Mesure des performances de reproduction dans les troupeaux laitiers

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Systรจmes de production laitiรจre au Sรฉnรฉgal

LHOST et al. (1993) dรฉfinissent un systรจme de production comme รฉtant lโ€™ensemble structurรฉ des productions vรฉgรฉtales et animales mises en ล“uvre par un producteur dans son exploitation pour rรฉaliser ses objectifs de production. Les ressources vรฉgรฉtales disponibles, qui constituent la base de lโ€™alimentation, dรฉterminent les diffรฉrents modes de conduite des troupeaux. Ainsi deux principaux systรจme de production coexistent: au Sรฉnรฉgal : le systรจme pastorale de type extensif et le systรจme agropastoral. Lโ€™essentiel de la production locale de lait est fourni par ces deux systรจmes. Depuis quelques annรฉes, un petit noyau dโ€™entreprises modernes et semi – modernes a fait son apparition surtout dans la zone des Niayes. Ces entreprises pratiquent des modes de production intensive ou semi – intensive et sont gรฉrรฉes par les lois de lโ€™รฉconomie marchande (GASSAMA, 1996). Les informations disponibles sur ces diffรฉrents systรจmes de production permettent de mieux les caractรฉriser.

Systรจme traditionnel extensif

Le systรจme extensif est un systรจme traditionnel transhumant ou pastoral, dans lequel plus de 50% du revenu brut provient de lโ€™รฉlevage (METZGER et al, 1995). Ce systรจme est pratiquรฉ par les peulhs dans la zone sylvo – pastorale, situรฉe au nord et correspond aux rรฉgions administratives de Saint – Louis, Matam et Louga.
Lโ€™รฉlevage dans cette zone est caractรฉrisรฉ par une grande mobilitรฉ des troupeaux (SANTOIR, 1983 ; BARRAL, 1982). En effet, lโ€™entretien du cheptel dans un milieu sahรฉlien rigoureux est assurรฉ tout au long de lโ€™annรฉe par la transhumance. Ainsi, les mouvements des troupeaux se rรฉduisent ร  une oscillation entre deux points qui sont le campement dโ€™hivernage dont lโ€™emplacement est assez stable et le campement de saison sรจche susceptible dโ€™รชtre dรฉplacรฉ suivant les annรฉes (DIAW, 1994). Cet รฉlevage utilise des parcours trรจs vastes avec une superficie estimรฉe ร  7500 kmยฒ (EL KETROUCHI, 1994). Les ressources en eau sont limitรฉes, la nappe phrรฉatique profonde, la saison des pluies brรจve avec une pluviomรฉtrie faible et irrรฉguliรจre, une couverture vรฉgรฉtale vulnรฉrable oรน dominent des รฉpineux et graminรฉes annuelles.
Ainsi, de juillet ร  fรฉvrier, les troupeaux exploitent les pรขturages de graminรฉes et arbustifs du Diรฉri prรจs des campements. Les dรฉplacements sont donc limitรฉs et concernent une partie du cheptel qui sโ€™installe autour des centres urbains les plus proches. Ces faibles dรฉplacements sont dictรฉs par la nรฉcessitรฉ de commercialiser la production laitiรจre en รฉchange dโ€™espรจces monรฉtaires ou par le troc contre les cรฉrรฉales (BARRAL, 1982 ; NDIAYE, 1989). Pendant la saison sรจche (mars – juin), la conduite du bรฉtail est basรฉe sur des dรฉplacements dโ€™amplitude plus grande. En effet, avec le tarissement des mares et lโ€™appauvrissement des pรขturages peu productifs, les troupeaux vont migrer vers le Sud de cette zone, en lโ€™occurrence le bassin arachidier, en passant dโ€™un forage ร  lโ€™autre. Le dรฉpart peut mรชme รชtre prรฉcipitรฉ par les feux de brousse. Le retour ร  la ยซ case dรฉpart ยป a lieu en juin – juillet ร  la faveur des premiรจres pluies (NDIAYE, 1989).
Le cheptel est essentiellement composรฉ de zรฉbus de race Gobra appelรฉ Zรฉbu peulh sรฉnรฉgalais. Dans la zone sylvopastorale, ces animaux sont exploitรฉs pour la production laitiรจre et les troupeaux comportent plus de 50% de femelles (SANTOIR, 1983). Les vaches lactantes restent au campement, le lait sert essentiellement ร  la nourriture du veau et la traite rรฉcupรฉrรฉe souvent une seule fois par jour est destinรฉe ร  lโ€™autoconsommation, rarement ร  la vente (METZGER et al. ,1995). La production laitiรจre de la femelle Gobra est faible, elle est estimรฉe ร  1,5 ร  2 litres de lait par jour, soit 450 ร  750 litres pour 6 mois de lactation (AWADALLAH , 1992 ; PAGOT, 1985).
Lโ€™รฉquipement du Ferlo en forages profonds, la progression des cultivateurs ร  la recherche de nouvelles terres, les pรฉriodes de sรฉcheresse et la politique de lโ€™Etat ร  travers notamment les activitรฉs de la Sociรฉtรฉ de Dรฉveloppement de lโ€™Elevage de la zone Sylvopastorale (SODESP) ont induit des transformations importantes des systรจmes avec une tendance ร  la sรฉdentarisation autour des forages, ร  la diversification des activitรฉs des รฉleveurs (pratique de lโ€™agriculture) qui amรจnent ร  qualifier ce systรจme actuel dโ€™ agro-sylvopastoralisme (BROUTIN et SOKANA, 1992).
Il faut retenir que cette vaste zone sylvopastorale est considรฉrรฉe comme la zone excรฉdentaire en lait (EL KETROUCHI, 1994).

Systรจme agropastoral ou pastoral

WILSON (1981) dรฉfinit un systรจme agropastoral ou pastoral semi – intensif comme un systรจme de production dans lequel les agents รฉconomiques tirent 10 ร  50 % de leur revenu du bรฉtail et 50 ร  80 % ou plus de lโ€™agriculture. Ce systรจme est rencontrรฉ au Centre et au Sud du Sรฉnรฉgal.

Systรจme agropastoral du centre

Le systรจme agropastoral ou pastoral semi – intensif du centre se trouve davantage implantรฉ dans les zones ร  vocation mixte oรน lโ€™agriculture extensive a รฉvincรฉ lโ€™รฉlevage extensif, notamment le centre du bassin arachidier qui est une zone agricole par excellence. Le bassin de lโ€™arachide coรฏncide pour lโ€™essentiel avec les rรฉgions administratives de Diourbel, de Louga, de Kaolack, Fatick et Thiรจs. Il recouvre les plaines du Centre Ouest du Sรฉnรฉgal, jusquโ€™aux confins du Ferlo, ร  lโ€™Est jusquโ€™ ร  la Gambie au sud (JEUNE AFRIQUE, 2000).
Selon BROUTIN et DIOKHANE (2000), prรจs de 25% du cheptel bovin se trouverait dans cette zone. Le bรฉtail est considรฉrรฉ par les รฉleveurs comme un moyen dโ€™รฉpargne et un outil de production. Ce systรจme utilise beaucoup de sous-produits agricoles (fanes et tourteaux dโ€™arachide) pour complรฉmenter lโ€™alimentation des animaux. Malgrรฉ cela, le problรจme de lโ€™alimentation se pose encore ร  cause de la progression des surfaces agricoles qui a pour consรฉquence la rรฉduction des pรขturages (SOW, 1993). On trouve au nord de cette zone la race Gobra et vers le Sud la race Djakorรฉe, qui est le produit du croisement entre la Nโ€™dama et le Gobra.

Systรจme agropastoral du sud

Le systรจme agropastoral du sud est celui rencontrรฉ dans les rรฉgions administratives de Kolda, de Ziguinchor et de Tambacounda, oรน se trouve plus de 20% du cheptel national et prรจs de 45% du cheptel bovin et constitue une importante zone dโ€™รฉlevage semi -intensive (BROUTIN et DIOKHANE, 2000). Lโ€™รฉlevage y est pratiquรฉ par les peulhs du Fouladou, les mandingues de la moyenne Casamance et les diolas (GASSAMA, 1996). Tout comme dans le systรจme agropastoral du centre, le producteur est plus agriculteur que pasteur. Le bรฉtail reprรฉsente ร  ses yeux plus un placement quโ€™un moyen de production.
Le systรจme agropastoral du sud se caractรฉrise par un potentiel important en sous-produits agricoles et agro-industriels. Pendant la saison sรจche et aprรจs les rรฉcoltes, les animaux sont dans les champs de culture. Lโ€™alimentation est ร  base de rรฉsidus de culture (fanes dโ€™arachide, paille de riz, graine de coton). En fin de cette saison, le problรจme devient crucial, dโ€™oรน lโ€™intรฉrรชt des rรฉserves. En saison de pluies, les cultures se font tout autour des villages, les animaux sont conduits le jour aux pรขturages naturel et le soir ils sont parquรฉs prรจs des villages (EL KETROUCHI, 1994).
Par ailleurs, du fait de la forte pression glossinaire dans cette zone, la seule race adaptรฉe est le taurin Nโ€™dama, en raison de sa trypanotolรฉrence. La Nโ€™dama est une mauvaise productrice laitiรจre, ne donnant que 0,6 ร  0,8 litre par jour, soit 108 ร  144 litres de lait pour 6 mois de lactation (DIOKHANE, 1993). Cette zone ainsi que le bassin arachidier serait autosuffisant en lait et produits laitiers (BROUTIN et DIOKHANE, 2000).

Systรจme intensif

Les fermes de production laitiรจre en systรจme intensif, fruit le plus souvent de lโ€™initiative privรฉe avec ou sans lโ€™appui dโ€™institutions publiques sont dโ€™apparition rรฉcente. Leur prรฉsence est dictรฉe par le dรฉsir de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomรฉrations urbaines, en particulier, la rรฉgion dakaroise. Cette situation est favorisรฉe par la localisation de la grande partie des unitรฉs intensives et semi โ€“ intensives de production laitiรจre dans la zone des Niayes, situรฉe ร  35 km de Dakar entre 17ยฐ2 et 17ยฐ de longitude Ouest et 14ยฐ30 de latitude Nord. Cette zone est comprise entre les isohyรจtes 400 et 600 mm et reรงoit, en moyenne, 519 mm de pluie par an. Les Niayes offrent ainsi un microclimat particulier grรขce ร  lโ€™influence du courant froid des Canaries et des alizรฉs qui tempรจrent lโ€™ariditรฉ du climat gรฉnรฉral de lโ€™intรฉrieur du pays. On observe un maximum thermique ร  36ยฐC pendant lโ€™hivernage et un minimum ร  10ยฐC, la nuit pendant la saison froide. Lโ€™hygromรฉtrie varie entre 75% et 90% (JEUNE AFRIQUE, 2000). La prรฉsence de ce microclimat particulier dans la zone favorise le dรฉveloppement de la production laitiรจre par le biais de races laitiรจres exotiques.
La premiรจre race introduite dans les Niayes fut le zรฉbu pakistanais, qui est issue du croisement entre la Sahiwal et le Red-sindhi. La pakistanaise fut importรฉe de Tunisie en 1965.Sa production moyenne en 288 jours de lactation est de 1688 litres de lait. La production laitiรจre de la pakistanaise est donc supรฉrieure ร  celle de la Ndama (DENIS et al., 1986). Des pics de production se situant ร  20 l/j ont รฉtรฉ observรฉs au niveau des animaux du projet laitier des Niayes (PAIN, 1987). La seconde race introduite dans cette zone fut la Guzerat en 1967 en provenance du Brรฉsil. En matiรจre dโ€™aptitude laitiรจre la Guzerat a des aptitudes meilleures que celles de la pakistanaise (DIAO, 1989).
Deux autres races laitiรจres, la Montbรฉliarde et la Jerseyaise, ont รฉtรฉ importรฉes dโ€™Europe. La Montbรฉliarde, race originaire de la rรฉgion montagneuse du Doubs dans le Jura en France, a รฉtรฉ introduite pour la premiรจre fois au Sรฉnรฉgal en 1976 dans la rรฉgion des Niayes. Au Sรฉnรฉgal sa production laitiรจre a รฉtรฉ estimรฉe ร  entre 2000 ร  3500 litres de lait pour 305 jours de lactation (DENIS et al., 1986). La Jerseyaise est une race originaire de lโ€™รฎle de Jersey dans la Manche, mais de nos jours, le Danemark est le plus gros exportateur de gรฉnisses et de semences de la race. La Jerseyaise au Sรฉnรฉgal a une production moyenne estimรฉe par SOW (1991) ร  3217 ยฑ 77 kg de lait en 310 jours de lactation avec un taux butyreux de 6,5 ร  7 %.
Une autre race est dโ€™introduction rรฉcente dans les Niayes et venant de France. IL sโ€™agit de la Holstein qui est une race de grand format, de robe pie – noire, originaire des Pays-Bas. Elle est actuellement rรฉpandue dans tous les pays du monde. Elle est caractรฉrisรฉe par une bonne facultรฉ dโ€™adaptation et une longรฉvitรฉ pouvant aller jusquโ€™ร  17 ans.
Dโ€™autres races sont dโ€™introduction plus rรฉcente dans les Niayes et peuvent รชtre rencontrรฉes dans quelques fermes: la Gir et la Girolando. Il sโ€™agit de races importรฉes du Brรฉsil. La Gir est une vache laitiรจre trรจs rustique originaire des Indes et adaptรฉe au Brรฉsil ; sa production est estimรฉe ร  8 ร  15 l de lait par jour. Quant ร  la Girolando, elle est une mรฉtisse issue de croisement entre la Gir et la Holstein. Sa production est estimรฉe ร  15 ร  20 l de lait par jour. Parallรจlement ร  lโ€™introduction des races citรฉes, de nombreux essais de croisement en vue de lโ€™amรฉlioration de la production des races locales ont conduit ร  lโ€™obtention de mรฉtis avec des proportions de sang trรจs variables et rencontrรฉs dans les fermes intensives.

Production laitiรจre au Sรฉnรฉgal

La production laitiรจre nationale est dรฉficitaire car elle est de trรจs loin insuffisante pour satisfaire la demande intรฉrieure croissante. Le lait produit localement est pour lโ€™essentiel issu du systรจme traditionnel, malgrรฉ le dรฉveloppement dynamique de fermes laitiรจres dans les Niayes. Nรฉanmoins cette production reste marginale.

Caractรฉristiques de la production nationale

La production locale de lait est faible, irrรฉguliรจre et prรฉsente dโ€™importantes fluctuations saisonniรจres. NDONG (1982) distingue 4 saisons de production dโ€™inรฉgale importance au Sรฉnรฉgal. Le ยซ Navet ยป ou saison de pluie va de juillet ร  octobre avec une production journaliรจre moyenne par vache dโ€™environ 2 litres. Le dรฉbut de cette pรฉriode prรฉcรจde de peu les naissances avec comme corollaire, le dรฉclenchement de la lactation qui atteint son maximum entre les mois de juillet et aoรปt. De plus, lโ€™hivernage correspond ร  la pรฉriode dโ€™abondance alimentaire, hydrique et les animaux accumulent les rรฉserves. Le ยซ loli ยป ou saison froide va de novembre ร  janvier avec 1.5 litres par vache et par jour. Lโ€™animal peut encore trouver de la nourriture sans pour autant รชtre sujet ร  un surmenage physique occasionnรฉ par de longs dรฉplacements. La production laitiรจre se maintient ร  un niveau assez voisin de celui de la prรฉcรฉdente saison. Le ยซ Nor ยป ou saison chaude va de fรฉvrier ร  avril et il est caractรฉrisรฉ par une production moyenne de 0.5 litres de lait par vache et par jour. Les animaux vivent pratiquement de leurs rรฉserves face ร  la raretรฉ et la pauvretรฉ des pรขturages. Le ยซ Tiorone ยป ou la saison prรฉ – hivernale va de mai ร  juin et connaรฎt une production pratiquement nulle.
Il faut signaler que si ce dรฉcoupage traduit la rรฉalitรฉ de la production laitiรจre pour la moitiรฉ sahรฉlienne du pays, il reste que la situation devient moins alarmante pour la zone soudanienne qui bรฉnรฉficie plus au sud dโ€™une saison de pluie รฉtalรฉe sur 4 ร  5 mois. Cette durรฉe relativement longue prolonge la bonne saison jusquโ€™en mars pour dรฉcroรฎtre progressivement en mรชme temps que la saison sรจche qui gagne le terrain. Par ailleurs, la production locale est couverte essentiellement par la production issue de lโ€™รฉlevage traditionnel. Celui-ci est extensif et donc trรจs peu spรฉcialisรฉ car les spรฉculations concernent aussi bien la viande que le lait. Il se pose ainsi un problรจme dโ€™estimation de la production.

Estimation de la production

Lโ€™importance de la production de lait en รฉlevage extensif est difficile ร  รฉvaluer du fait des รฉcueils statistiques. La multiplicitรฉ des systรจmes de production, les fortes variabilitรฉs dues aux conditions gรฉo-climatiques ou au potentiel gรฉnรฉtique, la mรฉconnaissance de la part de la production rรฉellement prรฉlevรฉe pour lโ€™autoconsommation ou la vente, conduisent ร  une forte incertitude sur le niveau rรฉel des quantitรฉs de lait effectivement produites (METZGER et al., 1995). Ce constat est confirmรฉ par BOUTRAIS (1988), pour qui les obstacles ont pour noms : la traite domestique avec des rรฉcipients non standardisรฉs, lโ€™utilisation multiple du lait pour lโ€™alimentation du veau ou lโ€™autoconsommation familiale, la vente, la dispersion spatiale des campements et les variations saisonniรจres du commerce des produits laitiers. Il convient gรฉnรฉralement de citer les difficultรฉs de recensement et de contrรดle du bรฉtail en raison de certaines croyances traditionnelles qui empรชchent le dรฉcompte prรฉcis des animaux. De plus, lโ€™absence de marchรฉ organisรฉ de lait et de produits laitiers nโ€™est pas pour faciliter lโ€™รฉvaluation des quantitรฉs de lait produites (GASSAMA, 1996)
Pour parvenir ร  une estimation des quantitรฉs de lait produites localement, la Direction de lโ€™Elevage du Sรฉnรฉgal (DIREL) se base sur le pourcentage de reproductrices, les taux de fรฉconditรฉ et de mortalitรฉ ainsi que sur la quantitรฉ de lait par lactation aprรจs dรฉduction de la consommation du veau. Pour la lactation, les statistiques fournies par la Direction de lโ€™รฉlevage donnent un chiffre constant de 180 litres pour la vache Gobra, 150 litres pour la vache Nโ€™dama, 20 litres pour la chรจvre, et 15 litres pour la brebis (SENEGAL/ME/DIREL 2001). Ainsi pour lโ€™annรฉe 1999, la production locale de lait a รฉtรฉ estimรฉe ร  115,1 millions de litres dont 93,5 millions (81,2 %) provenaient des vaches et 20,6 millions de litres de lait provenaient des petits ruminants (18,8 %).

Analyse de la production

Lโ€™analyse des donnรฉes utilisรฉes rรฉvรจle que le lait de vache occupe la part la plus importante de la production. En effet pour la pรฉriode allant de 1990 ร 1999, la part du lait de vache dans la production globale reprรฉsente 83 % contre 17 % pour le lait de petits ruminants, avec 8 % pour le lait de chรจvre et 9 % pour le lait de brebis (SENEGAL/ ME/DIREL, 2001)
Par ailleurs, on note une hausse des quantitรฉs produites puisquโ€™en 1990 la production รฉtait estimรฉe ร  16,5 millions de litres de lait. Cette production est essentiellement le fait de lโ€™รฉlevage traditionnel รฉtant donnรฉ que la part des รฉlevages pรฉri โ€“ urbains malgrรฉ leur essor, reste de lโ€™ordre de 0,6 % par an (DIAO, 1995).
La croissance de la production est infรฉrieure ร  celle de la demande intรฉrieure solvable. En effet, la demande entiรจrement couverte par la production locale entre 1961 et 1975, a fortement รฉvoluรฉ durant les vingt derniรจres annรฉes sous lโ€™effet conjuguรฉ de la croissance dรฉmographique et de lโ€™urbanisation. La production locale avec une augmentation faible de 0,3 % sโ€™est rรฉvรฉlรฉe trรจs insuffisante pour couvrir les besoins de consommation, dโ€™oรน lโ€™important recours aux importations (FAO, 2001). Les raisons de ce dรฉficit sont ร  chercher dans la structure et le fonctionnement des systรจmes de production du lait au Sรฉnรฉgal.

Contraintes ร  lโ€™รฉlevage laitier

Les problรจmes de la production laitiรจre au Sรฉnรฉgal sont ceux de lโ€™รฉlevage pris dans son ensemble en milieu tropical. Lโ€™animal entretenu sur le mode extensif est tributaire de ce milieu naturel. Bien quโ€™aujourdโ€™hui les contraintes majeures ร  la production soit bien connues, leurs maรฎtrises en revanche reste ร  rรฉaliser. Les contraintes se situent ร  diffรฉrents niveaux et touchent tout le sous – secteur laitier, aussi bien en amont quโ€™en aval de la filiรจre.

Contraintes ร  la production

Lโ€™รฉlevage Sรฉnรฉgalais menรฉ en majeure partie sur le mode extensif, reste tributaire des alรฉas gรฉo-climatiques. Ce qui se traduit par des problรจmes de disponibilitรฉ en aliments et en eau durant la pรฉriode de soudure. La consรฉquence directe est la chute de la production (DIOP, 1997).
Par ailleurs il nโ€™y a pas de tradition de stockage des aliments sous forme de foin ou encore moins dโ€™ensilage au Sรฉnรฉgal. Les animaux restent soumis ร  un rรฉgime alimentaire trรจs particulier, caractรฉrisรฉ par une variabilitรฉ quantitative trรจs รฉlevรฉe. Sur le plan qualitatif par une variation saisonniรจre de la composition bromatologique des fourrages et par des carences permanentes en divers oligo-รฉlรฉments, en particulier le phosphore (DENIS et THIONGANE, 1973).
En outre, malgrรฉ lโ€™exigence de nombreux sous produits agricoles et agro-industriels (tourteaux et coques dโ€™arachide, niรฉbรฉ, coton et minรฉraux vitaminรฉs) produits au Sรฉnรฉgal, ceux ci sont dโ€™accรจs difficile. En effet, ces sous produits en particulier, sont utilisรฉs comme combustible dans les huileries, sโ€™ils ne sont pas acheminรฉs vers les marchรฉs europรฉens. En 1987 lโ€™Afrique de lโ€™Ouest a exportรฉ pour 163 millions de dollars US de produits agro-industriels destinรฉs ร  lโ€™alimentation des animaux de lโ€™Union Europรฉenne (BAHUS, 1993). Ce phรฉnomรจne dโ€™exportation des aliments du bรฉtail a รฉtรฉ aggravรฉ par la dรฉvaluation du franc CFA. Cependant, en systรจme semi intensif le coรปt des aliments demeure un facteur limitant, en sachant que lโ€™alimentation reprรฉsente 50 ร  60 % des coรปts de production (DIOP, 1997).Le corollaire des difficultรฉs alimentaires est le problรจme de lโ€™eau. Des efforts considรฉrables ont รฉtรฉ consentis par les pouvoirs publics ร  travers la construction de forages et de puits pastoraux, mais les problรจmes persistent avec en plus la baisse de la nappe phrรฉatique dans la zone sylvopastorale. Lโ€™entretien et la gestion des infrastructures hydrauliques, lโ€™utilisation des pesticides et autres insecticides qui dรฉgradent la qualitรฉ de lโ€™eau aux abords des pรฉrimรจtres irriguรฉs restent des contraintes rรฉcurrentes.

Contraintes sanitaires

Les problรจmes sanitaires intรฉressent tout dโ€™abord les facteurs pathologiques et lโ€™accรจs aux intrants sanitaires. Les programmes de vaccination appliquรฉs de faรงon rigoureuse par les services publics vรฉtรฉrinaires depuis les annรฉes 1960 ont abouti ร  la maรฎtrise des grandes รฉpizooties telles que la peste bovine et la pรฉri – pneumonie contagieuse bovine. Cependant il demeure des maladies qui peuvent se rรฉvรฉler รฉconomiquement redoutables. Cโ€™est le cas de la dermatose modulaire cutanรฉe des bovins dont on signale depuis quelque temps la prรฉsence de foyers dissรฉminรฉs dans la pรฉriphรฉrie de Dakar et notamment dans la zone des Niayes. Cette maladie avait dรฉjร  causรฉ des dรฉgรขts รฉconomiques importants lors de lโ€™รฉpizootie de1988 (DAHER, 1995).
Par ailleurs, en รฉlevage traditionnel, le bรฉtail continu de payer un lourd tribut ร  un certain nombre de pathologies parmi lesquels le parasitisme notamment les trypanosomiases qui figurent en tรชte de liste et limitent la production dans certaines zones. Divers autres maladies sont aussi ร  signaler, cโ€™est le cas des maladies telluriques, des autres parasitoses telle que la fasciolose, etc.
Dans les systรจmes dโ€™รฉlevage exploitant les races hautes productrices laitiรจres, beaucoup de problรจmes sanitaires se posent. Selon DIAO (1989), les parasitoses sanguines, les affections de lโ€™appareil digestif, les problรจmes de reproduction, les mammites et les affections nรฉonatales constituent les faits saillants de la pathologie des animaux importรฉs en milieu rรฉel.
A ces facteurs pathologiques, sโ€™associe la difficultรฉ dโ€™accรจs aux intrants sanitaires. En effet, le rรฉseau de distribution des mรฉdicaments vรฉtรฉrinaire est encore lรขche et ne permet pas dโ€™assurer une bonne couverture en intrants sanitaires des animaux, ce malgrรฉ la prรฉsence de nombreux cabinets et pharmacies vรฉtรฉrinaires sur tout le territoire national grรขce ร  la privatisation de la profession. Le renchรฉrissement des prix de ces produits depuis le changement de paritรฉ du franc CFA a contribuรฉ ร  accentuer davantage le phรฉnomรจne.

Contraintes gรฉnรฉtiques

Les races bovines locales ont un potentiel gรฉnรฉtique laitier faible et restent de mรฉdiocres productrices avec seulement 500 ร  1500 kg/lactation. La production de ces races peut suffire ร  couvrir les besoins du veau et de lโ€™autoconsommation, mais elle ne saurait lโ€™รชtre dans le contexte actuel dโ€™urbanisation et de forte pression dรฉmographique que subit la ville de Dakar oรน la demande se fait la plus pressante.

Contraintes liรฉes ร  lโ€™รฉleveur

Au niveau de lโ€™รฉleveur, il faut tout dโ€™abord noter le manque de spรฉcialisation. En effet, les exploitations sont trรจs peu spรฉcialisรฉes. Ensuite vient lโ€™absence dโ€™organisations dโ€™รฉleveurs pouvant servir dโ€™interlocuteurs auprรจs des pouvoirs publics et participer efficacement dans la formulation des politiques en matiรจre dโ€™รฉlevage. Les rรฉalitรฉs sociales sont souvent nรฉgligรฉes par les dรฉcideurs. Cette situation pose de nombreux problรจmes au dรฉveloppement de lโ€™รฉlevage.
En outre, la cellule familiale en tant quโ€™unitรฉ de base, lโ€™objectif majeur de toute exploitation traditionnelle demeure lโ€™autosuffisance alimentaire de la famille. Donc, toute la logique des producteurs repose sur la gestion de la sรฉcuritรฉ alimentaire de la famille et cela aux moindres risques et coรปts financiers. Cette logique sโ€™oppose fondamentalement ร  celle qui rรฉgit lโ€™รฉconomie marchande, la maximisation du profit (SENEGAL/MDRH, 1992).

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Table des matiรจres

Premiรจre partie : Synthรจse bibliographique sur lโ€™รฉlevage laitier au Sรฉnรฉgal et les caractรฉristiques de la Holstein
Chapitre 1 : lโ€™รฉlevage bovins laitier au Sรฉnรฉgal
I. Situation de lโ€™รฉlevage au Sรฉnรฉgal
II. Systรจmes de production laitiรจre au Sรฉnรฉgal
II.1. Systรจme traditionnel extensif
II.2. Systรจme agropastoral ou pastoral
II.2.1. Systรจme agropastoral du centre
II.2.2. Systรจme agropastoral du sud
II.3. systรจme intensif
III. Production laitiรจre au Sรฉnรฉgal
III.1. Caractรฉristiques de la production nationale
III.2. Estimation de la production
III.3. Analyse de la production
IV. Contraintes ร  lโ€™รฉlevage laitier
IV.1. Contraintes ร  la production
IV.2. Contraintes sanitaires
IV.3. Contraintes gรฉnรฉtiques
IV.4. Contraintes liรฉes ร  lโ€™รฉleveur
IV.5. contraintes รฉconomiques
V. Importation de lait et des produits laitiers
Chapitre II : Caractรฉristiques zootechniques de la Holstein
I. Caractรฉristiques zootechniques de la Holstein
I.1. Origine
I.2. Caractรจres ethniques
I.3. Carriรจre de la vache Holstein
I.4. Paramรจtres de reproduction
I.4.1. Durรฉe de gestation
I.4.2. Age au premier vรชlage
I.4.3. Facteurs influenรงant la fertilitรฉ et la fรฉconditรฉ
I.4.3.1. Appรฉtit sexuel
I.4.3.2. Nutrition
I.4.3.3. Niveau de production
I.4.3.4. Numรฉro de lactation
I.4.3.5. Stade de lactation
I.4.3.6. Pathologies
I.4.3.6.1. Dystocie
I.4.3.6.2. Rรฉtention placentaire
I.4.3.6.3. Mรฉtrites
I.4.3.6.4. Kyste ovarien
I.4.3.6.5. Pathologies podales
1.4.3.6.6. Mammites
I.4.3.6.7. Consanguinitรฉ
I.4.4. Autres facteurs de variation de la fertilitรฉ
I.4.4.1. Stress thermique
I.4.4.2. Dรฉtection de chaleurs
I.4.4.3. Moment de lโ€™insรฉmination et la technique utilisรฉe
I.5. Production laitiรจre
Chapitre III : Mesure des performances de reproduction dans les troupeaux laitiers
I. Paramรจtres de fertilitรฉ
I.1. Indice coรฏtal
I.2. Taux de non-retour des chaleurs (TNR)
I.3. Taux de conception (TC)
I.4. Taux de vรชlage (TV)
I.5. Indice de gestation (s/c)
II. Paramรจtre de fรฉconditรฉ
II.1. Intervalle entre les vรชlages (IVV)
II.2. Intervalle entre le vรชlage et lโ€™insรฉmination fรฉcondante (V-If)
II.3. Intervalle entre le vรชlage et la premiรจre insรฉmination (V-I1)
II.4. Intervalle premiรจre insรฉmination โ€“ insรฉmination fรฉcondante (I1-If)
DEUXIEME PARTIE
Chapitre I : Matรฉriel et mรฉthodes
I. Milieu dโ€™รฉtude
I.1. La ferme laitiรจre de WAYEMBAM
II. Matรฉriel animal
III. Mode dโ€™รฉlevage
IV. Mรฉthodes dโ€™รฉtude
IV.1. Objectif
IV.2. Lโ€™enquรชte rรฉtrospective
IV.3. Collecte des donnรฉes
IV.4. Fiches de suivi
IV.5. Traitement de donnรฉes
IV.6. Analyse statistique
IV.7. Limites de lโ€™enquรชte
Chapitre II : Rรฉsultats
I. Rรฉsultats de lโ€™enquรชte
I.1. Paramรจtres de reproduction
I.1.1. Paramรจtres de fertilitรฉ
I.1.1.1. Taux de rรฉussite en premiรจre insรฉmination (TRI1)
I.1.1.2. Pourcentage de vaches ayant nรฉcessitรฉ trois I.A ou plus (%3IA)
I.1.1.3. Indice coรฏtal (I.C)
I.1.2 Paramรจtres de fรฉconditรฉ
I.1.2.1. Intervalle vรชlage โ€“ vรชlage (IVV)
I.1.2.2. Intervalle vรชlage – insรฉmination fรฉcondante (IV-IF)
I.1.2.3. Intervalle vรชlage โ€“ premiรจre insemination
I.1.3. Index gรฉnรฉral du troupeau
I.1.3.1. Taux global de fรฉconditรฉ (TGF)
I.2. Paramรจtres de production
I.3. Aspects sanitaires
I.3.1. Taux dโ€™avortement
I.4. Devenir des gรฉnisses importรฉes de France
Chapitre III : Discussion et Recommandations
A. Discussion
I. Matรฉriel et mรฉthodes
I.1. Zone dโ€™รฉtude
I.2. Matรฉriel animal
I.3. Mรฉthodes
II. Rรฉsultats
II.1. Paramรจtres de reproduction
II.1.1. Fertilitรฉ
II.1. 2. Fรฉconditรฉ
II.1.3. Taux global de fรฉconditรฉ
II.2. Paramรจtres de production
II.3. Aspect sanitaire
II.3. Devenir des gรฉnisses importรฉes de France
B. Recommandations
I. Aux autoritรฉs รฉtatiques
II. Au propriรฉtaire de la ferme de Wayembam
III. Aux techniciens dโ€™รฉlevage
IV. Bouviers
V. Gardiens
Conclusion
Bibliographie

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