A l’heure actuelle, il existe bon nombre d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS) qui peuvent se présenter sous différentes formes à Madagascar. La présente thèse qui s’intitule « L’évaluation de la connaissance des AINS », contribue à l’analyse plus approfondie de l’utilisation de ces médicaments dans les centres hospitaliers et médicaux à partir des données collectées par des enquêtes pendant u ne période de trois mois (du mois de janvier 2004 au mois de mars 2004) chez les prescripteurs en comparant avec les données de la littérature.
LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS
DEFINITION
Les AINS:
-constituent un groupe hétérogène dont l’activité pharmacologique vise à réduire ou supprimer les conséquences de la réaction inflammatoire sans préjuger de l’étiologie ni du mécanisme de celle-ci;
– ont des propriétés communes comme :
-acide faible (Pka : 3,5-5),liposoluble, fortement fixé aux protéines plasmatiques ;
-inhibition plus ou moins importante de la synthèse des prostaglandines ;
-action anti-inflammatoire, analgésique et antipyrétique ;
-effets indésirables communs : toxicité gastro-intestinale plus ou moins importante, prolongation de la gestation et induction de bronchospasme chez les sujets prédisposés.
MECANISME DE LA REPONSE INFLAMMATOIRE
Phénomène vasculaire
Il y a un trouble de la dynamique circulatoire qui siège dans le vaisseau sanguin et le vaisseau lymphatique.
– Au niveau de vaisseau sanguin
D’une part, il se produit une vasoconstriction brève, suivie d’une vasodilatation. Par conséquent, il existe la sortie du liquide vers les tissus, d’où l’apparition d’un œdème. Ce liquide apporte les contenus du sérum. Cette vasodilatation explique l’existence de la rougeur au cours de l’inflammation .
Cette congestion, l’augmentation de la pression interstitielle, provoque l’anoxie des terminaisons nerveuses, qui témoigne la douleur. D’autre part, il y a aussi des troubles de la coagulation par altération du cellcoat et le mouillage de l’endothéliale, qui peut être à l’origine d’une thrombose.
– Au niveau de vaisseau lymphatique
Il se produit une série de modification qui résulte de la production de la lymphe proportionnelle à la quantité de liquide interstitiel, à savoir la modification locale du vaisseau lymphatique. En outre, la dilatation du vaisseau lymphatique de drainage ou lymphangite, est émaillée par l’hypertrophie ganglionnaire ou lymphadénopathie dans le territoire de drainage.
Phénomène cellulaire
Premièrement, la diapédèse c’est-à-dire passage des cellules à travers la paroi vasculaire. Deuxièmement, la migration intratissulaire qui est orientée par les substances présentes dans les tissus endommagés, par exemple : le produit de dégradation de fibrine, le produit de la nécrose, certains médiateurs chimiques. Troisièmement, le phénomène de phagocytose : au cours de ce cycle se produit la dégranulation des phagocytes par pénétration de lysosome dans le vacuole de phagocytose. Cependant, des accidents peuvent survenir pendant cette phase, par exemple : la mort des phagocytes, phagocytose frustrée, qui entraînent l’aggravation de la pathologie. Le contact de l’agent pathogène avec la membrane plasmique de phagocyte intensifie les activités métaboliques par nécessité d’une source énergétique importante. Quatrièmement, la dégranulation de mastocyte : avec libération de deux genres de médiateur.
• les médiateurs primaires : l’histamine, les facteurs chimiotactiques, l’héparine et autres facteurs comme les enzymes protéolytiques, les glycosidases et les péroxydases.
• Les médiateurs secondaires :
– Les métabolites de l’acide arachidonique :
L’acide arachidonique, constituant des phospholipides membranaires est libéré par deux voies.
➤ voie de la cyclo-oxygénase
L’acide arachidonique est converti en prostaglandines instables, les endopéroxydes PGG2 et PGH2. Les plaquettes convertissent ces derniers en thromboxane A2 (TxA2), puissant agrégant plaquettaire et stimulant de la contraction des muscles lisses. Les cellules endothéliales transforment les endopéroxydes en Prostacycline (PGI2), puissant inhibiteur de l’agrégation plaquettaire. Cet antagonisme TxA2 / PGI2 a un très grand intérêt dans la pathogénie des thromboses. Or, dans la plupart des tissus, ces endopéroxydes sont convertis en prostaglandines stables (PGE2, PGF2α).
Les prostaglandines sont vasodilatatrices, pyrogènes et algogènes. Les prostaglandines en synergie avec la bradykinine et l’histamine, provoquent la douleur. En revanche, les prostaglandines ne semblent pas être à l’origine de l’œdème, car l’augmentation de la perméabilité vasculaire nécessite une action synergique des kinines et de l’histamine ou de certaines fractions du complément. Cependant, les prostaglandines possèdent également une action antiinflammatoire. Les PGE2 augmentent le taux intracellulaire d’AMPc qui inhibe le relargage des enzymes lysosomiales. Les PGE2 et PGI2 inhibent le chimiotactisme, l’adhérence des polynucléaires, la phagocytose et la production des radicaux libres. Enfin, les prostaglandines apparaissent clairement comme des substances modulatrices de la réaction inflammatoire.
➤ voie de la lipo-oxygénase
L’acide arachidonique est converti en dérivés hydroxylés et en leucotriène (LTC4, LTD4, LTE4). Les composés C4D4E4 constituent la SRS–A (Slow Reactive Substance of Anaphylaxis), C4D4 provoquent la contraction des muscles lisses, augmentent la perméabilité vasculaire et stimulent l’adhérence des polynucléaires. Des dérivés trihydroxylés (5-12-15-04) appelés lipoxines stimulent les fonctions des polynucléaires. Tous ces produits issus de la voie de la lipo-oxygénase jouent un rôle central dans la réaction inflammatoire par leur pouvoir chimiotactique.
-les sérotonines : vasoconstricteurs majeurs
-les kinines : ont plusieurs actions
– vasodilatatrices, vasoconstrictrices pour certains muscles lisses, algogènes, augmentent la perméabilité des capillaires.
– Action sur le système complément, sur les prostaglandines, sur le système de coagulation-fibrinolyse, sur les leucocytes et sur les complexes Antigènes Anticorps (AgAc).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I– INTERET
II– OBJECTIF
III- LES ANTI-INFLAMMATOIRES NON STEROIDIENS
III.1- Définition
III.2- Mécanisme de la réponse inflammatoire
III.2.1- Phase exsudative
III.2.1.1- Phénomène vasculaire
III.2.1.2- Phénomène cellulaire
III.2.2- Phase de détersion
III.3- Mécanisme d’action des AINS
III.3.1- L’inhibition de la synthèse des prostaglandines
III.3.2- Autres mécanismes
III.4- Classification des AINS
III.4.1- Les salicyclés
III.4.1.1- Historique
III.4.1.2- Structure chimique
III.4.1.3- Posologie
III.4.1.4- Propriétés pharmacodynamiques
III.4.1.5- Intoxication
III.4.2- Les pyrazolés
III.4.2.1- Phenylbutazone
III.4.2.1.1- Structure chimique
III.4.2.1.2- Posologie
III.4.2.1.3- Pharmacodynamie
III.4.2.2- Autres dérivés
III.4.2.2.1- Oxyphenbutazone
III.4.2.2.1.1- Structure chimique
III.4.2.2.1.2- Posologie
III.4.2.2.2- Sulfimpyrazone
III.4.2.2.2.1- Structure chimique
III.4.2.2.2.2- Posologie
III.4.3- Les indolés
III.4.3.1- Indométacine
III.4.3.1.1- Structure chimique
III.4.3.1.2- Posologie
III.4.3.1.3- Pharmacodynamie
III.4.3.2- Le Sulindac
III.4.3.2.1- Structure chimique
III.4.3.2.2- Posologie
III.4.4- Les dérivés de l’acide anthranylique
III.4.4.1- Structure chimique
III.4.4.2- Posologie
III.4.4.3- Mode d’action
III.4.5- Les oxicams
III.4.5.1- Le Piroxicam
III.4.5.1.1- Structure chimique
III.4.5.1.2- Posologie
III.4.5.1.3- Mode d’action
III.4.6- Les dérivés des acides organiques
III.4.6.1- Dérivés de l’acide propionique
III.4.6.2- Dérivés de l’acide H-Acétobutyrique
III.4.6.3- Posologie
III.4.6.4- Mode d’action
III.4.7- Dérivés de l’acide chlorophényl-amino-acétique
III.4.7.1- Structure chimique
III.4.7.2- Posologie
III.4.7.3- Mode d’action
IV- Propriétés communes des AINS
IV.1- Pharmacocinétique
IV.2- Indications thérapeutiques
IV.3- Effets indésirables
IV.3.1- Effets indésirables liés à l’inhibition des prostaglandines
IV.3.2- Effets indésirables non prostaglandines dépendants, de l’hypersensibilité
IV.4- Contre-indications
IV.5- Interactions médicamenteuses des AINS
V- La douleur
V.1- Définition
V.2- Les voies de la douleur
V.3- Mécanisme
V.4- Physiopathologie
VI- AINS dans le traitement de la douleur post-opératoire
DEUXIEME PARTIE : NOTRE TRAVAIL
I – METHODOLOGIE
I.1- But de notre étude
I.2- Matériels et méthodes
I.2.1- Cadre d’étude
I.2.2- Matériels et méthodes
I.2.2.1- Les enquêtés
I.2.2.2- Les matériels utilisés
I.2.2.3- Les méthodes d’analyse
I.3- Difficultés rencontrées
II- RESULTATS
II.1- Profil des répondants
II.2- Incidence respective des spécialistes et non spécialistes
II.3- Connaissance du mécanisme d’action
II.4- Connaissance des indications
II.5- Connaissance des contre-indications
II.6- Connaissance de la posologie adulte
II.7- Connaissance de la posologie enfant
II.8- Les effets secondaires les plus cités
II.9- Histogramme des âges des prescripteurs
II.10- Le genre de prescripteurs
II.11- Les lieux de service des prescripteurs
II.12- Le type de clientèle du prescripteur
II.13- Les lieux de pratique des prescripteurs
II.14- Les différentes molécules les plus citées
II.15- Les complications les plus citées
II.16- Connaissance d’intoxication aux AINS
II.17- Connaissance de la surveillance clinique
II.18- Connaissance de la surveillance biologique
II.19- Antécédents de douleur intense
II.20- Antécédents de douleur post-opératoire
II.21- Antécédents d’intolérance aux AINS
II.22- Antécédents de complications des AINS
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I – Commentaire des résultats
I.1- Mécanisme d’action des AINS
I.2- Les indications thérapeutiques et les contre-indications des AINS
I.3- La posologie adulte et enfant
I.4- Les effets indésirables
I.5- L’intoxication aux AINS
I.6- Les signes cliniques et les paramètres biologiques
II- Autres facteurs influençant la connaissance des AINS par leurs prescripteurs
II.1- Propriétés pharmacologiques des AINS
II.2- Indications thérapeutiques des AINS
II.3- Intoxication aux AINS
III- REVUE DE LA LITTERATURE
SUGGESTIONS
CONCLUSION