Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Structure des tissus dentaires
Les dents sont formées de quatre tissus, dont trois minéralisés ; l’Email, la Dentine, le Cément
L’émail est la structure la plus dure de l’organisme et la plus minéralisée d’origine épithéliale. Elle forme un recouvrement protecteur au niveau du complexe pulpo-dentinaire dans sa partie coronaire. La formation de l’émail (amelogenese) résulte d’une séquence complexe d’évènements cellulaires et extracellulaires. Elle se produit en deux étapes intimement reliées : Tout d’abord la production d’une matrice organique qui se minéralise immédiatement et ensuite le retrait de cette même matrice suivi d’une déposition minérale accrue [27]. La cellule responsable de la formation de l’email étant détruite lors de l’éruption de la dent dans la cavité buccale, l’email ne peut pas se régénérer en cas d’altération. Tout au plus, elle peut bénéficier d’une précipitation de phosphate et de calcium d’origine salivaire ou exogène. Afin de compenser cette limitation inhérente, l’email est doté d’une organisation complexe et d’un taux de minéralisation très élevé qui en fait la structure la plus dure du corps. En effet, dans sa forme mature, elle contient plus de 96% de phase minérale, la matrice organique résiduelle contiendrait 2 protéines glycolysées et des phospholipides soient 0,4% de phase organiques et 3,6% de phase aqueuse dont 1% d’eau libre. Son épaisseur est maximale au niveau des cuspides et du bord libre, minimale au niveau de la région cervicale. L’émail des dents temporaires est plus fin que celui des dents permanentes. Entre ces prismes, se trouve l’émail inter prismatique. L’émail aprismatique se situe contre la jonction amélo-dentinaire et en surface. La trajectoire des prismes n’est que rarement linéaire. L’organisation tridimensionnelle des prismes est compliquée par l’adaptation de la réponse biomécanique aux contraintes qui s’exercent sur l’émail [16,31,57].
Les prismes d’émail sont orientés perpendiculairement à la limite émail-dentine (appelée également jonction amélo-dentinaire). L’émail est un tissu inerte, non innervé [15].
Il ne comporte ni nerfs ni vaisseaux sanguins. Il est totalement insensible, il n’y a donc aucun signe d’appel en cas de carie, si ce n’est une modification de teinte (bleu ardoisé, marron ou noir).
L’émail assure une mastication correcte des aliments, protège les éléments sensibles de la dent des agressions extérieures (chaud, froid, pression, acides, etc…) [24].
Dentine
La dentine, d’origine mésenchymateuse, est un tissu dur minéralisé, avasculaire, cellulaire qui, contrairement à l’émail, présente une structure évolutive. Elle est composée à 70% de matière minérale et à 20 % de matière organique, et 10% d’eau [33]. La majorité de cette matière inorganique est constituée d’apatite. Contrairement à l’émail, la dentine contient du collagène et est donc relativement moins dure [11]. La dentine est relativement opaque. Les cristaux de la dentine sont moins larges que ceux de l’émail, avec des valeurs nanométriques. Les odontoblastes sécrètent la prédentine (le précurseur non minéralisé de la dentine) et la minéralisent pour former la dentine mature. Les odontoblastes sont contenus dans les canalicules dentinaires, les structures histologiques de base de la dentine. Contrairement aux améloblastes, les odontoblastes restent capables de produire des tissus tout au long de la vie de l’individu. La dentine ne contient pas de cellules, ce qui la différencie de l’os. Elle est une structure poreuse, parcourue par des canalicules dentinaires dans lesquelles circulent les fibres de Tomes. Ces fibres sont sensitives (d’où la douleur) et émanent de cellules situées en périphérie de la pulpe : les odontoblastes. La dentine est donc un tissu sensible, la carie de la dentine est révélée par la douleur. Il existe différents types de dentine.
– La dentine primaire dont la sécrétion s’arrête à la fin de l’édification de la dent.
– La dentine secondaire secrétées par les odontoblastes.
– La dentine tertiaire secrétées suite à une agression.
Après une éruption, en réaction à une carie ou à une abrasion, de la dentine réactionnelle ou tertiaire est formée. La dentine réactionnelle est synthétisée par des odontoblastes ou, si ces cellules sont altérées, cette couche est produite par les cellules sous-jacentes [24,31,49].
Cément
Le cément, d’origine mésenchymateuse, recouvre la racine dentaire d’une couche ininterrompue d’épaisseur croissante du collet à l’apex sur la dentine radiculaire. Il est invisible de l’extérieur car recouvert par le ligament alvéolo-dentaire et l’épithélium gingival. Au niveau du collet, il fait suite à l’émail. C’est un tissu dur minéralisé d’origine conjonctive (dérive du follicule fibreux). L’apposition de cément se fait tout au long de la vie de façon intermittente. Le cément est le tissu dentaire le moins minéralisé. La composition générale du cément est proche de celle de l’os, avec 65% de matière minérale et 22% de matière organique (dont 21% de collagène), le reste étant constitué d’eau. La composition du cément varie d’une couche à l’autre et entre les différentes parties de la dent. Son épaisseur, également très variable en fonction de la zone radiculaire considérée, augmente avec l’âge (jusqu’à 500 ou 600 µm au niveau de l’apex d’une dent adulte). Le cément est produit par les cémentoblastes, et contrairement à l’émail et à la dentine, ce tissu peut être remodelé. Le cément permet l’accrochage du ligament parodontal, de l’os alvéolaire à la racine de la dent. Les fibres desmodontales sont fixées au cément et à l’os alvéolaire. Le cément assure donc l’attache et la fixation de la dent [24,31,49,59].
Pulpe dentaire
La pulpe dentaire est un tissu mésenchymateux conjonctif hautement spécialisé, qui a une capacité de régénération limitée en raison de la disposition anatomique, elle est entourée par la dentine.
La pulpe est la partie la plus interne de la dent, elle comprend deux parties :
• La partie coronaire est appelé chambre pulpaire
• La partie radiculaire correspond aux canaux pulpaires
La pulpe est constituée de nerfs qui transmettent les signaux douloureux (à l’occasion d’une agression) de vaisseaux sanguins qui assurent la vascularisation des odontoblastes qui synthétisent la dentine, et de vaisseaux lymphatiques, d’artères et des veines [18,24].
Ces structures entrent et sortent de la dent par l’intermédiaire du foramen apical située à l’extrémité de la racine. La pulpe assure la nutrition et la sensibilité dentinaire. L’opposition dentinaire se poursuit tant que la pulpe est vivante. Elle possède une capacité réparatrice dans des conditions pathologiques (formation de dentine tertiaire).
Système endocanalaire
Chambre pulpaire
La chambre pulpaire est située au centre de la couronne et limitée par :
• Le plafond pulpaire en situation coronaire ;
• Les parois latérales ;
• Le plancher et les orifices canalaires en situation cervicale
Elle est moulée sur la face interne de l’émail.
Les cuspides et sillons de l’émail ont respectivement leur correspondance : cornes et concavités pulpaires
Avec la sénescence le dessin pulpaire s’affine, devient plus longiligne tout en gardant la forme générale de la surface externe de l’émail.
Plafond pulpaire
Avec le vieillissement le plafond pulpaire se rapproche du plancher pulpaire. Chez l’adulte de 25 ans les cornes se situent à la moitié ou aux 2/3 de la hauteur coronaire
L’anatomie des parois de la chambre pulpaire subit des modifications dues à des facteurs physiologiques.
Tous les irritants de la dentine qu’ils soient physiques, chimiques ou physiopathologiques déclenchent une réaction de défense de la pulpe et ses prolongements odontoblastiques. Cette réaction est une accélération du processus normal de calcification de la dentine entraînant la fabrication de dentine tertiaire ou réactionnelle. Elle est située dans la chambre pulpaire en regard de la zone irritée c’est-à-dire qu’elle ampute une partie de la cavité pulpaire.
Plancher pulpaire
Les dents mono-radiculaires n’ont pas de plancher pulpaire l’ensemble pulpe camérale, pulpe radiculaire forme un seul faisceau.
Les pluri-radiculées possèdent un plancher pulpaire situé à 1 ou 2mm plus apicalement que le collet anatomique.
Le plancher présente une surface convexe, lisse, polie de couleur plus sombre que les autres parois.
Il représente un point de repère utile pour retrouver les limites d’une chambre pulpaire mutilée par un fraisage intempestif ou par la carie. Il doit être toujours respecté par l’opérateur.
Orifices canalaires
Les orifices canalaires sont coniques et occupent les angles arrondis du plancher Ils sont reliés entre eux par des sillons de connexion.
Les tentatives de pénétration dans les canaux sont facilitées par la convexité centrale et par les orifices coniques qui orientent l’instrument [49,50].
Classifications des morphologies radiculaires
L’un des aspects les plus importants de l’endodontie contemporaine est la parfaite connaissance de l’anatomie dentaire interne et externe.
Cet aspect, associé à un diagnostic correct, une mise en forme appropriée du réseau canalaire, ainsi qu’une obturation canalaire et coronaire étanche mènent à un succès thérapeutique.
Le traitement de l’endodonte sous-entend un travail en aveugle. Il paraît indispensable de pallier à ce déficit sensoriel par une analyse préopératoire, elle-même basée sur une connaissance rigoureuse de l’anatomie camérale et endo-canalaire.
Dès le début du XXème siècle, certains endodontistes étudient l’anatomie canalaire grâce à la diaphanisation. Ce procédé révolutionnaire permet la visualisation du paquet vasculo-nerveux dans un corps minéral. Le corps minéral est rendu transparent par décalcification dans des bains d’acide chlorhydrique (à concentration 5%), par blanchiment dans des bains d’eau oxygénée, puis par déshydratation dans des bains d’alcool ; le système vasculaire peut être ensuite matérialisé par injection de vulcanite au début du XXème siècle ou d’encre plus récemment. Plusieurs configurations canalaires ont dès lors été mises en évidence et répertoriées sous forme de classifications.
Classification de F.S. Weine (1969)
Franklin S. Weine propose ainsi, en 1969, la première classification endodontique
définissant les quatre configurations canalaires prédominantes.
Deux simples données sont renseignées : le nombre de canaux au niveau du plancher pulpaire et de l’apex.
• La configuration canalaire de type I selon Weine présente un canal simple de l’orifice du plancher pulpaire jusqu’à l’apex (1-1).
• La configuration canalaire de type II selon Weine présente deux entrées canalaires distinctes fusionnant avant l’apex pour former un canal final (2-1).
• La configuration canalaire de type III selon Weine présente deux canaux distincts, des entrées canalaires aux apex (2-2).
• La configuration canalaire de type IV selon Weine présente un canal simple qui se divise en deux canaux distincts en direction de l’apex (1-2) [26,39,42].13
Classification de Weine modifiée par Machtou (1993)
Diverses classifications ont ensuite été proposées pour offrir une connaissance plus proche
de la réalité et plus complète de la myriade des variations anatomiques existantes.
• Type I (Weine) ou A (Machtou) : canal unique avec une entrée et un foramen.
• Type II (Weine) ou D (Machtou) : 2 entrées canalaires et un foramen commun.
• Type III (Weine) ou E (Machtou) : 2 canaux distincts avec deux entrées et deux sorties foraminales.
• Type IV (Weine) ou type B (Machtou) : canal unique avec division apicale (deux sorties foraminales).
• Type C (Machtou) : 2 entrées canalaires se réunissant au milieu de la racine en un seul canal qui se divise ensuite en 2 canaux (deux sorties foraminales).
• Type F (Machtou) : décrit une configuration canalaire «en C» ou «cloisonnée en ruban». Deux canaux suivent un même trajet de l’entrée canalaire à l’apex et communiquent par le biais d’un ou plusieurs isthme(s) inter-canalaire(s). Une section transversale dévoile un canal en forme de C [9]. Classification de Vertucci (1984)
Franck J. Vertucci établit en 1984 une classification non seulement plus exhaustive que ses confrères, puisqu’elle présente huit configurations canalaires principales, mais également plus précise puisqu’elle statue sur la configuration canalaire au plancher de la chambre pulpaire, le long de la trajectoire canalaire et au niveau apical.
La classification de Vertucci propose les huit configurations canalaires suivantes :
• Type I : Un canal unique depuis le plancher pulpaire jusqu’à l’apex (configuration 1 entrée
canalaire 1 canal au sein du corps radiculaire 1 foramen apical, soit la codification 1-1-1).
• Type II : Deux canaux quittent la chambre pulpaire et fusionnent peu avant l’apex pour former un
canal (2-2-1).
• Type III : Un canal quitte la chambre pulpaire, se divise en deux ramifications au sein de la
racine, qui fusionnent avant l’apex (1-2-1).
• Type IV : Deux canaux distincts depuis le plancher pulpaire jusqu’à l’apex (2-2-2).
• Type V : Un canal quitte la chambre pulpaire, se divise peu avant l’apex en deux canaux avec
deux foramina apicaux distincts (1-1-2).
• Type VI : Deux canaux partent des entrées canalaires, s’unissent au sein de la racine avant de
se scinder en deux nouvelles ramifications apicales (2-1-2).
• Type VII : Un canal se scinde en deux ramifications, qui fusionnent puis se scindent à nouveau
vers l’apex (1-2-1-2).
• Type VIII : Trois canaux distincts des entrées canalaires jusqu’aux apex (3-3-3).
Elle constitue la référence pour la plupart des auteurs contemporains et notre référence pour cette thèse [4,7,36,53].
Méthode d’étude du système endo-canalaire
Radiographie conventionelle (Cône beam)
Pour chaque patient qui pousse la porte de son cabinet, le chirurgien dentiste adopte la même conduite. Il procède d’abord à l’interrogatoire pour recueillir les diverses informations le concernant (antécédents, traitement(s) médicamenteux, …). La radiographie permet d’affiner le diagnostic et pour une meilleure vision sur son site de travail. L’imagerie dento-maxillaire est un outil essentiel pour l’orientation thérapeutique et le suivi du patient. Toutefois l’imagerie dite conventionnelle présente des inconvénients, dont le principal est le manque de précision relative aux superpositions. De nouvelles technologies dites de coupes sont alors développées [19].
Il a alors à sa disposition plusieurs techniques radiologique :
– La radiographie intra-buccale à l’aide de films rétro-alvéolaires. Elle permet une étude précise, rapide et localisée d’une ou deux dents.
– La radiographie panoramique qui permet un examen de débrouillage des deux mâchoires et des articulations temporo-mandibulaires.
– Pour un examen plus approfondi, il dispose de la tomodensitométrie ou scanner. Cet examen est pratiqué par un radiologue et permet au chirurgien dentiste une étude précise dans tous les plans de l’espace.
– Depuis peu, une nouvelle technique d’imagerie décrite comme révolutionnaire a fait son apparition : la tomographie volumique à faisceau conique ou « cône beam ». Elle permet l’acquisition numérisée des structures osseuses et la réalisation de coupes dans les trois dimensions de l’espace. Elle offre une variété de reconstruction (planes ou courbes) en orientation coronale, sagittale, oblique, panoramique ainsi que des reconstructions tridimensionnelles tout en étant très économe en dose d’irradiation ce qui en fait le principal avantage comparé au scanner.
La tomographie volumique numérisée à faisceau conique, ou Cône Beam Computed Tomography (CBCT), se révèle être un outil très précieux dans l’évaluation des situations anatomiques complexes et dans la recherche de canaux surnuméraires. Il s’agit d’un outil non-invasif qui permet de fournir des images tridimensionnelles de la région maxillo-faciale. Selon le type d’appareil ou les paramètres sélectionnés, le Cone Beam permet d’explorer des volumes de la face de différentes tailles afin de répondre aux indications données [21,34].
Diaphanisation
L’endodontie est une discipline complexe qui nécessite de bien connaitre et comprendre l’anatomie dentaire et canalaire. De nombreux outils sont disponibles pour évaluer cette anatomie et le travail endodontique des praticiens. La radiographie la plus utilisée au cabinet dentaire est en deux dimensions (orthopantomogramme, radiographie intra buccale). L’anatomie peut aussi être visualisée en trois dimensions grâce à la tomographie volumique à faisceau conique ou au Micro CT Scan qui permet une reconstitution numérique de cette anatomie. Au delà de ces représentations numériques qui restent virtuelles, il serait intéressant d’aboutir à des modèles permettant aux chercheurs et aux praticiens de comparer leurs sensations tactiles et visuelles grâce à la diaphanisation de dents naturelles. Ainsi, il serait possible de regarder directement l’anatomie canalaire avec ses plus fines particularités d’une part, et d’autre part, nous pourrions observer le travail des instruments endodontiques, du cathétérisme à l’obturation, dans des dents naturelles rendues transparentes. Ces modèles permettraient de s’affranchir des simulateurs plastiques, peu révélateurs de l’anatomie canalaire réelle. Dans ce sens, il serait aussi intéressant pour les praticiens de disposer d’un protocole simple et efficace de diaphanisation.
Echantillonnage
Un groupe de dents, de molaires mandibulaires a été choisi pour les besoins de cette étude. Cinquante (50) molaires fraichement extraites dont l’âge, le sexe et la raison d’extraction n’ont pas été retenus.
Critères d’inclusion
Les dents présentant les critères suivant ont été retenus : Dents avec parties radiculaires intactes Dents à apex fermé
Premières molaires mandibulaires de patients sénégalais de 15 ans, hommes ou femmes
Racines intactes sans fracture ni fissure
Molaires ne montrant aucun traitement antérieur du canal radiculaire
Critère d’exclusion:
Les facteurs d’exclusion concernent toutes les dents présentant une affection ou anomalie pouvant avoir une incidence sur l’anatomie :
Preuve d’apicectomie ou de chirurgie périapicale Pathologie odontogène ou non odontogène
Molaires mandibulaires avec anomalies du développement Résorption de racine externe
Traitement antérieur du canal radiculaire Restaurations coronales étendues
Restaurations prothétiques (couronne)
Carie radiculaire atteignant spécialement la région de furcation
Procédure de collecte
Les dents ont été lavées immédiatement après l’extraction et stockées dans de l’hypochlorite de sodium (Naocl) dosé à 5% jusqu’à la fin de la collecte. L’objectif est d’enlever les débris organiques sur la surface radiculaire.
Chaque spécimen (dent) a été examiné visuellement et classé en fonction du nombre de racines.
Préparation des solutions d’acide nitrique et d’éthanol :
Les volumes ont été calculés en appliquant la formule chimique suivante : C1V1=C2V2
Solution mère d’Acide nitrique 70%
Pour obtenir une solution totale de 100 ml dosée à 5 et 10%, les dilutions suivantes ont été effectuées :
S1:70/10=7 100 / 7 = 14,3 100 – 14,3 = 85,7
S2:70/5=14 100/14 = 7,14 100 – 7,14 = 92,9
Le volume souhaité a été prélevé de la solution mère à l’aide d’une pipette Pasteur et de l’eau distillée a été rajoutée pour obtenir la solution finale.
Solution mère d’éthanol 100%
Pour obtenir une solution totale de 100 ml dosée à 70 et 95% les dilutions suivantes ont été effectuées :
S1 : 100 / 70 = 1,43 100 / 1,43 = 70 100–70=30
S2 : 100 / 95 = 1,05 100 / 1,05 = 95 100–95=5
Le volume souhaité a été prélevé de la solution mère à l’aide d’une pipette Pasteur et de l’eau distillée a été rajoutée pour obtenir la solution finale.
Pour une solution d’éthanol dosée à 100%, un prélèvement direct de 100 ml de la solution mère a été réalisé.
Après avoir enregistré la morphologie externe des dents, une cavité d’accès endodontique a été réalisée.
L’encre de chine et le bleue de méthylène ont été injectés dans le système canalaire à l’aide d’une seringue d’insuline.
DISCUSSION
La présente étude est réalisée au sein du département d’odontologie de la faculté de médecine pharmacie et d’odontologie de l’université de Cheikh Anta Diop de Dakar.
La recherche est basée sur une étude expérimentale, descriptive menée de janvier à Mai 2019. Cinquante premières molaires mandibulaires ont été sélectionnées sur la base des critères de sélection bien définis.
La taille de l’échantillon d’étude se situe loin de la moyenne des échantillons utilisés dans ce genre d’étude.
En Thaïlande Gulabivala et al dans leur étude ont utilisé 118 premières molaires mandibulaires [20].
Aux Usa Sidow et al ont travaillé sur un échantillon de 150 dents mandibulaires de sujets américains [45].
Mieux encore au Soudan Ahmed et al ont utilisé 200 premières molaires mandibulaires dans leur étude [1].
L’étude de la morphologie canalaire est fondamentale en endodontie selon Vertucci car celle-ci est très variable en fonction des populations étudiées et même au sein d’une même population des variabilités ont été notées.
Plusieurs études ont été menées utilisant des approches différentes pour livrer les détails les plus fins du réseau canalaire.
De nombreuses investigations ont examinées la configuration du système canalaire utilisant des techniques telles que la radiographie, décalcification, les coupes et les techniques assistées par ordinateur.
Aujourd’hui la radiographie 3D constitue le gold standard en matière d’exploration du réseau canalaire.
Dans la présente étude, la technique de diaphanisation a été utilisée pour rendre les dents transparentes afin d’observer la configuration du système canalaire.
La méthode est basée sur l’emploi de produits chimiques tels que l’acide nitrique, l’éthanol et le salicylate de méthyle.
Des dents molaires mandibulaires fraichement extraites ont été utilisées pour les besoins de l’étude. Apres extraction les dents sont plongées dans une solution d’hypochlorite de sodium dosée à 5% afin d’éliminer les tissus mous encore accrochés à la dent.
La même solution à la même concentration de 5% est utilisée dans les études d’Ahmed et al [1] et de Sidow et al [45]. Dans l’étude Walker et al les dents ont été plongées dans une solution saline de formol 10% [55].
Après préparation de la cavité d’accès endodontique, l’encre de chine et le bleue de méthylène ont été injectés avec une seringue dans les canaux radiculaires. Afin de limiter la coloration de la racine dentaire Dinakar et al propose d’utiliser du vernis à ongle qui sera ensuite éliminé avec de l’acétone [14].
Les résultats obtenus montrent que la pénétration de l’encre était suffisante pour montrer les détails du système canalaire. Cependant le dessin de l’anatomie canalaire obtenu avec l’encre de chine était meilleur que celui avec le bleu de méthylène qui a tendance à colorer la dentine radiculaire. Les dents préparées sont plongées dans la solution d’acide nitrique dosée à 10% pendant 3 jours avec une agitation régulièrement. Les bains ont été changés tous les jours tout en vérifiant l’état des tissus durs. Cependant nous avons noté que la solution acide nitrique dosée à 10 % entrainait une destruction importante des tissus dentaires.
Au délai de trois jours d’immersion on pouvait observer une destruction totale voire même la disparition de l’organe dentaire dans la solution.
Ces résultats suscitent quelques commentaires eu égard aux temps évoqués par certains auteurs. En effet Al-Qudah et al ont signalé des délais bien supérieurs à ceux de cette présente étude. Ils rapportent un temps d’immersion de 3 à 4 jours dans l’acide nitrique dosé à 10 % et 1 à 6 jours dans la solution de 5% [5].
Senan et al ont obtenu un délai similaire à celui de cette présente étude [43]. Alavi et al énoncent des temps d’immersion dans la solution d’acide nitrique 10% de 5 à 14 jours ceci semble inquiétant au vu de la réaction très importante de l’acide nitrique sur les tissus durs [20].
En utilisant la solution d’acide nitrique dosée à 8% nous avons obtenu de meilleurs résultats. Les dents étaient bien conservées au troisième jour ce qui nous permettait de poursuivre le protocole. Ces différents spécimens seront déshydratés ensuite dans des solutions d’éthanol 70, 95 et 100% pendant 2 à 3 jours.
Il faudrait noter que dans la plupart des études que l’éthanol est la solution la plus utilisée.
Sidow et al dans leur étude portant sur l’étude de la morphologie canalaire des molaires ont utilisé l’alcool comme solution déshydratante [45].
Après déshydratation et rinçage à l’eau courante les spécimens restants sont plongés dans le salicylate de méthyle et la classification de Vertucci pour identifier les types morphologiques a été utilisée [53].
Diverses techniques ont été utilisées pour étudier la morphologie canalaire, y compris l’examen radiographique [35], les coupes de dents [28], la tomographie par micro-calcul [30], et les techniques dites de diaphanisation [41].
Il a été rapporté que les fins détails du système canalaire peuvent être visualisés avec la technique de diaphanisation [5,20].
Cette méthode a donc été utilisée dans cette présente étude et s’est avérée être adéquate pour l’évaluation tridimensionnelle de la morphologie canalaire.
La prévalence de trois racines sur la première molaire mandibulaire était nulle (0%). La totalité des dents étudiées avaient deux racines une en mesial et une autre en distal.
Ces résultats sont différents de ceux d’Ahmed et al ou des taux de 3 % de molaire avec 3 racines sont observées [1].
Reichart et Metah (1981) rapportent un taux de 19% sur une population thaïlandaise [40].
Une étude ancienne réalisée par Sperber et Moreau sur un échantillon de sujets sénégalais avait trouvé une prévalence de 3,2% de molaires à trois racines [47]. Le supplément de racine a été souvent retrouvé au niveau lingual de la racine distale.
La nature de cette racine supplémentaire est variable, allant d’une courte extension conique à une racine complète, avec pulpe s’étendant jusque dans la racine même quand elle est courte [40] ; il peut se produire unilatéralement ou bilatéralement [46].
Sur le plan radiographique, une troisième racine devrait normalement être facilement visible dans environ 90% des cas selon Walker et Quackenbush, mais parfois elle peut être difficile à observer [55].
Treize pour cent (13,4%) des premières molaires mandibulaires avait quatre canaux radiculaires, un chiffre différent de celui trouvé dans les études de Pineda, Kuttler et al et Vertucci 1984 [38,53]. L’analyse morphologique utilisant la classification de Vertucci a permis d’identifier au niveau de la racine distale le type I avec une prévalence de 93,3% suivi du type II avec 3,3% et type III 3,3%. Au niveau de la racine mésiale la prévalence du type I était de 100%. Vertucci (1984) dans les conclusions de son étude a signalé une prévalence de 51% pour type IV et 28% type II [53].
La technique de décalcification et de transparence (diaphanisation) utilisée dans cette présente étude est peu coûteuse, simple à exécuter. Ne nécessitant pas l’emploi de machines sophistiquées, elle constitue un avantage dans un contexte sénégalais marqué par un déficit de financement dans la recherche.
De plus, cette technique donne également une vision en trois dimensions de la dent. Cependant le caractère invasif de la méthode et la toxicité de certains produits constituent les principales limites de cette approche.
Nonobstant ses faiblesses, ces résultats constituent un bon référentiel pour des études futures concernant la variation de la morphologie canalaire.
D’autres recherches avec des échantillons plus grands et plus représentatifs sont recommandées ce qui augmenterait les chances d’identifier d’autres variations non rapportées dans la littérature.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CONFIGURATION DU SYSTEME CANALAIRE ET DIFFERENTS MOYENS D’EXPLORATION
1. ANATOMIE, DEVELOPPEMENT ET STRUCTURES DENTAIRES
1.1 ANATOMIE DENTAIRE
1.2 DEVELOPPEMENT DES DENTS
1.3 STRUCTURE DES TISSUS DENTAIRES
1.3.1 Email
1.3.2. Dentine
1.3.3 Cément
1.3.4 Pulpe dentaire
1.4 SYSTEME ENDOCANALAIRE
1.4.1 Chambre pulpaire
1.4.1.1 Plafond pulpaire
1.4.1.2 Plancher pulpaire
1.4.1.3 Orifices canalaires
1.4.2 Classifications des morphologies radiculaires
1.5 METHODE D’ETUDE DU SYSTEME ENDO-CANALAIRE
1.5.1 Radiographie conventionelle (Cône beam)
1.5.2 Diaphanisation
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION ET RESULTATS
I – JUSTIFICATION
II – MATERIEL ET METHODES
2.1 CADRE D’ETUDE
2.2 DUREE DE L’ETUDE
2.3 ECHANTILLONNAGE
2.4 PROCEDURE DE COLLECTE
2.5 EXPERIMENTATION
2.5.1 Premiers essai
2.5.2 Deuxième essai
III – RESULTATS
IV – DISCUSSION
V – CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Télécharger le rapport complet