Methodes d’etudes des ressources pastorales ligneuses

ETAT DES CONNAISSANCES SUR LES LIGNEUX

METHODES D’ETUDES DES RESSOURCES PASTORALES LIGNEUSES

Elles peuvent être divisées en trois catégories selon l’objectif visé (Ickowicz, 1995) :
• les méthodes d’inventaires et de description de pâturages (typologie des parcours) ;
• les techniques d’évaluation de la productivité et de la valeur nutritive des pâturages aériens ;
• les méthodes d’études de leur dynamique.

Inventaire et description ressources ligneuses : Phase descriptive
Les travaux de reconnaissance et de description des parcours naturels comprennent trois phases (Dièye & Gaston, 1986 ; Heinrich & al, 1990) :
• la phase analytique,
• la phase synthétique,
• la phase cartographique

La phase analytique

La phase analytique correspond à la phase d’investigation et de collecte d’information décrivant l’écologie d’une zone (Sharman, 1988). Elle rassemble toutes les opérations allant du choix des sites d’échantillonnage (stations), à l’exécution proprement dite des relevés phytosociologiques. Le choix et la délimitation des stations nécessitent le recours à la photographie aérienne ou à la cartographie (cartes d’occupations de l’espace, de végétation, climatiques, géomorphologiques, pédologiques, à petit ou moyenne échelle (1/500 000 à 1/200 000), ou des photos aériennes (1/50 000 à 1/20 000)). Les produits fournis par ces outils donnent des indications sur l’hétérogénéité du milieu et permettent de différencier des ensembles ou unités écologiques sur lesquels, le choix des sites de relevés est effectué. L’inventaire écologique ne peut être effectué de manière exhaustive, mais il faut procéder à un échantillonnage statistique (PROGEDE, 2002), pour la détermination du nombre de relevés nécessaires. L’échantillonnage peut être aléatoire, systématique ou stratifié. Le relevé correspond à l’ensemble des observations écologiques et phytosociologiques effectuées sur une station (Emberger & al, 1968 in Poissonnet & al., 1985). L’homogénéité de la station est définie à partir de la notion d’aire minimale qui correspond à la surface la plus petite au-delà de laquelle, les nouvelles espèces sont absentes ou rares. Dans la zone sahélienne, les contraintes liées au manque de moyens, de main d’œuvre ou à la densité ligneuse, limitent cette surface minimale à 2500 m2 ou 10 000 m2 (1ha), (Dièye & Gaston, 1986). En plus de la liste floristique exhaustive, le relevé phytosociologique est complété par des indications sur la physionomie de la végétation, la stratification, le recouvrement, l’abondance-dominance, la sociabilité et la vitalité des espèces. Les échelles utilisées pour l’abondance-dominance et la sociabilité sont celles de BraunBlanquet (Guinochet, 1973).

Les techniques de collecte et d’échantillonnage de la végétation sont l’objet d’un grand nombre d’écrits et d’expérimentations. Celles qui sont fréquemment utilisées pour les ligneux sont (Ickowicz, 1995) :
• le comptage total sur des parcelles-échantillons carrées (Walker, 1970), rectangulaires (bandes ou transects), (Touré & Gillet, 1987 in Ickowicz, 1995 et Daget & al, 1999) ou circulaires (Hiernaux & al., 1990), d’au plus 1ha. L’applicabilité de ces méthodes est souvent confrontée aux problèmes d’hétérogénéité spatiale de la végétation (comptage dans les peuplements denses > 300 individus/ha).
• la ligne d’interception (Walker, 1970), qui estime le recouvrement des ligneux et non leurs densités, par calcul sur une ligne tendue au sol du rapport de la longueur d’interception des couronnes sur la longueur totale.
• La méthode du quadrant centré sur un point (QCP) ou celle du plus proche individu (PPI), (Gaston & Boerwinkel, 1982 ; Touré & Gillet, 1987, Ickowicz & al.) : Ces méthodes consistent à inventorier les ligneux les plus proches de points espacés régulièrement le long d’une ligne ou de deux axes perpendiculaires au centre du site, et à mesurer leur distance à chacun de ces points (cf. chapitre matériel et méthodes chapitre II). Des formules permettent de calculer la densité à l’hectare à partir de la distance moyenne :

❖ Pour le QCP : D= 10 000/ d²
❖ Pour le PPI : D= 10 000/ 4d² ; D est la densité estimé/ha ; d est la distance moyenne (m) .

La phase de synthèse ou étude phytosociologique

Elle correspond à la phase d’identification, de définition des groupements végétaux (typologie) et de caractérisation écologique. Les relevés sont comparés entre eux, triés puis classés en groupes homogènes selon des critères physionomiques ou floristiques et en fonction des finalités des études envisagées. Cette typologie permet d’identifier respectivement :
• des formations végétales : groupement de physionomie homogène et constante du fait de la dominance sociale d’une espèce ou d’un certain nombre d’espèces sociales, soit d’espèces ayant un caractère biologique commun (Guinochet, 1973).
• des associations végétales : groupements végétaux de composition floristique déterminée. L’association végétale diffère de la formation végétale, cependant toutes ces deux notions sont reliées au concept de groupement végétal qui désigne un ensemble de végétaux réunis en un lieu (Guinochet, 1973).

La typologie basée sur les critères floristiques peut être manuelle ou automatique. La première qui permettait d’obtenir après un travail fastidieux, des tableaux élaborés ou tableaux phytosociologiques, a été abandonnée au profit des techniques d’analyse numérique, moins lourdes et plus objectives : coefficients de similitude (Jaccard), la classification hiérarchique et les méthodes multifactorielles (AFC, ACP).

La phase cartographique

C’est la phase qui permet de cartographier les groupements végétaux (ou les types de pâturages), définis à partir des phases analytique et synthétique. Il s’agit en général d’une évaluation qualitative des ressources à des échelles moyennes (1/500000 à 1/200 000), grâce aux outils de télédétection : photographies aériennes (1/50000 à 1/20 000), images satellitaires (NOAA, SPOT, LANDSTAT etc.), (Dièye & Gaston, 1986).

Etude de la production et de la valeur nutritive ligneuse

Il y a lieu de préciser ici, quelques termes relatifs à cette production tels que la biomasse, la production primaire et la production fourragère. La biomasse correspond à la quantité de matière végétale en place en un instant donné. Elle est exprimée en général en g ou kg de matière sèche. La production primaire est une mesure standard de la productivité qui indique la matière végétale produite en une année sur une surface donnée. Quant à la production fourragère, elle correspond à la masse végétale consommable par le bétail dans un système d’exploitation donné. L’étude de la production ligneuse en zone sahélienne est complexe car elle intègre plusieurs facteurs : la composition floristique, la structure des espèces, la densité, le recouvrement, la partie de la plante qui est étudiée (troncs, branches, fruits, feuilles..) et la zone climatique (pluviométrie). Cette évaluation est encore plus difficile quand elle porte sur la production fourragère. Dans ce cas, elle prend aussi en compte la notion d’accessibilité par rapport à l’animal ou à l’homme (hauteur de feuilles, action de l’éleveur), la digestibilité, la palatabilité de la biomasse et la phénologie des espèces. Dans la zone sahélienne environ 25 % du fourrage est accessible dans la périphérie du houppier comprise entre 0 et 2 m (Le Houérou (1979) ; Hiernaux (1980), in Breman & Kessler, 1995).

La productivité ligneuse a été peu étudiée jusque-là. Cependant, la baisse de la production herbacée au cours des sécheresses a mis en exergue son rôle dans l’alimentation des petits ruminants et a permis d’expérimenter de nouvelles méthodes d’étude. Ces méthodes sont regroupées en deux catégories : les méthodes destructives et celles non destructives (Ickowicz, 1995). Les méthodes destructives (directes), concernent les coupes complètes ou partielles (défoliations, récoltes des fruits), exécutées à l’échelle de la parcelle ou de la station. Elles sont fastidieuses et coûteuses et nécessitent un échantillonnage important.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
1ère Partie : CADRE CONCEPTUEL -PRESENTATION DE LA ZONE
CHAPITRE 1 : DÉFINITIONS DES CONCEPTS
1. 1. STRUCTURE ET DYNAMIQUE
1. 2. RESSOURCES LIGNEUSES – GESTION – DURABILITE
1. 3. ECHELLES D’ANALYSES ET QUELQUES DEFINITIONS
1. 3. 1. Niveaux de perception
1. 3. 2. Définitions de quelques caractéristiques physico-chimiques et biologiques des sols
CHAPITRE 2 : ETAT DES CONNAISSANCES SUR LES LIGNEUX
2. 1. METHODES D’ETUDES DES RESSOURCES PASTORALES LIGNEUSES
2. 1. 1. Inventaire et description ressources ligneuses : Phase descriptive
2. 1. 1. 1. La phase analytique
2. 1. 1. 2. La phase de synthèse ou étude phytosociologique
2. 1. 1. 3. La phase cartographique
2. 1. 2. Etude de la production et de la valeur nutritive ligneuse
2. 1. 3. Etude de la dynamique de la végétation ligneuse
2. 2. BILAN DES ETUDES SUR LES LIGNEUX
2. 2. 1. Couvert ligneux, Production et Composition floristique en zone sahélienne
2. 2. 2. Caractéristiques des ligneux sahéliens
2. 2. 2. 1. La litière aérienne ligneuse
2. 2. 2. 2. Système racinaire (in Breman & Kesler, 1995)
2. 2. 3. Rôle, Gestion et Conduite des ligneux
2. 2. 3. 1. Rôle des ligneux
2. 2. 3. 2. Gestion et la conduite des ligneux : (in Breman & Kessler, 1995 ; Niamir, 1996)
2. 3. CONCLUSION DE LA SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 3 : ZONE D’ETUDE – LE FERLO A L’ECHELLE DU TEMPS
3. 1. CADRE PHYSIQUE OU ABIOTIQUE
3. 1. 1. Le Ferlo ou Sahel sénégalais
3. 1. 2. Géologie – Géomorphologie- Pédologie
3. 1. 3. Traits climatiques et évolutions
3. 1. 4. Hydrographie
3. 2. CADRE BIOTIQUE : VEGETATION
3. 3. CADRE HUMAIN – GESTION DE L’ESPACE AGROSYLVOPASTORAL
3. 4. CONCLUSION SUR L’EVOLUTION DE LA ZONE D’ETUDE
2ème Partie : DYNAMIQUE ET STRUCTURE DES PEUPLEMENTS LIGNEUX
CHAPITRE 4 : DYNAMIQUE DES PEUPLEMENTS LIGNEUX AU SAHEL : FERLO, NORD-SENEGAL – APPROCHE ECOLOGIQUE
4. 1. INTRODUCTION
4. 2. MATÉRIEL ET MÉTHODES
4. 2. 1. Les données : origines et types
4. 2. 1. 1. Données cartographiques : Description des groupements végétaux
4. 2. 1. 2. Données floristiques
4. 2. 1. 3. Données climatiques
4. 2. 2. Etude du peuplement ligneux
4. 2. 2. 1. Choix des sites de relevés
4. 2. 2. 2. Méthodes de collecte
4. 2. 3. Traitement des données
4. 3. RESULTATS
4. 3. 1. Evolution de la Flore
4. 3. 1. 1. Etat initial de la flore
4. 3. 1. 2. Flore en 2000
4. 3. 1. 3. Diminution du nombre d’espèces
4. 3. 2. Variabilité spatiale
4. 3. 3. Variabilité temporelle : Analyse diachronique par groupement végétal
4. 3. 3. 1. Zones humides et agropastorales de Thieul (JPa)
4. 3. 3. 2. Zones sèches et pastorales de Tatki (Pa)
4. 3. 3. 3. Zone humide et pastorale (IJPa) (dominante)
4. 3. 4. Evolution de l’écart floristique entre les groupements végétaux
4. 4. DISCUSSION & CONCLUSION
CHAPITRE 5 : STRUTURE DES PEUPLEMENTS LIGNEUX AU SAHEL (FERLO) – NORD SENGAL) – APPROCHE ECOLOGIQUE
5. 1. INTRODUCTION
5. 2. MATERIEL ET METHODES
5. 2. 1. Les données : origines et types
5. 2. 2. Etude du peuplement ligneux
5. 2. 2. 1. Choix des sites de relevés
5. 2. 2. 2. Méthodes de collecte
5. 2. 3. Traitement des données
5. 3. RESULTATS
5. 3. 1. Flore et Diversité
5. 3. 1. 1. La fréquence spécifique
5. 3. 1. 2. Densité – Importance spécifique
5. 3. 1. 3. Diversité spécifique du peuplement ligneux
5. 3. 1. 4. Importance écologique
5. 3. 2. Recouvrement
5. 3. 3. Structure du peuplement ligneux
5. 3. 3. 1. Distribution selon la hauteur
5. 3. 3. 2. Distribution selon la circonférence
5. 3. 3. 3. Mortalité dans le peuplement
5. 3. 3. 4. Régénération du peuplement
5. 4. DISCUSSION & CONCLUSION
CHAPITRE 6 : DYNAMIQUE DES PEUPLEMENTS LIGNEUX AU SAHEL : FERLO, NORD-SENEGAL APPROCHE ENQUETE OU PERCEPTION POPULATION
6. 1. INTRODUCTION
6. 2. MATERIEL ET METHODES
6. 2. 1. Choix des campements
6. 2. 2. L’enquête
6. 2. 3. Traitement des données
6. 3. RESULTATS
6. 3. 1. Caractérisation globale de la perception locale
6. 3. 2. Dynamique du peuplement ligneux selon les populations
6. 3. 3. Caractérisation actuelle du peuplement ligneux par les populations
6. 3. 3. 1. La flore actuelle vue par les populations
6. 3. 3. 2. La végétation actuelle vue par les populations
6. 3. 3. 3. Renouvellement du peuplement vu par les populations
6. 4. DISCUSSION & CONCLUSION
CHAPITRE 7 : DYNAMIQUE ET STRUCTURE DES PEUPLEMNTS LIGNEUX AU SAHEL (FERLO-NORD SENEGAL) : SYNTHESE DES PERCEPTIONS ECOLOGIQUE ET LOCALE
7. 1. INTRODUCTION
7. 2. MATERIEL ET METHODES
7. 3. RESULTATS
7. 3. 1. Synthèse des deux types de caractérisation
7. 3. 2. Comparaison des listes d’espèces
7. 4. DISCUSSION & CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE

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