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Systèmes de production laitière au Sénégal
LHOST et al. (1993) définissent un système de production comme étant l’ensemble structuré des productions végétales et animales mises en œuvre par un producteur dans son exploitation pour réaliser ses objectifs de production. Les ressources végétales disponibles, qui constituent la base de l’alimentation, déterminent les différents modes de conduite des troupeaux. Ainsi deux principaux système de production coexistent: au Sénégal : le système pastorale de type extensif et le système agropastoral. L’essentiel de la production locale de lait est fourni par ces deux systèmes. Depuis quelques années, un petit noyau d’entreprises modernes et semi – modernes a fait son apparition surtout dans la zone des Niayes. Ces entreprises pratiquent des modes de production intensive ou semi – intensive et sont gérées par les lois de l’économie marchande (GASSAMA, 1996). Les informations disponibles sur ces différents systèmes de production permettent de mieux les caractériser.
Système traditionnel extensif
Le système extensif est un système traditionnel transhumant ou pastoral, dans lequel plus de 50% du revenu brut provient de l’élevage (METZGER et al, 1995). Ce système est pratiqué par les peulhs dans la zone sylvo – pastorale, située au nord et correspond aux régions administratives de Saint – Louis, Matam et Louga.
L’élevage dans cette zone est caractérisé par une grande mobilité des troupeaux (SANTOIR, 1983 ; BARRAL, 1982). En effet, l’entretien du cheptel dans un milieu sahélien rigoureux est assuré tout au long de l’année par la transhumance. Ainsi, les mouvements des troupeaux se réduisent à une oscillation entre deux points qui sont le campement d’hivernage dont l’emplacement est assez stable et le campement de saison sèche susceptible d’être déplacé suivant les années (DIAW, 1994). Cet élevage utilise des parcours très vastes avec une superficie estimée à 7500 km² (EL KETROUCHI, 1994). Les ressources en eau sont limitées, la nappe phréatique profonde, la saison des pluies brève avec une pluviométrie faible et irrégulière, une couverture végétale vulnérable où dominent des épineux et graminées annuelles.
Ainsi, de juillet à février, les troupeaux exploitent les pâturages de graminées et arbustifs du Diéri près des campements. Les déplacements sont donc limités et concernent une partie du cheptel qui s’installe autour des centres urbains les plus proches. Ces faibles déplacements sont dictés par la nécessité de commercialiser la production laitière en échange d’espèces monétaires ou par le troc contre les céréales (BARRAL, 1982 ; NDIAYE, 1989). Pendant la saison sèche (mars – juin), la conduite du bétail est basée sur des déplacements d’amplitude plus grande. En effet, avec le tarissement des mares et l’appauvrissement des pâturages peu productifs, les troupeaux vont migrer vers le Sud de cette zone, en l’occurrence le bassin arachidier, en passant d’un forage à l’autre. Le départ peut même être précipité par les feux de brousse. Le retour à la « case départ » a lieu en juin – juillet à la faveur des premières pluies (NDIAYE, 1989).
Le cheptel est essentiellement composé de zébus de race Gobra appelé Zébu peulh sénégalais. Dans la zone sylvopastorale, ces animaux sont exploités pour la production laitière et les troupeaux comportent plus de 50% de femelles (SANTOIR, 1983). Les vaches lactantes restent au campement, le lait sert essentiellement à la nourriture du veau et la traite récupérée souvent une seule fois par jour est destinée à l’autoconsommation, rarement à la vente (METZGER et al. ,1995). La production laitière de la femelle Gobra est faible, elle est estimée à 1,5 à 2 litres de lait par jour, soit 450 à 750 litres pour 6 mois de lactation (AWADALLAH , 1992 ; PAGOT, 1985).
L’équipement du Ferlo en forages profonds, la progression des cultivateurs à la recherche de nouvelles terres, les périodes de sécheresse et la politique de l’Etat à travers notamment les activités de la Société de Développement de l’Elevage de la zone Sylvopastorale (SODESP) ont induit des transformations importantes des systèmes avec une tendance à la sédentarisation autour des forages, à la diversification des activités des éleveurs (pratique de l’agriculture) qui amènent à qualifier ce système actuel d’ agro-sylvopastoralisme (BROUTIN et SOKANA, 1992).
Il faut retenir que cette vaste zone sylvopastorale est considérée comme la zone excédentaire en lait (EL KETROUCHI, 1994).
Système agropastoral ou pastoral
WILSON (1981) définit un système agropastoral ou pastoral semi – intensif comme un système de production dans lequel les agents économiques tirent 10 à 50 % de leur revenu du bétail et 50 à 80 % ou plus de l’agriculture. Ce système est rencontré au Centre et au Sud du Sénégal.
Système agropastoral du centre
Le système agropastoral ou pastoral semi – intensif du centre se trouve davantage implanté dans les zones à vocation mixte où l’agriculture extensive a évincé l’élevage extensif, notamment le centre du bassin arachidier qui est une zone agricole par excellence. Le bassin de l’arachide coïncide pour l’essentiel avec les régions administratives de Diourbel, de Louga, de Kaolack, Fatick et Thiès. Il recouvre les plaines du Centre Ouest du Sénégal, jusqu’aux confins du Ferlo, à l’Est jusqu’ à la Gambie au sud (JEUNE AFRIQUE, 2000).
Selon BROUTIN et DIOKHANE (2000), près de 25% du cheptel bovin se trouverait dans cette zone. Le bétail est considéré par les éleveurs comme un moyen d’épargne et un outil de production. Ce système utilise beaucoup de sous-produits agricoles (fanes et tourteaux d’arachide) pour complémenter l’alimentation des animaux. Malgré cela, le problème de l’alimentation se pose encore à cause de la progression des surfaces agricoles qui a pour conséquence la réduction des pâturages (SOW, 1993). On trouve au nord de cette zone la race Gobra et vers le Sud la race Djakorée, qui est le produit du croisement entre la N’dama et le Gobra.
Système agropastoral du sud
Le système agropastoral du sud est celui rencontré dans les régions administratives de Kolda, de Ziguinchor et de Tambacounda, où se trouve plus de 20% du cheptel national et près de 45% du cheptel bovin et constitue une importante zone d’élevage semi -intensive (BROUTIN et DIOKHANE, 2000). L’élevage y est pratiqué par les peulhs du Fouladou, les mandingues de la moyenne Casamance et les diolas (GASSAMA, 1996). Tout comme dans le système agropastoral du centre, le producteur est plus agriculteur que pasteur. Le bétail représente à ses yeux plus un placement qu’un moyen de production.
Le système agropastoral du sud se caractérise par un potentiel important en sous-produits agricoles et agro-industriels. Pendant la saison sèche et après les récoltes, les animaux sont dans les champs de culture. L’alimentation est à base de résidus de culture (fanes d’arachide, paille de riz, graine de coton). En fin de cette saison, le problème devient crucial, d’où l’intérêt des réserves. En saison de pluies, les cultures se font tout autour des villages, les animaux sont conduits le jour aux pâturages naturel et le soir ils sont parqués près des villages (EL KETROUCHI, 1994).
Par ailleurs, du fait de la forte pression glossinaire dans cette zone, la seule race adaptée est le taurin N’dama, en raison de sa trypanotolérence. La N’dama est une mauvaise productrice laitière, ne donnant que 0,6 à 0,8 litre par jour, soit 108 à 144 litres de lait pour 6 mois de lactation (DIOKHANE, 1993). Cette zone ainsi que le bassin arachidier serait autosuffisant en lait et produits laitiers (BROUTIN et DIOKHANE, 2000).
Système intensif
Les fermes de production laitière en système intensif, fruit le plus souvent de l’initiative privée avec ou sans l’appui d’institutions publiques sont d’apparition récente. Leur présence est dictée par le désir de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomérations urbaines, en particulier, la région dakaroise. Cette situation est favorisée par la localisation de la grande partie des unités intensives et semi – intensives de production laitière dans la zone des Niayes, située à 35 km de Dakar entre 17°2 et 17° de longitude Ouest et 14°30 de latitude Nord. Cette zone est comprise entre les isohyètes 400 et 600 mm et reçoit, en moyenne, 519 mm de pluie par an. Les Niayes offrent ainsi un microclimat particulier grâce à l’influence du courant froid des Canaries et des alizés qui tempèrent l’aridité du climat général de l’intérieur du pays. On observe un maximum thermique à 36°C pendant l’hivernage et un minimum à 10°C, la nuit pendant la saison froide. L’hygrométrie varie entre 75% et 90% (JEUNE AFRIQUE, 2000). La présence de ce microclimat particulier dans la zone favorise le développement de la production laitière par le biais de races laitières exotiques.
La première race introduite dans les Niayes fut le zébu pakistanais, qui est issue du croisement entre la Sahiwal et le Red-sindhi. La pakistanaise fut importée de Tunisie en 1965.Sa production moyenne en 288 jours de lactation est de 1688 litres de lait. La production laitière de la pakistanaise est donc supérieure à celle de la Ndama (DENIS et al., 1986). Des pics de production se situant à 20 l/j ont été observés au niveau des animaux du projet laitier des Niayes (PAIN, 1987). La seconde race introduite dans cette zone fut la Guzerat en 1967 en provenance du Brésil. En matière d’aptitude laitière la Guzerat a des aptitudes meilleures que celles de la pakistanaise (DIAO, 1989).
Deux autres races laitières, la Montbéliarde et la Jerseyaise, ont été importées d’Europe. La Montbéliarde, race originaire de la région montagneuse du Doubs dans le Jura en France, a été introduite pour la première fois au Sénégal en 1976 dans la région des Niayes. Au Sénégal sa production laitière a été estimée à entre 2000 à 3500 litres de lait pour 305 jours de lactation (DENIS et al., 1986). La Jerseyaise est une race originaire de l’île de Jersey dans la Manche, mais de nos jours, le Danemark est le plus gros exportateur de génisses et de semences de la race. La Jerseyaise au Sénégal a une production moyenne estimée par SOW (1991) à 3217 ± 77 kg de lait en 310 jours de lactation avec un taux butyreux de 6,5 à 7 %.
Une autre race est d’introduction récente dans les Niayes et venant de France. IL s’agit de la Holstein qui est une race de grand format, de robe pie – noire, originaire des Pays-Bas. Elle est actuellement répandue dans tous les pays du monde. Elle est caractérisée par une bonne faculté d’adaptation et une longévité pouvant aller jusqu’à 17 ans.
D’autres races sont d’introduction plus récente dans les Niayes et peuvent être rencontrées dans quelques fermes: la Gir et la Girolando. Il s’agit de races importées du Brésil. La Gir est une vache laitière très rustique originaire des Indes et adaptée au Brésil ; sa production est estimée à 8 à 15 l de lait par jour. Quant à la Girolando, elle est une métisse issue de croisement entre la Gir et la Holstein. Sa production est estimée à 15 à 20 l de lait par jour. Parallèlement à l’introduction des races citées, de nombreux essais de croisement en vue de l’amélioration de la production des races locales ont conduit à l’obtention de métis avec des proportions de sang très variables et rencontrés dans les fermes intensives.
Production laitière au Sénégal
La production laitière nationale est déficitaire car elle est de très loin insuffisante pour satisfaire la demande intérieure croissante. Le lait produit localement est pour l’essentiel issu du système traditionnel, malgré le développement dynamique de fermes laitières dans les Niayes. Néanmoins cette production reste marginale.
Caractéristiques de la production nationale
La production locale de lait est faible, irrégulière et présente d’importantes fluctuations saisonnières. NDONG (1982) distingue 4 saisons de production d’inégale importance au Sénégal. Le « Navet » ou saison de pluie va de juillet à octobre avec une production journalière moyenne par vache d’environ 2 litres. Le début de cette période précède de peu les naissances avec comme corollaire, le déclenchement de la lactation qui atteint son maximum entre les mois de juillet et août. De plus, l’hivernage correspond à la période d’abondance alimentaire, hydrique et les animaux accumulent les réserves. Le « loli » ou saison froide va de novembre à janvier avec 1.5 litres par vache et par jour. L’animal peut encore trouver de la nourriture sans pour autant être sujet à un surmenage physique occasionné par de longs déplacements. La production laitière se maintient à un niveau assez voisin de celui de la précédente saison. Le « Nor » ou saison chaude va de février à avril et il est caractérisé par une production moyenne de 0.5 litres de lait par vache et par jour. Les animaux vivent pratiquement de leurs réserves face à la rareté et la pauvreté des pâturages. Le « Tiorone » ou la saison pré – hivernale va de mai à juin et connaît une production pratiquement nulle.
Il faut signaler que si ce découpage traduit la réalité de la production laitière pour la moitié sahélienne du pays, il reste que la situation devient moins alarmante pour la zone soudanienne qui bénéficie plus au sud d’une saison de pluie étalée sur 4 à 5 mois. Cette durée relativement longue prolonge la bonne saison jusqu’en mars pour décroître progressivement en même temps que la saison sèche qui gagne le terrain. Par ailleurs, la production locale est couverte essentiellement par la production issue de l’élevage traditionnel. Celui-ci est extensif et donc très peu spécialisé car les spéculations concernent aussi bien la viande que le lait. Il se pose ainsi un problème d’estimation de la production.
Estimation de la production
L’importance de la production de lait en élevage extensif est difficile à évaluer du fait des écueils statistiques. La multiplicité des systèmes de production, les fortes variabilités dues aux conditions géo-climatiques ou au potentiel génétique, la méconnaissance de la part de la production réellement prélevée pour l’autoconsommation ou la vente, conduisent à une forte incertitude sur le niveau réel des quantités de lait effectivement produites (METZGER et al., 1995). Ce constat est confirmé par BOUTRAIS (1988), pour qui les obstacles ont pour noms : la traite domestique avec des récipients non standardisés, l’utilisation multiple du lait pour l’alimentation du veau ou l’autoconsommation familiale, la vente, la dispersion spatiale des campements et les variations saisonnières du commerce des produits laitiers. Il convient généralement de citer les difficultés de recensement et de contrôle du bétail en raison de certaines croyances traditionnelles qui empêchent le décompte précis des animaux. De plus, l’absence de marché organisé de lait et de produits laitiers n’est pas pour faciliter l’évaluation des quantités de lait produites (GASSAMA, 1996)
Pour parvenir à une estimation des quantités de lait produites localement, la Direction de l’Elevage du Sénégal (DIREL) se base sur le pourcentage de reproductrices, les taux de fécondité et de mortalité ainsi que sur la quantité de lait par lactation après déduction de la consommation du veau. Pour la lactation, les statistiques fournies par la Direction de l’élevage donnent un chiffre constant de 180 litres pour la vache Gobra, 150 litres pour la vache N’dama, 20 litres pour la chèvre, et 15 litres pour la brebis (SENEGAL/ME/DIREL 2001). Ainsi pour l’année 1999, la production locale de lait a été estimée à 115,1 millions de litres dont 93,5 millions (81,2 %) provenaient des vaches et 20,6 millions de litres de lait provenaient des petits ruminants (18,8 %).
Analyse de la production
L’analyse des données utilisées révèle que le lait de vache occupe la part la plus importante de la production. En effet pour la période allant de 1990 à1999, la part du lait de vache dans la production globale représente 83 % contre 17 % pour le lait de petits ruminants, avec 8 % pour le lait de chèvre et 9 % pour le lait de brebis (SENEGAL/ ME/DIREL, 2001)
Par ailleurs, on note une hausse des quantités produites puisqu’en 1990 la production était estimée à 16,5 millions de litres de lait. Cette production est essentiellement le fait de l’élevage traditionnel étant donné que la part des élevages péri – urbains malgré leur essor, reste de l’ordre de 0,6 % par an (DIAO, 1995).
La croissance de la production est inférieure à celle de la demande intérieure solvable. En effet, la demande entièrement couverte par la production locale entre 1961 et 1975, a fortement évolué durant les vingt dernières années sous l’effet conjugué de la croissance démographique et de l’urbanisation. La production locale avec une augmentation faible de 0,3 % s’est révélée très insuffisante pour couvrir les besoins de consommation, d’où l’important recours aux importations (FAO, 2001). Les raisons de ce déficit sont à chercher dans la structure et le fonctionnement des systèmes de production du lait au Sénégal.
Contraintes à l’élevage laitier
Les problèmes de la production laitière au Sénégal sont ceux de l’élevage pris dans son ensemble en milieu tropical. L’animal entretenu sur le mode extensif est tributaire de ce milieu naturel. Bien qu’aujourd’hui les contraintes majeures à la production soit bien connues, leurs maîtrises en revanche reste à réaliser. Les contraintes se situent à différents niveaux et touchent tout le sous – secteur laitier, aussi bien en amont qu’en aval de la filière.
Contraintes à la production
L’élevage Sénégalais mené en majeure partie sur le mode extensif, reste tributaire des aléas géo-climatiques. Ce qui se traduit par des problèmes de disponibilité en aliments et en eau durant la période de soudure. La conséquence directe est la chute de la production (DIOP, 1997).
Par ailleurs il n’y a pas de tradition de stockage des aliments sous forme de foin ou encore moins d’ensilage au Sénégal. Les animaux restent soumis à un régime alimentaire très particulier, caractérisé par une variabilité quantitative très élevée. Sur le plan qualitatif par une variation saisonnière de la composition bromatologique des fourrages et par des carences permanentes en divers oligo-éléments, en particulier le phosphore (DENIS et THIONGANE, 1973).
En outre, malgré l’exigence de nombreux sous produits agricoles et agro-industriels (tourteaux et coques d’arachide, niébé, coton et minéraux vitaminés) produits au Sénégal, ceux ci sont d’accès difficile. En effet, ces sous produits en particulier, sont utilisés comme combustible dans les huileries, s’ils ne sont pas acheminés vers les marchés européens. En 1987 l’Afrique de l’Ouest a exporté pour 163 millions de dollars US de produits agro-industriels destinés à l’alimentation des animaux de l’Union Européenne (BAHUS, 1993). Ce phénomène d’exportation des aliments du bétail a été aggravé par la dévaluation du franc CFA. Cependant, en système semi intensif le coût des aliments demeure un facteur limitant, en sachant que l’alimentation représente 50 à 60 % des coûts de production (DIOP, 1997).Le corollaire des difficultés alimentaires est le problème de l’eau. Des efforts considérables ont été consentis par les pouvoirs publics à travers la construction de forages et de puits pastoraux, mais les problèmes persistent avec en plus la baisse de la nappe phréatique dans la zone sylvopastorale. L’entretien et la gestion des infrastructures hydrauliques, l’utilisation des pesticides et autres insecticides qui dégradent la qualité de l’eau aux abords des périmètres irrigués restent des contraintes récurrentes.
Contraintes sanitaires
Les problèmes sanitaires intéressent tout d’abord les facteurs pathologiques et l’accès aux intrants sanitaires. Les programmes de vaccination appliqués de façon rigoureuse par les services publics vétérinaires depuis les années 1960 ont abouti à la maîtrise des grandes épizooties telles que la peste bovine et la péri – pneumonie contagieuse bovine. Cependant il demeure des maladies qui peuvent se révéler économiquement redoutables. C’est le cas de la dermatose modulaire cutanée des bovins dont on signale depuis quelque temps la présence de foyers disséminés dans la périphérie de Dakar et notamment dans la zone des Niayes. Cette maladie avait déjà causé des dégâts économiques importants lors de l’épizootie de1988 (DAHER, 1995).
Par ailleurs, en élevage traditionnel, le bétail continu de payer un lourd tribut à un certain nombre de pathologies parmi lesquels le parasitisme notamment les trypanosomiases qui figurent en tête de liste et limitent la production dans certaines zones. Divers autres maladies sont aussi à signaler, c’est le cas des maladies telluriques, des autres parasitoses telle que la fasciolose, etc.
Dans les systèmes d’élevage exploitant les races hautes productrices laitières, beaucoup de problèmes sanitaires se posent. Selon DIAO (1989), les parasitoses sanguines, les affections de l’appareil digestif, les problèmes de reproduction, les mammites et les affections néonatales constituent les faits saillants de la pathologie des animaux importés en milieu réel.
A ces facteurs pathologiques, s’associe la difficulté d’accès aux intrants sanitaires. En effet, le réseau de distribution des médicaments vétérinaire est encore lâche et ne permet pas d’assurer une bonne couverture en intrants sanitaires des animaux, ce malgré la présence de nombreux cabinets et pharmacies vétérinaires sur tout le territoire national grâce à la privatisation de la profession. Le renchérissement des prix de ces produits depuis le changement de parité du franc CFA a contribué à accentuer davantage le phénomène.
Contraintes génétiques
Les races bovines locales ont un potentiel génétique laitier faible et restent de médiocres productrices avec seulement 500 à 1500 kg/lactation. La production de ces races peut suffire à couvrir les besoins du veau et de l’autoconsommation, mais elle ne saurait l’être dans le contexte actuel d’urbanisation et de forte pression démographique que subit la ville de Dakar où la demande se fait la plus pressante.
Contraintes liées à l’éleveur
Au niveau de l’éleveur, il faut tout d’abord noter le manque de spécialisation. En effet, les exploitations sont très peu spécialisées. Ensuite vient l’absence d’organisations d’éleveurs pouvant servir d’interlocuteurs auprès des pouvoirs publics et participer efficacement dans la formulation des politiques en matière d’élevage. Les réalités sociales sont souvent négligées par les décideurs. Cette situation pose de nombreux problèmes au développement de l’élevage.
En outre, la cellule familiale en tant qu’unité de base, l’objectif majeur de toute exploitation traditionnelle demeure l’autosuffisance alimentaire de la famille. Donc, toute la logique des producteurs repose sur la gestion de la sécurité alimentaire de la famille et cela aux moindres risques et coûts financiers. Cette logique s’oppose fondamentalement à celle qui régit l’économie marchande, la maximisation du profit (SENEGAL/MDRH, 1992).
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Table des matières
Première partie : Synthèse bibliographique sur l’élevage laitier au Sénégal et les caractéristiques de la Holstein
Chapitre 1 : l’élevage bovins laitier au Sénégal
I. Situation de l’élevage au Sénégal
II. Systèmes de production laitière au Sénégal
II.1. Système traditionnel extensif
II.2. Système agropastoral ou pastoral
II.2.1. Système agropastoral du centre
II.2.2. Système agropastoral du sud
II.3. système intensif
III. Production laitière au Sénégal
III.1. Caractéristiques de la production nationale
III.2. Estimation de la production
III.3. Analyse de la production
IV. Contraintes à l’élevage laitier
IV.1. Contraintes à la production
IV.2. Contraintes sanitaires
IV.3. Contraintes génétiques
IV.4. Contraintes liées à l’éleveur
IV.5. contraintes économiques
V. Importation de lait et des produits laitiers
Chapitre II : Caractéristiques zootechniques de la Holstein
I. Caractéristiques zootechniques de la Holstein
I.1. Origine
I.2. Caractères ethniques
I.3. Carrière de la vache Holstein
I.4. Paramètres de reproduction
I.4.1. Durée de gestation
I.4.2. Age au premier vêlage
I.4.3. Facteurs influençant la fertilité et la fécondité
I.4.3.1. Appétit sexuel
I.4.3.2. Nutrition
I.4.3.3. Niveau de production
I.4.3.4. Numéro de lactation
I.4.3.5. Stade de lactation
I.4.3.6. Pathologies
I.4.3.6.1. Dystocie
I.4.3.6.2. Rétention placentaire
I.4.3.6.3. Métrites
I.4.3.6.4. Kyste ovarien
I.4.3.6.5. Pathologies podales
1.4.3.6.6. Mammites
I.4.3.6.7. Consanguinité
I.4.4. Autres facteurs de variation de la fertilité
I.4.4.1. Stress thermique
I.4.4.2. Détection de chaleurs
I.4.4.3. Moment de l’insémination et la technique utilisée
I.5. Production laitière
Chapitre III : Mesure des performances de reproduction dans les troupeaux laitiers
I. Paramètres de fertilité
I.1. Indice coïtal
I.2. Taux de non-retour des chaleurs (TNR)
I.3. Taux de conception (TC)
I.4. Taux de vêlage (TV)
I.5. Indice de gestation (s/c)
II. Paramètre de fécondité
II.1. Intervalle entre les vêlages (IVV)
II.2. Intervalle entre le vêlage et l’insémination fécondante (V-If)
II.3. Intervalle entre le vêlage et la première insémination (V-I1)
II.4. Intervalle première insémination – insémination fécondante (I1-If)
DEUXIEME PARTIE
Chapitre I : Matériel et méthodes
I. Milieu d’étude
I.1. La ferme laitière de WAYEMBAM
II. Matériel animal
III. Mode d’élevage
IV. Méthodes d’étude
IV.1. Objectif
IV.2. L’enquête rétrospective
IV.3. Collecte des données
IV.4. Fiches de suivi
IV.5. Traitement de données
IV.6. Analyse statistique
IV.7. Limites de l’enquête
Chapitre II : Résultats
I. Résultats de l’enquête
I.1. Paramètres de reproduction
I.1.1. Paramètres de fertilité
I.1.1.1. Taux de réussite en première insémination (TRI1)
I.1.1.2. Pourcentage de vaches ayant nécessité trois I.A ou plus (%3IA)
I.1.1.3. Indice coïtal (I.C)
I.1.2 Paramètres de fécondité
I.1.2.1. Intervalle vêlage – vêlage (IVV)
I.1.2.2. Intervalle vêlage – insémination fécondante (IV-IF)
I.1.2.3. Intervalle vêlage – première insemination
I.1.3. Index général du troupeau
I.1.3.1. Taux global de fécondité (TGF)
I.2. Paramètres de production
I.3. Aspects sanitaires
I.3.1. Taux d’avortement
I.4. Devenir des génisses importées de France
Chapitre III : Discussion et Recommandations
A. Discussion
I. Matériel et méthodes
I.1. Zone d’étude
I.2. Matériel animal
I.3. Méthodes
II. Résultats
II.1. Paramètres de reproduction
II.1.1. Fertilité
II.1. 2. Fécondité
II.1.3. Taux global de fécondité
II.2. Paramètres de production
II.3. Aspect sanitaire
II.3. Devenir des génisses importées de France
B. Recommandations
I. Aux autorités étatiques
II. Au propriétaire de la ferme de Wayembam
III. Aux techniciens d’élevage
IV. Bouviers
V. Gardiens
Conclusion
Bibliographie
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