Médicaments psychoactifs ou à risque pour la conduite

Médicaments psychoactifs ou à risque pour la conduite 

Populations et consommation

L’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) publie régulièrement des rapports sur la consommation et les ventes des médicaments en France. Le dernier datant de juin 2014, mais traitant de l’année 2013, indique qu’en France 2800 substances actives différentes étaient commercialisées, soit 11 000 spécialités. En officine, les formes orales sont quantitativement les plus vendues (environ 2/3 du marché), contrairement au domaine hospitalier où les formes injectables sont prédominantes. D’un point de vue économique les analgésiques sont les plus vendus, suivis des antidiabétiques et des antiasthmatiques. Quantitativement, on distingue principalement les analgésiques, puis les psycholeptiques et enfin les antibiotiques. En 2013, on comptabilisait environ 3,1 milliards de boîtes consommées, soit en moyenne 48 boites / habitant / a .

En revanche, les données recueillies par l’OCDE en 2015montraientune augmentation de manière générale de la consommation pharmaceutique dans les pays membres (Allemagne Australie, Autriche, Belgique, Canada, Chili, Corée du Sud, Danemark, Espagne, Estonie, États-Unis, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Irlande, Islande, Israël, Italie, Japon, Luxembourg, Mexique, Norvège, Nouvelle Zélande, Pays-Bas, Pologne, Portugal, République tchèque, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède, Suisse, Turquie), par les médicaments des pathologies liées à l’âge et les pathologies chroniques, comme par exemple : les antihypertenseurs (x2 entre 2000 et 2013), les hypocholestérolémiants (x3), les antidiabétiques (x2) et les antidépresseurs (très variable selon le pays, en France et en Angleterre, on constate une augmentation de la consommation liée à l’allongement de la prise en charge). Chacune de ces classes thérapeutiques pourrait présenter un impact négatif sur la conduite automobile ou la conduite d’engins dans un contexte professionnel par leur action directe (par ex : SNC), ou par leurs effets secondaires (hypotension, hypoglycémie, etc.) .

Avec une espérance de vie en augmentation, ce sont les personnes âgées, souvent atteintes de polypathologies, qui représentent la tranche de la population la plus consommatrice de spécialités pharmaceutiques. Néanmoins, la population de jeunes individus n’est pas épargnée pour autant. En effet, selon l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT), chez les jeunes, comme chez les adultes, les femmes utilisent d’avantage de médicaments psychotropes du fait de leur plus forte consommation de soins par rapport aux hommes.

Législation, pictogrammes et moyens d’informations 

Comme précisé dans le Code de la Santé Publique (CSP), les laboratoires pharmaceutiques commercialisant des produits de santé sont tenus de faire figurer un pictogramme informatif concernant le potentiel impact de la molécule sur la conduite d’engins (automobiles, engins professionnels, …). D’après le deuxième alinéa de l’article R. 5121-139 du code de la santé publique : « Lorsque le médicament ou produit a des effets sur la capacité de conduire des véhicules ou d’utiliser des machines, mentionnés dans le résumé des caractéristiques du produit, son conditionnement extérieur comporte un pictogramme, dont le modèle est déterminé, après avis du directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé, par arrêté du ministre chargé de la santé».

Le pictogramme se décline en trois modèles en fonction du niveau de risque potentiel de la substance ou de ses effets sur la capacité à conduire des véhicules. Jusqu’en 1999, un seul type de pictogramme  figurait sur les emballages secondaires des médicaments .

A partir de 2005 et dans le but d’une harmonisation européenne, l’AFSSAPS a mis en place 3 nouveaux pictogrammes, comportant un niveau de risque , en fonction des potentiels effets de la substance sur la conduite, associant une couleur différente en fonction du niveau (respectivement: jaune, orange, rouge) à une explication sur la conduite à tenir. Les médicaments concernés peuvent être soumis à prescription ou non, en libre accès ou non. Les médicaments peuvent avoir un impact sur la conduite de véhicules en altérant les capacités de jugement, de discernement, en diminuant les réflexes, en gênant la vue, en donnant des vertiges ou en perturbant les mouvements

Pour les substances de niveau 1, la conduite automobile n’est pas contre-indiquée, mais le patient doit être informé des potentiels effets (médicaments contre le rhume: somnolence ; antihypertenseurs : vertiges, etc.).

Pour les substances de niveau 2, la conduite d’engins n’est pas une contre-indication absolue mais elle peut être remise en cause. Néanmoins, il revient au patient d’en discuter avec un professionnel de santé, le médecin prescripteur ou le pharmacien dispensant le médicament, afin d’évaluer individuellement le risque associé. On retrouve dans cette catégorie des médicaments antidépresseurs, des antalgiques (codéine, morphine…), des antidiabétiques, des antiépileptiques, des antiparkinsoniens, mais aussi des antiallergiques, et des molécules indiquées dans le mal des transports.

Pour les substances de niveau 3, l’aptitude à la conduite automobile est remise en cause le temps de leur utilisation. Ce sont ces médicaments qui présentent le risque le plus élevé, entrainant une incapacité temporaire rendant impossible la conduite d’automobiles ou de certains engins professionnels. On retrouve dans cette catégorie presque tous les somnifères, les tranquillisants et neuroleptiques, les anesthésiques généraux et certains collyres dilatant la pupille ou susceptibles de perturber la vue. Le médecin et/ou le pharmacien sont théoriquement tenus d’informer le patient sur le délai à respecter avant de pouvoir reprendre le volant . D’après une étude française sur l’impact des pictogrammes et la corrélation avec les accidents de la route, le risque était accru chez les sujets exposés aux benzodiazépines et aux hypnotiques avant l’implantation de ce dispositif en 2005. Puis à la mise en place des pictogrammes, le risque diminue significativement (de 2005 à 2008/2009), mais une réaugmentation du risque d’accident apparait après 2008/2009 .

C’est pourquoi la prévention auprès des professionnels de santé apparaît importante, comme par exemple via les bulletins diffusés par les services de pharmacovigilance, comme au CHU de Rouen récemment où il est rappelé les trois pictogrammes existants, un rappel épidémiologique (3,4% des accidents mortels de la route sont liés aux médicaments, 11 millions de personnes consomment des benzodiazépines en France), un lien vers la liste des substances ayant un pictogramme, ainsi que les mises à jour des listes .

La prévention par information largement diffusée dans la population générale joue également un rôle important. En collaboration avec l’ordre des pharmaciens, le Cespharm, l’ANSM et la sécurité routière, des affiches ont été créées afin de sensibiliser les patients sur le risque potentiel lié aux médicaments, pour qu’ils s’informent auprès d’un professionnel de santé et qu’ils prennent connaissance des risques potentiels via la notice de leur traitement .

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Table des matières

Introduction
1 Généralités, épidémiologie
1.1 Médicaments psychoactifs ou à risque pour la conduite
1.1.1 Populations et consommation
1.1.2 Législation, pictogrammes et moyens d’informations
1.1.3 Médicaments et substances concernés
1.2 Autres substances psychoactives
1.2.1 Alcool
1.2.2 Stupéfiants
1.2.3 Usage détourné de médicaments psychoactifs
1.3 Accidents de la voie publique liés à la consommation de produits psychoactifs en France
2 Travaux Personnels : étude rétrospective d’une série de cas au CHU de Rouen
2.1 Contexte
2.2 Objectifs
2.3 Matériels et méthodes
2.3.1 Populations / échantillons étudiés
2.3.2 Méthodologie Analytique
2.4 Résultats
2.4.1 Caractéristiques démographiques des échantillons étudiés
2.4.2 Estimation de l’incidence des médicaments chez les conducteurs
3 Discussion
4 Conclusion
Références bibliographiques

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