Méthode d’étude des paramètres des chants par analyses informatiques

L’avifaune de Madagascar est caractérisée par sa pauvreté relative en nombre d’espèces et par le niveau d’endémisme très élevé au niveau spécifique (52,2 %) (Langrand, 1990). Parmi les 352 espèces de perroquet dans le monde (Juniper & Parr, 1998), Madagascar n’abrite que 3, à savoir le grand perroquet Vasa Coracopsis vasa, le petit perroquet noir Coracopsis nigra et l’inséparable à tête grise Agapornis cana. Les perroquets se trouvent dans une seule famille: Psittacidae (Forshaw & Cooper, 1989). Elles sont largement distribuées dans l’île à l’exception de l’Haut Plateaux central dégradé et semblent adapter à la dégradation du milieu forestier (Dowsett, 2000). Ces trois espèces font l’objet d’un commerce international. Ce qui nous avons conduit à étudier la biologie de reproduction en prenant Coracopsis vasa drouhardi comme sujet d’étude. L’investigation a été menée à Marofandilia, dans la région de Morondava entre novembre 2000 en janvier 2001. La présente étude vise donc à apporter une contribution à la connaissance de la biologie, l’écologie et l’éthologie de cette espèce pendant la période de reproduction dans l’objectif de peaufiner des recommandations relatives à leur protection.

MILIEU D’ETUDE

Situation géographique 

Le présent travail a été réalisé dans des régions dégradées qui se trouvent aux alentours du village de Marofandilia, au Sud de la forêt de Kirindy dans la région de Morondava. Marofandilia se situe à environ 45 km au Nord-Est de Morondava (20°07’E, 44°32’S), sur la route secondaire 8A reliant Morondava et Belo sur Tsiribihina. En général, la zone d’étude se situe à 0 et 100m d’altitude (Nicoll & Langrand, 1989), à environ 3 km au Sud du village de Marofandilia, entre la limite Nord de la Réserve Spéciale d’Andranomena et la route secondaire d’Andalamahitsy vers la forêt d’Ankaraobato et Bevoay .

Climat

Faute de stations et de données disponibles, le climat de la région est traité suivant celui de Morondava. Le climat est du type tropical sec, chaud et humide pendant l’été austral, entre novembre et mars. Pendant l’hiver, au contraire, le temps devient sec, avec des températures fraîches pendant la nuit. La saison des pluies est ainsi très courte tandis que la saison sèche dure sept à huit mois (Figure 1) pendant laquelle certain des lits de rivières ne présentent que quelques points d’eau. Selon les données disponibles auprès de la Direction météorologique Nationale entre 1990- 1999, la température maximale mensuelle varie de 31°C à 34°C, celle de minimale varie de 13°C à 24°C. La température moyenne mensuelle varie de 22°C à 31°C au cours de cette même période (Annexe I). Les mois les plus froids sont ceux de juin et juillet (la température moyenne mensuelle est de 22°5), et les mois de décembre et janvier sont les plus chauds (la température moyenne mensuelle est 29°C). La saison humide de décembre à mars dans cette région reçoit la quasi-totalité des précipitations annuelles (en moyenne 800 mm). La plus grande quantité de pluies tombe généralement entre janvier et février et la précipitation est souvent presque nulle pendant le mois de juillet .

Végétation

La zone d’étude se caractérise par une forêt sèche caducifoliée comme celle de la forêt de Kirindy, mais largement dégradée à cause de la pratique de la culture sur brûlis. Après le défrichement, différentes formations végétales secondaires se succèdent jusqu’à des associations essentiellement ligneuses (Ravoavy, 1998). On y note aussi une vaste rizière abandonnée à cause de l’assèchement de la rivière «Tomitsy» qui l’alimentait. D’une manière générale, le site d’étude apparaît comme une mosaïque de formation graminéenne (Heteropogon contortus, POACEAE et Cinnamosma madagascariensis, CANNELACEAE) avec des plantes ligneuses , en occurrence les baobabs , qui servent souvent de site de nidification des perroquets. Des terrains de culture (de maïs, arachides, manioc) existent aussi au niveau du site d’étude.

Sol
Le sol est du type arénacé, très poreux. Sa capacité de rétention d’eau se trouve réduite car il favorise un écoulement rapide, mais également un assèchement rapide de l’eau pendant la longue saison sèche. Il reste aussi peu lessivé en raison de la faible pluviométrie et le relief relativement plane. Sur les plateaux, les sols sont plus sableux, plus filtrants et moins riches en éléments minéraux que ceux des pentes et des dépressions. Ce qui fait que la forêt est généralement moins haute sur les plateaux tandis qu’au niveau des bas fonds, les arbres peuvent atteindre 25 m de hauteur (Données du CFPF, 1994).

Faune aviaire 

La faune aviaire du site d’étude apparaît plus pauvre en espèce et dominée par des espèces cosmopolites de milieu ouvert (Wilmé, 1997):

– Agapornis cana – Neomixis tenella
– Centropus toulou – Polyboroides radiatus
– Coracopsis nigra – Streptopelia picturata
– Coracopsis vasa drouhardi – Terpsiphone mutata
– Cuculus rochii – Treron australis
– Dicrurus forficatus – Turnix nigricollis.
– Eurystomus glaucurus – Upupa epops
– Leptosomus discolor – Falco newtoni
– Tyto alba .

Matériel vivant 

Choix et description de l’espèce étudiée 

Position systématique

Règne : ANIMAL
Embranchement : VERTEBRES
Classe : OISEAUX
Ordre : PSITTACIFORMES
Famille : PSITTACIDAE
Genre : Coracopsis (Shaw, 1811)
Espèce : vasa (Shaw, 1811)
Sous-espèce : drouhardi (Lavauden, 1929)

Le perroquet constitue l’un des groupes des oiseaux plus communs et bien connus en captivité. Toutefois, peu de données existent sur leur biologie et leur écologie (Robinet & Salas, 1999). C’est le cas des perroquets à Madagascar, en occurrence Coracopsis vasa. Bien qu’étant assez commun partout à Madagascar, des connaissances limitées existent sur sa biologie de reproduction à l’état sauvage. Durant plusieurs années, les anecdotes dans la littérature ont suggéré que Coracopsis vasa montre un système de reproduction très inhabituel en captivité (Wilkinson, 1990 ; Blynn & Paul, 1994). Cette étude trouve donc son intérêt par ces faits.

Coracopsis vasa est représenté par les deux sous-espèces endémiques : la sous-espèce nominative C. v. vasa qui est considérée comme distribuée à l’Est et la sous-espèce C. v. drouhardi se trouve à l’Ouest et au Sud de Madagascar (Langrand, 1995 ; Carte 2). La seule espèce morphologiquement similaire dans son aire de répartition est Coracopsis nigra. Parfois, elles apparaissent certainement confondues par les chasseurs et trafiquants (Dowsett, 2000), bien que Coracopsis nigra se trouve un peu moins grand que Coracopsis vasa (Langrand, 1995). Ces deux espèces font l’objet d’exportation dans le cadre de la Convention CITES (Annexe X) (Dowsett, 2000).

Méthodologie

Recherche du nid 

Les nids ont été localisés par l’intermédiaire des chants souvent émis par les femelles reproductrices. Comme ces dernières deviennent plus bruyantes et très localisées à partir de la période d’incubation, les nids deviennent relativement plus faciles à localiser. Le programme de récompense a été aussi employé pour trouver le nid, c’est à dire qu’une certaine somme d’argent a été octroyée à la personne qui conduit à découvrir un nid actif (Watson et al, 1992).

Paramètres du nid 

Les mesures du nid retenues au cours de cette étude concernent la hauteur du nid par rapport au sol, la dimension de l’ouverture et sa profondeur interne. Nous avons grimpé chaque arbre où se trouve le nid à l’aide des matériels adéquats (constitués par l’équipement pour la montée et une corde). La profondeur a été mesurée en utilisant une petite corde, à l’extrémité de laquelle un sac à pierre a été fixé. Nous faisons descendre l’ensemble à l’intérieur du nid et lorsqu’on sent que le petit sac à pierre touche le fond du nid, nous marquons l’extrémité à l’entrée du nid. Puis nous remontons la petite corde qui va être mesurée à l’aide d’un mètre ruban.

Observation faite au nid 

Une paire de jumelles a été utilisée pour pouvoir observer tous les comportements de l’oiseau à l’extérieur du nid. La distance entre l’observateur et le nid est d’environ 70m pour éviter toute perturbation. L’observation a été effectuée en se cachant sous l’ombrage des arbres. Pour recueillir des informations concernant les comportements de l’oiseau, nous avons employé deux types de feuilles de données : A et B. La feuille A est conçue principalement pour répertorier chaque type de comportement en fonction du temps et la feuille B pour la fréquence du chant. Pour faciliter son remplissage sur terrain, nous avons employé des codes. Les observations sont faites à partir de la date de la découverte du nid jusqu’à l’envol des poussins. Elles ont été effectuées tôt le matin (05:30) et se terminent tard le soir (18:30). Nous avons consacré deux à quatre heures d’affiler pour chaque série d’observation sur un nid. Lorsque nous avons perdu de vue la femelle, la collecte des données est arrêtée jusqu’à ce que la femelle soit relocalisée ou réapparue. Différentes données ont pu être recueillies au cours de ces observations :
– nombre de visite de mâles approvisionnant ;
– fréquence du chant de la femelle qui est notée sur une feuille de donnée B ;
– nombre et durée de copulation ;
– relations interspécifiques et intra-spécifiques;
– défense du nid.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MILIEU D’ETUDE
II.1. Situation géographique
II.2.Climat
II.3.Végétation
II.4. Sol
II.5. Faune aviaire
III. MATERIEL ET METHODES
III 1- Matériel vivant
III 1.1 – Choix et description de l’espèce étudiée
III.1.1.1 – Position systématique
III 2 – Méthodologie
III.2.1 – Recherche du nid
III.2.2 –Paramètres du nid
III 2.3 – Observation faite au nid
III 2.4 – Piégeage
III.2.4.1- Nœud
III.2.4.2- Capture au nid
III 2.5 – Baguage et identification des individus
III 2.6 – Mensurations et pesage
III 2.7-Enregistrement des chants
III 2.8. Méthode d’étude des paramètres des chants par analyses informatiques
a-Méthode de mesure des fréquences
III 2.9-Territoire
III 2.10 -Expériences de «play-back»
III 2.11 – Tests statistiques
a- Corrélation de Spearman
b- Test de chi-deux (χ2)
IV. RESULTATS
IV.1- Quelques changements morphologiques
IV.2 – Biologie de la reproduction
IV.2.1 – Période de la reproduction
IV.2.2- Dispersion du nid
IV.2.3- Système de la reproduction
IV.2.4-Interactions sexuelles
IV.2.5- Accouplement
IV.2.6 – Ponte
IV.2.7-Incubation
IV.2.8- Eclosion
IV.2.9- Taux de survie des oisillons
IV.2.10- Réoccupation du nid
IV.3. Mensurations
a) Mensurations des poussins
b) Mensurations et couleurs des adultes
IV.4.Ecologie
IV.4.1. Caractéristiques du nid
IV.4.2.Etude de l’habitat
IV.4.3.Territoire
IV.4.4. Régime alimentaire
IV.5. Ethologie
IV.5.1.Comportement pendant la période de reproduction
a-Comportement des mâles
b- Comportement de la femelle avant la ponte
c-Comportement de la femelle pendant la ponte
d – Comportement pendant la période d’incubation
e -Comportement des femelles à l’égard des mâles approvisionnant
f- Comportement de la femelle après éclosion
g- Comportement après l’envol des poussins
h-Comportement des jeunes
IV.5.2.Compétition entre les femelles
IV.5.3. Défense territoriale
a-.Agressivité intraspécifique
b-.Agressivité interspécifique
IV.5.4. Etude du chant de la femelle
a-.Nature
b-.Fonction
c – Résultats des analyses des paramètres des chants
V. DISCUSSION
VI. CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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