des résultats concordants avec ceux retrouvés par DXA sur 23 chiens sains de laboratoire (Mawby et al. 2004). Il s’agit d’une méthode de choix car peu invasive et très précise : le coefficient de variation dans l’estimation de la proportion de tissu adipeux est proche de 2% (Yaguiyan-Colliard 2015). Elle est cependant peu utilisée en dehors d’un contexte de recherche. En effet, le dosage plasmatique par spectroscopie est long, difficile et nécessite la possession d’un matériel technique et onéreux.

La bioimpédancemétrie

Il s’agit d’une technique alternative aux deux méthodes de référence présentées précédemment. Le principe est d’envoyer un courant électrique sinusoïdal de haute fréquence par l’intermédiaire de plusieurs électrodes placées sur le corps de l’animal et de mesurer la résistance des différents tissus. La bioimpédance électrique permet de mesurer le volume d’eau total et ainsi d’obtenir le pourcentage de tissu adipeux contenu dans l’organisme. Les mesures peuvent cependant être affectées par de nombreux facteurs tels que, par exemple, le positionnement des électrodes, la température ambiante, le support sur lequel l’animal se tient et la race du chien.

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Table des matières

LISTE DES ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES
INTRODUCTION
PARTIE 1 : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
1. METHODES D’EVALUATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE CHEZ LE CHIEN
1.1. Méthodes de laboratoire ou nécessitant un matériel spécifique
1.1.1. L’absorptiométrie biphotonique à rayons X (DXA)
1.1.2. La dilution à l’oxyde de deutérium
1.1.3. La bioimpédancemétrie
1.1.4. Les examens d’imagerie
1.1.4.1. La tomodensitométrie
1.1.4.2. La résonance magnétique quantitative (QMR)
1.1.4.3. L’échographie en temps réel
1.1.5. Le dosage sanguin de la leptine
1.2. Méthodes utilisables en pratique
1.2.1. La pesée en comparaison avec le standard racial de l’animal
1.2.2. La note d’état corporel (NEC)
1.2.2.1. Signification de la NEC
1.2.2.2. Validation de la NEC
1.2.2.3. Méthode de calcul de la NEC
1.2.3. La morphométrie
2. FACTEURS DE VARIATION DE LA COMPOSITION CORPORELLE DU CHIEN
2.1. La race
2.2. L’âge
2.3. Le sexe
2.4. La stérilisation
3. REPARTITION DU TISSU ADIPEUX CHEZ LE CHIEN
3.1. Méthodes d’analyse de la répartition
3.1.1. Evaluation par tomodensitométrie
3.1.2. Evaluation par résonance magnétique quantitative (QMR)
3.2. Localisations préférentielles du dépôt adipeux
PARTIE 2 : ETUDE EXPERIMENTALE
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Population étudiée
2.2. Déroulement de l’enquête
2.2.1. Questionnaire d’enquête (Annexe 1)
2.2.2. Evaluation de la composition corporelle
2.2.2.1. La pesée
2.2.2.2. L’établissement de la note d’état corporel (NEC)
2.3. Caractérisation de la race
2.4. Traitement des données
3. RESULTATS
3.1. Description de la population étudiée
3.1.1. Sexe
3.1.2. Âge
3.1.3. Race
3.1.4. Evaluation de l’état corporel
3.1.4.1. Note d’état corporel (NEC)
3.1.4.2. Comparaison du poids vif au poids maximal autorisé
3.1.5. Mode de vie
3.1.6. Alimentation
3.1.7. Etat de santé
3.2. Facteurs de risque de surpoids
4. DISCUSSION
4.1. Choix de la population et des méthodes
4.1.1. Choix de la population
4.1.2. Choix des méthodes
4.2. Prévalence du surpoids
4.3. Facteurs de risque de surpoids
4.3.1. Facteurs intrinsèques
4.3.2. Activité physique
4.3.3. Alimentation
4.3.4. Etat de santé
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES
ANNEXE

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