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Motilitรฉ cellulaire deDictyostelium discoideum
Lโamibe Dictyostelium discoideum est capable de se dรฉplacer sur une surface ร une vitesse de lโordre de 10ยตm/mn. Cette motilitรฉ dite amibienne peut รชtre dรฉcomposรฉe en un cycle comportant trois phases (figure 1.4) :
– lโรฉmission de protrusions au front avant de la cellule ( a et b ). C’est-ร -dire une dรฉformation de la membrane qui peut avoir des formes diverses. La cellule doit donc exercer des forces sur la membrane pour la dรฉplacer. Ces forces sont obtenues grรขce ร la polymรฉrisation de filaments dโactine.
– lโadhรฉsion de ces protrusions sur le substrat( c ). Lโadhรฉsion des protrusions sur le substrat permet dโexercer des forces pour tirer la cellule vers lโavant. Lโadhรฉsion cellulaire met en jeu de nombreux assemblages molรฉculaires, parmi lesquels des protรฉines de type intรฉgrine.
– le dรฉtachement et la rรฉtraction du front arriรจre dela cellule ( d et e ). Une fois la cellule bien รฉtirรฉe sur la surface, elle doit se contracter avant de pouvoir sโรฉtendre ร nouveau. Cette phase nรฉcessite dโexercer des forces de contraction ร lโarriรจre de la cellule. Elle met plus particuliรจrement en jeu des assemblages de myosine II et de filaments dโactine.
Les trois phases ne sont pas indรฉpendantes : la coordination temporelle et spatiale entre les diffรฉrentes phases est un รฉlรฉment essentiel pour que la cellule avance correctement.
Pour se dรฉplacer, la cellule doit รชtre capable de ousserp sa membrane ร lโavant et de tirer celle-ci ร lโarriรจre, et donc dโexercer des forces. Lโexistence de ces forces peut รชtre mise en รฉvidence en dรฉposant les cellules sur un substrat รฉformabled. (Uchida et al., 2003). Dans ce qui suit, nous allons revenir sur lโorigine molรฉculaire de ces diffรฉrentes forces, puis nous nous intรฉresserons aux voies de signalisation qui rรฉgulent et coordonnent leurs actions.
Mรฉcanismes molรฉculaires de la motilitรฉ cellulaire : le cytosquelette
Le cytosquelette est un รฉlรฉment essentiel pour la รฉponser mรฉcanique des cellules. Comme son nom lโindique, cโest un vrai squelette interne de l a cellule qui sert entre autres au transport dโorganelles, ร la division cellulaire et ร la moti litรฉ cellulaire. ChezDictyostelium, il est formรฉ de deux types de protรฉines, formant deux rรฉseaux defilaments :
– les microtubules, longs filaments assez rigides (longueur de persistance Lp๏ ๏ป 6mm) sont composรฉs de monomรจres de tubuline. Ces filaments sont principalement impliquรฉs dans le maintien de la forme des cellules, dans le transport intracellulaire, et dans la division cellulaire. Ils ne semblent pas impliquรฉs dans la motilitรฉ cellulaire, du moins dans la production de forces chez Dictyostelium, mรชme sโils pourraient jouer un rรดle de stabilisation des protrusions (Ueda et al., 1997)
– les filaments dโactine, beaucoup plus souples (L p๏ ๏ป 18ยตm) sont formรฉs ร partir de monomรจres dโactine.
Les filaments dโactine
Lโactine est une protรฉine de 375 acides aminรฉs, depoids molรฉculaire 42 kDa, et dont la sรฉquence est trรจs conservรฉe au cours de lโรฉvolution.Cโest une des protรฉines les plus abondantes de la cellule, avec une concentration de lโordre de 100ยตM dans le cytoplasme.
La structure de lโactine est connue ((Kabsch et al. , 1990), voir figure 1.5). La molรฉcule a une forme globulaire, avec une cavitรฉ qui rend la protรฉine asymรฉtrique. A lโintรฉrieur de cette cavitรฉ se trouve un site de liaison ร lโATP/ADP.
Chaque molรฉcule dโactine est capable de se lier ร dโautres molรฉcules dโactine pour former un polymรจre qui peut atteindre plusieurs ยตm de long. Le polymรจre obtenu a la forme dโun long filament ayant une structure en double hรฉlice (figure 1.6). De plus, il est polarisรฉ, du fait de la non-symรฉtrie des monomรจres dโactine. En effet, chaque extrรฉmitรฉ du filament exposant des rรฉsidus diffรฉrents du monomรจre dโactine, les deux xtrรฉmitรฉse ont des propriรฉtรฉs diffรฉrentes et interagissent avec des molรฉcules diffรฉrentes. On dรฉfinit ainsi une extrรฉmitรฉ +, dite ยซ barbรฉe ยป et une extrรฉmitรฉ โ, dite ยซ pointรฉe ยป. Pour distinguer lโactine sous forme monomรฉrique de lโactine prรฉsente sous forme de filament, on parlera dโactine-G (pour globulaire) dans le cas du monomรจre libre et dโactine-F pour les filaments.
Lโactine-G commence ร polymรฉriser spontanรฉment si la concentration en monomรจre est supรฉrieure ร une concentration critique Cc. La valeur de Cc dรฉpend du fait que le monomรจre dโactine soit liรฉ ร une molรฉcule dโATP ou ร une molรฉcule dโADP (Cc de respectivement 0,12ยตM et 2,0ยตM). Lโactine-G polymรฉrise donc plus f acilement lorsquโelle est liรฉe ร lโATP. La polymรฉrisation se dรฉroule alors en deux phases figure( 1.7) : une premiรจre รฉtape, lente, dite phase de nuclรฉation, pendant laquelle des monomรจressโassemblent pour former des trimรจres dโactine. Une fois ces trimรจres formรฉs, les filaments croissent rapidement par addition de monomรจres aux extrรฉmitรฉs. Cโest la phase dโรฉlongati des filaments.
de la polymรฉrisation dโactine. (a) La premiรจre รฉtape, la plus lente, est la formation dโun trimรจre par nuclรฉation de lโactine-G. (b) Une fois ce trimรจre formรฉ, les monomรจre sโassocient et se dissocient pour former un filament (Bray, 2001).
Une fois cette phase dโรฉlongation enclenchรฉe, le phรฉnomรจne de polymรฉrisation peut รชtre dรฉcrit comme un รฉquilibre dynamique entre association de monomรจres (qui dรฉpend de la concentration en monomรจres libres), et dissociation de monomรจres. La vitesse de croissance dโun filament peut alors sโรฉcrire : V๏ ๏ฝ kon๏ ๏ด๏ ๏actine๏ ๏ญ G๏๏ญ koff
A la concentration critique koff/kon, la polymรฉrisation est en รฉquilibre avec la dรฉpolymรฉrisation.
On a vu que les deux extrรฉmitรฉs dโun filament nโรฉtaient pas identiques. Cela se retrouve aussi au niveau des vitesses de croissance ร chaque extrรฉmitรฉ : Lโextrรฉmitรฉ barbรฉe (+) croรฎt plus vite que lโextrรฉmitรฉ pointรฉe (-) (Pollard and Borisy, 2003).
En rรฉsumรฉ, on a une polymรฉrisation prรฉfรฉrentielle lโactined-G liรฉe ร lโATP ร lโextrรฉmitรฉ barbรฉe du filament. Une fois polymรฉrisรฉ, lโATP estrapidement hydrolysรฉ en ADP. Et ร lโextrรฉmitรฉ pointรฉe, les monomรจres dโactine liรฉs lโADPร ont tendance ร se dissocier du filament. Il en rรฉsulte un mouvement de tapis roulant (ou treadmilling) des monomรจres de lโextrรฉmitรฉ barbรฉe vers lโextrรฉmitรฉ pointรฉe. Ce mouvement a pu รชtre observรฉ directement ร lโaide de monomรจres dโactine fluorescents (Fujiwara et al., 2002)
On a vu prรฉcรฉdemment quโin vivo, la concentration dโactine est de lโordre de 100ยต M. Or la moitiรฉ seulement de cette actine est prรฉsente sousforme dโactine-F. Au vu de la concentration critique de polymรฉrisation, on sโattendrait pourtan ร ce que 99% de lโactine soit sous forme filamenteuse. Dโautre part la cellule est capable de rรฉorganiser son cytosquelette en quelques secondes (Schleicher and Noegel, 1992). Il existe donc des systรจmes de rรฉgulation de la polymรฉrisation de lโactine in vivo.
En effet, lโactine interagit avec de nombreuses protรฉines, que ce soit sous sa forme actine-G ou actine-F. Les assemblages formรฉs sont ร lโorigine de la motilitรฉ en permettant lโapplication de forces et la polarisation de la cellule. Nous allons maintenant dรฉtailler la nature de ces assemblages molรฉculaires en fonction de leur localisation dans la cellule et de leur rรดle dans la motilitรฉ.
Polymรฉrisation dโactine et protrusions au front avant de la cellule
Dans les protrusions, il y a polymรฉrisation rapide des filaments dโactine (Condeelis, 1993). Les protรฉines chargรฉes de rรฉguler cette polymรฉrisation peuvent รชtre classรฉes en 6 catรฉgories (voir figure 1.8):
ยท les protรฉines qui sรฉquestrent lโactine globulairesequestering( proteins):
Ce sont des protรฉines qui, en se liant ร lโactine-G, abaissent la concentration dโactine-G libre au voisinage de la concentration critique. Les complexes formรฉs constituent un rรฉservoir dโactine-G facilement mobilisable grรขce ร leur faib le affinitรฉ avec les monomรจres dโactine (Kd = 0,7 ยตM) (De La Cruz et al., 2000). La thymosi ne๏ ๏ข4 et lโactobindin font partie de ces protรฉines. Il existe trois homologues de cette derniรจre chez Dictyostelium.
ยท les profilines, qui lient lโactine-G et accรฉlรจrentlโรฉchange de lโADP en ATP :
En facilitant lโรฉchange de lโADP en ATP au niveau dโune sous-unitรฉ dโactine-G, la profiline favorise la liaison de cette sous-unitรฉ ร lโextrรฉmitรฉ barbรฉe dโun filament et donc accรฉlรจre la polymรฉrisation.
ยท Les protรฉines qui aident la nuclรฉation de filamentsdโactine :
Ces protรฉines se lient ร plusieurs unitรฉs dโactine et les positionnent de faรงon ร engendrer la croissance dโun nouveau filament ou dโune nouvelle branche sur un filament existant. Ceci permet dโaccroรฎtre la capacitรฉ de lโactine ร former de nouveaux filaments. Par exemple, citons le complexe Arp2/3 et la protรฉine WASP, les formines.
ยท Les protรฉines de coupe ou de fragmentation(severing proteins) :
Ces protรฉines se lient aux filaments dโactine et les coupent. Cela permet dโaccรฉlรฉrer le turnover des monomรจres dโactine. Cโest le cas par exemple de lโADF/cofiline qui accรฉlรจre la dรฉpolymรฉrisation des filaments dโactine ร lโextrรฉmitรฉ pointรฉe du filament (Theriot, 1997).
ยท Les protรฉines de coiffe (capping proteins) :
Ces protรฉines se fixent aux extrรฉmitรฉs des filaments dโactine, empรชchant leur รฉlongation. Cela favorise la densification du cytosquelette dโactine, et permet dโexercer des forces plus importantes. Parmi ces protรฉines, on peut citer cap32/34. (Eddy et al., 1996)
ยท Les protรฉines de rรฉticulation (cross-linking proteins) :
Ces protรฉines lient les filaments dโactine entre eux. Cela permet de rigidifier les filaments dโactine.
Toutes ces familles de protรฉines sont prรฉsentes chez Dictyostelium discoideum. Pour une revue, on pourra consulter (Eichinger et al., 1999; Eichinger et al., 2005).
En partant de protรฉines purifiรฉes, il a รฉtรฉ montrรฉquโร partir dโun jeu de seulement cinq protรฉines (actine, ARP2/3, gelsoline, ADF et WASP) et en prรฉsence dโATP on pouvait propulser des billes de quelques microns de diamรจtre (Carlier et al., 2003). Les forces mises en jeu ont รฉtรฉ estimรฉes, ร lโaide de billes attachรฉes ร une micropipette, ร quelques nN. (Marcy et al., 2004). Ce mouvement ร base de polymรฉrisation dโactine explique le dรฉplacement de la bactรฉrie Listeria monocytogenes dans le cytoplasme des cellules infectรฉes. On retrouve ce type de structure au niveau des protrusions des cellules motiles ((Schafer et al., 1998), (Bretschneider et al., 2002), (Carlier et al., 2003)). Les forces mises en jeu au niveau de ces structures sont du mรชme ordre de grandeur, bien queles variations entre types de cellules soient importantes (de 1 nN pour Dictyostelium ร quelques dizaines de nN pour des fibroblastes par exemple, voir (Fukui et al., 2000) ou (Balaban et al., 2001)).
Complexe actine/myosine II et rรฉtractions aufront arriรจre de la cellule
Au niveau du front arriรจre des cellules, le cycle de polymรฉrisation/dรฉpolymรฉrisation des filaments dโactine est moins actif, et la force de contraction nรฉcessaire ร lโavancement de la cellule est produite non pas par la polymรฉrisation de lโactine, mais par le dรฉplacement de moteurs molรฉculaires, notamment de la myosine II, sur les filaments existants. Le mouvement polarisรฉ du moteur est assurรฉ par lโassociation etla dissociation successive des deux tรชtes de la myosine II avec un filament dโactine.
La myosine II est une grosse protรฉine composรฉe de euxd chaรฎnes lourdes (๏ป220kDa) et deux chaรฎnes lรฉgรจres๏ ๏ป(20kDa). Chaque chaรฎne lourde peut elle-mรชme รชtre dรฉcrite comme lโassociation de deux domaines : une tรชte globulaire possรฉdant des domaines de liaison ร lโactine et ร lโATP, et une longue queue en hรฉlice par laquelle sont reliรฉes les deux chaรฎnes lourdes (figure 1.9). Ces chaรฎnes lourdes constituent le moteur molรฉculaire proprement dit, alors que les chaรฎnes lรฉgรจres nโont quโun rรดle de rรฉgulation de lโactivitรฉ du moteur.
Voies de signalisation impliquรฉes dans la polarisation cellulaire et le chimiotactisme
Le chimiotactisme est un processus par lequel un gradient chimique extรฉrieur est dรฉtectรฉ par des rรฉcepteurs cellulaires, ce qui conduit ร un mouvement dirigรฉ de la cellule dans la direction du gradient.
Dictyostelium discoideum a beaucoup รฉtรฉ utilisรฉ pour dรฉcouvrir et comprendrles voies de signalisation permettant ร une cellule de se polari ser et de se dรฉplacer dans un gradient de chimioattractant (pour des revues, voir (Parent and Devreotes, 1999), (Kimmel and Parent, 2003), (Merlot and Firtel, 2003), (Parent, 2004)).
Dictyostelium possรจde des rรฉcepteurs ร lโAMPc uniformรฉment rรฉpartis ร la surface de sa membrane plasmique. Ces rรฉcepteurs sont couplรฉs ร des protรฉines G hรฉtรฉrotrimรฉriques, protรฉines composรฉes de trois sous unitรฉs๏ก๏ฌ๏ ๏ข et๏ ๏ง et se liant au GDP ร lโรฉtat inactif. La liaison de lโAMPc ร son rรฉcepteur entraรฎne lโactivation cat alytique de protรฉines G๏ก๏ข๏ง, par รฉchange du GDP en GTP. Les sous unitรฉs G๏ก et G๏ข๏ง se dissocient alors et servent de messager intracellulaire pour activer diffรฉrentes voies de ignalisation. Les principales sont (Kimmel and Parent, 2003):
– La rรฉgulation de la concentration locale en PI(3,4,5)P3, via lโactivation et le recrutement ร la membrane des phosphoinositide 3-ki nases (PI3K), qui phosphorylent le lipide PI(4,5)P2 en PI(3,4,5)P3 , et la dissociation de la membrane de PTEN (phosphatase and tensin homolog), qui joue le rรดle inverse d es PI3K.
– lโactivation de la guanylyl cyclase (GC), qui catalyse la transformation dโune molรฉcule de GTP en une molรฉcule de GMPc. Le GMPc joue un rรดle de second messager intracellulaire.
– lโactivation de lโadenylyl cyclase (ACA), qui cata lyse la transformation dโune molรฉcule dโATP en une molรฉcule dโAMPc. Lors de la phase dโagrรฉgation du dรฉveloppement, une partie de cet AMPc est sรฉcrรฉtรฉe. esL cellules Dictyostelium relayent ainsi des vagues dโAMPc qui permettent aux cellules suivantes de rejoindre le centre de lโagrรฉgat.
A lโendroit oรน la concentration de chimioattractant est la plus grande, c’est-ร -dire au front avant de la cellule, les PI3K sont activรฉes par des protรฉines de la famille Ras, et recrutรฉes ร la membrane plasmique. A lโinverse, PTEN, qui en lโabsenc e de signal est prรฉsent ร la membrane grรขce ร son domaine de liaison au PIP 2, se dรฉtache de la membrane au front avant. (Funamoto et al., 2002). PTEN est alors localisรฉ sur les cรดtรฉs et ร lโarriรจre de la cellule, ร lโinverse de PI3K. Cette localisation a pour consรฉquence une accumulation de PI(3,4,5)P3 au front avant de la cellule. Le PIP3 a donc un rรดle essentiel dans la polarisation et l a motilitรฉ cellulaire. Dans la cascade de signalisation en rรฉponse ร une stimulation chimique, cโest lโรฉlรฉment connu le plus amont qui prรฉsente une asymรฉtrie dans la cellule (voir figure 1.14).
Lโaccumulation de PIP 3 au front avant entraรฎne le recrutement de protรฉines possรฉdant un domaine de liaison au PIP3, comme les domaines PH par exemple (pour Plekstrin Homology). Parmi ces protรฉines, on trouve PhdA (PH domain-containing protein A) la kinase Akt, CRAC (cytosolic regulator of adenylyl cyclase) mais aussi des protรฉines comme WASP, agissant directement sur le cytosquelette dโactine. Suite ร l eur recrutement, la polymรฉrisation dโactine au front avant de la cellule et donc la formation de protrusions, sont stimulรฉes.
La signalisation induite par le gradient intracellulaire de PIP3 ne se limite pas au front avant. Akt par exemple active PAKa (p21 activated kinase A), qui se relocalise au front arriรจre et rรฉgule lโassemblage des myosines II. Cโest aussi le cas dโune autre cascade de signalisation impliquant le GMPc, via lโactivation de kinases qui phosphorylent la chaรฎne rรฉgulatrice de la myosine (Bosgraaf et al., 2002). Le rรดle de ces assemb lages de myosine-II du cรดtรฉ opposรฉ au cรดtรฉ stimulรฉ par lโAMPc est double : permettre la contraction du bord cellulaire, mais aussi empรชcher lโapparition de protrusions au front arriรจre.
Toutes ces voies de signalisation permettent ร la c ellule de se polariser, en dรฉfinissant un front avant oรน lโactine polymรฉrise et un front arriรจre oรนla cellule se contracte sous lโaction de la myosine II. (figure 1.14 et 1.15)
Les cellules phagocytaires comme Dictyostelium ou les neutrophiles sont capables de sโorienter dans des gradients de chimioattractant trรจs faibles, avec des diffรฉrences de concentration de lโordre de 2% entre lโavant et lโa rriรจre de la cellule. Pour obtenir une rรฉponse bien polarisรฉe comme dรฉcrite prรฉcรฉdemment, il doitxister un mรฉcanisme dโadaptation et dโamplification capable de crรฉer un gradient intracellulaire beaucoup plus important que le gradient de chimioattractant.
Ce mรฉcanisme dโamplification fait intervenir des boucles de feedback positif ou nรฉgatif entre plusieurs protรฉines (Weiner et al., 2002). On peut citer par exemple au front avant une boucle de feedback positif impliquant le PIP3, les PI3-kinases, la polymรฉrisation dโactine et des petites protรฉines G comme Rac ((Charest and Firtel, 2006), voir figure 1.15). De plus, les signalisations au front avant et arriรจre de la cellule sโexcluent mutuellement (Xu et al., 2003), ce qui renforce la polarisation cellulaire. Enfin, on peut noter que P. Devreotes a montrรฉ que le gradient de PI3K, mais pas celui de PTEN, prรฉsentait une amplification par rapport au gradient extรฉrieur dโAMPc (Janetopoulos et al., 2004).
Plasmides et constructions utilisรฉs
ยท CRAC-GFP : plasmide ร rรฉplication autonome contenant le domaine PH (Pleckstrin
homology) de CRAC (cytoplasmic regulator of adenylyl cyclase), en fusion avec la GFP. Ce domaine se lie au PIP3 in vivo. Le plasmide contient des gรจnes de rรฉsistance ร lโampicilline (sรฉlection E.coli) et ร la gรฉnรฉticine (sรฉlectionD.discoideum). Ce plasmide provient du laboratoire de P. Devreotes (Johns Hopkins University, Baltimore, USA)
ยท LimE๏cc -GFP: plasmide ร rรฉplication autonome contenant le gรจne codant pour la protรฉine LimE, dรฉpourvu de son domaine C-terminal (domaine coiled-coil), en fusion avec la GFP. LimE sโassocie in vivo aux filaments dโactine nouvellement crรฉรฉs, marquant ainsi le front avant des cellules motiles, oรน lโactine polymรฉrise. Le plasmide contient des gรจnes de rรฉsistance ร lโampicilline et ร la gรฉnรฉticine. Ce plasmide provient du laboratoire de G. Gerisch (Max Planck Institut, Martinsried, Allemagne).
ยท pFL712, pFL726, pFL739, pFL741: constructions rรฉalisรฉes ร partir du vecteur PDXA-GFP2 (Levi et al., 2000) contenant des gรจnes de rรฉsistance ร lโampicilline et ร la gรฉnรฉticine, ainsi que le gรจne codant pour la GFPsous le contrรดle du promoteur de lโactine. Diffรฉrents fragments du gรจne Phg2 ont รฉtรฉinsรฉrรฉs entre les sites BamHI et XhoI de ce vecteur, la GFP se trouvant toujours ร lโ extrรฉmitรฉ N-terminale de ces fragments (figure 2.1).
– pFL712, Phg2 complet
– pFL726, Phg2 sans le domaine N-terminal de liaison au PIP2
– pFL739, Phg2 sans le domaine kinase
– pFL741, Phg2 sans le domaine de liaison ร Ras
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Table des matiรจres
1 INTRODUCTION
1.1 LโAMIBE DICTYOSTELIUM DISCOIDEUM
1.1.1 Dictyostelium discoideum comme modรจle dโรฉtude
1.1.2 Motilitรฉ cellulaire de Dictyostelium discoideum
1.2 MECANISMES MOLECULAIRES DE LA MOTILITE CELLULAIRE : LE CYTOSQUELETTE
1.2.1 Les filaments dโactine
1.2.2 Polymรฉrisation dโactine et protrusions au front avant de la cellule
1.2.3 Complexe actine/myosine II et rรฉtractions au front arriรจre de la cellule
1.2.4 Molรฉcules de lโAdhรฉsion cellulaire
1.3 VOIES DE SIGNALISATION IMPLIQUEES DANS LA POLARISATION CELLULAIRE ET LE CHIMIOTACTISME
1.4 MECANO-SENSIBILITE CELLULAIRE.
1.4.1 Exemples de cellules mรฉcano-sensibles
1.4.2 Mรฉcanismes molรฉculaires de la mรฉcano-sensibilitรฉ
1.5 CAS DE DICTYOSTELIUM : MECANO-SENSIBILITE ET ROLE DU CALCIUM
1.6 OBJECTIFS DU TRAVAIL DE THESE
2 MATERIELS ET METHODES
2.1 BIOLOGIE MOLECULAIRE ET CELLULAIRE
2.1.1 Souches utilisรฉes
2.1.2 Plasmides et constructions utilisรฉs
2.1.3 Sous-clonage
2.1.4 Techniques de biologie molรฉculaire
2.1.5 Modes de culture et milieu nutritif
2.1.6 Mesure de la concentration cellulaire
2.1.7 Prรฉparation des cellules
2.2 TRAITEMENT DES SURFACES
2.3 MESURE DE LA CINETIQUE DE LโETALEMENT CELLULAIRE ET DE LA DYNAMIQUE DES ZONES DE CONTACT
2.3.1 Protocole expรฉrimental
2.3.2 RICM
2.3.3 Analyse statistique de lโรฉtalement cellulaire
2.4 EXPERIENCES DE MOTILITE SOUS FLUX A FAIBLE GROSSISSEMENT : DETERMINATION STATISTIQUE DE LA VITESSE ET DE LโORIENTATION DES CELLULES
2.4.1 Chambre ร flux latรฉral ร lame
2.4.2 Calcul de la contrainte appliquรฉe aux cellules
2.4.3 Prรฉparation des cellules et dรฉroulement de lโexpรฉrience
2.4.4 Changement de milieu, utilisation du calcium et dรฉtermination de la concentration
2.4.5 Acquisition et traitement des images
2.4.6 Traitement des donnรฉes, champ de vitesse et orientation des cellules
2.5 EXPERIENCES DE MOTILITE SOUS FLUX A FORT GROSSISSEMENT : ANALYSE DE LA MORPHOLOGIE CELLULAIRE ET DE LA DYNAMIQUE DES ZONES DE CONTACT
2.5.1 Montage expรฉrimental et dรฉroulement de lโexpรฉrience
2.5.2 Acquisition et traitement des images
2.6 ADHERENCE CELLULAIRE
2.6.1 Chambre ร flux radial, prรฉparation des cellules et dรฉroulement de lโexpรฉrience
2.6.2 Calcul de la contrainte appliquรฉe aux cellules
2.6.3 Acquisition et traitement des images
2.6.4 Dรฉtermination de la contrainte seuil apparente de dรฉtachement
3 RESULTATS
3.1 ETALEMENT CELLULAIRE
3.1.1 Cinรฉtique dโรฉtalement de Dictyostelium discoideum.
3.1.2 Etude des protrusions et rรฉtractions. Mise en รฉvidence dโune activitรฉ pรฉriodique
3.1.3 Influence de la concentration en calcium sur lโactivitรฉ pรฉriodique des protrusions et rรฉtractions
3.1.4 Influence de lโadhรฉrence cellule-substrat sur lโactivitรฉ pรฉriodique des protrusions et rรฉtractions
3.1.5 Polarisation de lโรฉtalement
3.2 ETUDE DU ROLE DE LA PROTEINE PHG2 DANS LA MOTILITE CELLULAIRE.
3.2.1 Introduction
3.2.2 Rรดle des diffรฉrents domaines de Phg2 dans lโadhรฉsion cellulaire
3.2.3 Rรดle des diffรฉrents domaines de Phg2 dans la motilitรฉ induite par un flux hydrodynamique
3.2.4 Rรดle des diffรฉrents domaines de Phg2 dans lโรฉtalement cellulaire
3.3 ETUDE DE LA FONCTION DES PROTEINES PKD2 ET TPC DE DICTYOSTELIUM DISCOIDEUM
3.3.1 Invalidation de pkd2 et tpc et surexpression de GFP-PKD2
3.3.2 Rรดle de PKD2 et TPC dans la croissance cellulaire et le dรฉveloppement
3.3.3 Analyse de la motilitรฉ cellulaire sous contrainte hydrodynamique
4 DISCUSSION ET PERSPECTIVES
4.1 CARACTERES GENERAUX DE LโETALEMENT CELLULAIRE.
4.1.1 Lโรฉtalement est un processus quasi-linรฉaire.
4.1.2 Anisotropie de lโรฉtalement et cellules phagocytaires
4.2 PHENOMENES OSCILLANTS, ETALEMENT ET MOTILITE
4.3 ROLE DU CALCIUM DANS LโETALEMENT ET LA MOTILITE CELLULAIRE INDUITE PAR UN FLUX
4.4 ROLE DE PHG2 DANS LโETALEMENT ET LA MOTILITE CELLULAIRE
4.4.1 Phg2 et la polarisation cellulaire
4.4.2 Les partenaires de Phg2 : Phg2 et la phosphorylation des myosines II
4.4.3 Rรดle proposรฉ pour les diffรฉrents domaines de Phg2
4.5 PERSPECTIVES
5 BIBLIOGRAPHIE
6 ANNEXES : PUBLICATIONS
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