La technique thérapeutique homéopathique
Le but de la technique thérapeutique homéopathique est d’appliquer le principe de similitude, en comparant les deux ensembles symptomatiques réactionnels :
celui présenté par l’homme sain lors de l’expérimentation d’une substance (la pathogénésie) ;
celui du malade.
En effet, tous les symptômes seront groupés et classés, non pas uniquement en fonction du diagnostic de la maladie, mais en fonction de leur caractère individuel, afin de les comparer et de les rapprocher de l’ensemble symptomatique d’une ou plusieurs substances qui deviendront les remèdes homéopathiques aux symptômes du malade (étude sémiologique homéopathique). Cette substance est enfin utilisée comme remède à dose infinitésimale.
Buts de la prémédication
La pratique courante consiste à prescrire une prémédication pour soulager l’anxiété préopératoire sans s’attacher à d’autres buts afin d’améliorer le confort du patient.(16) La prémédication vise à faire arriver au bloc opératoire un malade calme, détendu. (17) Idéalement, la prémédication doit augmenter la probabilité que le patient aborde la phase préopératoire libre de toute appréhension, facilement réveillable et en état de sédation « maîtrisée » pour qu’il soit coopérant. (18) D’autres objectifs classiques sont :
– la prévention de la stimulation vagale ;
– la prévention des risques allergiques ; (19)
– la prévention du risque hémorragique ;
– la prévention des vomissements au cours de l’induction de l’anesthésie et au réveil.
Selon la différentielle entre les FC après induction à l’intubation et au cours de la VPA
• Plus de la moitié des patients sous prémédication homéopathique (55% soit 22 cas sur 40) n’ont accéléré leur FC qu’avec une différentielle inférieure à +20 battements/mn. Seuls 5% (2 cas sur 40) ont accéléré leur FC d’une valeur supérieure à +40 battements/mn.
• Pour les patients sous prémédication classique : 25% (10 cas sur 40) ont présenté une accélération de leur FC d’une valeur inférieure à +20 battements/mn,et la majorité des patients (50% soit 20 cas sur 40) ont accéléré leur FC jusqu’à une différentielle supérieure à 40 battements/mn. 25% (10 cas sur 40) l’ont accélérée avec une différentielle entre +40 à +50 battements/mn.
• Pour les patients sans prémédication : 17,5% (7 cas sur 40) des patients n’ont modifié leur FC qu’avec une différentielle inférieure à +20 battements/mn, 75% (30 cas sur 40) des patients ont accéléré leur FC avec une valeur supérieure à +40 battements/mn.
La méthodologie
Dans cette étude, nous avons observé 120 patients sous anesthésie générale,qui sont répartis en 3 groupes selon le type de prémédication :
– Groupe A : 40 patients sous prémédication homéopathique
– Groupe B : 40 patients sous prémédication classique
– Groupe C : 40 patients sans prémédication.
• Comme remèdes homéopathiques, nous avons utilisé : Gelsémium, Opium, Arnica, selon la posologie suivante :
OPIUM 15 CH : 10 granules sous la langue en une seule prise, la veille de l’intervention le matin ;
ARNICA 15 CH : 10 granules en une seule prise, la veille de l’intervention mais le soir ;
GELSEMIUM 15 CH : 3 granules sous la langue, une heure avant l’intervention.
Le choix de ces remèdes été justifié pour leurs actions pathogénétiques.
i). Pour le Gelsémium (7)(8)
Le premier stade de l’action pathogénétique du Gelsémium est caractérisé par une faiblesse musculaire avec sensation de fatigue, associée à des tremblements et des signes neuro-végétatifs. Ces symptômes apparaissent après la peur et l’angoisse. Les symptômes dus au Gelsémium ressemblent à ceux induits par l’anxiété préopératoire. Le deuxième stade de l’intoxication par le Gelsémium est la phase parétique avec prostration et asthénie intense. Le dernier stade est caractérisé par une sédation avec paralysie des muscles respiratoires. Cette phase correspond aux manifestations respiratoires per opératoires dues aux drogues anesthésiques. En fait, le Gelsémium à la dose infinitésimale est indiquée en prémédication pour son action anxiolytique et par la facilitation du réveil anesthésique.
ii). Pour l’Opium (9)
L’intoxication aiguë par l’opium se manifeste par une obnubilation générale, une sédation et un état comateux ; ce qui correspond au stade du sommeil de l’anesthésie générale. Nous avons utilisé l’Opium à la dose infinitésimale en prémédication pour son effet sur le sommeil anesthésique et pour le réveil anesthésique.
iii). Pour l’Arnica (12)
L’intoxication par l’Arnica se manifeste essentiellement : o par des sensations douloureuses telles celles qui sont ressenties après surmenage physique ou après contusions. Le traumatisme douloureux provoqué par l’Arnica correspond aux stimulations douloureuses de l’incision chirurgicale et de l’intubation trachéale ;
o par des extravasations capillaires, correspondant à l’hémorragie de l’incision et l’hémorragie durant l’intervention. En effet, l’utilisation de l’Arnica en prémédication à la dose infinitésimale est justifiée par son action contre les douleurs per et post-opératoires. Et surtout, l’arnica prévient et diminue les hémorragies en per et post-opératoires.
• La prémédication classique utilise habituellement un anxiolytique et un parasympatholytique. On reconnaît aux benzodiazépines un effet anxiolytique mais l’utilisation des benzodiazépines à demi-vie longue, comme le diazépam, expose aux risques de sédation excessive, notamment chez les sujets âgés. Les benzodiazépines sont responsables d’accidents allergiques. Ces accidents concernent essentiellement le diazépam et le chlordiazépoxyde. De plus, les benzodiazépines sont dépresseurs respiratoires chez certaines patients, même à dose dite « standard ». (23) Comme vagolytiques nous avons utilisé lors de cette étude l’atropine pour prévenir la stimulation vagale liée à l’anesthésie (intubation) ou à la chirurgie (incision, traction, dilatation). La dose de 0,5mg en IM accélère habituellement la fréquence cardiaque et pourrait induire des troubles du rythme cardiaque. Dans les situations suivantes, la contre-indication des vagolytiques est absolue ou relative :
– chez les coronariens ;
– chez les patients qui ne sont pas à jeun en raison de l’action sur le sphincter du bas-oesophage ;
– dans le glaucome à angle fermé ;
– l’hypertrophie prostatique et le risque de rétention urinaire ;
– l’hyperthermie, surtout chez les enfants.
Dans notre étude, l’hydroxyzine (ATARAX®) est utilisée fréquemment pour la prémédication des sujets âgés et des sujets à risque. L’association de l’hydroxyzine à d’autres médicaments (atropine, quinidine ou quinidine-like) pourrait favoriser la survenue de troubles du rythme ventriculaire avec pour éventuelle conséquence une mort subite. Un cas clinique d’anaphylaxie avec l’hydroxyzine a été répertorié (41). Enfin, d’autres mécanismes d’action comme un effet anticholinergique (rétention d’urine, glaucome etc…), une sédation peuvent être observés et considérés comme effets adverses de ce médicament. (42)
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR L’HOMEOPATHIE ET LA PREMEDICATION ANESTHESIQUE
1. L’HOMEOPATHIE
1.1. Qu’est-ce que l’homéopathie
1.1.1. Le principe de similitude
1.1.2. L’origine de l’homéopathie
1.1.3. La dose infinitésimale
1.2. La technique thérapeutique homéopathique
1.3. Le médicament homéopathique
1.3.1. Le processus de fabrication
1.3.1.1. Les matières premières
1.3.1.2. De la teinture mère à la dilution infinitésimale
1.3.1.3. La triple imprégnation
1.3.2. La forme des médicaments
1.3.2.1. Les unitaires
1.3.2.2. Les formules composées
1.4. Matière médicale
1.4.1. Gelsémium sempevirens
1.4.1.1. Origine
1.4.1.2. Action générale
1.4.1.3. Principales indications thérapeutiques
1.4.2. Opium
1.4.2.1. Origine et description
1.4.2.2. Action générale
1.4.2.3. Principales indications
1.4.3. Arnica montana
1.4.3.1. Origine
1.4.3.2. Action générale
1.4.3.3. .Principales indications thérapeutiques
2. PREMEDICATION ANESTHESIQUE
2.1. Définition
2.2. Buts de la prémédication
2.3. Moyens de la prémédication classique
2.3.1. Les benzodiazépines
2.3.1.1. Propriétés pharmacologiques
2.3.1.2. Propriétés pharmacocinétiques
2.3.1.3. Effets secondaires
2.3.2. Les parasympatholytiques
2.3.2.1. Propriétés pharmacocinétiques
2.3.2.2. Effets indésirables
3.3.3. L’hydroxyzine
3.3.3.1. Pharmacologie
3.3.3.2. Effets secondaires
2.4. Risques de la prémédication anesthésique
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE ET NOS RESULTATS
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le service
1.2. Matériels d’étude
1.3. Disponibilité en médicaments
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.1.1. Objectifs de l’étude
2.1.2. Méthode
2.1.2.1. Recrutement des patients
2.1.2.2. Critères de classement
2.1.3. Matériels d’étude
2.1.4. Paramètres à évaluer
2.1.5. Méthode d’analyse de paramètres
2.1.6. Remèdes homéopathiques utilisés
2.1.7. Médicaments utilisés pour la prémédication classique
3. RESULTATS
3.1. Répartition des cas selon le type de prémédication
3.2. Répartition des cas selon l’âge
3.3. Répartition des cas selon le sexe
3.4. Répartition des cas selon le type d’intervention
3.5. Répartition des cas selon les produits anesthésiques utilisés
3.5.1. Répartition des cas selon le groupe d’anesthésiques utilisés
3.5.2. Répartition des cas selon les narcotiques intraveineux utilisés
3.5.3. Répartition des cas selon l’analgésique utilisé
3.5.4. Répartition des cas selon l’utilisation de curare ou non
3.6. Répartition des cas selon l’état d’anxiété des patients à l’arrivé au bloc opératoire
3.7. Répartition des cas selon la variation de la TA
3.7.1. Selon la différentielle entre les TAS à l’arrivée au bloc opératoire et au cours de la VPA
3.7.2. Selon la différentielle entre les TAD à l’arrivée au bloc et au cours de la VPA
3.7.3. Selon la différentielle entre les TAS après induction, à l’intubation et au cours de la VPA
3.7.4. Selon la différentielle entre les TAD après induction, à l’intubation et au cours de la VPA
3.7.5. Selon la différentielle entre les TAS à l’incision et au cours de la VPA
3.7.6. Selon la différentielle entre les TAD à l’incision et au cours de la VPA
3.7.7. Selon la différentielle entre les TAS en per opératoire et au cours de la VPA
3.7.8. Selon la différentielle entre les TAD en per opératoire et au cours de la VPA
3.7.9. Selon la différentielle entre les TAS au réveil et au cours de la VPA
3.7.10. Selon la différentielle entre les TAD au réveil et au cours de la VPA
3.7.11. Comparaison entre les TAS moyennes des 3 groupes d’étude
3.7.12. Comparaison entre les TAD moyennes des 3 groupes d’étude
3.8. Répartition des cas selon la variation de la FC
3.8.1. Selon la différentielle entre les FC à l’arrivée au bloc opératoire et au cours de la VPA
3.8.2. Selon la différentielle entre les FC après induction à l’intubation et au cours de la VPA
3.8.3. Selon la différentielle entre les FC à l’incision et au cours de la VPA
3.8.4. Selon la différentielle entre les FC en per opératoire et au cours de la VPA
3.8.5. Selon la différentielle entre les FC au réveil et au cours de la VPA
3.8.6. Comparaison entre les FC moyennes des 3 groupes
3.9. Répartition des cas selon la variation de la FR
3.9.1. Selon la différentielle entre les FR à l’arrivée au bloc opératoire et au cours de la VPA
3.9.2. Selon la différentielle entre les FR à l’incision et au cours de la VPA
3.9.3. Selon la différentielle entre les FR en per opératoire et au cours de la VPA
3.9.4. Selon la différentielle entre les FR au réveil et au cours de la VPA
3.10. Répartition des cas selon les réactions des patients durant l’intervention
3.10.1. Selon les réactions des patients à l’intubation
3.10.2. Selon les réactions des patients à l’incision chirurgicale
3.10.3. Selon les réactions des patients en per opératoire
3.11. Répartition des cas selon l’intervalle de temps entre le réveil et la dernière injection de « thiopental »
3.12. Répartition des cas selon l’intervalle de temps entre le réveil et l’arrêt d’administration d’halothane
3.13. Répartition des cas selon l’importance de la compensation liquidienne per-opératoire
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. La méthodologie
1.2. Selon l’âge
1.3. Selon le type d’intervention
1.4. Selon les produits anesthésiques utilisés
1.5. Au cours de la VPA
1.6. A l’arrivée au bloc opératoire
1.7. Après l’induction et à l’intubation
1.8. A l’incision
1.9. En per opératoire
1.10. Au réveil
1.11. Les pertes hémorragiques per-opératoires
2. SUGGESTIONS
2.1. Concernant les raisons médicales
2.2. Concernant le bloc opératoire du CHDII Antsirabe
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
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