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Indices épidémiologiques chez l’homme
’indice gamétocytaire (IG) représente le pourcentage de sujet porteurs de gamétocytes dans la population. C’est un indicateur du potentiel infectant des individus sur les anophèles.
’indice plasmodique ou parasitologique (IP) est le pourcentage d’individus d’une m me classe d’âge habituellement les enfants de 2 à 9ans), présentant une parasitémie positive quelque soit le stade.
’indice splénique (IS) est le nombre de sujets présentant une splénomégalie par rapport à 100 sujets examinés.
Une classification des zones d’endémie basée sur l’IS chez les enfants de 2 à ans a été proposée dans les années 0 par Metselaar et Van Thiel [17], définissant :
– Les zones holo-endémiques IS toujours chez les enfants de an, avec forte mortalité infantile et diminution de la densité parasitaire avec l’âge
– Les zones hyper-endémiques (IS toujours > 50%).
– Les zones méso-endémiques IS de à 0%)
– Les zones hypo-endémiques et épidémiques IS < 0 mais pouvant augmenter à certaines saisons et lors des épidémies .
Cette classification présente cependant un intér t limité puisque, basée sur la seule prévalence, elle ne prend en compte ni le développement de la prémunition avec l’âge, qui s’accompagne d’une réduction du pourcentage des porteurs de parasites et des malades, ni la composante vectorielle et la transmission [21].
Distribution du paludisme : faciès et strate
Le concept de faciès épidémiologique du paludisme se traduit par la diversité de l’expression de l’affection dans des zones o les fortes variations écologiques interfèrent de façon importante avec la transmission ; il est à la base d’une classification du paludisme où le phénomène de stabilité/instabilité de la maladie tient une place prépondérante.
On distingue schématiquement trois zones de stabilité comprenant chacune différents faciès épidémiologiques [6, 25] :
– es zones paludisme sta le équatorial et tropical en frique , o la transmission est forte plus de 0 piq res infectantes personne an, et parfois jusqu’à 000 pendant une longue période de l’année. Deux grands faciès sont décrits : le faciès équatorial forets et savanes post forestières d’ frique centrale et le faciès tropical savane humide d’ frique de l’Ouest et de l’Est .
– Les zones de stabilité intermédiaire sahélien en frique , o la transmission entre 2 et 0 piq res pers an est à recrudescence saisonnière courte < 6 mois par an).
– es zones paludisme insta le sahélo-saharien, désertique et montagnard en frique , o la transmission, de faible niveau et de brève durée voire absente certaines années car limitée par une saison des pluies courte et ou une température peu favorable, subit de façon importante les variations climatiques. La prémunition est faible voire nulle.
Trois principaux faciès sont décrits : le faciès limitrophe du désert, le faciès austral (plateaux du sud de l’Afrique) et le faciès montagnard zones entre 000 et 00 mètres d’altitude).
Situations particulières : dans chacune des trois zones de stabilité, au sein des différents faciès décrits, on peut observer des écosystèmes particuliers créant de véritables enclaves épidémiologiques.
Au Sénégal, deux faciès sont décrits [30] :
– Le faciès tropical : Il couvre les régions situées au sud d’une ligne reliant Mbour et Kidira, correspondant aux zones de savane humide soudanienne et guinéenne dont la pluviométrie annuelle varie entre 00 et 00 millimètres. Il est caractérisé par une transmission saisonnière de 4 à 6 mois, de juillet à décembre. C’est une zone méso endémique stable, le paludisme y est transmis par les vecteurs majeurs ou d’importance locale Anopheles gambiae, A. arabiensis, A. funestus et A. nili . Ce type de faciès est surtout retrouvé dans les régions sud iguinchor, Kolda, Tambacounda et Kédougou , appartenant au domaine soudano-guinéen, 2 0 mm de pluie en moyenne par année . Dans ce faciès tropical, l’essentiel de la transmission s’effectue de juillet à décembre.
– Le faciès sahélien : Il couvre les régions situées au nord de la ligne reliant Mbour et Kidira. Il est caractérisé par une transmission saisonnière courte < mois , un niveau de transmission faible 0 à 20 piq res infectées homme an . C’est une zone hypo endémique, le paludisme y est de stabilité intermédiaire à instable et est transmis par Anopheles gambiae, A. arabiensis, A. funestus, A. melas et A. pharoensis.
La morbidité palustre est généralement faible avec des tendances épidémiques observables au cours des années de pluviométrie particulièrement importante. Ce faciès est retrouvé surtout dans les parties nord des régions du centre Kaolack, Fatick, Diourbel et Thiès et dans les régions du nord Louga, Saint Louis et Matam .
Les régions du centre appartiennent au domaine soudano-sahélien caractérisé par 2 à mois de précipitations. Les pluies sont enregistrées de juillet à octobre et la moyenne pluviométrique annuelle est inférieure à 00 millimètres.
Indicateurs épidémiologiques
La prévalence renseigne sur le nombre d’individus atteints de la maladie au sein de la population sans distinction des cas nouveaux ou anciens durant une période donnée.
’incidence est le nombre de nouveaux cas répertoriés au sein de la population pour une période donnée. Cet indicateur renseigne sur l’ampleur de la maladie.
La morbidité est un indicateur qui renseigne sur l’incapacité qu’entra ne une maladie, elle mesure l’impact de la pathologie sur la population. Son appréciation se fait après calcul de l’incidence et de la prévalence.
La mortalité, par contre renseigne sur le nombre de décès liés à la maladie au sein de la population.
La létalité mesure le nombre de décès dus au paludisme dans la population affectée, après admission dans une structure hospitalière. C’est un indicateur de la rapidité de prise en charge et de l’efficacité du traitement administré.
Symptomatologie du paludisme
Deux grandes formes de paludisme sont à distinguer : les accès palustres (accès palustre de primo-invasion et accès palustre à fièvre périodique) et le paludisme grave.
Les accès palustres
Les manifestations cliniques sont diverses dans leur expression et dans leur gravité et dépendent à la fois du parasite espèce plasmodiale, densité parasitaire et de son h te.
La durée d’incubation varie de à 20 jours en général, succède alors une phase d’invasion, o la fièvre a un rythme irrégulier, mais est progressivement croissante : la parasitémie va elle aussi en augmentant. Des cycles schizogoniques différents se chevauchent et l’on observe donc pour P. vivax, P. ovale et P. malariae différents stades : trophozo tes jeunes ou âgés, schizontes jeunes ou âgés simultanément.
près une dizaine de jours apparaissent alors les accès palustres typiques : fièvre tierce pour P. falciparum, P. vivax et P. ovale : accès fébrile le premier jour, température normale le deuxième jour, nouvel accès fébrile le troisième jour. Dans la fièvre quarte due à P. malariae la température normale dure deux jours. L’accès palustre comprend un bref stade de frissons avec sensation de froid, o la température atteint °C. Il est suivi d’un stade de chaleur, de quelques heures avec une température de 0°C à °C. Enfin un stade de sueurs, de m me durée pendant lequel la température redevient normale ou en dessous. Ces accès correspondent à la durée du cycle schizogonique qui est de heures 2 heures pour P. malariae . L’accès fébrile correspond à l’éclatement des rosaces, avec présence surtout dans le sang de trophozo tes jeunes, dont le diagnostic d’espèce est difficile. Ceux-ci pendant l’intervalle entre deux accès, évoluent progressivement en trophozo tes âgés, schizontes jeunes à 2- noyaux, schizontes m rs ou corps en rosace. Les gamétocytes apparaissent en général après la période d’invasion [4, 25, 41].
Formes graves du paludisme P. falciparum
Antérieurement appelées pernicieuses, complications exclusives de P. falciparum ; le plus souvent d’apparition brutale, elles peuvent tre inaugurales de l’infection palustres ou se manifester à tout moment de l’évolution et évoluer rapidement vers la mort, faute d’un traitement rapide et adapté. Selon les critères de l’OMS [22], est considéré comme paludisme grave : tout cas de paludisme confirmé par TDR ou GE avec présence de formes asexuées de P. falciparum associé à l’une ou plusieurs des manifestations cliniques et/ou biologiques suivantes :
Manifestations cliniques :
– Neuropaludisme : Température de 39° C à 42°C, coma calme avec hypotonie et aréflexie, plus de 2 convulsions/24H, parfois manifestations psychiatriques au début, anémie, plus d’autres critères de gravité ;
– Troubles de la conscience ou coma aréactif ;
– Prostration incapable de marcher ou de s’asseoir sans assistance ;
– Incapacité à s’alimenter ;
– Convulsions multiples (plus de deux dans les 24 heures) ;
– Détresse respiratoire et respiration profonde (respiration acidosique) ;
– Collapsus cardio-vasculaire ou choc. (TA systolique < 70 mm Hg chez l’adulte et 0 mm Hg chez l’enfant ;
– Ictère clinique accompagné d’autres signes de dysfonctionnement des organes vitaux ;
– Hémorragie spontanée anormale ;
– dème pulmonaire radiologique .
Manifestations biologiques :
– Hypoglycémie glycémie < 2,2 mmol l ou 0, g l
– cidose métabolique bicarbonates plasmatiques < mmol l
– némie normocytaire sévère ou pâleur extr me Hb < g dl, hématocrite < chez l’enfant et Hb < g dl, hématocrite < 20 chez l’adulte)
– Hémoglobinurie macroscopique urines coca cola ou de couleur foncée
– Hyperparasitémie 00 000 μl
– Hyperlactatémie lactate > 5 mmol/l)
– Insuffisance rénale créatininémie 26 μmol l
Les autres formes : le paludisme viscéral évolutif et la fièvre ilieuse hémoglo inurique
Le paludisme viscéral évolutif est une manifestation chronique atteignant préférentiellement l’enfant vivant en zone d’endémie ou l’adulte non prémuni, soumis à des inoculations parasitaires répétées. Cliniquement le tableau associe : une anémie importante avec pâleur, dyspnée, asthénie, souffle anorganique et dèmes , une splénomégalie importante, une fébricule autour de ° avec parfois des poussées thermiques plus importantes et, chez l’enfant, un retard staturo-pondéral.
La fièvre bilieuse hémoglobinurique est un syndrome d’hémolyse intra-vasculaire accompagnée d’hémoglobinémie et d’hémoglobinurie survenant occasionnellement dans des cas de paludisme aigu à P. falciparum à répétition. Ce syndrome survient chez les sujets prenant irrégulièrement une chimioprophylaxie et ou des traitements par la quinine. La symptomatologie associe : un début brutal avec lombalgie, pâleur, fièvre avec ictère, oligurie [25].
Diagnostic biologique du paludisme
Diagnostic parasitologique
Goutte épaisse et frottis mince 3.1.1.
L’examen microscopique de la goutte épaisse et du frottis mince a toujours été la méthode de référence dans le diagnostic du paludisme. Il repose sur la mise en évidence du parasite dans le sang en utilisant 2 techniques qui doivent toujours être associées : le frottis mince (FM) et la goutte épaisse (GE). Après confection sur une même lame, celle-ci est séchée à l’air libre, le frottis mince est fixé au méthanol tandis que la goutte épaisse est déshémoglobinisée par l’eau. La lame est colorée ensuite au Giemsa et examinée immédiatement au microscope optique. C’est une méthode moins cher, rapide d’exécution et relativement sensible permettant de détecter entre 10 et 50 parasites par microlitre (respectivement pour la goutte épaisse et le frottis mince). La microscopie permet de faire l’identification des espèces et de déterminer la densité parasitaire. Toutefois, la lecture des lames nécessite un microscopiste expérimenté surtout dans les cas de densités parasitaires faibles ou dans certains cas des risques de confusion des espèces [32].
Technique QBC (Quantitative Buffy Coat) 3.1.2.
Elle est basée sur l’utilisation de fluorochrome, l’acridine orange, qui rend fluorescents les acides nucléiques du Plasmodium.
Le sang à examiner est centrifugé dans un tube micro-hématocrite hépariné pourvu d’un flotteur de polystyrène. Après centrifugation, les hématies parasitées se rassemblent dans une couche immédiatement voisine de la couche leucocytaire. On examine alors ces couches au microscope à fluorescence (460nm).
Le noyau du Plasmodium présente une fluorescence verte intense et leur cytoplasme une fluorescence verte orangée sur fond noir.
Le QBC malaria test présente une sensibilité comparable à celle de la GE. Il est rapide, mais coûteux et ne permet pas une quantification des parasites [3].
Diagnostic immunochromatographique
D’autres méthodes de diagnostic sont utilisées basées sur les méthodes immunologiques, les tests de diagnostic rapides (TDR). Ces tests mettent en évidence des antigènes (HRP2, HRP3) ou des enzymes du parasite (aldolase, LDH), présents dans le sang. On met en migration un prélèvement de sang sur une membrane ; les antigènes sont capturés par des anticorps monoclonaux fixés sur la membrane et la révélation se fait par de nouveaux anticorps monoclonaux couplés à une particule colorée révélatrice. Les TDR ont été développés dans le but d’augmenter la sensibilité et la rapidité du rendu de résultat [18,26].
Diagnostic moléculaire
Cette technique consiste en l’amplification d’un segment de l’ DN par une réaction enzymatique répétée : PCR ou réaction de polymérisation en cha ne. C’est la méthode la plus sensible (pouvant détecter moins de 5 parasites par microlitre) et la plus spécifique. Avec la PCR nichée ou la PCR semi-nichée ciblant le gène de la sous-unité S de l’ RN ribosomal, on peut détecter toutes les quatre espèces plasmodiales. La PCR présente en outre une meilleure sensibilité pour la détection des infections mixtes [33, 34, 35]. Toutefois, ces PCR dites conventionnelles sont techniquement difficiles à mettre en uvre et nécessitent un temps d’exécution long. En outre, elles sont souvent sujettes à des contaminations du produit de l’amplification [19]. Par contre, les méthodes de PCR en temps réel, de développement récent, utilisent un fluorochrome qui permet de suivre la formation des amplicons au cours de la réaction. Les avantages de ces techniques sont : la possibilité de quantification du pathogène, la diminution du risque de contamination et la disponibilité des résultats dans les 3 heures y compris la préparation de l’échantillon .
Loop mediated isothermal amplification (LAMP) 3.3.2.
La LAMP est une technique de détection des acides nucléiques qui présente un véritable intérêt dans le diagnostic du paludisme et plus particulièrement dans un cadre qui a pour objectif l’élimination du paludisme. La L MP diffère de la PCR en plusieurs points. Premièrement, c’est un processus isothermal d’amplification reposant sur la polymérase de Bacillus stearothermophilus (Bst). Elle ne nécessite pas de changement cyclique de la température [20] contrairement à la PCR ; cela facilite l’adaptation sur le champ d’étude. Deuxièmement, une réaction positive à la L MP se traduit par la formation d’un précipité de pyrophosphate de magnésium qui peut être détecté visuellement, par turbidimétrie [20] ou en utilisant un indicateur à base d’ion métallique telle que la calcéine [38], le bleu d’hydroxynaphtol [15] et le pico-green [43].
Depuis sa première description en 2001 [20], de nombreuses recherches ont été effectuées dans le sens d’adapter la L MP dans le diagnostic du paludisme. La L MP a été utilisée pour la détection de P. falciparum. Des kits commerciaux Loopamp ont été validés pour la détection de P. falciparum [18], y compris les faibles densités parasitaires [8] et pour la détection indirecte de P. vivax utilisant une combinaison d’amorces pan-genres et spécifiques de P. falciparum [38]. Toutefois, un haut débit de traitement ferait de la technique LAMP une méthode largement applicable [16] dans le but d’une élimination du paludisme. Quoique pour la plupart des plateformes LAMP, le temps de traitement soit rapide (60-90 min), le haut débit est toujours restreint par la nature de la plateforme utilisée. Par exemple, le kit Loopamp utilisé en turbidimétrie (Eiken Chemical Co) a une capacité de traitement de seulement 16 échantillons alors que le kit utilisé en bloc chauffant et ultraviolet en a une capacité de 46 échantillons [9].
En outre, la LAMP pourrait jouer un rôle important dans la détection des cas asymptomatiques dans les régions qui sont proches de l’objectif de pré-élimination. Sur cette même lancée, une technique de Reverse transcriptase-LAMP (RT-LAMP) a été développée pour la détection de gamétocytes dans le sang périphérique ; cette RT-LAMP présente une meilleure sensibilité mais une spécificité identique à celle de la RT-PCR et avec comme avantage le raccourcissement du temps de manipulation [8].
Mesures de contrôle du paludisme
vant , la lutte antipaludique a toujours été intégrée dans la politique nationale de soins de santé primaires, adoptée par le Sénégal après la conférence d’ lma ta en .
En 1994 fut créé le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP). Le Sénégal a depuis lors intégré des initiatives dans le cadre de cette lutte dont le « Programme accéléré de lutte contre le paludisme financé par l’OMS en 1997. Puis en , l’initiative Faire Reculer le Paludisme fondée en par l’OMS, l’UNICEF, le PNUD et la Banque Mondiale, et dans la m me année, le Sénégal a adhéré à l’initiative Santé pour la paix . En 2000, les Objectifs du Millénaire pour le Développement OMD furent le fil conducteur de la politique nationale de santé et de la lutte contre le paludisme au Sénégal et dans d’autres pays endémiques [28]. Les OMD ont conduit à élaborer successivement des plans nationaux stratégiques de lutte contre le paludisme respectivement pour 2001-2005, 2006-2010 et 2011-2015, dont les objectifs spécifiques sont les suivants.
– La lutte anti-vectorielle (LAV) : approvisionnement et distribution de Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’ ction MILD , spersion intra-domiciliaire (AID) d’insecticides à effet rémanent des zones ciblées, et la lutte anti-larvaire par le traitement des g tes larvaires par l’assainissement et le curage des canaux d’évacuation.
– Le traitement préventif intermittent (TPI) : Par administration gratuite d’au moins deux doses de la Sulfadoxine-Pyriméthamine SP durant les consultations prénatales à partir de la 16ème semaine d’aménorrhée.
– La prise en charge du paludisme : en 200 avec la propagation de la résistance à la chloroquine, le Sénégal a adopté la combinaison Sulfadoxine-Pyriméthamine SP plus Amodiaquine (AQ) pour le traitement du paludisme simple. Puis en 2006, selon les recommandations de l’OMS pour la prise en charge des cas confirmés de paludisme simple, le Sénégal a adopté une Combinaison Thérapeutique à base d’ rtémisinine CT . Pour la prise en charge du paludisme grave, la quinine est la molécule utilisée aussi bien chez l’enfant, l’adulte que la femme enceinte.
u Sénégal, les cas de paludisme ont été peu confirmés biologiquement par la technique de la goutte épaisse 2, en 2006 à cause de la faible disponibilité de microscopes ou de techniciens qualifiés dans les services de santé, surtout en zone rurale. Cela a obligé les infirmiers chefs de poste à considérer tous les cas de fièvre comme du paludisme. Cette situation a conduit à une surestimation de l’incidence réelle de la maladie et à une prescription exagérée de la chloroquine. En 200 , l’OMS a recommandé l’utilisation des tests de diagnostic rapide TDR afin d’améliorer la qualité du diagnostic. Il faudra attendre 200 pour la mise à l’échelle des tests de diagnostic rapides (TDR) (Figure 3).
Méthodes de diagnostic du paludisme au laboratoire de parasitologie/HALD
Réception des G.E des patients hospitalisés
Les gouttes épaisses et frottis minces des patients hospitalisés sont réalisés par les infirmiers au lit des malades, puis sont apportés au laboratoire. Avant d’être enregistrées, une inspection visuelle est effectuée afin de vérifier la conformité du prélèvement.
Puis les informations suivantes sont enregistrées : numéro d’ordre, date de prélèvement, âge, sexe, motifs de la demande, service demandeur de l’analyse.
Prélèvement au sein du laboratoire
Lorsqu’un patient est reçu au laboratoire pour une GE, des informations lui sont demandé et sur la base des informations mentionnées sur le bulletin d’analyse, le registre est rempli : numéro d’ordre, date de prélèvement, âge, sexe, motifs de la demande, service demandeur de l’analyse, et afin une notion de voyage.
Le prélèvement est alors effectué au niveau de l’annulaire et pour les nourrissons le gros orteil. Il peut être aussi fait avec un prélèvement veineux sous anticoagulant.
Le doigt est nettoyé avec un tampon de coton hydrophile légèrement imbibé d’alcool, puis avec un coton sec, en exerçant plusieurs pressions fermes pour stimuler la circulation du sang.
Avec une lancette (ou vaccinostyle) stérile, la pulpe du doigt ou de l’orteil est piqué, puis la première goutte de sang est essuyée avec du coton hydrophile sec. Une goutte de sang est alors recueillie au milieu de la lame, pour le frottis. Puis deux ou trois gouttes de sang plus grosses pour la goutte épaisse, sont déposées sur la lame à environ cm de la première goutte du frottis [32].
Confection du frottis mince
Une deuxième lame est placée à 45° de la goutte de sang au niveau de laquelle le sang fuse par capillarité. En conservant la même inclinaison, le manipulateur pousse fermement la deuxième lame jusqu’à épuisement de la goutte de sang [32].
Confection de la goutte épaisse
Avec le coin de la deuxième lame, la goutte épaisse est faite en réunissant les trois gouttes de sang sur une surface de 1cm de diamètre, permettant également la défibrination.
Il faut ensuite laisser sécher dans une étuve à ° à l’abri de la poussière et des mouches ou à l’aide d’un sèche-cheveux [32].
Coloration au GIEMSA par la méthode rapide à 10%
La coloration GIEMSA est une méthode panoptique car tous les éléments cellulaires sont colorés de manière distincte. Elle est constituée d’un colorant acide l’éosine et d’un colorant basique (l’azur de méthylène , en eau tamponnée (pH= 6,8-7).
La solution de Giemsa à 10% est préparée extemporanément en diluant la solution mère dans de l’eau tamponnée.
Le frottis est fixé en le faisant tremper quelques secondes dans une cuve contenant du méthanol ; en évitant tout contact entre la goutte épaisse et le méthanol ou ses émanations, ce qui empêcherait de bien prendre la coloration. Puis le frottis est séché.
La déshémoglobinisation de la goutte épaisse est réalisée en couvrant la goutte épaisse avec de l’eau pendant à 0 min jusqu’à décoloration complète, puis l’eau est rejetée.
La solution de colorant diluée est versée délicatement jusqu’à ce que la lame soit recouverte pendant 10 minutes.
Le colorant est alors rejeté, et la lame est rincée sous un filet d’eau la face portant les étalements vers le bas afin d’éviter le décollement de la goutte épaisse.
On laisser alors sécher la lame à l’air libre et on l’examine au microscope [32].
Lecture et comptage de la densité parasitaire sur la goutte épaisse
l’aide d’un microscope optique à l’objectif à immersion x 00 , les différents stades du Plasmodium et les leucocytes sont dénombrés à l’aide de compteur, champ après champ.
Si la lame est positive, la densité parasitaire est calculée sur la base du rapport du nombre de parasites sur le nombre de leucocytes en assumant que chaque échantillon contient 8000 leucocytes par microlitre.
Identification des différents stades et espèces sur le frottis mince
L’identification des différents stades et espèces du parasite est nécessaire et repose sur les caractères morphologiques des différentes formes évolutives du Plasmodium et sur les modifications morphologiques des hématies parasitées (Figure 4) [32].
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Table des matières
PREMIERE PARTIE :RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
1 Epidémiologie du paludisme
1.1. Agents pathogènes
1.2. Vecteur
1.3. Cycle évolutif
1.3.1. Chez l’homme
1.3.2. Chez l’anophèle
1.4. Indices épidémiologiques chez l’homme
1.5. Distribution du paludisme : faciès et strate
1.6. Indicateurs épidémiologiques
2. Symptomatologie du paludisme
2.1. es accès palustres
2.2. Formes graves du paludisme P. falciparum
2.3. es autres formes le paludisme viscéral évolutif et la fièvre ilieuse hémoglo inurique
3. Diagnostic biologique du paludisme
3.1. Diagnostic parasitologique
Goutte épaisse et frottis mince
Technique QBC (Quantitative Buffy Coat)
3.2. Diagnostic immunochromatographique
3.3. Diagnostic moléculaire
Polymerase chain reaction (PCR)
Loop mediated isothermal amplification (LAMP)
4. Mesures de contrôle du paludisme
DEUXIEME PARTIE : LE TRAVAIL EXPERIMENTAL
1. Cadre, type et période de l’étude
1.1. Cadre de l’étude
1.2. Type et période de l’étude
2 Population d’étude
2.1 Critères d’inclusion
2.2 Critères de non inclusion
3 Matériels et méthodes
3.1 Matériels
3.2 Méthodes de diagnostic du paludisme au laboratoire de parasitologie/HALD
3.2.1 Réception des G.E des patients hospitalisés
3.2.2 Prélèvement
3.2.3 Confection du frottis mince
3.2.4 Confection de la goutte épaisse
3.2.5 Coloration au GIEMSA par la méthode rapide à 10%
3.2.6 Lecture et comptage de la densité parasitaire sur la goutte épaisse
3.2.7 Identification des différents stades et espèces sur le frottis mince
3.3 Méthode de recueil des données de l’étude
4 Résultats
4.1 Caractéristiques de la population d’étude
4.2 Evolution de l’indice d’infestation selon les années
4.3 Moyenne mensuelle des indices d’infestation et du nom re de goutte épaisse.
4.4 Indices épidémiologiques chez l’homme
4.4.1 ’indice gamétocytaire
4.4.2 ’indice plasmodique
4.5 Distri ution des indices d’infestation selon la tranche d’âge
4.6 Distribution des indices d’infestation selon le sexe
4.7 Répartition des GE et de l’indice d’infestation selon le diagnostic évoqué
4.8 Distribution de la prévalence selon le statut hospitalisé ou non du patient
5 Discussion
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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