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Brève histoire de l’homéopathie
L’homéopathie est une médecine complémentaire fondée au 18ème siècle par le médecin Samuel Hahnemann (1755-1843), en Saxe.
Insatisfait de la pratique de la médecine de son époque, il se consacre à la traduction d’ouvrages scientifiques. Lors de ses nombreuses traductions, une œuvre, « Lectures on the Materia Medica » de William Cullen, va l’amener à se questionner sur les propriétés du quinquina. Il va ingérer lui-même cette substance et constater que cela provoque certains des symptômes de fièvres intermittentes, elles-mêmes guéries par le quinquina. Il poursuit son expérimentation et s’aperçoit qu’en diminuant les doses, il diminue la toxicité tout en renforçant le pouvoir soignant. Il va étendre ses expérimentations à d’autres substances, sur d’autres sujets, avec une extrême rigueur, notant chaque effet de chaque substance.
Les résultats l’amèneront à la conclusion « Similia similibus curantur », c’est-à-dire « les semblables sont soignés et guéris par les semblables ». Cette idée avait déjà été soulevée par Hippocrate au quatrième siècle avant JC.
Il publie en 1796 « Essai sur un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales, suivi de quelques aperçus sur les principes admis jusqu’à nos jours », et en 1810, l’ouvrage véritablement fondateur de l’homéopathie « Doctrine homéopathique ou Organon de l’art de guérir ».
Cette nouvelle forme de médecine va soulever, déjà à l’époque, de vives polémiques et Samuel Hahnemann combattra toute sa vie pour permettre à l’homéopathie de se développer et de se propager.
Il décède en 1843 à Paris, mais le concept d’homéopathie continuera de s’étendre à travers différentes écoles, essentiellement en Europe, et de façon privilégiée en France. (6)
Principes de l’homéopathie
La thérapeutique homéopathique repose sur trois grands principes. (6)
Principe de similitude
Pilier fondateur de l’homéopathie, ce principe indique qu’une substance, produisant expérimentalement chez une personne saine un ensemble de symptômes, est capable de guérir une personne affectée du même ensemble de symptômes.
Principe d’infinitésimalité et de dynamisation
Ce second principe repose sur la dilution de la substance qu’on souhaite utiliser pour soigner afin d’en enlever la toxicité tout en conservant son efficacité. La préparation est également agitée (on appelle ce processus la dynamisation ou succussion) entre les étapes de dilution pour augmenter son pouvoir thérapeutique.
Plus la préparation est diluée et dynamisée, plus cette dernière est considérée comme puissante.
Principe de globalité
Ce troisième principe consiste à la prise en compte non seulement du symptôme, mais aussi des multiples réactions personnelles du patient, l’insérant dans un terrain particulier.
Ce terrain est évalué par un interrogatoire très complet, et décrit les modalités réactionnelles du patient à certaines agressions, et en découle la notion de diathèse (du grec « diathesis » qui signifie disposition).
La préparation du médicament homéopathique
La préparation des différents médicaments homéopathiques est basée sur le principe d’infinitésimalité et de dynamisation énoncé par Hahnemann.
C’est à partir de différents types de souches que vont être extraits les médicaments homéopathiques. Les souches sont d’origine naturelle (végétale, animale ou minérale), ou d’origine biochimique (comme des produits d’origine microbienne).
Après transformation de ces souches en teintures mères (TM) ou trituration suivant leurs formes initiales ont lieu les dilutions et dynamisations successives jusqu’à obtention de la concentration souhaitée.
La dilution centésimale hahnemannienne (CH) répond à ces règles : une goutte de TM est ajoutée à 99 gouttes de solvant puis dynamisée par secousses. On aboutit à une solution 1 CH. Une goutte de solution 1 CH ajoutée à 99 gouttes de solvant puis dynamisée aboutit à une solution 2 CH. La dilution décimale suit le même principe et est appelée DH.
La présentation des médicaments homéopathiques est le plus souvent sous forme de granules et globules, petites sphères de saccharose et de lactose qui sont imprégnées dans la solution obtenue après les étapes de dilution et dynamisation successives. D’autres formes galéniques existent : sirop, pommade, comprimé, suppositoire, etc. (6)
Les règles de prescription
La consultation homéopathique se déroule de la même façon qu’une consultation classique de médecine.
Le temps de l’interrogatoire est indispensable, et va rechercher à la fois le terrain homéopathique du patient et la sémiologie homéopathique, qui regroupe à la fois la sémiologie classique que recherche tout médecin, mais aussi les signes répertoriés dans la Matière Médicale.
C’est en tenant compte du terrain et de la sémiologie homéopathique que le traitement pourra être trouvé au sein de la Matière Médicale.
Le choix de la dilution est fait en fonction de la puissance nécessaire à la guérison. Les hautes dilutions (15 à 30 CH), sont utilisées pour des pathologies importantes, avec des signes généraux et de fortes similitudes à la substance homéopathique ; ce sont aussi des dilutions utilisées dans les traitements de fond.
Les basses dilutions (4 à 5 CH) sont plutôt utilisées pour les problèmes locaux ou avec une faible similitude à la substance homéopathique. (6)
Les limites de l’homéopathie
L’homéopathie est une médecine complémentaire qui ne peut pas se substituer à l’allopathie dans toutes les situations. Il est en effet indispensable que le patient soit traité de façon adaptée pour des pathologies le nécessitant, c’est-à-dire pour des pathologies chroniques pouvant avoir des conséquences irréversibles (par exemple diabète ou dysthyroïdie), les affections aiguës mettant en jeu le pronostic vital et de manière générale toute pathologie lésionnelle ou organique grave.
En revanche, l’homéopathie peut tout à fait être utilisée en complément dans les situations nécessitant un traitement allopathique, ou seule lorsque la situation ne présente pas de risque évolutif néfaste ou présente des symptômes bénins.
L’HOMEOPATHIE EN FRANCE
Situation légale d’exercice de l’homéopathie en France
Les traitements homéopathiques sont considérés par l’assurance maladie comme des médicaments, sujets à un remboursement. Aussi, seuls les professionnels de santé sont autorisés à les prescrire.
Les médicaments homéopathiques sont également en vente libre en pharmacie.
Depuis 1974, le conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) permet aux médecins de déclarer une activité à orientation homéopathique sur leurs plaques et ordonnances, et ce quelle que soit la formation que ces médecins aient reçue. (7)
La formation en homéopathie
Il n’y a pas de formation ou d’initiation obligatoire lors des études de médecine sur l’homéopathie. Pour les médecins souhaitant se former, il existe des formations au sein des universités, sous forme de Diplôme Universitaire (DU) ou au sein d’écoles privées.
Depuis 2009, le programme d’enseignement se veut commun pour l’obtention d’un diplôme de l’école française d’homéopathie (EFH).
Dans l’enseignement privé, il existe des écoles d’homéopathie uniciste tel l’institut national homéopathique français (INHF), et des écoles d’homéopathie clinique comme le centre homéopathique de France (CHF), le centre d’enseignement et de développement de l’homéopathie (CEDH) ou la société médicale de biothérapie (SMB). (8)
Le médicament homéopathique
Dans l’article L5121-1 du code de la santé publique (9) le médicament homéopathique se définit comme « tout médicament obtenu à partir de substances appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne, la pharmacopée française ou, à défaut, par les pharmacopées utilisées de façon officielle dans un autre Etat membre de l’Union européenne. Un médicament homéopathique peut aussi contenir plusieurs principes ».
En France, pour les médicaments homéopathiques administrés par voie orale ou externe, sans indication revendiquée et dont le degré de dilution garantit l’innocuité, l’autorisation de commercialisation est possible par une déclaration à l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), sans nécessité d’autorisation de mise sur le marché (AMM) classique. (10)
Une AMM simplifiée (nécessitant la preuve de l’innocuité mais pas de l’efficacité du médicament) est nécessaire pour les produits homéopathiques qui disposent d’une indication d’utilisation, ou pour des spécialités à nom commun composées avec indications. Ces produits avec indications ne sont pas remboursés par l’assurance maladie. (10)
L’assurance maladie
Remboursement par l’assurance maladie
Les médicaments homéopathiques sont remboursés à hauteur de 30% par l’assurance maladie depuis le 2 mai 2011 (11), contre 35% auparavant, malgré la demande de déremboursement par l’académie nationale de médecine en 2004. (12)
Les médicaments homéopathiques remboursés sont ceux sans indication commerciale, et appartenant à la liste des 1163 souches reconnues par la pharmacopée française. Ils peuvent être composés d’une ou plusieurs souches.
Coût pour l’assurance maladie
En 2015, le montant remboursé pour les médicaments homéopathiques délivrés en ville était de 53 859 483 euros, soit 0.28% du total des remboursements pour l’ensemble des médicaments. Le montant remboursé sur l’année 2016 et la proportion par rapport à l’ensemble des médicaments est similaire (55 759 914 euros, soit 0,30% du total). (13)
Utilisation par les français
L’utilisation de l’homéopathie par les français est en croissance constante depuis une décennie. D’après une enquête Ipsos de 2012 (14) 56% des français ont déjà eu recours à l’homéopathie et 36% sont des utilisateurs réguliers. En 2010, ils étaient 53% à y avoir recours, et 39% en 2004. (15)
Dans l’enquête la plus récente (14), il est intéressant de voir que 83% des répondants aimeraient se voir prescrire plus souvent de l’homéopathie et 77% considèrent que les médicaments homéopathiques devraient être prescrits plus souvent en premier recours.
Pour les français qui utilisent l’homéopathie, les deux premières raisons données sont les suivantes:
– Produits naturels dépourvus d’effets secondaires (39%)
– Efficacité de cette thérapeutique (19%).
Les scandales liés aux produits de santé ces dernières années ne semblent pas étrangers à l’attrait croissant de la population pour les médecines dites douces.
Utilisation par les médecins
En 2016 en France, 4168 médecins avaient une activité à orientation homéopathique déclarée auprès du conseil de l’ordre des médecins.
On retrouve des données évaluant de 30% à 40% la proportion de médecins qui seraient prescripteurs d’homéopathies sans être homéopathe, sans qu’il ne soit donné de source à ces évaluations. (16,17)
EFFICACITE DE L’HOMEOPATHIE EN QUESTION : ETAT DES LIEUX DE LA RECHERCHE
L’homéopathie, sur son principe comme sur son efficacité, est source de débat. En effet, son mode d’action est inconnu et aucune étude de bonne qualité méthodologique n’a permis de mettre en évidence une efficacité autre que placebo.
Certains patients, médecins, pharmaciens, ont l’impression d’une efficacité clinique sur le terrain. A l’heure de l’Evidence-Based Medicine (EBM), ou médecine fondée sur les preuves, cela n’est pas suffisant pour la communauté scientifique.
L’homéopathie est un domaine fondamentale sur les hautes épidémiologiques, entre autres.
où la recherche scientifique est active : recherche dilutions, recherche d’efficacité clinique, études Les articles sur l’homéopathie sont publiés aussi bien dans des revues spécialisées comme Homeopathy, que dans des revues généralistes comme The Lancet.
Nous allons ici présenter succinctement les données actuelles de la recherche, ainsi que les difficultés à obtenir des études de bonne qualité dans les essais sur l’homéopathie.
Les hautes dilutions
La dilution infinitésimale du médicament homéopathique est une des raisons principales de la controverse sur l’homéopathie.
Du fait de la dilution, on ne retrouve pas de molécule de la souche utilisée dans le médicament final à partir de certaines dilutions. La loi d’Avogadro-Ampère montre que la limite de présence de molécules dans un médicament homéopathique se situe entre les dilutions 10CH et 12CH. Comment expliquer une activité biologique du médicament homéopathique sans molécules ? En effet, « dans la culture scientifique moléculaire, il est considéré que les très grandes dilutions dépourvues de molécules ne peuvent avoir une activité biologique. ». (18)
Il y a malgré tout d’autres pistes sur l’activité fondamentale des médicaments homéopathiques, bien qu’aucune n’ait encore été validée.
La théorie de la « mémoire de l’eau », évoquée par Jacques Benveniste (19), immunologue français, en 1988, avait soulevé une polémique importante. L’expérience à la source de cette théorie était la suivante : l’exposition de polynucléaires humains à des anticorps anti IgE entraîne une libération d’histamine par dégranulation, aussi bien en présence de solution d’anti IgE de dilution habituelle qu’avec des solutions hautement diluée (10-120, donc en absence de molécules). Les solutions devaient être « secouées » pour que les effets soient observés. La conclusion était que la transmission de l’information biologique pourrait être liée à l’organisation moléculaire de l’eau.
Mais devant l’absence de reproductibilité complète des résultats, et le financement de cette étude par un laboratoire pharmaceutique homéopathique, cette théorie fut réfutée.
Malgré cela, des travaux ont continué sur les hautes dilutions. Dans un article paru en 2007 dans la revue Homeopathy, Lionel Milgrom, chimiste et homéopathe anglais, présente des travaux sur les hautes dilutions et la mémoire de l’eau. (20) On retrouve dans cet article quelques expériences dont les résultats sont en faveur de cette théorie : citons celle de Louis Rey, qui a étudié les propriétés en thermoluminescence de solutions hautement diluées de chlorure de sodium et de lithium. Les résultats pour ces solutions sont différents de ceux des solutions d’eau pure diluées. Comme pour l’expérience de Jacques Benveniste, ces résultats ne semblent pas être retrouvés par toutes les équipes.
Plus récemment, des observations sur les propriétés des hautes dilutions ont été décrites par le professeur Luc Montagnier, colauréat du prix Nobel de médecine en 2008. Il publie en 2009 un article où il évoque la détection d’ondes magnétiques dans des solutions hautement diluées à partir d’ADN bactérien, et que ce phénomène pourrait être porté par des nanostructures au sein de l’eau. (21)
Toutes ces données sur les hautes dilutions sont encore floues, les résultats ne sont pas toujours reproductibles, mais la recherche continue. S’il s’avère que les hautes dilutions ne sont pas seulement du solvant, cela pourrait être un pas vers une explication d’un mode d’action de l’homéopathie.
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Table des matières
INTRODUCTION
L’HOMEOPATHIE
A. QU’EST-CE QUE L’HOMEOPATHIE
1. Définitions
1.1. Homéopathie
1.2. Médecine complémentaire et médecine traditionnelle
1.3. Médecine intégrative
2. Brève histoire de l’homéopathie
3. Principes de l’homéopathie
3.1. Principe de similitude
3.2. Principe d’infinitésimalité et de dynamisation
3.3. Principe de globalité
4. La préparation du médicament homéopathique
5. Les règles de prescription
6. Les limites de l’homéopathie
B. L’HOMEOPATHIE EN FRANCE
1. Situation légale d’exercice de l’homéopathie en France
2. La formation en homéopathie
3. Le médicament homéopathique
4. L’assurance maladie
4.1. Remboursement par l’assurance maladie
4.2. Coût pour l’assurance maladie
5. Utilisation par les français
6. Utilisation par les médecins
C. EFFICACITE DE L’HOMEOPATHIE EN QUESTION : ETAT DES LIEUX DE LA RECHERCHE
1. Les hautes dilutions
2. Les études cliniques
2.1. Méta-analyses de la revue Lancet
2.2. Evaluation de l’efficacité clinique de l’homéopathie : étude du NHMRC
2.3. Etude épidémiologique EPI3
3. Les freins aux études de bonne qualité en homéopathie
NOTRE ETUDE
A. OBJECTIFS
B. MATERIEL ET METHODE
1. Type d’étude
2. Population étudiée
3. Construction du questionnaire
3.1. Contenu du questionnaire
3.2. Format du questionnaire
4. Diffusion du questionnaire
5. Durée de l’enquête
6. Analyse statistique des données
C. RESULTATS
1. Nombre de médecins inclus et taux de réponse
2. Caractéristiques démographiques et formations complémentaires des médecins généralistes de l’étude
2.1. Données démographiques et sur l’exercice médical
2.2. Formations complémentaires
2.3. Formation en homéopathie
3. Proportion de médecins prescripteurs d’homéopathie
4. Questionnaire B : médecins prescripteurs d’homéopathie
4.1. Fréquence de prescription
4.2. Forme galénique de prescription
4.3. Source des connaissances
4.4. Les situations cliniques de prescription
4.5. Motivations personnelles du médecin
4.6. Profil des patients
4.7. Les effets de l’homéopathie
4.8. Utilité dans l’arsenal thérapeutique
4.9. Que prescrivent le plus fréquemment les médecins et dans quels cas.
4.10. La dernière prescription d’homéopathie
5. Questionnaire C : médecins non prescripteurs d’homéopathie
5.1. Les motifs de non prescription
5.2. Utilisation de l’homéopathie
5.3. Souhait de se former à l’homéopathie
6. Déterminants de la prescription d’homéopathie
6.1. Genre
6.2. Âge
6.3. Statut
6.4. Mode d’exercice
6.5. Département d’exercice
6.6. Zone d’exercice
6.7. Formations complémentaires autres qu’homéopathique
6.8. Formation en homéopathie
7. Synthèse des résultats
7.1. Prescription ou non d’homéopathie : vision d’ensemble
7.2. La prescription d’homéopathie : vision d’ensemble
D. DISCUSSION
1. Proportion de médecins utilisant l’homéopathie
1.1. Renouveler : est-ce prescrire ?
1.2. Proportion de prescripteurs d’homéopathie et fréquence de prescription
1.3. Comparaison aux données de la littérature
2. Formation et connaissances en homéopathie
2.1. Formation en homéopathie
2.2. Sources des connaissances
2.3. Quelles connaissances ?
2.4. Dans le monde
3. Pourquoi prescrire de l’homéopathie
3.1. La demande des patients
3.2. L’homéopathie, une alternative thérapeutique
3.3. L’homéopathie, complémentaire à l’allopathie
3.4. L’homéopathie, un placebo ?
4. L’évaluation des effets de l’homéopathie et de son utilité pour les médecins généralistes
4.1. Les effets de l’homéopathie
4.2. Utilité de l’homéopathie pour les médecins généralistes ?
5. Les médecins ne prescrivant pas d’homéopathie
5.1. Pourquoi ne pas prescrire d’homéopathie ?
5.2. Comparaison aux données de la littérature
6. Les forces et limites de l’étude
6.1. Représentativité de notre population d’étude
6.2. Diffusion par voie informatique et annonce du sujet étudié
6.3. Formulation des questions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ABREVIATIONS UTILISEES
TABLE DES TABLEAUX
TABLE DES ILLUSTRATIONS
ANNEXES
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