MESURE DU TAUX TECHNIQUE D’EFFICACITE DU SECTEUR BANCAIRE

Les inputs et les outputs

                    On appelle aussi les inputs des intrants. Ce sont les facteurs de production utilisés dans une entreprise pour produire des biens ou des services. Dans la science économique, on a engénéral trois types d’inputs. D’abord, le facteur terre, ensuite le facteur travail c’est-à-dire la main d’œuvre quipeut donc être mesuré par le nombre de personnes employées, le nombre d’heures de travail, ou simplement le total des salaires, et enfin le facteur capital qui peut prendre différentes formes à savoir le capital physique, et le capital humain. Dans l’économie managériale, pour la mesure de la performance, l’approche dite de « KLEMS » préconise cinq catégories d’inputs : le capital, le travail, l’énergie, les facteurs matériels et les achats des services. Cependant dans la pratique, ces trois dernières catégories peuvent être regroupées en une seule autre que le travail et le capital. Il est à noter qu’on distingue des inputs fixes et des inputs variables. Les premiers ce sont des facteurs dont la quantité ne peut pas être modifiée tandis que les seconds sont des facteurs dont la quantité peut être ajustée librement. Cette distinction renvoie à une question d’ordre temporel ; en effet, à court terme certains facteurs sont fixes alors qu’à long terme tous les facteurs sont variables. Nous entendons par outputs les produits finaux. C’est donc la quantité de biens ou services produits par l’intermédiaire des facteurs de production. Une firme peut produire soit un produit final donc un seul output soit plusieurs produits finaux ou multi-outputs. Remarquons que dans les entreprises de services la mesure de l’output peut s’avérer plus complexe. Après avoir défini les inputs et les outputs, nous pouvons définir ce qu’est une technologie de production. En effet, une technologie de production est un processus qui transforme des inputs en outputs . Soit un vecteur d’input et un vecteur d’output. Par conséquent nous pouvons représenter l’ensemble de production par trois manières différentes : la correspondance en inputs, la correspondance en outputs et le graphe de la technologie.

Le concept d’efficacité technique

                La mesure de l’efficacité est initialement apparue d’abord dans les travaux de Koopmans (1951) relatifs à l’analyse de la production. Debreu (1951) a introduit le coefficient d’utilisation des ressources. Quant à Farrell, il a établi en 1957 que l’efficacité de la firme peut être empiriquement calculée. Il propose, pour la première fois, une méthode d’estimation des frontières d’efficacité à partir de l’observation de situations réelles de production. Ainsi, les premières mesures de l’efficience technique des moyens de production sont traditionnellement attribuées à Farrell (1957). Ce dernier définit l’efficience en dissociant celled’origine technique de celle due à un mauvais choix, en termes de combinaison des inputs, parrapport à leur prix (produits). Il ajoute que l’efficacité technique mesure la manière dont une firmechoisit les quantités d’inputs qui entrent dans le processus de production, quand les proportionsd’utilisation des facteurs sont données. L’efficacité prix ou efficacité allocative évalue la façon dontla firme choisit les proportions des différents inputs par rapport aux prix du marché. Théoriquement, un processus de production est dit allocativement efficace dans la mesure où le taux marginal desubstitution entre chaque paire de facteurs est égal à la proportion du prix de ces derniers. Sur la base de ce travail, d’autres techniques de mesure ont été développées. Les deux méthodesuniversellement reconnues pour appréhender la frontière de production reposent sur
– une approche stochastique paramétrique ;
– une approche non paramétrique basée sur la méthode d’enveloppement des données (DEA)élaborée par Charnes et al. (1978); Banker et al. (1984).
En d’autres termes lorsqu’on modélise la technologie de production en identifiant ses inputs et ses outputs, la mesure d’efficacité technique des entreprises opérant sur un même secteur d’activité montre qu’un nombre d’entres elles ne sont pas efficaces. C’est ainsi que certains chercheurs ont consacré leurs efforts à la dimension technique de l’efficacité. L’efficacité technique est étroitement liée à la notion d’efficience productive au sens de Leibenstein qui se réfère à l’aptitude pour le gestionnaire à augmenter la productivité, pour une technologie donnée, par une amélioration de l’organisation et du management ainsi qu’une meilleure motivation des travailleurs. L’étude de l’efficacité technique d’une firme constitue alors un indicateur de performance productive et permet de déterminer une allocation techniquement efficace des ressources. La mesure de Debreu et Farell mesure la plus grande proportion dans laquelle on peut réduire un vecteur input tout en se garantissant un niveau de production donnée. Cette mesure a pour vertu d’avoir une cohérence avec la notion d’efficacité économique via le principe de dualité, cela permet de caractériser la technologie de production à partir de la fonction de coût. Ainsi, les mesures d’efficacités, les fonctions distances et la fonction du coût apparaissent comme une manière alternative de décrire la technologie de production. Cette mesure préserve les coefficients techniques de production. Les fonctions distances doivent être considérées comme un outil standard de modélisation au même titre que les fonctions d’utilité, de production, de dépense ou de coût mais considérées comme des outils spécifiques à la notion de mesure économique.

Résultat du modèle DEA-BCC

             D’après ce tableau qui mesure l’efficacité technique pure, nous observons que toutes les banques que nous étudions sont efficientes. Cela veut dire qu’en ne prenant en compte que l’efficience technique pure, nous disons que les quatre principales banques territoriales à Madagascar (BNI, BOA, BFV-SG et BMOI) sont efficientes. Ainsi, ces banques font de meilleures combinaisons d’inputs pour avoir un niveau d’outputs donné et donc ces inputs sont utilisés efficacement en termes d’efficience technique pure. En un mot donc, nous avons constaté que les deux modèles de la méthode DEA pour mesurer l’efficience nous donnent des résultats différents selon qu’il s’agit de mesure de l’efficacité technique ou de l’efficacité technique pure. Dès lors qu’il faut ne pas se contenter d’utiliser le seul modèle pour voir la performance ou l’efficience d’une firme mais il faut analyser les deux modèles pour pouvoir en tirer des conclusions.

CONCLUSION

                L’application de la méthode DEA dans la mesure du taux technique d’efficacité du secteur bancaire à Madagascar nous a permis de conclure que suivant les deux modèles de base de cette méthode, l’évaluation de l’efficience des quatre principales banques n’est pas la même. Ainsi, pour le modèle DEA- CCR le résultat nous montre que deux banques sur l’échantillon ne sont pas efficientes (BNI et BOA) tandis que les deux autres (BMOI, BFVSG) le sont. Par conséquent, le modèle nous offre des références selon lesquelles les banques inefficientes pourront se référer à celles efficientes pour qu’elles puissent améliorer l’utilisation de ses inputs c’est-à-dire pour que ses inputs puissent être utilisés efficacement, et par la suite pour que ces banques puissent atteindre la frontière d’efficience de la production. Par contre, selon le modèle DEA-BCC, le résultat nous indique une meilleure situation selon lequel les banques que nous avons prises dans l’échantillon sont toutes efficientes. Cela signifie que les inputs sont utilisés de façons efficaces pour produire les niveaux d’outputs donnés. En fait, cette méthode DEA que nous avons appliqué jusqu’ici concerne la mesure de l’efficience pour chaque banque. Cependant, cette méthode peut être utilisée pour comparer l’efficience des banques dans deux pays différents c’est-à-dire qu’il s’agit de prendre des variables macroéconomiques. Par exemple, des auteurs ont trouvé que les banques françaises sont plus efficientes que les banques espagnoles avec les niveaux d’efficience moyenne respectifs de 88% et 75% durant la période 1988-1992. Aussi nous pouvons nous demander la situation des banques malgaches par rapport autres pays en développement ou même par rapport aux pays développés.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : CONCEPTS DE BASE DANS LA THEORIE DE LA PRODUCTION ET METHODE DE MESURE DE L’EFFICIENCE
CHAPITRE 1 : LA THEORIE DE LA PRODUCTION
I- La structure de la technologie de production
1) Les inputs et les outputs
2) La correspondance en inputs
3) La correspondance en outputs
4) Le graphe de la technologie
5) La fonction de production
6) La structure des rendements d’échelle
II- La notion d’efficience
1) Définition
2) Le concept d’efficacité technique
CHAPITRE 2 : LA METHODE DATA ENVELOPMENT ANALYSIS (DEA)
I- La détermination de l’efficience par la méthode d’enveloppement des données (DEA)
1) Généralité
2) Principe
II- La programmation linéaire
1) Les slacks
2) Les modèles
PARTIE II : EVALUATION DE L’EFFICIENCE DES BANQUES TERRITORIALES A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU SECTEUR BANCAIRE A MADAGASCAR
I- Les établissements de crédits
1) Les catégories
2) Conditions de l’exercice de l’activité
3) Les institutions chargées de contrôle
a. La banque centrale
b. La commission de supervision bancaire et financière
I- Le secteur bancaire
1) Structure
2) La situation des banques et des établissements financiers
a. Les ressources
b. Les emplois
c. Les résultats
CHAPITRE 2 : MESURE DU TAUX TECHNIQUE D’EFFICACITE DU SECTEUR BANCAIRE MALGACHE
I- Les déterminants de l’efficience bancaire
1) Une revue de la littérature
2) Les inputs
3) Les outputs
II- Résultats
1) Résultat du modèle DEA-CCR
2) Résultat du modèle DEA-BCC
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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