Mécanisme d action des pyréthrinoïdes
La lutte intégrée contre les stomoxes
La lutte est organisée par le groupement Régional de Défense Sanitaire du Bétail de la Réunion (GRDSBR) dans le cadre du programme POSEIDOM d éradication des hémoparasitoses. Un programme de suivi en ferme des hémoparasitoses et de leurs vecteurs, tiques et stomoxes, permet d évaluer l impact des différents moyens de lutte mis en oeuvre et d améliorer le niveau de connaissance sur la biologie et la dynamique des populations de stomoxes dans le contexte local. Ces actions sont menées en partenariat avec l EDE, le CIRAD-EMVT, les vétérinaires sanitaires et la DSV.Les différentes actions de lutte sont en partie subventionnées par le GDS.
La lutte chimique
Elle s appuie sur l utilisation de spécialité à base de deltaméthrine (BUTOX®) contre les stades adultes et de cyromazine (NEPOREX®) contre les stades immatures.La deltaméthrine, produite par Intervet sous la dénomination BUTOX®, a été proposée pour plusieurs raisons. Les formulations spot on et 50 du BUTOX® sont adaptées, efficaces, rémanentes et peu toxiques pour l environnement. Leur prix notamment a motivé le choix de ces spécialités. L objectif principal des traitements est de réduire la pression parasitaire sur les animaux. Les traitements permettent de protéger les animaux des piqûres de stomoxes et ainsi d éviter leur excitation lors de la traite notamment, de favoriser la prise alimentaire, de limiter la spoliation sanguine et la transmission d agents pathogènes.Le GDS a recommandé son application au moment des pics d infestation et avec une fréquence d une fois par mois au plus afin de limiter l apparition de phénomènes de résistance.Les résultats récents du suivi en ferme des populations de stomoxes ne montrent pas avec évidence un impact majeur des traitements au BUTOX® sur la démographie des stomoxes dans une exploitation quand ces traitements ne sont pas associés à d autres moyens de lutte.Dans les conditions d utilisation préconisées, c’est-à-dire au moment des pics d infestation, il est possible que l action du BUTOX® soit modérée. Ce traitement intervient en effet trop tard pour limiter les pontes et donc le stock d immatures qui seront à l origine du pic d infestation suivant, ce dernier se produisant généralement 3 semaines plus tard. En revanche, si le traitement est réalisé au début du premier pic de la saison chaude, quand l infestation commence seulement à prendre de l ampleur, et si ce traitement est associé aux autres méthodes de lutte, on peut espérer avoir un bien meilleur contrôle du niveau d infestation au cours de l année. La question est de savoir si la pression insecticide induite ne sera pas favorable à une accélération de l extension des chimiorésistances.Le traitement des animaux est judicieux car il permet d atteindre une grande proportion des stomoxes, tous devant se poser sur les animaux pour la prise du repas sanguin nécessaire à la reproduction. Cependant, une proportion nettement supérieure de stomoxes est posée sur des reposoirs végétaux à proximité des animaux. Il peut être judicieux d entretenir des reposoirs pièges, placés stratégiquement et de les traiter avec un insecticide organophosphoré comme l ALPHACRON® (Barré, 1981).Le traitement des sites de développement larvaire avec des régulateurs de croissance (NEPOREX®) peut être très efficace si ces sites sont bien identifiés et regroupés. Il doit se faire en même temps que le traitement des animaux au BUTOX® en début de phase de pullulation des stomoxes.
La lutte biologique
Des lâchers de parasitoïdes, Spalangia cameroni, sont réalisés régulièrement dans une cinquantaine d élevage. L efficacité des lâchers n est plus évaluée, mais certains éleveurs y sont très favorables. A l île Maurice, la lutte contre les stomoxes s appuie exclusivement sur la lutte biologique depuis plus de vingt ans, cette méthode étant non seulement durable, mais également économique en comparaison de la lutte chimique. Cependant, la majorité des gens fait plus confiance aux traitements chimiques.
La lutte mécanique
L utilisation de pièges Vavoua et des fils à colle ont un grand succès car leur efficacité est visible. Cependant, la longévité est relativement courte et les pièges demandent un certain entretien.Vis-à-vis des formes immatures, la gestion des effluents ou autres supports de pontes utilisés par les stomoxes est primordiale. Elle consiste à regrouper et retirer le fumier, éliminer les refus alimentaires des animaux, bâcher le fumier, empêcher la formation de croûte dans la fosse à lisier, nettoyer régulièrement l intérieur de la stabulation.De nombreux autres moyens de lutte sont parallèlement mis en uvre, le GDS participant au développement de ces méthodes. Le dernier exemple correspond à un système de brumisation, à base d essences de géranium, installé dans les stabulations ou les salles de traite pour repousser les stomoxes pendant l alimentation ou la traite des animaux.
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Table des matières
Introduction
1. La deltaméthrine et les phénomènes de résistance
1.1. Développement de la lutte chimique contre les insectes nuisibles
1.2. Mécanisme d action des pyréthrinoïdes
1.3. Les phénomènes de résistance aux insecticides
1.3.1. Définition
1.3.2. Historique
1.3.3. Types de résistance
1.3.4. Nature de la résistance
1.3.5. Epidémiologie des chimiorésistances
1.3.5.1. Facteurs liés aux parasites
1.3.5.2. Facteurs liés aux antiparasitaires
1.3.5.3. Facteurs liés au mode d élevage
1.3.6. Gestion du phénomène de chimiorésistance
1.3.6.1. Dépistage des parasites chimiorésistants
1.3.6.2. Prévention de l apparition et de l extension des résistances
2. Le problème des stomoxes à la Réunion
2.1. Généralités sur les stomoxes
2.1.1 Systématique, morphologie et répartition des stomoxes
2.1.2. Biologie des stomoxes
2.1.2.1. Alimentation
2.1.2.2. Reproduction
2.1.3. Importance des stomoxes
2.1.3. Effets pathogènes directs
2.1.3.2. Transmission d agents pathogènes
2.2. La lutte intégrée contre les stomoxes
3. Test biologique de dépistage de résistance à la deltaméthrine
3.1. Matériel et méthode
3.1.1. Préparation des papiers imprégnés (protocole Stone et Haydock FAO n°7)
3.1.1.1. Préparation des dilutions de deltaméthrine
3.1.1.2. Imprégnation des papiers
3.1.2. Matériel biologique
3.1.2.1. Captures sur le terrain et ponte
3.1.2.2. Production des stomoxes adultes de 2ème génération
3.1.2.3. Isolats et souches de stomoxes testés
3.1.3. Méthode
3.2. Résultats
3.3. Discussion
3.3.1. Discussion : objectif
3.3.2. Discussion : choix de la souche de référence
3.3.3. Discussion : préparation du matériel biologique
3.3.4. Discussion : papiers imprégnés
3.3.5. Discussion : test de résistance
3.4. Difficultés rencontrées
4. Etude de la rémanence du Butox® 50 sur les bovins pour Stomoxys calcitrans
4.1. Matériel et méthode
4.1.1. Matériel
4.1.2. Méthode
4.2. Résultats
4.3. Discussion
4.3.1. Facteurs induisant des biais
4.3.2. Evaluation générale de l efficacité du BUTOX® 50
Conclusion
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