Les médias et l’approche empirico fonctionnaliste
Le fonctionnalisme est un courant de la sociologie et de l’ethnologie qui envisage une société comme un tout solidaire et cohérent et qui recherche l’utilité et l’agencement de chacune de ses parties. Il conserve un fort pouvoir explicatif encore aujourd’hui car il a noué des liens étroits avec les grandes entreprises médiatiques, les organisations professionnelles de l’information ou les écoles de journalisme. Il participe étroitement aux études sur les audiences des médias. Les tenants de l’approche empirico fonctionnaliste ordonnent leur réflexion autour du rôle des médias de masse. Ce deuxième courant fondateur repose sur le principe de l’« empiricité libérale » caractérisé par la liberté de l’information et le libéralisme économique. La « théorie fonctionnaliste » se nourrit des concepts suggérés par MERTON (R.)22. D’après lui, il faut distinguer entre les fonctions de la communication de masse et les buts poursuivis par les communicateurs, dans la mesure où les deux peuvent ne pas correspondre. Par exemple, alors que l’objectif d’une campagne médiatique sanitaire peut être d’encourager les habitants à se rendre dans un dispensaire, afin d’effectuer un bilan médical, les effets obtenus peuvent être surprenants. La campagne peut conduire à l’amélioration de l’image publique des employés du service sanitaire. Pour MERTON, la théorie fonctionnaliste sert à interpréter les phénomènes en considérant leurs conséquences du point de vue des structures plus vastes dans lesquelles ils se trouvent impliqués. L’étude des moyens de communication de masse (comme la télévision, la radio, la presse écrite, les TIC…) peut être entreprise dans une perspective sociologique.
Mass média et Communication
La radio Du point de vue historique, l’entre-deux-guerres apparaît comme l’âge d’or de la radio. Le nombre de postes récepteurs explose aux Etats-Unis, passant de 50 000 en 1921 à 10 millions en 1929, suivant l’importante progression du nombre de stations émettrices. Lesradios utilisent également de plus en plus Internet comme moyen de diffusion des informations. Par ce biais, elles peuvent diffuser à travers le monde entier. Bien qu’elle soit concurrencée par la télévision dans les pays les plus développés, la radio demeure un média fort populaire.
La télévision Selon le dictionnaire Larousse, la télévision c’est « Transmission, par câble ou par ondes radioélectriques, d’images pouvant être reproduites sur un écran au fur et à mesure de leur réception, ou enregistrées en vue d’une reproduction ultérieure ». La télévision offre de nombreuses applications telles que des programmes éducatifs, informatifs ou de loisirs mais elle permet également la surveillance de lieux ou le guidage de robots télécommandés. La télévision a pris une importance considérable dans la société et est au cœur de nombreux enjeux économiques et sociaux. Ses programmes, son utilisation et son utilité réelle sont devenus des sujets de polémique. Certains rejettent la télévision en l’accablant de détruire les liens sociaux et la culture.
Les journaux et la presse écrite Historiquement en 1430, Gutenberg découvrit le moyen d’assembler des caractères mobiles pour imprimer des textes sur le papier. C’est alors qu’apparaissent les premières publications. De minces brochures, appelées des occasionnels apparaissent alors un peu partout en Europe occidentale. Dès le XVIe siècle, apparaissent les périodiques qui sont surtout des mensuels. Ils répondent à une attente importante des gens en matière de connaissances et d’informations. Le XIXe siècle est considéré par beaucoup comme le siècle d’or de la presse. On voit apparaître un peu plus tard les « canards », feuilles imprimées qui racontent, par le texte et l’image, un fait extraordinaire et qui sont vendues par colportage. Ce type de presse atteint son apogée au XIXe siècle. En effet, durant cette période, la presse connaîtra unessor considérable aidé en cela par les progrès techniques. Les grands reporters font leur apparition au vingtième siècle. Ce sont de véritables explorateurs qui parcourent le monde à la recherche de reportages diffusés par la suite dans les journaux. La règle des cinq apparaît alors dans la presse anglo-saxonne. Tout article doit répondre aux cinq questions suivantes : « Who ? What ? Where ? When ? Why ? » Cette règle a longtemps définit le journalisme d’information qu’on oppose au journalisme d’opinion. Pendant tout le XIXe siècle, la presse écrite ne cesse de progresser et devient de plus en plus puissante. À Paris, le tirage global des quotidiens passe de 36 000 en 1800 à un million en 1870. On assiste simultanément à la naissance des grands hebdomadaires régionaux. L’objectif étant de séduire le maximum de lecteurs afin d’attirer les publicitaires, la stratégie dominante est de vendre au prix le plus bas possible. La photographie fait également son apparition dans les journaux. Par sa puissance, la photo ravit la première place au texte. Le journaliste travaille maintenant en binôme avec le photographe.
Technologies de l’information et de la communication (TIC) Les médias traditionnels apportent toujours leur contribution à l’utilisation, dans la pratique des actuels outils de communication. Leurs empreintes ne peuvent se dissoudre car ils servent de passage pour entrer dans l’autoroute de l’information. Mais la portée et les limites devraient être prises en considération. En effet, la radio ne joue plus tout particulièrement son rôle : il est possible de combiner ses actions avec de nouveaux supports. Le terme TIC est né d’une invention collective à l’issue d’une initiative d’ingénieurs réseaux (Historiquement très marquée aux Etats Unis dans les années 1972). L’Internet en fait partie et c’est un élément substantiel (média des masses,…) et la dimension mondiale confère aux TIC une dimension sociétale. L’Internet est un réseau global qui permet la connexion de n’importe quel ordinateur personnel avec n’importe quel autre. Mais c’est aussi une source intarissable d’images et de programme. Il symbolise l’instantanéité et l’ubiquité des flux d’informations, de capitaux, d’images. Cependant, le rapprochement du public à l’information permet aussi d’aiguiser l’esprit critique et d’impliquer le public dans la présentation et la collecte de l’information, qui n’est plus alors l’apanage des médias traditionnels et de leurs spécialistes bien avisés. Cette révolution du médium permet donc au public de se réapproprier l’information et de s’affranchir d’intermédiaires souvent trop conformistes. On a pu voir dans Internet un remède démocratique au contrôle qu’exerceraient sur les médias traditionnels les pouvoirs financiers et publicitaires. Dans son œuvre intitulé : « La grande confusion », AYACHE (G.)25 parle d’hyper information pour souligner l’impact anthropologique de ces nouvelles technologies. Beaucoup d’internaute, partout dans le monde (France, Madagascar, …) considèrent par exemple l’Internet, comme une technologie de la relation. Le scientifique de ROSNAY (J.)26 a par ailleurs repris cette terminologie dans son ouvrage intitulé « La révolte du prolétariat : des mass médias aux médias des masses ».
Crise et information d’ordre politique
Tous les hommes ont droit à l’information, et c’est l’objectif des mass médias. Nous avons pu remarquer pendant une série d’observations que pendant la crise à Madagascar, de nouvelles émissions politiques ont commencé à exister au niveau des chaînes télévisées comme dans les stations radios. Les mass médias ont donné une place importante aux débats et aux opinions ouvertes et directes. Ceci permet à la population d’avoir une certaines idées sur les différents points de vue des politiciens ainsi que des acteurs politiques. Et en fonction de cela, grâce aux diverses émissions dont la population peut participer, cette dernière donne leur avis personnel sur les principes auxquels elle a souscrit. En effet, grâce aux médias, le monde entier a près conscience de l’intérêt de la démocratie, et en optant par la démocratie, les peuples sont en droit de réclamer une écoute et une attention souveraine. Les moyens de communication de masse aussi sont très utilisés par les régimes politiques. Nous pouvons dire qu’il y a une grande relation d’interdépendance entre la vie politique et les mass médias surtout dans la domination de la vie politique sur les médias. « Des nombreux évènements historique témoignent tout au long de ce siècle, de ce détournement des supports de communication en vue d’obtenir ou de conserver le pouvoir :guerre de 1914-1918, Révolution Russe de 1917, prise de pouvoir d’Hitler en 1933, au plusprès de nous, révolution culturelle chinoise, instauration d’une dictature en Irak, au Cambodge, au Chili ou ailleurs. A chaque fois, les gouvernants s’emparent des stations des radios (ou de télévision), musellent la presse (et donc la liberté d’expression), contrôlent et filtrent les informations diffusées. Les médias sont alors les vecteurs d’une propagande politique et idéologique particulièrement efficace, obéissant à des techniques de manipulation extrêmement sophistiquées. » Depuis certaines périodes de la crise, l’emprise des médias sur la vie politique a conduit les hommes politiques et ceux qui aspirent à se faire publiquement entendre à se plier aux nouvelles règles des jeux imposés. Se faire connaître et reconnaître suppose d’attirerl’attention des médias et de pouvoir répondre à leur attentes. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les médias ne font pas que décrire la réalité de l’activité politique. Les scénographies employées (comme les plateaux télévisés ou les articles de presse) ne sont pas une simple affaire technique : choix du caméra, invités de plateaux … sont autant d’outils qui mettent en scène et donc donne une signification sociale aux échanges entre journalistes et homme politique. Et ceci est vérifiable au niveau des résultats des entretiens que nous avons fait au sein des stations télévisées. Certains ont même affirmé que les dirigeants devraient toujours avoir une bonne image au niveau des mass médias. Et « Si à l’origine, les médias peuvent être conçus comme des instruments de progrès, c’est-à-dire d’une meilleure circulation d’information au sein de la société, force est cependant de reconnaître que leurs missions initiales a souvent été dévouée au profit d’individus, de groupe, de partis peu scrupuleux et avant tout, soucieux d’asseoir leur autorité sur le peuple. »33. Durant la crise, beaucoup de précautions sont prises par les mass médias pendant ladiffusion des informations. En effet, vue que chaque individu récepteur du message, a sa propre idéologie politique, il faut toujours que les médias trouvent des moyens afin d’équilibrer les informations données. C’est-à-dire, se pose en tant que médiateur en restant les plus « neutre » possible.
|
Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte
2. Choix du thème
3. Choix du terrain
4. Problématique
5. Objectifs
5.1.- Objectifs généraux
5.2.- Objectifs spécifiques
6. Hypothèses
7. Méthodologie
7.1. Approche théorique
7.1.1. Méthode dialectique
7.1.2. Méthode transversale
7.2. Démarches privilégiées
7.2.1. Démarche hypothético-déductive
7.2.2. Recherche de terrain
7.2.4. Recherche prospective ou spéculative
7.3. Les techniques de recueil d’informations ou de données
7.3.1. Technique d’analyse documentaire
7.3.2.- Technique d’observation sur terrain
7.4. Techniques d’enquêtes et de questionnaire
7.5. Techniques d’échantillonnage
7.6. Les types d’analyse
7.6.1. Analyse multi variée
7.6.2. Analyse qualitative
7.6.2. Analyse quantitative
8. Problèmes rencontrés et limites de l’étude
9. Mouvement global du document
PREMIÈRE PARTIE : LES SUPPORTS DE L’INFORMATION DANS LE MONDE ET A MADAGASCAR
CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
1.1.- Les médiass dans les théories
1.1.1.- PARSONS (T.) et le Structuro fonctionnalisme
1.1.2.- L’interactionnisme Goffmanien et l’éthnométhodologie
1.1.3.- L’individualisme méthodologique
1.1.4.- L’actionnalisme
1.1.5.- Les médiass et l’approche empirico fonctionnaliste
1.1.6.- Théories critiques
1.2.- L’information Définitions et historiques
1.2.1.- Mass média et Communication
1.2.1.1.- La radio
1.2.1.2.- La télévision
1.2.1.3.- Les journaux et la presse écrite
1.2.1.4.- Technologies de l’information et de la communication (TIC)
1.3.- Mondialisation de l’information
CHAPITRE 2 : CONTEXTES HISTORIQUES, DE CRISES ET DYNAMIQUES DE L’INFORMATION A MADAGASCAR
2.1.- La communication à Madagascar
2.1.1.- Censure locale
2.1.2.- Changement
2.1.3.- Les supports de l’information à Madagascar
2.1.3.1.- Repères historique de la radio à Madagascar
2.1.3.2.- La télévision : un enjeu social
2.1.3.3.- La presse écrite à Madagascar
2.2.- Le tournant de 2009 à Madagascar
2.2.1.- Panorama politique
2.2.2.- Crise politique de 2009 à Madagascar
2.2.2.1.- Fermeture de la chaîne de télévision Viva TV
2.2.2.2.- Ultimatum
2.2.2.3.- Changement de main
2.3.- Les réalités respectives de terrains
2.3.1.- Le Fokontany d’Ambatomivahy à Ambatolaona
2.3.2.- Le premier Arrondissement à Antananarivo Renivohitra
DEUXIEME PARTIE : INFORMATIONS POLITIQUES ET POSITIONNEMENT SOCIAL
CHAPITRE 3 : ATTITUDES DE LA POPULATION A L’EGARD DES INFORMATIONS POLITIQUES
3.1.- Fonctions de désenclavement et manipulatrices des médias
3.2.- Mass média face à la crise politique
3.2.1.- Crise et information d’ordre politique
3.2.2.- Fréquence d’utilisation des mass médias pendant la crise
3.2.3.- Difficultés au niveau de la diffusion des informations
3.3.- Mass média et changement social
3.3.1.- Population et Mass Média
3.3.1.1.- Structure par âge
3.3.1.2.- Structuration selon le CSP
3.3.2.- Taux d’intéressement aux différentes rubriques
CHAPITRE 4 : MEDIAS, TENDANCES POPULAIRES ET PAUVRETE
3.4.- Informations et changement social
3.4.1.- La dynamique de la politique
3.4.2.- La dynamique du changement
3.4.3.- Informations et besoin d’information
3.4.4.- Les diverses contraintes
4.1.- Mass Média et population rurale
4.1.1.- Les relations existantes entre les mass médias et la population dans la zone rurale
4.1.2.- Les facteurs qui limitent l’accès à l’information
4.2.- Population et vie politique
4.2.1.- Difficultés infrastructurelles
4.2.2.- Incidences des problèmes de niveau d’instruction
CHAPITRE 5 : CONSIDERATIONS EVALUATIVES SUR L’IMPACT DES MOYENS DE COMMUNICATION DE MASSE
5.1.- La confiance par rapport aux informations véhiculées par les médiass
5.2.- Synthétisation sur l’existence de changements
5.2.1.- Analyse sur les changements enregistres au niveau des medias
5.2.1.1.- Les journalistes
5.2.1.2.- Apparition du journalisme
5.2.2.- La sphère extérieure
5.2.3.- Influence des médias sur les décisions individuelles
5.4.- Le changement social
TROISIEME PARTIE : PROSPECTIVES DEMOCRATIQUES DE L’ACCES A L’INFORMATION
CHAPITRE 6 : RECONSIDERATION DU ROLE DES MEDIAS
6.1.- Transformations dans le domaine de la communication
6.1.1.- Culture et communication
6.1.2.- Communication et pouvoir
6.2.- Rôles des mass médias dans l’information de la population pendant la période de crise
6.3.- Contenir les dérives d’Internet
6.4.- Démocratisation de la culture
CHAPITRE 7 : PLACE DU SOCIOLOGUE DANS LA SOCIETE DE L’INFORMATION
7.1.- Le village numérique
7.1.1.- Les communications rapides
7.1.2.- L’accès à la technologie
7.1.3.- La démocratie électronique
7.2.- La diversité des modes de communication
7.3.- Positionnement stratégique du sociologue
7.3.1.- Les informations dans le contexte de la mondialisation
7.3.2.- L’alternatif d’Internet
7.3.3.- La recherche / action
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet