Le réchauffement récent de la planète fait l‟objet de nombreuses études. Elles sont souvent effectuées à large échelle. Le Groupe d‟experts intergouvernemental sur l‟évolution du climat (GIEC) a révélé, par exemple, dans son rapport de synthèse de 2014 sur le changement climatique, un réchauffement global de 0 ,85°C du système climatique sur la période 1880 à 2012 . Dans ce rapport, sur la carte du réchauffement de la planète, Madagascar est représentée par un seul pixel. Or, le changement climatique se décline différemment selon les régions du globe. Entre 1900 et 2005, par exemple , selon le rapport de synthèse du GIEC de 2007, « les précipitations ont fortement augmenté dans l’est de l’Amérique du Nord et du Sud, dans le nord de l’Europe et dans le nord et le centre de l’Asie, tandis qu’elles diminuaient au Sahel, en Méditerranée, en Afrique australe et dans une partie de l’Asie du Sud ». D‟autres études sont alors effectuées à des échelles plus fines, avec une grille de 100 km par 100 km, mais là encore, ce maillage est trop large pour appréhender les manifestations locales du changement climatique. En effet, le réchauffement climatique dépend des paramètres locaux, comme l‟orographie, les conditions environnementales, la proximité d‟une zone urbaine, ou encore les pratiques des feux de brousse.
Changement climatique
Un différend subsiste entre le Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) et le GIEC sur la définition à accorder au changement climatique. Selon le GIEC, « le changement climatique s’entend d’une variation de l’état du climat que l’on peut déceler (par exemple au moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Il se rapporte à tout changement du climat dans le temps, qu’il soit dû à la variabilité naturelle ou à l’activité humaine» . Tandis que pour le CCNUCC, « les changements climatiques désignent des changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables » .
Dans le cadre de cette étude, nous prenons en compte la définition du GIEC qui nous semble la mieux adaptée à ce que sera notre travail d‟analyse. Les changements climatiques désignent alors, dans toute la suite, toute modification statistiquement significative, sur plusieurs décennies, de l‟état moyen du climat (précipitations, température, humidité, etc.) qu‟elle soit d‟origine anthropique ou naturelle.
Pour limiter les impacts du changement climatique, il est important de comprendre ces phénomènes. Pour cela, il convient de commencer par expliquer les mécanismes du climat.
Le système climatique
Le système climatique évolue avec le temps. Sous l’effet du rayonnement solaire, le climat de la planète est déterminé par des interactions complexes entre les éléments qui composent le système climatique, essentiellement entre l‟atmosphère et les océans.
L’atmosphère
L‟atmosphère est l‟enveloppe gazeuse qui entoure la Terre. Par rapport au rayon de la Terre (6370km) elle est très fine, environ 80 km. Elle se compose de plusieurs couches. La couche inférieure s‟appelle la troposphère ou basse atmosphère. C‟est dans cette couche que se produisent les phénomènes météorologiques, comme les nuages et les précipitations. Elle concentre la totalité de l‟eau de l‟atmosphère. Dans la troposphère, la température diminue en moyenne de 0,65° C par 100 m d‟élévation.
L‟atmosphère sèche est composée presque entièrement d‟azote (rapport de mélange en volume de 78,1 %) et d‟oxygène (rapport de mélange en volume de 20,9 %) ainsi que d‟un certain nombre de gaz présents en très faible quantité, tels que l‟argon (rapport de mélange en volume de 0,93 %), l‟hélium et des gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone (rapport de mélange en volume de 0,035 %) et l‟ozone. En outre, l‟atmosphère contient de la vapeur d‟eau en proportion très variable, mais généralement dans un rapport de mélange en volume d‟environ 1 % .
Les gaz à effet de serre (GES)
Les gaz à effet de serre sont caractérisés par leur propriété d‟absorber efficacement les rayonnements infrarouges thermiques. Par conséquent, ils retiennent la chaleur dans le système surface-atmosphère. Ces gaz sont indispensables à la vie : en son absence, la température de la planète serait de -18°C. Mais une augmentation de la concentration de ces gaz, supérieure à la normale, entraine un réchauffement du système climatique. Leur effet sur le climat dépend de plusieurs facteurs : leur efficacité à absorber les infrarouges, leur abondance et leur longévité dans l‟atmosphère. La durée de vie des GES dans l‟atmosphère est cruciale. Plus le temps de séjour atmosphérique est long, plus le climat sera long à réagir, même si nous réduisons nos émissions.
Le plus important des GES est le dioxyde de carbone. Une molécule de dioxyde de carbone peut rester dans l‟atmosphère plus d‟un siècle. Ce gaz représente 0,038% de l‟atmosphère soit 380 ppmv. Cette proportion semble très faible. Toutefois, l‟atmosphère est constituée à 99% d‟oxygène et d‟azote, qui sont des gaz transparents aux rayonnements infrarouges. Tout se joue alors dans le 1% restant. Le dioxyde de carbone contribue à hauteur de 40% à l‟effet de serre total . La concentration de CO2 dans l‟atmosphère a augmenté d‟environ 40% depuis 1750 .
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : Changement climatique
Chapitre 1 : Système climatique
Chapitre 2 : Mécanisme physique du changement climatique actuel
Chapitre 3 : Changement climatique dans la basse vallée de la Betsiboka
Partie II : Analyse et modélisation de l’évolution des précipitations dans la basse vallée de la Betsiboka
Chapitre 4 : Analyse de l’évolution des précipitations dans la basse vallée de la Betsiboka
Chapitre 5 : Modélisation de l’évolution des précipitations dans la basse vallée de la Betsiboka
Chapitre 6 : Suggestion de mesures de réduction de risque
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES