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LA POPULATION ET SES ACTIVITES
Le district de Fandriana compte 203 299 d’habitants, la densité de la population est de 86 habitants/km2 (Monographie du district de Fandriana, 2005). La population du corridor figure parmi les plus pauvres de Madagascar avec un revenu inférieur au seuil de pauvreté fixé par l’ONU de 1$ par jour et un taux élevé d’analphabétisme (RANDRIANARISON, 2009). L’agriculture est l’activité principale de la population mais la fertilité du sol est un handicap pour la production agricole (Anonyme, 2000). Le rendement agricole est peu élevé à cause du faible apport en fertilisants et en techniques améliorées. Par conséquent, plus de 70% de la population ont recours à la pratique de la culture sur brûlis avec 2 à 3 ares par ménage et dont le rendement n’apporte que 21% de leur revenu annuel. La pratique traditionnelle est aussi rencontrée dans le secteur élevage. La collecte desproduits forestiers non ligneux (capture d’écrevisses dans les cours d’eau, pêche, cueillette de miels et d’essaims d’abeilles), l’artisanat (vannerie) et l’apiculture contribuent largement aux sources de revenu des habitants (RAMAMONJISOA B., 2005). A part la culture sur brûlis, la recherche de pierres précieuses et de l’or y constituent aussi des menaces pour la forêt primaire.
ENQUETES APICOLES
Elles permettent d’obtenir des informations sur l’a piculture dans la zone d’étude et sur les plantes mellifères.
La situation générale de la filière dans la zone d’étude a d’abord été demandée aux autorités locales. Il en est de même pour la localisation des zones où l’apiculture est pratiquée. Par la suite, des enquêtes par libre discussion età questions ouvertes ont été effectuées auprès des apiculteurs et autres acteurs opérant dans la filière : les vendeurs de miel sur les marchés hebdomadaires, les collecteurs des produits de la ruche, miel ou cire.
Une feuille d’enquête (Annexe II) préalablement préparée au laboratoire a été remplie après les entretiens.
Les informations demandées ont concerné :
L’apiculteur : son identité et ses activités, si l’apiculture ste son activité principale ou secondaire. L’abeille : ses caractéristiques (couleur), son comportement(docile ou agressive, fugueuse ou non) et les maladies
Les techniques apicoles : types de ruche utilisée, matériels apicoles pour l’élevage, la récolte et l’extraction du miel.
Les produits de la ruche : date et types de produits récoltés, quantité etutilisation des produits obtenus.
Les plantes mellifères : nom vernaculaire des plantes butinées par les abeilles et leur période de floraison.
ETUDE DE LA VEGETATION
Les abeilles retirent les ressources (nectar, pollen, propolis) dont elles ont besoin à partir des plantes. Afin de tester la richesse en plantes mellifères de la zone d’étude, des inventaires floristiques ont été effectuées. La liste obtenue étéa comparée avec la bibliographie existante dont celles d’Eva Crane en 1973 et en 1979. En outre l’état de la flore et de la végétation de la zone d’étude auxquelles le succès de l’apiculture est étroitement lié, a été évalué.
Choix des sites d’étude
Les critères de choix pour les sites à prospecter ont été les suivants :
– Formations forestières proches des zones d’activitéapicole.
– Zones forestières concernées par un transfert de gestion c’est-à-dire gérées directement par la communauté locale de base.
– Lambeau forestier d’Antsahamaina: coordonnées géographiques 20°20’56’’ S ; 47°33’45’’ E.
– Site de Manerinerina : coordonnées géographiques 0°22’54’’S 47°35’05’’ E.
Collecte de données
Pour obtenir des données sur l’état de conservationde la végétation et la flore, des relevés écologiques ont été faits. Un relevé écologiquet unes ensemble d’observations effectuées sur une unité élémentaire du milieu qui doit être obligatoirement le plus homogène possible.
L’emplacement des transects et/ou des placeaux doit être représentatif du type de formation à inventorier, c’est-à-dire que l’homogénéité physionomique de la végétation, la représentativité de la composition floristique et ’uniformitél des conditions écologiques apparentes ont été prises en compte (GOUNOT, 1969).
Transect de Duvigneaud
Cette methode permet de faire ressortir :
– la liste des espèces recensées dans la formation étudiée.
– la richesse floristique ou le nombre total des espèces présentes dans la formation végétale. La methode du transect de DUVIGNEAUD (1964) est une méthode topographique. Elle consiste en un relevé linéaire de 100m de longueurafin d’avoir une représentation globale de la variation de la végétation en fonction du substratDans. chaque site, la direction des transects est dans le sens est-ouest et parallèle à la pente. Les relevés relatifs à la présence/absence ont été effectués en utilisant des carrés juxtaposés (transect continu) de côté égal au diamètre du houppier du plus grand arbre de la forêt (4m x 4m).
Analyse statistique des données
Afin d’évaluer les effets de la pression anthropique (prélèvement) sur les formations forestières, un traitement numérique des données par l’analyse des variances (ANOVA) a été fait en utilisant le logiciel XLSTAT version 7.0.
L’analyse des variances permet de faire ressortir une corrélation entre différents relevés en fonction de différents variables biotiques. Au seuil de signification α = 0.05, le résultat du test de corrélation approximativement égal à un (1) indiqueque la différence des variables n’est pas significative entre deux relevés comparés.
Les variables biotiques considérés pour chaque relevé dans cette analyse ont été :
– la densité du peuplement : c’est le nombre d’individus du peuplement végétal par unité de surface (individus/ha). Il s’agit des ligneux dont le Dhp est supérieur à 2,5cm.
– le diamètre moyen (en cm) : permet d’avoir des estimations sur la taille des individus dans une formation végétale.
– la surface terrière (m2/ha) : c’est la surface occupée par les individus ligneux dans une formation végétale. Elle est obtenue lors des nalyses dendrométriques.
– le biovolume (m3/ha) : c’est le volume du bois dans une surface donnée ; il permet d’estimer la productivité de la formation forestièr.
COLLECTE DES PRODUITS DE LA RUCHE
Pour cette étude, les analyses ont porté, d’une part, sur des miels et sur des pelotes prélevées sur des « pains d’abeilles », d’autre part. Les échantillons ont été acquis auprès des revendeurs de miels sur les marchés hebdomadaires communaux ou récoltés directement avec les apiculteurs dans les ruches ou dans des essaims sauvages.
MELISSOPALYNOLOGIE
La mélissopalynologie est l’analyse pollinique appliquée aux produits de la ruche. Elle renseigne sur le contenu pollinique de ceux-ci et permettent d’obtenir des informations sur l’origine florale en permettant d’obtenir des infor mations sur les types de miels et l’origine géographique des produits.
Traitement des échantillons de miels
La technique utilisée est celle du traitement avecacétolyse (Gadbin, 1979), un ensemble de traitements physico-chimiques qui permettent une meilleure identification des pollens. Les principales étapes sont les suivantes:
Homogénéisation de l’échantillon : effectuée avecn uagitateur, cette opération a pour but de bien répartir les pollens dans l’échantillon de miel.
Pesage de la prise d’essai: la quantité de miel prélevé est de 10g ; c’est la quantité standard de miel pour un examen microscopique (VERGERON, 1964).
Elimination des sucres : elle s’effectue par des lavages à l’eau distillée avec centrifugation. L’échantillon est dilué dans 20 mld’eau distillée puis centrifugé à 2000 tours/minute ; le culot est repris dans 10 ml d’eau distillée suivi d’une nouvelle centrifugation qui permet également de concentrer le pollen.
Acétolyse: Le principe est de détruire le contenu du cytoplasme du grain de pollen par une fossilisation artificielle dénommée acétolyse (ERDTMAN, 1952).
Le pollen est traité à l’aide d’un mélange acétolysant composé de 9 volumes d’anhydride acétique + 1 volume d’acide sulfurique préparé au moment de l’utilisation. Le mélange est porté au bain-marie pendant 3 minutes avec une agitation permanente.
L’acétolyse permet de mettre en évidence la structure de la paroi pollinique ce qui facilite l’observation et l’identification des poll ens. Après l’acétolyse, le culot est lavé par la suite à l’eau distillée.
Montage de la préparation : Deux types de montage ont été adoptés (Annexe III): le montage fixe dans de la glycérine gélatinée et le montage mobile dans de laglycérine. Le premier type de montage est utilisé pour l’analyse pollinique qualitative ; quant au second type, il est utilisé pour l’analyse pollinique quantitative.
Analyses polliniques qualitatives des miels
L’analyse qualitative a pour but de reconnaître les types polliniques présents dans une préparation, puis de classer les pollens d’après les fréquences relatives exprimées en pourcentage et calculées par rapport au nombre total de pollens comptés. Cette analyse a été faite sur des montages fixes.
Analyses polliniques quantitatives des miels
L’analyse quantitative a pour but d’évaluer la quantité de pollens contenue dans 10g de miel. LOUVEAUX & al (1970 ; 1978) ont proposé plusieurs méthodes pour valueré la teneur absolue en pollens du miel. Pour la présente étude,le culot a été dilué 10 fois son volume, pour avoir une bonne dispersion des grains de pollen. Le mode opératoire de cette dilution est présenté dans l’annexe IV. Le comptage a été effectué dans une préparation de volume connu (50µl) sur un montage mobile.
Les pollens contenus dans un certain nombre de lignes ont été systématiquement balayées. Les lignes ont été choisies dans différtesn zones de la préparation : sur les bords de la préparation, dans le quart supérieur et inférieurt eau milieu. La figure 4 montre la disposition de ces lignes de comptage sur la lame de préparation.Le nombre total de grains de pollen comptés a été rapporté au volume final du culot de 10 g de miel.
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Table des matières
PARTIE I: CARACTERISTIQUES DE LA ZONE D’ETUDE
I. LOCALISATION GEOGRAPHIQUE
II. CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
III. FLORE ET VEGETATION
IV. BIODIVERSITE
V. LA POPULATION ET SES ACTIVITES
PARTIE II: METHODOLOGIE
I. TRAVAUX DE TERRAIN
I.1 ENQUETES APICOLES
I.2 ETUDE DE LA VEGETATION
I.2.1 Choix des sites d’étude
I.2.2 Méthodes et techniques d’étude de la végétation
I.2.3 Analyses statistiques des données
I.3 COLLECTE DES PRODUITS DE LA RUCHE
I.3.1 Les miels
I.3.2 Les pelotes
II. TRAVAUX AU LABORATOIRE
II.1 MELISSOPALYNOLOGIE
II.1.1 Traitement des échantillons de miels
II.1.2 Analyses polliniques qualitatives des miels
II.1.3 Analyses polliniques quantitatives des miels
II.1.4 Analyses statistiques des données
II.1.5 Traitement et analyses polliniques des pelotes
II.2 METHODE DE PRESENTATION DES RESULTATS
II.2.1 Présentation des résultats des analyses qualitatives des miels
II.2.2 Présentation des résultats des analyses quantitatives des miels
III. METHODE D’EVALUATION GLOBALE DE L’APICULTURE ET DU MIEL DANS LA ZONE D’ETUDE
III.1 EVALUATION DES MIELS
III.2 EVALUATION DES TECHNIQUES APICOLES
PARTIE III: RESULTATS ET INTERPRETATIONS
I. RESULTATS DES ENQUETES APICOLES
I.1 L’APICULTURE DANS LA ZONE D’ETUDE
I.2 LISTE DES PLANTES MELLIFERES D’APRES LES ENQUETES
II. RESULTATS DE L’ETUDE DE LA VEGETATION
II.1 RESULTATS DES INVENTAIRES ECOLOGIQUES
II.2 RESULTATS DES ANALYSES STATISTIQUES DES DONNEES
III. RESULTATS DE LA MELISSOPALYNOLOGIE
III.1 LISTE DES ECHANTILLONS ANALYSES
III.2 RESULTATS DES ANALYSES POLLINIQUES
III.2.1 Description des principaux types polliniques rencontrés
III.2.2 Résultats des analyses polliniques qualitatives des miels
III.2.3 Résultat des analyses polliniques quantitatives
III.2.4 Résultat des analyses de pelotes
IV. EVALUATION DE L’APICULTURE DE LA ZONE D’ETUDE
IV.1 Taux d’humidité des echantillons de miels étudiés
IV.2 Résultat de l’évaluation des miels et de l’apiculture
PARTIE IV: DISCUSSION DES RESULTATS
I. POTENTIALITES DU CORRIDOR POUR LA PROMOTION D’UNE APICULTURE DURABLE
I.1 POSSIBILITE DE DISPOSER D’ESSAIMS FORTS ET SAINS
I.2 PERFORMANCE DES APICULTEURS
I.3 RICHESSE EN RESSOURCES MELLIFERES
I.4 DIFFERENTS TYPES DE MIELS
II. LA QUALITE DES MIELS
II.1 TENEUR EN EAU OU HUMIDITE
II.2 ASPECT DU MIEL
II.3 QUANTITE DE POLLENS DES MIELS
III. ORIGINE GEOGRAPHIQUE
IV. LES POINTS FORTS ET LES MENACES SUR L’APICULTURE DANS LA ZONE D’ETUDE RECOMMANDATIONS
CONCLUSIONS GENERALES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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