Méthode de recueil des données de l‘investigation

Bilan de compétences

Lorsqu’une personne est en recherche d’emploi, elle peut être perdue quant à ses aspirations et à ses compétences professionnelles. Il arrive alors que les acteurs de l’orientation proposent ce qu’on appelle un bilan de compétences12. Ce dernier représente l’analyse et l’évaluation des compétences professionnelles et personnelles, ainsi que des aptitudes et des motivations d’une personne. Océane, psychologue en orientation (COP), précise que « une personne se retrouve face à multiples échecs lors de recherche d’un emploi ou qui désire évoluer professionnellement, un bilan lui permet de prendre du recul par rapport à sa situation, de faire le point, voir une remise en question face ses attentes. De plus, l’employeur apprécie cet outil pour autant que la démarche soit de qualité». Ce phénomène n’est pas étranger à certains employeurs tels que Etienne, directeur d’un établissement médico-social (EMS) du Chablais, qui précise que d’afficher les compétences acquises dans la vie privée ne sont pas facilement transposables dans le domaine professionnel: « Attention, le savoir-faire d’une femme de chambre dans un EMS, c’est différent que passer l’aspirateur à la maison ».

Cette idée est confortée par le discours de Claude. « J’ai, lors de l’élaboration de mon dernier CV, introduit moi-même quelques compétences sur le conseil de l’encadrant de l’Office Régional de Placement (ORP)». Or, quelqu’un qui n’a plus travaillé depuis plusieurs années verra son bilan de compétences appauvri car ces dernières n’auront plus été entraînées. M. Jules Gazon, Professeur émérite de HEC-Ecole de gestion de l’Université de Liège, relève que l’installation dans le chômage de longue durée « … amorce un cercle vicieux: la perte des compétences qui engendre le repli sur soi et une détérioration des relations sociales ; la perte progressive des repères de l’estime de soi qui renforce le maintien dans la dépendance et l’assistance »13. Néanmoins, les autres employeurs interrogés ne semblent pas interpellés par une éventuelle paupérisation du bilan de compétences. Au contraire, Eric, le responsable RH d’une l’entreprise de distribution située dans le Haut-Valais minimise le lien qui peut exister entre inactivité professionnelle et diminution des qualifications: « Ce n’est pas parce qu’il n’a pas travaillé pendant deux ans qu’il n’a plus de compétence », dit-il en parlant d’un employé. Les avis sont donc partagés, mais les employeurs voient le bilan de compétences d’un bon oeil. La dévalorisation du bilan de compétences semble dès lors ne pas être un facteur influent car il est peu utilisé. L’impact est donc infime, mais reste valorisant pour les employeurs.

Curriculum vitae

Mon hypothèse relève que les connaissances théoriques et pratiques n’ont pas été cultivées durant la période d’inactivité professionnelle. Or, un élément qui retranscrit ces lacunes est le curriculum vitae (CV) de la personne. En effet, lorsque l’on a plus travaillé durant un laps de temps important, des trous apparaissent dans notre CV et ces derniers sautent généralement aux yeux des recruteurs, comme l’explique Olivier du service intégration (SI) de l’Orif: « Si des vides sont visibles sur le CV, l’employeur se pose des questions ». La plupart des employeurs interrogés déclarent qu’ils ne sont pas refroidis si ces vides sont justifiés, par des voyages linguistiques notamment. « Par contre, une période de plus de deux à trois ans, il y a eu forcément une casse », relève Etienne. La simple recherche des mots « trou » et « CV » sur le moteur Google montre l’importance de cette problématique chez les chercheurs d’emploi. « Actuellement, les recruteurs se montrent encore suspicieux à la lecture d’un « trou » sur un CV. Une longue période d’inactivité ou de chômage est en effet mal vue alors que les parcours professionnels ne sont plus aussi linéaires qu’auparavant», explique un site Internet dédié au curriculum vitae14. Les vides dans un CV sont donc un point faible pour le sans-emploi, ce d’autant plus si l’éloignement du marché du travail est de longue durée. Néanmoins, l’influence de ce facteur peut être relativisée, car les chercheurs d’emploi interrogés affirment tous combler ces vides ou les justifier de manière à ce qu’ils ne les péjorent pas: « J’ai modifié les dates pour combler les trous », déclare Christian. « De plus, je me suis mis d’accord avec l’entreprise qui emploie mon père, dans laquelle je fais quelques heures pour avoir des références ». Une technique que partage Claude: « Les trous sont comblés. Les dates sont modifiées ». Les gens parvenant à pallier le manque d’activité professionnelle sur le papier, on peut émettre des doutes sur l’aspect péjorant du curriculum vitae en cas d’inactivité prolongée.

Formation continue et mises à jour

Même si des compétences sont toujours là et même si un curriculum vitae peut être arrangé, il demeure que le marché du travail évolue et que les qualifications acquises autrefois ne sont pas toujours d’actualité. Depuis quelques années, la formation continue a pris une importance croissante. « La rapide évolution technologique exige d’acquérir régulièrement de nouvelles connaissances. Les métiers et l’organisation du travail changent fréquemment, poussant les professionnels à s’adapter et même parfois à changer de parcours professionnel en cours de carrière »15. Or une personne pourra difficilement mentir sur ses connaissances techniques en entretien et encore moins lors de la période d’essai. Dès lors, une personne qui n’a plus travaillé depuis longtemps a généralement besoin d’une mise à jour de ses connaissances théoriques et pratiques, ce qui se fait principalement au sein de l’entreprise. «La personne doit s’assurer que le poste est en adéquation avec ses compétences. Si ce n’est pas le cas, les envisager avant de postuler afin de ne pas se retrouver en situation d’échec et perdre un employeur potentiel » se positionne Orion, MSP au sein d’un atelier AIP. De fait, cela ne semble pas du tout effrayer les employeurs au vu des réponses récoltées. Tous s’accordent sur le fait qu’une formation peut être envisagée une fois la personne engagée, afin que cette dernière acquière les connaissances nécessaires. « Il y a un programme de formation interne… La formation interne fait partie du parcours d’intégration au sein de notre entreprise », déclare Edmond, le directeur d’une entreprise de logistique. Au sein de l’Assurance Invalidité, des mesures de mises à jour sont d’ailleurs proposées pour qu’un assuré corresponde davantage au poste convoité. « Si un complément de formation permet l’accès à un emploi, des solutions sont là tant pour l’employeur que pour le futur employé », confirme Olivier (SI). La nécessité de mises à jour des connaissances n’est donc pas un facteur influent au vu de mes explorations.

Confiance en soi Je constate régulièrement au sein de notre atelier que les personnes inscrites dans ce schéma sont déprimées et n’ont plus confiance en elles, mais surtout, qu’elles ne font plus confiance au système et accusent les autres de contribuer à leur situation. Cela ressort beaucoup de mes entretiens. « Cela n’a pas de sens quand on ne travaille pas, tu dors toute la journée, le soir tu regardes la télé et tu n’as pas d’argent et je prends des médicaments. J’en ai marre de cette vie… Le chômage ne nous écoute pas et il nous envoie dans des postes totalement inadaptés », explique Claude. «Cette situation est de ma faute et j’ai toujours été vers des gens qui ne m’ont pas aidé.» Chantal, tient le même genre de discours: « La faute est due au social. Ils ne vous soutiennent pas. J’aurai trouvé du travail si on m’avait aidé à acheter une voiture. On veut bien vous aider mais on ne vous aide pas ». Etant donné que la notion de travail est un élément identitaire important pour une personne, certains sans-emploi mettent beaucoup d’énergie dans la recherche d’une place de travail et les échecs qui se succèdent sont de plus en plus difficiles à accepter. « Un individu qui a un faible sentiment d’efficacité personnelle dans un domaine particulier évite les activités difficiles, car elles représentent une menace à ses yeux. Il aura tendance à buter sur les déficiences personnelles, sur les aspects et conséquences négatifs, au lieu d’envisager des solutions constructives. Face à des difficultés, il ne va pas persévérer, mais abandonner rapidement. Il aura tendance à s’attribuer les échecs, ce qui va donc affecter en retour sa perception de ses propres capacités. On entre alors dans un cycle de renforcements négatifs »20. En différentes étapes, la personne risque alors de se retrouver dans une fragilité psychologique importante et de péjorer la reprise d’un emploi. Une inactivité professionnelle de longue durée peut donc avoir des impacts sur la confiance en soi et rendre probablement les recherches d’emploi encore plus laborieuses. En effet, « l’individu a tendance à se convaincre que ses chances d’obtenir un emploi sont faibles et il essaiera moins de créer des conditions propices à son réemploi »21.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

1. Introduction
1.1 Illustration
1.1.1 Situation concrète
1.1.2 Généralités
1.1.3 Thématique
1.2 Problématique
1.2.1 Question de recherche
1.2.2 Concepts de base
1.2.3 Réinsertion professionnelle
1.2.4 Atelier d’Intégration Professionnel (AIP) de l’Orif
1.3 Cadre d’analyse
1.3.1 Terrain de recherche et échantillon retenu
1.3.2 Méthodes de recherche
1.3.3 Méthode de recueil des données de l‘investigation
2. Le développement
2.1 Les connaissances théoriques et pratiques
2.1.1 Bilan de compétences
2.1.2 Curriculum vitae
2.1.3 Formation continue et mises à jour
2.1.4 Conclusion intermédiaire
2.2 Les aprioris
2.2.1 Profiteurs, mauvais travailleurs
2.2.2 A la charge de la société, des assistés
2.2.3 Personnes à risque (performance et rentabilité)
2.2.4 Conclusion intermédiaire
2.3 La santé physique et psychique
2.3.1 Confiance en soi
2.3.2 Pathologies
2.3.3 Apparence
2.3.4 Conclusion intermédiaire
2.4 Les aptitudes socioprofessionnelles
2.4.1 Faculté d’intégration
2.4.2 Faculté d’adaptation
2.4.3 Rythme
2.4.4 Motivation
2.4.5 Conclusion intermédiaire
2.5 Synthèse
3. Conclusion
3.1 Limites de mon travail
3.2 Perspectives et pistes d’action professionnelle
3.3 Remarques finales
4. Bibliographie
5. Annexes 1
Annexe A : Présentation des personnes interviewées
Annexe B : Grille d’entretien
Annexe C : Grille de dépouillement (extrait)

Rapport PFE, mémoire et thèse PDFTélécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *