Méta-analyse des données de campagnes de chalutages démersales

De l’embouchure du fleuve Sénégal à la pointe du Cap blanc, les côtes maritimes atlantiques de la Mauritanie, s’étendent sur 720 km de longueur. Elles couvrent un large plateau continental d’une superficie d’environ 39 000 km² dont 9 000 pour l’ensemble Baie du Lévrier – Banc d’Arguin (Domain, 1985), dans une zone économique exclusive (ZEE) de 230 000 km². Située au niveau de la zone de transition entre le courant des Canaries (eaux froides) et le courant de Guinée (eaux chaudes), la ZEE mauritanienne est reconnue comme étant une région d’une très haute productivité. Cette productivité est principalement favorisée par le phénomène physique de courant marin « upwelling » qui fait remonter, à partir des zones océaniques profondes, des eaux riches en éléments nutritifs. Ces conditions expliquent la grande richesse en ressources halieutiques, qui sont exploitées depuis des siècles en Mauritanie.

La pêche constitue un secteur majeur de l’économie mauritanienne et contribue significativement aux recettes budgétaires de l’Etat. La valeur des exportations du secteur est évaluée à 377,5 millions de dollars US pour 2014 (selon les données de la balance des paiements élaborée par la Banque Centrale de Mauritanie). En 2013, la pêche représentait 3,4 % du PIB national et 17% du PIB du secteur primaire. Les recettes du secteur de la pêche sont de l’ordre de 65 milliards ouguiyas en 2013. Il fait travailler environ 53 000 personnes, dont la majorité dans la pêche artisanale (IMROP, 2014). La pêche en Mauritanie est caractérisée par la présence de flottilles artisanales et industrielles nationales ainsi que des flottilles étrangères. Ces dernières ne débarquent pas en Mauritanie, elles travaillent dans le cadre d’accords bilatéraux, entre la Mauritanie et d’autres pays ou organisations de pays, dont le plus important est l’accord liant la Mauritanie à l’Union européenne. Le total des captures de ressource halieutique démersale, céphalopodes, poissons et crustacés, est estimé à environ 150 000 tonnes en 2011, ce qui représente 15% des quantités totales pêchées en Mauritanie, les 85% restants étant des captures constituées de poissons pélagiques. Par contre, ces ressources démersales constituent plus de 60% de la valeur totale des exportations des produits de la pêche (Meissa, 2013).

Investi d’une mission de service public, l’Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches (IMROP) sous tutelle du Ministère des Pêches et de l’Économie Maritime, a pour mission principale de mettre à la disposition des autorités et des usagers les connaissances nécessaires à la gestion et l’exploitation durable des ressources et milieux aquatiques, ainsi que d’évaluer les stratégies d’aménagement et de développement envisageables en vue de l’exploitation durable de ces ressources.

Matériel et méthodes

Période et zone d’étude

Depuis 1982, des campagnes de prospection par chalutage sont menées dans la ZEE mauritanienne à bord des bateaux de recherche de l’IMROP, appelé auparavant CNROP, ainsi que des bateaux coopérants dans les eaux de la Mauritanie. Ces campagnes ont été réalisées soit dans le cadre de suivis réguliers des ressources ou dans le cadre d’autres objectifs (radiales de poulpe de 1993- 1995, le suivi de l’impact de l’arrêt biologique depuis 2007). La zone d’étude couvre tout le littoral mauritanien (16°05N à 20°36N) dans la ZEEM (fig.1).

Description de données

Les données utilisées dans ce travail, sont issues des campagnes de prospections par chalutage de ressources démersales réalisées par les navires de recherches océanographiques de l’IMROP, AL-AWAM et NDIAGO. Les données sont stockées dans une base de données Access. Cette base de données contient 58 campagnes démersales réalisées au cours de la période allant de 1982 à 2011. Il s’agit de 26 campagnes réalisées à bord du N/O N’ DIAGO (1982 à 1996) et 32 campagnes réalisées à bord du N/O AL-AWAM (1997 à 2011).

Ces données sont d’abord intégrées dans une base établie sous Excel. Dans ces fichiers, nous trouvons les informations suivantes :

• Campagne : l’ensemble des campagnes démersales (codées *D),
• Stations : nombre des traits de chalut effectués, • Nom scientifique des taxons, • PTSTD : Poids total standardisé = poids × durée standard × vitesse standard /vitesse réel × durée effectif,
• NBSTD : Nombre total standardisé = nombre × durée standard ×vitesse standard /vitesse réel × durée effectif,
• Temps : début et fin d’heure de chalutage, durée, jour, mois, année,
• Latitude et longitude (position géographique au début du trait de chalut),
• Vitesse,
• Zone : zone nord, centre et sud,
• Profondeur : classée en six strates bathymétriques : strate 1(<30 m), strate 2 (30 80 m), strate 3 (80-200 m), strate 4 (200-400 m), strate 5 (400-600 m), et strate 6 (>600 m),
• Distance : la distance en mètres parcourue (en 30 min) par le chalut sur le fond,
• L’aire balayée : la surface balayée par le chalut pendant 30 min. Cette surface en kilomètre carré est le produit de la distance parcourue par la largeur du chalut,
• Densité : capture par unité de surface. La Zone Economique Exclusive Mauritanienne (ZEE) est divisée en 3 zones :
• La zone Nord commence à partir de 19° 15′ N jusqu’au niveau du Cap Blanc,
• La zone Centre est comprise entre les latitudes 17° 40′ et 19° 15′ N, • La zone Sud s’étend de 17° 40′ N jusqu’ à la frontière maritime avec le Sénégal. (figure 2).

Caractéristiques de bateaux et engins de pêche

Les données utilisées dans ce travail, ont été obtenues par chalutage à bord du N/O N’DIAGO et à bord du N/O AL-AWAM de 1982 à 2011, les caractéristiques des bateaux sont les suivantes :

N’DIAGO : chalutier de 34 m de longueur doté d’une puissance motrice de 650 CV. Il a été construit en 1975 et est équipé d’un chalut confectionné avec des fils en polyéthylène de type Irlandais 45/50 m, avec un maillage de 60 mm. Il se caractérise par la présence d’une chaîne enroulée au niveau du carré. L’ouverture horizontale est assurée par des panneaux de type Morgère métalliques, polyvalents mesurant 2,3 m sur 1,3 m et pèsent 420 kg. L’ouverture verticale du chalut en pêche varie de 2,8 à 3,5 m.

AL-AWAM : grâce à l’appui du Japon, l’IMROP a acquis le N/O AL- AWAM en 1996. Ce bateau est conçu pour travailler dans les eaux profondes. Il s’agit d’un chalutier de pêche arrière de 36 m de longueur et 7,80 m de large, dont la puissance motrice est de 1000 CV. Il a une capacité de 301 tonnes ; ce bateau peut embarquer jusqu’à 29 personnes. La vitesse de navigation est de 10 nœuds ; le tirant d’eau de 3,3 m. L’engin de pêche utilisé par AL-AWAM est un chalut de fond de type Irlandais en polyéthylène avec un maillage de 45 mm au niveau du sac et 60 mm dans la partie antérieure. L’ouverture horizontale du chalut est de 17,5 m et l’ouverture verticale est de 2 à 3 m. Le gréement du chalut est constitué de deux panneaux métalliques de forme ovale, type Morgère de 450 kg chacun et mesurant 2,4 m suivant le grand axe et 1, 45m suivant le petit axe. (Figure 3).

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODES
II.1 PERIODE ET ZONE D’ETUDE
II.2 DESCRIPTION DE DONNEES
II.3 CARACTERISTIQUES DE BATEAUX ET ENGINS DE PECHE
II.4 METHODOLOGIE D’ECHANTILLONNAGE
II.4.1 TRI ET ECHANTILLONNAGE DES CAPTURES A BORD
II.6 ANALYSE DES DONNEES
III. RESULTATS
III.1 LA PERIODICITE ET LA REGULARITE DES CAMPAGNES
III.1.1 LA REGULARITE DES CAMPAGNES
III.1.2 LA PERIODICITE DES CAMPAGNES
III.2 L’INTENSITE DE L’ECHANTILLONNAGE ET LA COUVERTURE SPATIALE
III.2.1 L’EVOLUTION DU NOMBRE DE STATIONS DE 1928 A 2011
III.2.1.1 Nombre de station par campagne
III.2.1.2 NOMBRE DE STATION DE CHALUTAGE PAR ZONE
III.2.2 L’EVOLUTION DE LA PROFONDEUR DE 1982 A 2011
III.2.3 COURBES D’ACCUMULATION
III.3 L’EVOLUTION DU NOMBRE D’ESPECES IDENTIFIEES AU COURS DES ANNEES ET L’APPARITION OU DISPARITION DE CERTAINES ESPECES
III.3.1 RICHESSE SPECIFIQUE
III.3.1.1 Richesse spécifique par strates bathymétriques
III.3.1.2 Richesse spécifique par zone
III.3.1.3 Richesse spécifique par saison
III.3.2 CLASSIFICATION HIERARCHIQUE ASCENDANTE (CAH)
III.3.3 PRESENCE ABSENCE
III.3.3.1 L’apparition des espèces
III.3.3.2 La disparition des espèces
III.4 EVOLUTION DE LA FREQUENCE DE TAILLE DE CERTAINES ESPECES, QUANTITE ET QUALITE DES DONNEES COLLECTEES
III.4.1 NOMBRE D’INDIVIDUS MESURES PAR ZONE
III.4.2 STRUCTURE PAR TAILLE POUR LES QUATRE PREMIERES ESPECES
IV. DISCUSSION
V. CONCLUSION

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