Mécanismes de transfert des polluants métalliques dans la vallée de la Meboudja

Le monde a connu des progrès rapides de la science et de la technologie. Mais tous ces progrès ont contribué à diverses formes de pollution. La pollution industrielle affecte notre environnement de nombreuses façons et est une cause majeure de préoccupation. La grande quantité de déchets générés par les industries conduit à la pollution des ressources comme l’air, l’eau et des terres.

À Annaba, Avec l’augmentation de la population, l’urbanisation croissante, l’industrialisation et intensification de l’agriculture, l’industrie reste le premier pollueur, elle représente plus de la moitié du volume de pollution de l’eau.

L’industrie métallurgique est à l’origine des principales contaminations métalliques de l’environnement de la plaine. Déversés dans le cours d’eau, l’oued Meboudja est devenu le réceptacle des eaux usées et des déchets dans leurs formes et leurs quantités qui n’ont pas cessé d’évoluer dans le temps. Les métaux s’accumulent principalement dans les sédiments de l’oued, et se comportent alors comme des réservoirs de polluants constituant ainsi une source potentielle de pollution au gré des changements de certains paramètres physico-chimiques du milieu (pH, potentiel redox,…). Il en résulte alors de réels problèmes d’ordre environnemental. En effet, leur lessivage peut être à l’origine de leur accumulation le long des chaînes alimentaires et ainsi entraîner des problèmes de santé publique. Il est, par conséquent, nécessaire, d’une part d’identifier et de caractériser les sites pollués, et d’autre part de mettre en place des stratégies de dépollution.

Le fer et le manganèse que l’on rencontre dans l’eau ou les sédiments sont suffisamment abondants et réactifs pour influencer le devenir des contaminants métalliques. Ils méritaient donc bien une attention particulière dans le thème Mobilisation des contaminants dans la plaine de la Meboudja.

Spécificités physico-géographiques de l’aire d’étude

La présente étude concerne le territoire des communes d’El Hadjar et de Sidi Amar. Cet espace géographique fait partie du prolongement Nord oriental de la chaîne tellienne dont l’orientation générale suit une direction Sud-ouest, Nord-est. Il est limité au Sud par les communes de Aîn Berda et Cheurfa, au Nord et au NordEst par la mer Méditerranée, à l’Ouest par les communes de Berrahal, Oued El Aneb et Séraïdi et enfin à l’Est par la commune d’Echatt (W. d’El Tarf). D’une superficie approximative de 26 582,9 ha, il a une morphologie assez caractéristique opposant un relief de montagne assez brutal à une plaine basse et parfaitement plate où subsistent des zones hydromorphes. Du point de vue géologique ce relief est argilo-gréseux (flysch numidien). Malgré la présence de quelques petites sources issues des grès au contact des intercalations d’argile.

les grandes lignes du relief

Sur le plan orographique, on peut distinguer trois principales unités géomorphologiques :

Le massif de l’Edough : Au contact brutal de la plaine de Annaba et la mer s’élève l’entité cristallophyllienne : le massif de l’Edough qui culmine au Bou Zizi à 1.008 m et s’allonge sur 56 km en direction Sud-Ouest / Nord-Est sur une largeur moyenne de 16 km. Puis s’abaisse régulièrement pour s’achever par la presqu’île du cap de garde. Il est constitué par des terrains anciens (gneiss, granite, micaschistes), particulièrement pauvres du point de vue hydrologique.

Les plaines

Entre le massif de l’Edough et la chaîne côtière s’étend une large dépression en forme de gouttière, cintrée en plan, qui constituait certainement autrefois un large bras de mer d’une centaine de km de longueurs et qui a été progressivement comblée par les alluvions des fleuves qui s’y jettent et dont les principaux sont, d’W en E :

l’Oued Kébir de l’Ouest, drainant les montagnes côtières, grossi sur sa rive droite de l’Oued et Aneb et de l’Oued Magroun, descendant du massif de l’Edough ;

l’Oued Seybouse, le plus important des cours d’eau de la région (voir Fig.1), canalisant les débits de ruissellement d’un bassin versant de 5 960 km2 , dont le débit annuel est de l’ordre de 450 millions de m3 ; son dernier affluent de rive gauche, l’Oued Méboudja, lui apporte les eaux du bassin versant du Lac Fetzara et de la plaine Ouest ;

l’Oued bou Namoussa, gros cours d’eau descendant de la région de SoukAhras, dont le bassin versant est de 600 km2 environ, et susceptible d’un débit annuel moyen de 180 millions de m3;

l’Oued Kébir de l’Est, formé par la réunion de trois oueds importants (Kébir, Ballouta et Bougous), qui draine les flancs W des montagnes de Tabarka (Tunisie) et reçoit dans sa vallée moyenne de nombreux affluents de rive gauche (Guergour, Halloufa et Bou Lathan). Son bassin versant est de l’ordre de 750 km2 et son débit moyen annuel de 250 millions de m3.

Les alluvions de ces fleuves ont constitué un chapelet de plaines côtières et subcôtières, séparées les unes des autres soit par les bourrelets de rive des cours d’eau, soit par des zones plus marquées de dépôts alluvionnaires formant barrages dans la dépression générale. Ces plaines (Fig.2) ont chacune un caractère et une composition agrologiques propres, correspondant à la nature des terrains traversés par les différents oueds et au degré d’alluvionnement de chaque dépression. On peut ainsi distinguer, en allant de l’ouest vers 1’Est:

— Le delta commun de l’Oued Kébir de l’Ouest et de l’Oued el-Aneb, plaine d’environ 9.000 ha de superficie ;
— Le Lac Fetzara et ses abords : zone de 23.000 ha dont la cuvette a constitué pendant des siècles un marécage permanent où le plan d’eau s’étalait sur une superficie de 14.000 ha. Ne bénéficiant plus, à partir d’une certaine époque, de l’alluvionnement des deux grands fleuves qui le bordent, il ne s’est lentement comblé que par les apports des petits oueds descendant au N et au S des collines de Aîn Berda et du massif de l’Edough. Sa côte de fond est de l’ordre de + 10,50. Sa vidange totale est obtenue chaque année vers la fin mars par un canal de 14 km de long qui le traverse dans le sens W-E et rejoint, après traversée de son bourrelet oriental, le cours moyen de l’Oued Méboudja.
— La plaine d’Annaba-Ouest, d’environ 10.000 ha, se situe entre le bourrelet oriental du Lac Fetzara et la rive gauche de l’Oued Seybouse.
— La plaine d’Annaba-Est, d’une superficie approximative de 20.000 ha, est comprise entre la rive droite de l’Oued Seybouse et la rive gauche de l’Oued bou Namoussa.
— Le marais M’Krada est le delta commun de l’Oued bou Namoussa et de l’Oued Kébir de l’Est. Cette plaine, d’une superficie de l’ordre de 14.000 ha, constitue à l’heure actuelle une sorte de lagune dont l’altitude est très basse (cotes +3 à +1), dans laquelle s’accumulent les débits des deux fleuves avant de pouvoir s’écouler vers la mer par leur exutoire commun,  » la Maffrag « , lorsque le niveau d’amont arrive à submerger la barre sableuse qui l’obstrue et qui se reconstitue rapidement sous l’action de la mer.
— La moyenne vallée de l’Oued Kébir de l’Est, plaine très étroite et allongée d’environ 9.500 ha, présente deux renflements à hauteur de Bouteldja et d’El Tarf.

Aperçu sur le climat 

La région d’Annaba est soumise au climat méditerranéen c’est-à-dire caractérisé par  une saison pluvieuse allant d’octobre à mai et par un été sec et ensoleillé. Pour une année donnée, la répartition des pluies diffère d’ailleurs le plus souvent du tout au tout de leur  répartition moyenne, et cette irrégularité constitue une donnée fondamentale de ce climat.

Le relief agit comme un rempart qui provoque la condensation et la précipitation d’une partie de la vapeur d’eau amenée par le vent soufflant de la mer, avec des maxima pluviométriques sur les massifs montagneux les plus élevés et les plus proches de la mer et des minima pluviométriques sous le vent de ces massifs.

Géologie et pédologie

– Du point de vue géologique, si l’on s’en réfère à Joleaud (1936), la région littorale fut, durant le Quaternaire, l’objet d’une succession d’oscillations vers le haut et vers le bas, correspondant à des mouvements apparents de la mer, positifs (transgressions) lors des affaissements du littoral, négatifs (régressions) lors des exhaussements. Cette théorie est basée sur l’observation des successions des terrasses fluviales et plages marines.
— Un affaissement correspond à une transgression de la mer et à un relèvement apparent du niveau de base des fleuves. Une telle période est marquée par un dépôt alluvial considérable.
— Un exhaussement, au contraire, se traduit par une activité érosive plus intense, puisque le niveau de base s’est abaissé. On note, en effet, la présence, sur tout le pourtour du relief gréseux, de terrasses alluvionnaires étagées de 15 à 150 m, au-dessus du niveau actuel des fleuves. On admet qu’à la fin de cette période d’oscillations : le Lac Fetzara était déjà isolé par ses deux bourrelets W et E ; le reste des plaines constituait une immense lagune comprise entre un cordon dunaire côtier et la base du relief argilo-gréseux. Suivent alors, au Quaternaire récent, un comblement rapide du marécage par les matériaux détritiques arrachés au relief par un ruissellement important, et la formation d’un alluvionnement de galets, de cailloutis, de sables et de limons superposés ou étagés, tant dans le sens horizontal que vertical, suivant la violence et l’intensité des érosions.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : DESCRIPTION DU CADRE GENERAL DE L’AIRE D’ETUDE
I. Spécificités physico-géographiques de l’aire d’étude
I.1.Les grandes lignes du relief
II.1.1.Le massif de l’Edough
I.2.Les plaines
I.2.1.l’Oued Kébir de l’Ouest
II.2.2. l’Oued Seybouse
II.2.3. l’Oued bou Namoussa
I.2.4. l’Oued Kébir de l’Est
I.3. Aperçu sur le climat
I.4. Géologie et pédologie
I.5. Population et Démographie
I.6. La structuration et l’organisation de l’espace intercommunal
I.6.1. La Maille routière
Conclusion
CHAPITRE II : ETUDE HYDROCLIMATOLOGIQUE ET, HYDROLOGIE DE LA REGION D’ETUDE
Introduction
II.1.Les températures
II.2.Les précipitations
II.3.Critique des données
II.3.1.Le contrôle des totaux annuels des précipitations
II.3.2. Les domaines bioclimatiques
II.4. Les principaux indices climatiques
II.4.1. L’indice pluviométrique annuel (Moral)
II.4.2. L’indice d’aridité de De Martonne
II.4.3. Le quotient pluviométrique d’Emberger
II.4.4. L’indice Ombrothermique de Gaussen
II.5. Le régime annuel
II.6. Étude de la pluviométrie annuelle
II.6.1. L’évapotranspiration potentielle (ETP)
II.6.1.1. Formule de Thornthwaite
II.6.2. l’évapotranspiration réelle (ETR)
II.6.3. Interprétation du bilan hydrique
II.6.3.1. La méthode du bilan d’eau selon C.W. Thornthwaite
II.6.3.2. Interprétation du bilan hydrique
II.7. Hydrologie de la zone d’étude
II.7.1. Les ressources en eau superficielles
II.7.2. Les ressources en eau souterraines
II.8. Les besoins en eau
II.8.1. Les besoins en eau potable de la zone d’Annaba – El Hadjar
II.8.1.1. Les Besoins en eau industrielle
II.8.1.2. Les besoins en eau agricole de la région d’Annaba
Conclusion
Références bibliographiques
CHAPITRE III : GEOLOGIE
Introduction
Histoire géologique de la Méditerranée
III.1. La Plaine de Annaba
III.2. Le Paléozoïque
III.3. Le Mésozoïque
III.4. Le Cénozoïque
III.5. le Quaternaire
Conclusion
Références bibliographiques
CHAPITRE IV : HYDROGEOLOGIE
Introduction
VI.1. La nappe des sables fins superficiels (ou nappe superficielle)
VI.2. La nappe des graviers (ou nappe profonde)
VI.3. Variation du niveau piézométriques dans l’espace et dans le temps
IMPACT DE LA RELATION OUED-NAPPE SUR LA QUALITE DES EAUX SOUTERRAINES
VI.3. Matériels et méthodes
VI.3.1. Site étudié
VI.4. Méthodologie
VI.5. Résultats et Discussion
VI.6. Les apports anthropiques
VI.7. Etat de la qualité des eaux superficielles et souterraines
VI.8. Evolution du fer-manganèse
VI.9. Modélisation des écoulements souterrains et du transport de masse
Conclusion
Références bibliographiques
CONCLUSION GENERALE

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