Méthodes de multiplication in vitro du palmier

Méthodes de multiplication in vitro du palmier

Description botanique 

Le palmier dattier est caractérisé par un stipe très élancé, pouvant atteindre 30 m de hauteur. Les feuilles, réunies en un nombre de 20 à 30 au maximum forment une couronne apicale clairsemée. Elles sont pennées et peuvent atteindre 6 m de longueur. L’espèce est dioïque et porte des inflorescences mâles ou femelles, appelées spadices, enveloppées d’une très grande bractée membraneuse, la spathe. Les fleurs femelles ont trois carpelles indépendants, dont un seul se développe pour former la datte. Les fruits (les dattes) groupées en régimes, sont des baies oblongues, de couleur orange-foncé à maturité, longues jusqu’à 5 cm chez les variétés cultivées, contenant une pulpe sucrée et une graine de consistance ligneuse (Zouine. 2007). Le dattier est une espèce xérophile et adaptée aux conditions des zones arides et semi-arides. Il pousse sur des sols neutres, profonds, bien drainés, assez riches ou susceptible d’être fertilisés. L’intensité maximale de végétation est atteinte à des températures de 30 à 40°C. Comme tous les arbres fruitiers, le palmier dattier possède un cycle biologique au cours duquel il passe par une période de repos végétatif en hiver où la croissance de tous les organes est bloquée à l’exception des inflorescences qui se trouvent en cours de formation. La reprise de végétation a lieu au printemps lorsque la température du sol dépasse 12°C. La période de maturation des fruits correspond aux mois les plus chauds de l’année (Zouine. 2007).

Sur une surface oasienne globale estimée à 84 500 ha en 1948, la palmeraie marocaine s’étalait en 1994 sur une superficie de 44 450 ha occupée par un effectif total de 4,425 millions de palmiers (Anonyme, 1994). Cet effectif a été auparavant estimé à 4,743 millions palmiers (Anonyme, 1991). En 2003, la surface occupée par le palmier a augmenté de 3550 ha, suite à l’installation de nouvelles plantations en marges des palmeraies anciennes, passant ainsi à 48 000 ha (Sedra, 2003). Les principales palmeraies se présentent sous forme de longs cordons qui longent l’Oued Draâ et l’Oued Ziz. (El Hadrami, 1998). L’importance du palmier par province montre que les provinces de Ouarzazate, d’Errachidiya et de Tata sont les plus importantes et constituent de ce fait, les plus grandes régions phoénicicoles. En effet, la province de Ouarzazate est en tête avec 40% de l’effectif totale de palmiers, suivie des provinces d’Errachidiya avec 28,24% et de Tata avec 19,72%. Les autres provinces ne représentent que moins de 4% de l’effectif totale de palmiers (Sedra, 2003)

Semis des graines 

La méthode de semis par graine est le moyen le plus ancien pour la propagation du palmier dattier. Son principal avantage est la simplicité de son application et permet d’élargir la diversité génétique du palmier. Par conséquent, cette technique se révèle très pratique dans les programmes de reproduction et de sélection parmi la descendance ce qui peut conduire au développement de meilleurs palmiers à traits intéressants (Abahmane, 2011). Dans certains pays, le nombre de palmiers d’origine hybride est très important : l’Egypte par exemple contient 3.5 millions de pieds. Le Maroc lui contient plus que 2 millions de pieds. Dans d’autre pays (l’Emirat arabe unis, Kuwait, Pakistan, Yémen, etc…), la propagation par graine est toujours pratiquée (Ferry et al, 1998). Cependant, cette méthode ne peut pas être utilisée pour propager des palmiers portant des caractères d’élite ou des génotypes sélectionnés puisque la descendance sera très variable à cause du caractère hétérozygote élevé du palmier dattier (Tisserat 1982). Plus que ça, la moitié de la descendance sera composée des pieds mâles qui ne peuvent pas être distingués avant la floraison. Les plantes femelles des graines dérivées vont produire une variété de fruits qui sont généralement de qualité inférieure (Abahmane, 2011).

L’embryogenèse somatique 

L’embryogenèse somatique (encore appelée embryogenèse asexuée) consiste à obtenir des embryons non zygotiques à partir de différents tissus de la plante mère. Ces embryons peuvent se développer à partir de cellules somatiques ou germinales placées sur des milieux de culture appropriés. De tels embryons se développent directement à partir de cellules méristèmatiques des explants ou indirectement à partir de cals. Les embryons somatiques produits sont, en principe, génétiquement identiques et capables de produire des clones à partir de génotypes donnés. Les explants utilisés, comme pour la technique d’organogenèse, proviennent de la base de jeunes feuilles de coeurs de rejets, des inflorescences…etc. (El Hadrami et Baaziz, 1995; Loutfi, 1999). L’embryogenèse somatique in vitro est obtenue soit par voie directe, sans formation de cals, soit par voie indirecte, après formation d’un cal. L’inconvénient principal est que les doses élevées des hormones dans le milieu rendent les plantules enclines à la mutation qui produit des variations somaclonales, et qui ne sont manifestés qu’après quelques années de plantation en champ. Cependant, ces variations somaclonales produites par l’embryogenèse somatique, représentent une diversité génétique induite qui peut avoir des traits génétiques souhaitables pour la sélection de nouveaux clones (Edwin F et al., 2008)

Discussion 

Les régulateurs de croissance sont impliqués dans la morphogenèse en culture in vitro. Les 5 milieux différents présentent des résultats qui sont basée sur les différentes concentrations des hormones végétales. Le milieu A1 présente la meilleure taille des bourgeons avec une multiplication et un verdissement importantes, mais il n’est pas très efficace pour le nombre et longueur des feuilles et racines. Les milieux A2 et A3 présentent des tailles assez importantes des bourgeons, tailles et nombres très importants des feuilles et racines et un verdissement élevé mais ils ont un taux de multiplication faibles par rapport aux autres milieux. Et même si les milieux A4 et A5 présentent un taux de multiplication élevé, ils manquent dans les autres critères. D’après ces résultats on peut dire que le milieu A2 (1ml/L de KIN ; 0.75ml/L d’IPA ; 0.5ml/L d’AIA et 0.05ml/L d’ANA) présente les meilleurs résultats puisque les bourgeons, les feuilles et les racines sont de très bon qualité et il présente un taux de multiplication élevé.

Conclusion

En conclusion, le présent travail a mis en évidence le rôle des différentes concentrations en hormones végétales dans la multiplication des souches de la variété Boufeggous et a fourni une méthode pratique pour la production de ces souches. Les résultats de ce travail indiquent que le milieu A2 (1ml/L de KIN ; 0.75ml/L d’IPA ; 0.5ml/L d’AIA et 0.05ml/L d’ANA) est le meilleur milieu pour la multiplication des souches qui présentent des bourgeons et des feuilles en très bon qualités ainsi que des racines nombreuses et de grand taille. Ces résultats pourraient aider à améliorer le rendement du palmier dattier et pourraient être aussi généralisés aux autres variétés de cette plante autre que la variété Boufeggous. Comme deuxième perspective à ce travail on propose de faire une étude qui compare l’effet des différents comportements du milieu MS ou bien d’autres types du milieu afin d’opter pour le milieu le plus favorable pour la multiplication du palmier dattier.

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Table des matières

Introduction
Etude bibliographique
I- Le palmier dattier
1- Taxonomie
2- Description botanique
3- Importance et répartition au Maroc
II- Les techniques conventionnelles de multiplication du palmier
1- Semis des graines
2- Multiplication par rejets
III- La culture in vitro du palmier
1- Avantages
2- Méthodes de multiplication in vitro du palmier
a) Embryogenèse somatique
b) Organogenèse
3- Les Facteurs de maitrise
a) Milieu de culture
b) Environnement
c) Stérilité
IV- Problème de la phoeniciculture au Maroc
1- La maladie du Bayoud
2- La sécheresse
3- L’invasion du sable
4- Désintérêt des phoeniciculteurs
Matériel et méthodes
I- Matériel végétale
II- Milieu de culture
1- Préparation des solutions mères
a) Les macroéléments
b) Les microéléments
c) Le fer
d) Les vitamines
2- Préparation du milieu
III- Repiquage et culture des souches
IV- Observations et critères d’évaluation
1- Taux de multiplication
2- Nombre et longueur des feuilles
3- Indice de verdissement
4- Nombre et longueur des racines
5- Indice de la taille des bourgeons
Résultats et discussion
I- Résultats
1- Taux de multiplication
2- Nombre et longueur des feuilles
3- Indice de verdissement
4- Nombre et longueur des racines
5- Indice de la taille des bourgeons
II- Discussion
Conclusion
Références bibliographiques

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