Histoire naturelle de linfection
Le cancer du col de lutérus est une maladie dévolution lente sur 10 à 20 ans dans la grande majorité des cas. Le lien entre une infection persistante à HPV oncogène et le cancer du col utérin est aujourdhui bien reconnu.
Mode de transmission
Les HPV ont pour cible les kératinocytes basaux des épithéliums malpighiens pluristratifiés.
Ils arrivent à leur cible grâce à une brèche de cet épithélium (micro- ou macro-traumatisme), habituellement au cours dun rapport sexuel. La transmission sexuelle se fait essentiellement par contact direct entre muqueuses génitales.
Le préservatif ne protège pas contre toutes les infections à papillomavirus. Toutefois, une étude récente montre que son utilisation systématique lors des pénétrations permet de réduire significativement (70%) lincidence de linfection. [4]
La contamination demeure néanmoins possible en labsence de pénétration : le virus HPV nest pas présent dans le sperme, mais on le trouve non seulement sur le gland, le fourreau de la verge et dans la cavité cervico-vaginale, mais aussi dans les cellules épidermiques de la région cutanée périnéale. Dautres modes de transmission beaucoup moins fréquents ont été décrits (périnatal, auto-contamination, objets souillés
).
Il est extrêmement facile dêtre contaminé, et ce, le plus souvent, dès les premières relations sexuelles : il a été estimé que 70% environ des femmes seront en contact avec le virus lors de leur vie sexuelle et que le taux dacquisition dune infection HPV est particulièrement élevé au début de la vie sexuelle, avec une incidence cumulée de plus de 40% de positivité à trois ans chez des femmes initialement HPV négatives. [4]
Linfection à HPV est une des trois principales infections sexuellement transmissible (IST), avec les infections à Chlamydia trachomatis et les infections à Trichomonas vaginalis. Elle est lapremière IST dorigine virale avant lherpès génital.
Les facteurs favorisant la transmission de HPV sont les mêmes que pour les autres IST [1, 6] :
· partenaires sexuels multiples,
· faible intervalle entre deux partenaires différents,
· jeune âge au premier rapport.
Lacquisition dun virus HPV est donc un événement fréquent et banal chez toute femme sexuellement active.
Pathologies bénignes
Dans la très grande majorité des cas, linfection HPV est transitoire et sans lendemain.
La disparition du virus sobserve dans :
· environ 70% des cas au bout dun an,
· dans 70 à 90 % en deux ans,
· plus de 90 % en trois ans.
Pendant cette période le virus ne se manifeste daucune façon et ne donne aucune lésion identifiable.
Dans certains cas, dépendant de lhôte ou du type viral, lAcide DésoxyriboNucléique (ADN) viral peut persister sous forme épisomale à létat latent et : · soit évoluer vers une infection productive lors dune réactivation, · soit persister sous forme intégrée au génome cellulaire et entraîner ensuite lapparition de dysplasies puis de cancer.
Parmi les lésions liées à linfection HPV productive, les condylomes acuminés sont très fréquents, tout à fait bénins et sans aucun potentiel dévolution défavorable. Ils sont exclusivement liés à des HPV à bas risque et surtout aux HPV 6 et 11 dans plus de 90 % des cas [7]. Leur contagiosité est élevée, le risque de transmission après un seul contact sexuel étant de 60 à 70 %. Le délai dapparition des lésions est de 2 à 8 mois.
Spontanément, leur évolution se fait souvent vers lextension en nombre et en taille, avec un pénible retentissement psychologique sur la qualité de vie sexuelle. Le taux de récidive après traitement (physique ou chimique) est élevé : de lordre de 30%.
Pathologies malignes
Lhistoire naturelle du cancer du col de lutérus se déroule selon un continuum lésionnel de lésions histologiques précancéreuses (néoplasies cervicales intra-épithéliales ou CIN, codifiées en trois stades de gravité croissante : CIN 1 à 3), faisant suite à la persistance de linfection par un HPV à haut risque.
Lapparition dun cancer nécessite le passage par des lésions précancéreuses (CIN), laissant donc une fenêtre dopportunité importante pour la prévention du cancer. Pour chaque grade de lésion cervicale précancéreuse (CIN 1, CIN 2 ou CIN 3), il existe une probabilité de régression (de 32 à 57 % en fonction de la gravité de la lésion) vers un épithélium normal et une probabilité de persistance ou de progression vers un stade plus avancé.
Epidémiologie du cancer du col utérin
Le cancer du col de lutérus est le deuxième cancer le plus fréquent chez la femme avec plus de 500 000 nouveaux cas estimés en 2005 [1]. Le cancer du col de lutérus a provoqué, en 2005, près de 260 000 décès dont près de 95 % dans les pays en développement.
Lincidence est inégale selon les pays avec 83% des nouveaux cas situés dans les pays en voie de développement.
Dans lUnion européenne, en 2004, il a été estimé à 30 400 le nombre de nouveaux cas de cancer invasif du col de lutérus et à 13500 le nombre de décès dus à ce cancer. [1]
À lexception du Danemark, lincidence des cancers invasifs du col de lutérus dans les pays de lUnion européenne varie entre 5 et 10 pour 100 000. Les variations dincidence sont liées principalement aux différences daccès au dépistage. En Finlande, où le dépistage est organisé depuis plusieurs années, les taux dincidence sont proches de 4 pour 100 000.
Le dépistage
Le frottis cervico-utérin
Le dépistage du cancer du col utérin présente un intérêt majeur pour la prévention et le traitement car son évolution est lente et donc facilement détectable avant des stades graves et avancés.
Le test de dépistage de référence des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de lutérus repose sur un examen cytologique : le FCU.
En France, il est recommandé aux femmes de 25 à 65 ans deffectuer un FCU tous les 3 ans après 2 frottis normaux à un an dintervalle. Ces recommandations sappuient sur la conférence de consensus de Lille de 1990 [10] et sur des publications successives de lAgence nationale daccréditation et dévaluation en santé (ANAES) devenue Haute Autorité de Santé (HAS) [11, 12].
Il consiste en un prélèvement de lexocol puis de lendocol, avec une cervex Brush ou une spatule dAyre, en prenant bien soin de prélever au niveau de la zone de jonction entre lexocol et lendocol (zone de développement de la dysplasie).
Le prélèvement est ensuite étalé puis fixé sur une lame (frottis conventionnel) ou mis en suspension dans un liquide (frottis en milieu liquide).
Certaines conditions préalables au prélèvement sont à connaitre :
· à distance des règles et dun rapport sexuel
· en dehors de toute infection ou traitement local
· chez la femme ménopausée, il pourra être effectué après un traitement oestrogénique
· éviter lusage de lubrifiant et un toucher vaginal préalable
Ces prélèvements sont ensuite interprétés dans une structure danatomo-cytopathologie, qui détermine le type et le degré de gravité de lanomalie cytologique éventuelle.
Linterprétation du FCU par les anatomo-cytopathologistes se base actuellement sur le système de Bethesda 2001, le seul recommandé en France (cf. annexe 1)
En cas de frottis anormal (présence danomalies cytologiques), il est nécessaire de réaliser des tests diagnostiques (frottis cervico-utérin de contrôle, colposcopie-biopsie, curetage de lendocol, conisation diagnostique, test HPV, biopsie) souvent accompagnés dun examen histologique. Les arbres décisionnels en fonction des anomalies cytologiques ont été publiés par lANAES en 2002 [12]. (cf annexe 2)
Le frottis conventionnel est incontestablement un outil efficace de dépistage. Cependant, sa sensibilité est < 70 % [9]. En dautres termes, un frottis normal ne signifie pas toujours un col normal.
La qualité du prélèvement est essentielle pour les 2 méthodes.
La technique du frottis en milieu liquide entend améliorer la sensibilité du frottis en améliorant les processus de prélèvement et de préparation des cellules. Le frottis en milieu liquide permet notamment lutilisation du matériel résiduel pour dautres méthodes diagnostiques, en particulier la détection de lADN du HPV [13].
Etat des lieux du dépistage en France
Nous lavons vu, la décroissance du taux dincidence du cancer du col de lutérus a tendance à se ralentir depuis 2005. Selon les recommandations en France à ce jour, une femme doit avoir, entre 25 et 65 ans, environ une quinzaine de frottis dans sa vie. Environ 2/3 des femmes ayant développé un cancer du col de lutérus navaient pas respecté les règles du dépistage (pas de frottis ou intervalle trop long entre 2 frottis).
Cinq à 6 millions de frottis sont réalisés chaque année dans notre pays pour une population cible denviron 16 millions. Quatre-vingts pour cent des frottis réalisés le sont par la méthode traditionnelle du frottis conventionnel. Vingt pour cent des frottis sont réalisés en suspension liquide. [16]
Lestimation du taux de couverture par frottis cervico-utérin, définie comme un frottis en trois ans, est fondée sur léchantillon généraliste de bénéficiaires (EGB) de lassurance maladie.
Elle porte sur les femmes de 25 à 65 ans pour les périodes 2003-2005, 2004-2006 et 2005-2007. Les données dévolution montrent une légère baisse des taux de dépistage sur ces trois périodes. Globalement, 57,4% de ces femmes étaient dépistées par FCU pour la période 2005 2007. La couverture de dépistage est supérieure à 55% entre 25 et 54 ans, atteignant 65,3% pour les femmes de 35 à 44 ans, mais chute en dessous de 50% après 55 ans pour cette même période.
La vaccination
Principes
Deux vaccins prophylactiques recombinants dirigés contre certains papillomavirus humains ont obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France :
· un vaccin recombinant quadrivalent dirigé contre les HPV de génotypes 6, 11, 16 et 18 (GardasilÆ)
· un vaccin recombinant bivalent dirigé contre les HPV de génotypes 16 et 18 (CervarixÆ)
Les vaccins papillomavirus sont des vaccins recombinants, composés de protéines L1 de la capside sous forme de pseudo-particules virales ou Virus-Like Particles (VLP) entrainant la synthèse danticorps neutralisants.
Il sagit de vaccins prophylactiques dont le but est de stimuler les acteurs de limmunité et dempêcher le virus datteindre sa cible et/ou le détruire très vite avant quil nait le temps dinfecter les kératinocytes.
Vaccination et dépistage
Le risque dintroduire une vaccination contre le cancer du col est labandon du dépistage par une population féminine qui pense être protégée contre tous les cancers du col. Il serait en effet préjudiciable à la santé publique que cette vaccination qui, dans les meilleurs des cas ne pourra assurer que 70% de la prévention des cancers du col de lutérus, fasse négliger le renforcement et lorganisation de ce dépistage en France.
Par conséquent, toutes les recommandations actuelles et les publications sur les vaccins HPV insistent sur la nécessité de maintenir fermement le dépistage du cancer du col de lutérus et de le renforcer. La vaccination et le dépistage demeurent donc complémentaires, comme lexprime le CSHPF : « organiser le dépistage des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de lutérus par frottis cervico-utérin sur l’ensemble du territoire, la vaccination contre les papillomavirus 16 et 18 ne pouvant s’y substituer ». [21]
La vaccination contre le virus HPV change aussi les conditions car elle devrait diminuer la prévalence des lésions précancéreuses et des cancers et, ainsi, réduire encore la valeur prédictive négative du frottis.
Une étude française de modélisation médico-économique réalisée par lINVS a comparé 4 stratégies associant ou non le dépistage du cancer du col de lutérus à la vaccination HPV.
Cette étude a indiqué que la mise en uvre simultanée de lorganisation du dépistage et de la vaccination permettrait : [27]
· de limiter ou de prévenir laugmentation, sur la période de 70 ans considérée, du nombre de lésions précancéreuses diagnostiquées (de + 8,6 % pour une couverture de 30 % à – 13,4 % pour une couverture de 80 %) ;
· de réduire lincidence du cancer du col de lutérus et la mortalité due à ce cancer : pour une couverture vaccinale de 80 %, des réductions respectivement de 34,3 % et 32,2 % ; cette réduction de 34,3 % de lincidence du cancer étant plus de 2 fois supérieure à celle attendue de la mise en uvre de la seule organisation du dépistage (16,1 %)
Le dépistage par FCU est un moyen de prévention secondaire efficace des cancers du col de lutérus. Or 30 % des cancers du col de lutérus sont liés à dautres types dHPV que ceux ciblés par GardasilÆ. Si les femmes vaccinées se faisaient moins dépister, une augmentation de lincidence et de la mortalité de ces cancers serait probable.
Une couverture optimale de la population féminine par un dépistage organisé des lésions précancéreuses et cancéreuses du col de lutérus sur lensemble du territoire reste nécessaire, y compris chez les femmes vaccinées.
Des explications adéquates à ce sujet doivent être fournies par le médecin aux jeunes filles et jeunes femmes avant de les vacciner.
Méthode
Il sagit dune étude descriptive quantitative anonymisée.
Population étudiée
Lenquête a été réalisée auprès de médecins généralistes Enseignants Cliniciens Ambulatoires (ECA), nouvellement Maîtres de Stage des Universités (MSU). Il est prouvé que cette population est représentative de la population générale des médecins généralistes. Les MSU reçoivent dans leurs cabinets des étudiants en médecine en deuxième cycle des études médicales ainsi que des internes de médecine générale. Ils sont aussi pour certains impliqués dans lenseignement de médecine générale en troisième cycle des études médicales.
Une étude conduite en 1999 par le Dr Leroyer [28], médecin généraliste à Honfleur et enseignant de médecine générale en 3 e cycle, comparait la pratique des médecins généralistes non-enseignants à celle des médecins généralistes maîtres de stage exerçant dans les mêmes villes. Les variables étudiées étaient : lâge des médecins, le nombre de consultations et de visitesannuelles, lâge et le sexe des patients. La seule différence retrouvée sur 17 « couples » de médecins généralistes étudiés était une activité légèrement inférieure des maîtres de stage pouvant être facilement expliquée par lenseignement délivré au cabinet à létudiant.
Il y a 216 MSU pour la région Haute-Normandie, si nous nous basons sur la liste fournie aux internes de médecine générale lors de leurs choix de stage en cabinet. Nous avons constitué un échantillon représentatif de la population nationale sur le critère du sexe (médecin homme ou médecin femme) selon les données de lAtlas national de démographie médicale [29].
Notre échantillon se compose donc de 120 MSU, sélectionnés par tirage au sort, après détermination du nombre de femmes et dhommes à contacter.
Elaboration du questionnaire
Le questionnaire a été élaboré à partir de freins identifiés dans la littérature et préalablement testé auprès de médecins généralistes de mon entourage et en séance de tutorat de thèse à la faculté.
Les questions ambiguës ou non pertinentes pour lanalyse ont été supprimées et certaines questions ont été reformulées.
Il a été réalisé grâce au logiciel Google Documents permettant de faire des questionnaires en ligne.
Il est divisé en 4 parties avec questions à choix simple ou choix multiples avec une place pour des commentaires :
· Une première partie permet danalyser léchantillon,
· Une deuxième partie qui concerne les médecins ne réalisant pas de FCU, afin den connaître les raisons et les conséquences sur leur activité de dépistage du cancer du col de lutérus,
· Une troisième partie qui concerne les médecins réalisant les FCU afin de décrire les obstacles rencontrés sils existent,
· Une quatrième partie sur linformation délivrée, les freins rencontrés chez les patientes et 2 questions sur leur opinion vis-à-vis du dépistage actuel. (Cf questionnaire en annexe 3)
Diffusion du questionnaire
Le site du Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE) met en ligne un trombinoscope incomplet des maîtres de stage avec adresse postale, adresse mail et téléphone.
Nous avons utilisé cette source pour adresser le questionnaire par voie électronique quand ladresse mail était disponible et nous avons contacté directement les autres maîtres de stage par téléphone pour obtenir leur adresse électronique.
Analyse des données
Lexploitation des résultats est conduite à laide des logiciels : Microsoft Excel et Google Documents.
Dans un premier temps, il a été réalisé une analyse descriptive de la population totale et des populations réalisant et ne réalisant pas les frottis.
Dans un second temps, des comparaisons ciblées de plusieurs variables ont été faites par le test de Fisher sur le site BIOSTA TGV (http://marne.u707.jussieu.fr/biostatgv/)
Les résultats de comparaison sont considérés comme statistiquement significatifs au-delà du seuil P=0,05 et presque significatifs entre P=0,1 et P=0,05.
Chez les médecins pratiquant le FCU
Concernant le nombre de frottis réalisés, il n y a pas de différence significative concernant le type dactivité ou lâge. Par contre, le fait de faire moins de 5 frottis par semaine est lié au fait dêtre un homme (p=0,0055).
Déclarer rencontrer des obstacles au dépistage ne dépend pas du sexe ou de lactivité du médecin mais est significativement plus cité par la tranche dâge entre 35 et 55 ans (p= 0,01).
Il existe un lien presque significatif entre le sexe du médecin et la réticence de la patiente (p=0,056): les hommes y sont plus confrontés. Il ny a pas dinfluence significative de lâge ou dune formation complémentaire en gynécologie.
Concernant la rémunération insuffisante, il ny a pas de différence significative concernant le sexe, lâge ou lactivité.
Concernant la gestion simultanée de plusieurs motifs de consultation, il ny a pas de différence significative avec lactivité.
Les freins au dépistage
Lobjectif principal était de décrire les freins rencontrés dans le dépistage du cancer du col de lutérus, au niveau du médecin généraliste.
Ces obstacles ont été également retrouvés dans la littérature.
Les contraintes organisationnelles
Manque de temps
Le manque de temps est cité dans les 2 camps de notre étude. Linformation sur lintérêt, les modalités et les conséquences du dépistage est longue, sans compter la réalisation de lacte en lui-même. On comprend donc bien la difficulté des médecins généralistes à intégrer le dépistage du cancer du col de lutérus dans la consultation habituelle, surtout si lon ne fonctionne pas sur rendez-vous ou si la patiente na pas au préalable précisé quelle venait consulter pour ce motif.
Dans une étude réalisée en Bourgogne en 2004 par lObservatoire Régional de la Santé (ORS), le manque de temps constituait un des obstacles principaux pour la prescription ou la réalisation du frottis.
Cette contrainte temporelle est évoquée dans plusieurs études.
Les motifs multiples de consultation
Cest un frein majeur rencontré par ceux qui réalisent le frottis.
Au cours de leurs consultations, les médecins doivent gérer plusieurs problèmes autres que ceux de la prévention. La multiplicité des motifs a un impact sur le facteur temps évoqué. Ils doivent assurer différentes fonctions : soins, soutien psychosocial, coordination, démarches administratives.
Dans une enquête récente, réalisée auprès dun panel représentatif de médecins généralistes bretons composant le Baromètre des pratiques en médecine générale, 84 % des médecins estimaient avoir à effectuer des tâches qui ne relevaient pas de leur qualification. Il sagissait de tâches liées à linformation et à léducation du patient (64,3 %), à la coordination des soins (58,3 %) ou encore à la gestion du dossier du patient (56 %).
Dans une étude francilienne, sont évoqués les concepts de « demandes concurrentielles » et de « maladies écrans ». [29] En effet, il paraît difficile dintroduire la prévention dans une consultation motivée par autre chose (suivi dune pathologie lourde ou problème ressenti par le patient). En se concentrant sur le motif principal de consultation, le médecin peut oublier la prévention ou constater que le temps alloué à la consultation a été consommé par la gestion de ce problème. La pathologie principale à prendre en charge constitue la « maladie écran » et les médecins lui rapprochent la « situation sociale écran » où les difficultés sociales du patient occupent la consultation, tout comme les tâches administratives et de coordination.
Dans létude bretonne sur lactivité gynécologique des médecins généralistes [37], il sagit de la principale difficulté rencontrée (64,5%) dans leur activité gynécologique quotidienne.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première Partie : INFECTION A HPV ET CANCER
I. Les papillomavirus humains (HPV)
II. Histoire naturelle de linfection
A. Mode de transmission
B. Pathologies bénignes
C. Pathologies malignes
III. Epidémiologie du cancer du col utérin
Deuxième Partie : DEPISTAGE ET PREVENTION
I. Le dépistage
A. Le frottis cervico-utérin
B. Le test HPV
C. Etat des lieux du dépistage en France
II. La vaccination
A. Principes
B. Vaccination et dépistage
Troisième Partie : ENQUETE AUPRES DES MAÎTRES DE STAGE DE HAUTE-NORMANDIE
I. Objectif
II. Méthode
A. Population étudiée
B. Elaboration du questionnaire
C. Diffusion du questionnaire
D. Analyse des données
III. Résultats
A. Participation
B. Caractéristiques des médecins interrogés et pratique gynécologique
C. Comparaison des populations « frottis non » et « frottis oui »
1. « Frottis non »
2. « Frottis oui »
D. Comparaison de variables
1. Population générale
2. Chez les médecins pratiquant le FCU
Quatrième Partie : DISCUSSION
I. Les freins au dépistage
A. Les contraintes organisationnelles
1. Manque de temps
2. Les motifs multiples de consultation
B. Le manque de formation
C. Prix, cotation et matériel
D. Freins liés à la patiente
1. Négligence dans le suivi gynécologique
2. Pudeur et crainte de lexamen
3. Manque dinformation ou mauvaise information
4. Méconnaissance de la possibilité du médecin généraliste à faire de la gynécologie
5. Conditions socio-économiques défavorables et obstacles culturels
E. Gestion des frottis anormaux et changements dans les recommandations
F. Freins liés au médecin
1. Gêne de la part du médecin
2. La motivation
G. Autres
II. Les moyens de surmonter les obstacles
A. Développer et améliorer linformation
B. Dédier des consultations au dépistage
C. Une meilleure rémunération de lacte
D. Formation à la réalisation du prélèvement p
E. Diversifier les lieux de réalisation du frottis, auto-prélèvementsp
F. Le dépistage organisé p
G. Autres
III. Les biais
A. Questions et diffusion du questionnaire
B. Biais de recrutement
C. Echantillon
D. Limites de létude
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
GLOSSAIRE
ANNEXES