Méthode d’étude socio-économique

Méthode d’étude socio-économique

Pachypodium est l’un des éléments représentatifs de la flore sèche d’Afrique continentale et de Madagascar (Schnell, 1970). A Madagascar, les espèces de Pachypodium sont rencontrées du niveau de la mer jusqu’à une altitude de 1.900 m (RAPANARIVO, 1999). Le massif de Vohombohitra qui se trouve dans la région de Betsiboka, District de Tsaratanàna, Commune rurale de Manakana figure parmi les endroits possédant des espèces de Pachypodium dont Pachypodium inopinatum Lavranos. Etant mis en place par une éruption volcanique (LAUTEL, 1952), Vohombohitra présente des couvertures végétales inégalables et qui n’existent nulle part ailleurs. Les sommets sont constitués de rochers granitiques présentant des fissures, dans lesquelles un peu d’humus nourrit une végétation très particulière dominée par les plantes grasses y compris Pachypodium inopinatum Lavranos. Cette espèce est endémique de Madagascar voire endémique du massif de Vohombohitra. Elle est connue sous le nom de « baobab kely ». Aujourd’hui, la végétation du massif est menacée à cause des activités anthropiques excessives comme le renouvellement du pâturage et l’exploitation minière, pratiquées par les habitants environnant du massif. Pachypodium inopinatum est une plante grasse très recherchée et exploitée illicitement par les habitants de la commune de Manakana ; elle est classée en danger critique selon UICN en 2011. Ainsi, pour préserver cette espèce de l’exploitation irrationnelle, le Département de Biologie et Ecologie Végétales (DBEV) de la Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo, a proposé le présent travail intitulé : « Etat des lieux environnementaux des environs du massif de Vohombohitra en vue d’un plan de conservation». Il a pour objectifs principaux:
– d’établir l’état des lieux socio-économiques du massif de Vohombohitra et de ses environs
– de connaître l’utilisation des ressources végétales par la population locale, y comprise l’espèce Pachypodium inopinatum actuellement en voie de disparition. Les hypothèses permettant de se focaliser sur les objectifs sont les suivantes :
– La biodiversité dans le massif de Vohombohitra est-elle menacée par les activités quotidiennes de la population locale
– L’espèce Pachypodium inopinatum est-elle vraiment en voie de disparition ?

MILIEU D’ETUDE

Situation géographique

Le massif de Vohombohitra se trouve dans la région de Betsiboka, District de Tsaratanàna, dans la Commune de Manakana qui est située à 190 Km au Nord de Tananarive . Elle s’étend sur 11 Km du Nord au Sud, entre les parallèles 17° 43’ et 17° 54’ S et sur 9 Km d’Est en Ouest, entre les méridiens 47° 21’ et 47° 28’E. Elle est limitée :
– Au nord par le District de Tsaratanàna
– A l’Est par le District d’Andilamena
– Au Sud par le District d’Anjozorobe
– A l’Ouest par le District de Maevatanàna

Milieu abiotique 

Climat
Le climat du massif montagneux de Vohombohitra est de type tropical semi-humide. Ce climat ressemble à celui des Hauts plateaux, avec influence du régime de l’Ouest dans la zone déprimée du Nord. (TBE Betsiboka, 2011). La température moyenne annuelle est de 23°C avec un maxima de 33°2 C observé en Novembre et de 33°1 C en Octobre. Le minima est observé en Juillet avec une température moyenne de 16°6 C. Du mois d’Avril en Octobre la précipitation est de 53,9mm et d’Octobre à Mars elle peut atteindre 1443,5 mm.  Les données climatiques ont été obtenues auprès de la station météorologique de Tsaratanàna, dans la région d’Andriamena.

Le diagramme ombrothermique présente six (6) mois éco-secs, du mois d’Avril au mois de Septembre, et six (6) mois pluvieux très humides d’Octobre à Mai. Le mois à forte précipitation est le mois de Janvier et les mois à faible précipitation sont les mois de Juillet et/ou le mois de Septembre. Le climat de la région est de type tropical humide tempéré. (Service de la météorologie Antananarivo, 2014) .

Voies d’accès 
Les voies de communication sont rares. Une route carrossable existe entre Tsaratanàna et Manakana praticable 5 mois sur 12, durant la saison sèche de Juin à Octobre. Même si la zone appartient au district de Tsaratanàna, on ne peut y accéder que par les routes nationales RN2 et RN44 en suivant le trajet Antananarivo-Moramanga-Vohidiala, puis Morarano-Chrome et Briéville. Enfin, une route secondaire de 46Km sépare Briéville de la commune de Manakana.

Géologie et géomorphologie 
Vohombohitra est une zone de collines, limitée à l’Est et à l’Ouest par deux (2) immenses plateaux légèrement ondulés et limités par des falaises du Tampoketsa (GIRAUD, 1955):
– Est :Tampoketsa de la Menazomby (Beveromay) qui se poursuit sur les feuilles Andilamena à l’Est et Tsaratanàna au Nord ;
– Ouest : bordure orientale du Tampoketsa du Kamoro qui se développe principalement sur la zone de Maevatanàna. On y observe la présence de zone des collines à une altitude voisine de 800-900m, orientées du Nord-Sud et entaillées par une multitude de lavaka et vallées. La zone contient en majorité des pegmatites potassiques à biotite, muscovite, microcline et de béryl (GONCALVES, 2003).

Topographie
Le massif de Vohombohitra appartient à la zone des Hauts plateaux. Il culmine à 1.500m et c’est une montagne à contours circulaire (GIRAUD, 1955). Le sommet est constitué d’une pénéplaine profondément érodée et composée de latérite. Elle est couverte par des prairies . Le relief montre une image très déchiquetée par la présence de cours d’eau qui circulent de façon très serrée à travers la montagne (LAUTEL, 1952).

Hydrographie
La région est soumise à une pluie abondante au mois de Novembre jusqu’en Février ou Mars. Les cours d’eau issus des eaux de pluies sont acheminés vers le canal de Mozambique par une multitude de ruisseaux et rivières. La région est drainée par trois grands fleuves : Mahajamba, Kamoro et Betsiboka. Les eaux se déversent dans la Betsiboka par deux (2) cours d’eau, l’un au Sud et l’autre à l’Ouest ; ceux-ci sont entourés de deux lignes de crêtes en fer-à-cheval. (R. LAUTEL, 1952).

Milieu biotique

Végétation
Vohombohitra appartient au domaine du centre de 800 à 1800m, série à Tambourissa et Weinmannia (HUMBERT, 1965), à la zone écofloristique orientale de moyenne altitude composée de forêts sclérophylles basses très dégradées (FARAMALALA et RAJERIARISON, 1999).Elle est occupée par une prairie à graminées (bozaka) et une prairie buissonneuse avec fougères, Helichrysum bracteiferum, Phillipia et quelques forêts résiduelles le long des rivières (GIRAUD, 1955). Les sols riches en silice, où la roche mère est migmatitique, sont tout particulièrement couverts de fougères. Dans les vallées marécageuses, on trouve le Cyperus sp.(zozozoro), le Tiphonodorum Lindleyanum (viha) et parfois du Pandanus en galeries ripicoles. (LAUTEL, 1952).

Milieu socio-économique

Population :
La population occupe les surfaces longeant les plaines alluviales fertiles. La zone est essentiellement occupée par plusieurs ethnies:
– Les Marofotsy qui sont les descendants des anciens guerriers de la Reine : originaire de la région du Fody près d’Anjiro ;
– Les Merina descendants des Tanjafy venant d’Anjozorobe ;
– Les Betsileo venant de la région de Tsaratanàna et de Betrandraka ;
– On y rencontre aussi certaines ethnies : les Sihanaka, les Tsimihety et les Betsirebaka.

Activités socio-économiques 
La population est essentiellement paysanne : des agriculteurs et des éleveurs. Quelquesuns sont des exploitants de pierres précieuses (béryl, aigue-marine) ou des chercheurs d’or mais ce sont des activités secondaires pour eux. La principale richesse de la zone est l’agriculture. Le riz, l’oignon et l’arachide sont les plus cultivés. L’élevage de zébus est aussi l’une des sources de revenus appréciables. Auparavant l’activité minière a pris une grande place dans la vie de ces paysans, mais elle est devenue très réduite depuis quelques années parce que le prix de l’or ne cesse de régresser auprès des orpailleurs locaux. Les exploitations sont illicites (RABETSIVAHINY, 2011).

Activités socio-culturelles 
Dans cette région, la communauté a gardé intactes les mœurs et coutumes utilisées par les ancêtres. Parmi ces coutumes, le « famadihan-drazana » ou l’exhumation, le « ala volon-jaza » et le « fora zaza » ou la circoncision sont les plus pratiquées et les plus respectées jusqu’à présent.

Le « Jeudi » est considéré comme un « andro fady » ou un jour tabou pour la population. Il est strictement interdit de travailler la terre si non une malédiction pourrait se produire, selon les « Ray aman-dreny ».

MATERIELS ET METHODES

Matériel végétal

Choix de l’espèce cible
Pachypodium inopinatum est une espèce classée en danger critique d’extinction selon l’UICN à cause de sa distribution limitée dans le massif de Vohombohitra. Cela signifie qu’elle est confrontée à un risque d’extinction extrêmement élevé à l’état sauvage. C’est une espèce en voie de disparition qui mérite ainsi d’être protégée (GSPM, 2011). Notre étude consiste donc à rassembler les données nécessaires la concernant.

Position systématique de l’espèce cible
Règne : VEGETAL
Embranchement : MAGNOLIOPHYTA
Classe : MAGNOLIOPSIDA
Ordre : GENTIANALES
Famille : APOCYNACEAE
Genre : Pachypodium
Espèce : Pachypodium inopinatum Lavranos

Description de l’espèce cible
Selon RAPANARIVO et al, 1999, l’espèce Pachypodium inopinatum est un arbuste de 15 à 40 cm de haut avec une base subglobuleuse de 10 à 20cm de diamètre. Sa tige est cylindrique lisse de 5 à 15 cm de diamètres, de couleur gris-vert (figure 1). L’inflorescence est axillaire en cyme. La fleur présente des sépales longs avec des aiguillons robustes. La corolle est blanche avec un tube présentant une partie supérieure infundibuliforme avec une base vert pâle. Les étamines présentent des apex de 5mm en dessous de l’ouverture du tube de la corolle et sont insérées dans le tube de la corolle. Les anthères sont étroitement triangulaires et ils sont cohérents avec la base de la tête du pistil. Le pistil, qui est au double de la taille de l’ovaire est arrondi en touffe au sommet de ce dernier. Le fruit est fusiforme et possède deux méricarpes de couleur brun pâle avec des lignes longitudinales à l’extérieur. Les graines sont elliptiques de couleur brun pâle avec un testa lisse. La plante fleurit au mois de Décembre (RAPANARIVO, 1999). Les gens l’appellent « Baobab kely » ou petit Baobab en français..

CONCLUSION

Cette étude a pour objectifs de réaliser l’état de lieu de Vohombohitra et de connaître les utilisations des ressources végétales par la population dans la commune rurale de Manakana. Des entretiens ont été menés auprès des six fokontany autour de la montagne de Vohombohitra qui sont Vohitrarivo, Mandrobe, Antaniditra, Ambohidray, Tsinjorano et Manakana afin d’établir la monographie de la zone. Ces entretiens ont aussi permis d’inventorier les espèces de plantes utiles et leurs utilisations par la population locale.

 

 

 

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE 1 : MILIEU D’ETUDE
I.1.Situation géographique
I.2.Milieu abiotique
I.2.1.Climat
I.2.2.Voies d’accès
I.2.3.Géologie et géomorphologie :
I.2.4.Topographie
I.2.5.Hydrographie
I.2.6.Pédologie
I.3.Milieu biotique
I.3.1.Végétation
I.3.2.Faune
I.4.Milieu socio-économique :
I.4.1. Population :
I.4.2. Activités socio-économiques
I.4.3.Activités socio-culturelles :
PARTIE 2 : MATERIELS ET METHODES
II.1. Matériel végétal :
II.1.1.Choix de l’espèce cible
II.1.2.Position systématique de l’espèce cible:
II.1.3. Description de l’espèce cible:
II.1.4.Distribution et habitat de l’espèce
II.2.Méthodes d’études
II.2.1.Etudes préliminaires
II.2.2.Collecte de données
II.2.2.1. Méthode d’étude socio-économique:
Acronymes et liste des cartes
II.2.2.2.Méthode d’études ethnobotaniques
II.2.2.3.Méthode d’étude de la population de Pachypodium inopinatum
II.2.2.4.Traitements des données ethnobotaniques:
Les données obtenues ont été traitées statistiquement par :
II.2.2.4.3.Analyse de fréquence d’utilisation et de l’indice de saillance de toutes les espèces rencontrées
PARTIE 3 : RESULTATS 
III.1.RESULTATS DES ENQUETES SOCIO-ECONOMIQUES :
III.1.1.Démographie
III.1.2.Activités économiques
III.1.3. Services sociaux :
III.2.RESULTATS SUR LES ETUDES ETHNOBOTANIQUES
III.2.1.RESULTATS SUR LES PLANTES UTILES
III.2.2.Résultats sur les parties utilisées des plantes:
III.2.3.Résultats sur la Fréquence d’utilisation et l’Indice de Saillance
III.2.4.L’espèce cible Pachypodium inopinatum Lavranos:
PARTIE 4- DISCUSSIONS
IV.1.Etude socio-économique
IV.2.Etudes ethnobotaniques
IV.3.Pressions et menaces
IV.3.1.Menace du massif de Vohombohitra :
IV.3.2.Menace de l’espèce Pachypodium inopinatum
CONCLUSION

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