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MATURATION DES FONCTIONS DIGESTIVES ET DEVELOPPEMENT DE LA GUSTATION ET DE L’OLFACTION DU NOURRISSON
Fonction digestive
Pendant les premières semaines de vie, les particularités de la motricité bucco-linguale du nourrisson justifient le maintien d’une alimentation lactée exclusive. A la naissance, la tétée est une activité réflexe. Elle met en jeu :
le réflexe de fouissement, qui fait que le nouveau-né sait spontanément se diriger vers le sein et prendre le mamelon ;
le réflexe de succion ;
le réflexe de déglutition, déclenché par la présence d’un ‘bolus’ de liquide au contact de la partie postérieure de la langue.
Le réflexe de déglutition est la première fonction motrice à se mettre en place chez le fœtus. Il apparait entre la 12ème et 14ème semaine de vie in-utéro et celui de la succion entre la 15ème et la 18ème semaine. Cependant le mécanisme de succion-déglutition n’est mature qu’à partir de la 34ème semaine. Qu’elle soit au sein ou au biberon, la tétée s’avère alors impossible et expose le nourrisson à un risque accru de fausses routes [105].
Le palais est mou. La mastication apparaît en moyenne vers l’âge de quatre mois.
La maturation des fonctions digestives dans l’espèce humaine se caractérise par sa précocité au cours de la vie in utero. Dès la 12ème de vie intra-utérine, l’ensemble des organes digestifs et leurs épithéliums sont présents, de même que les systèmes enzymatiques ou les transporteurs indispensables à la digestion et à l’absorption intestinale des nutriments. Cependant, même si les systèmes anatomo-enzymatiques nécessaires à l’alimentation sont présents dès la naissance, leur fonctionnalité n’est pas toujours optimale d’emblée.
Ainsi, la digestion gastrique des protéines est insuffisante jusqu’à l’âge de deux à trois mois du fait de la sécrétion très basse de pepsine et d’ions H+ [34]. La sécrétion des enzymes protéolytiques d’origine pancréatique, et notamment de l’élastase, n’est pas complètement mature à la naissance, mais leur activité reste suffisante pour assurer une digestion correcte de certaines protéines [73]. Enfin, les peptidases de la bordure en brosse et du cytosol entérocytaire sont parfaitement développées dès la naissance [71]. Il en résulte que la capacité de digestion des protéines est fonctionnellement suffisante chez le nouveau-né, et ce d’autant plus qu’il est allaité, le lait de femme contenant des enzymes protéolytiques.
La sécrétion et l’activité de la lipase pancréatique sont réduites chez le nouveau-né, mais augmentent rapidement avec l’âge. Elles peuvent être considérées comme satisfaisantes dès le 10ème jour de vie et normales vers l’âge de trois mois. Ce déficit transitoire est compensé par la lipase gastrique et la lipase du lait de la mère. En fait, le facteur limitant de la digestion et de l’absorption des lipides pendant les premiers mois de vie est l’immaturité de la sécrétion des sels biliaires dont la concentration intraluminale est souvent moindre que la concentration micellaire critique [101].
La digestion du lactose est satisfaisante dès la naissance, grâce à une activité lactasique entérocytaire maximale d’emblée chez le nouveau-né à terme. Le problème est totalement différent pour les amidons, l’activité de l’alpha-amylase étant quasi nulle jusqu’au 36ème mois. Celle-ci n’atteindra une activité proche de celle de l’adulte que vers l’âge de trois ans [104]. Ni l’amylase salivaire, ni la gluco-amylase intestinale ne suffisent pour compenser ce déficit [42].
Chez le nouveau-né, la barrière immunitaire intestinale est très immature et son développement est lent. Ce n’est en effet que vers 10-12 ans que le système lymphoïde associé à l’intestin est totalement développé. De plus, cette immaturité s’explique par l’absence de stimulation antigénique, avec notamment un déficit des lymphocytes B (peu d’IgG et pas d’IgA) et des lymphocytes T, rendant compte du risque accru de sensibilisation aux principaux allergènes alimentaires pendant les premiers mois de vie [104].
Chez le nourrisson, le transit colique est plus rapide et la réabsorption hydro-électrolytique est moindre, ce qui se traduit par des selles plus molles et plus fréquentes à cet âge.
La flore colique se constitue dès les premiers jours de vie, établissant ainsi une barrière microbienne vis à vis des germes intrus ingérés. Elle est dominée par les bifidobactéries qui sont des probiotiques, indispensables à la santé de notre intestin, notamment chez les nourrissons exclusivement nourris au sein [14].
Cette flore colique forme une barrière très importante contre les agressions. Elle fermente le lactose en produisant de l’acide lactique et de l’acide acétique, conduisant à un pH fécal bas des nouveau-nés au sein, protégeant ainsi de l’installation d’autres espèces, en particulier pathogènes [17]. De même elle a un rôle immunostimulant et permet la production de certains métabolites tels que les substances antimicrobiennes, polysaccharides, enzymes, etc.
L’introduction d’une alimentation diversifiée fait apparaître des modifications majeures de cette flore colique, principalement corrélées aux résidus polysaccharidiques.
Développement de la gustation et de l’olfaction du nourrisson
Le centre de la gustation et de l’olfaction se situe au niveau de l’uncus hippocampique, relié par des voies empruntant le système limbique. Son développement est intimement corrélé à celui de la succion-déglutition.
Le nouveau-né dispose d’une reconnaissance olfactive qui se développe développe à l’apprentissage à la différence de la gustation. Elle est efficace d’emblée, par le biais de la salive qui permet de séparer les quatre saveurs de base (acide, amer, salé et sucré). Il en découle une sensation agréable ou désagréable, que le bébé essaiera de reproduire. Ainsi, le comportement psychoaffectif du nourrisson passe par cet échange entre la nourriture offerte par la mère et la sensation agréable qu’elle entraîne [17].
L’ALLAITEMENT MATERNEL
LES BESOINS NUTRITIONNELS DU NOURRISSON
Pour être en bonne santé, pour bien grandir, l’enfant a besoin d’une alimentation équilibrée.
De quoi est fait un aliment ? Un aliment comporte :
les nutriments qui sont les substances digérées et utilisées par l’organisme, soit énergétiques (lipides, glucides, protides), soit non énergétiques (eau vitamines, minéraux, oligo-éléments, flavonoïdes, etc..) ;
des substances inertes (cellulose des végétaux) qui ne sont pas des nutriments mais qui sont utiles : les fibres ;
des toxiques naturels ;
des substances diverses : additifs, résidus des traitements des cultures ou des animaux ;
des substances gênant l’absorption de certains nutriments (acide pythique, acide oxalique).
Manger équilibré, c’est absorber un peu de tous les nutriments en consommant régulièrement des aliments qui les contiennent : de la viande, du poisson, des laitages, des légumes, des fruits, des céréales, etc.
Pour vivre, l’organisme a besoin d’énergie. Cette énergie est nécessaire pour la croissance, la régulation de la température du corps, l’élimination des déchets, l’équilibre des différents métabolismes qui permettent la vie [95].
Concept des 1000 premiers jours de vie
Les maladies chroniques non transmissibles, telles que l’obésité, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité à l’échelle de la planète. Les conséquences sont majeures tant pour les individus, qu’en termes de dépenses de santé et de productivité. Les agences internationales reconnaissent la période des 1000 premiers jours comme pouvant influencer le risque de développer à l’âge adulte ces maladies non transmissibles. Le rapport 2013 de l’UNICEF confirme l’importance de ces 1000 premiers jours, la malnutrition pouvant nuire en début de vie, mais aussi conduire à un risque élevé de maladie et de mortalité et donc d’espérance de vie réduite. Les facteurs nutritionnels sont les plus impliqués dans la survenue de ces maladies, le début de la vie doit donc être une période d’intervention auprès des parents et des très jeunes enfants. La prévention nutritionnelle vise à faire passer des messages simples, tels l’hygiène de vie des parents 2 mois avant la conception, l’alimentation et le stress de la mère pendant la grossesse, l’incitation à l’allaitement maternel exclusif pendant les 6 premiers mois, ou encore une alimentation variée et répondant aux stricts besoins énergétiques d’un jeune enfant, sans laxisme ni phobie alimentaire. Ces messages permettent aux parents de prévenir à long terme ces maladies chroniques non transmissibles. Cette figure ci-dessous illustre le concept des 1000 premiers jours [56].
Apport nutritionnel conseillé
L’apport nutritionnel conseillé ou l’apport quotidien recommandé, s’appuie sur la définition du besoin nutritionnel moyen, mesuré sur un groupe d’individus, auquel sont ajoutés deux écarts types représentant le plus souvent 15 % de la marge moyenne, marge de sécurité statistique pour prendre en compte les variabilités interindividuelles et permettre de couvrir les besoins de la plus grande partie de la population, soit 97,5 % des individus.
L’apport nutritionnel conseillé est choisi sur une base de 130 % du besoin moyen [106].
Les recommandations donnent des valeurs pour les principales catégories d’individus, définies en tenant compte de l’âge, du sexe, de l’activité physique. Ces recommandations ne doivent pas être prises comme des normes à imposer individuellement. Ce sont plutôt des références pour atteindre un bon état de nutrition qui limiterait les carences, les déséquilibres ou les surcharges au sein d’une population donnée.
Apport hydrique conseillé
L’apport hydrique doit être relativement important et ce d’autant plus que l’enfant est jeune. L’eau total représente :
chez le nouveau-né : 75% de sa masse corporelle ;
chez le nourrisson : 60% de sa masse corporelle.
Le capital hydrique d’un nourrisson est faible par rapport à son poids ; sa surface cutanée est élevée ; ses pertes d’eau extra rénales sont fortes, et sa capacité de concentration rénale est médiocre surtout avant quatre mois.
Ce schéma ci-dessous illustre les besoins hydriques en ml/kg/j de la naissance à 12 mois.
Ces apports assurent un bilan hydrique équilibré.
Cela permet de compenser les pertes sensibles et insensibles :
Par les selles : 5 à 6 ml/kg/jour ;
La peau : 9 à 16 ml/kg/jour ;
L’air expiré : 8 à 11 ml/kg/jour ;
Les urines : 50 à 65 ml/kg/jour [9].
Ainsi le nourrisson est très exposé au risque de déshydratation lorsque les pertes hydriques sont augmentées (diarrhée ; vomissement ; fièvre).
Chez le nourrisson, il est important de prendre de prendre en compte la Charge Osmolaire Rénale Potentielle (CORP) des aliments correspondants aux électrolytes et à l’azote qui devront être éliminés dans l’urine (sous forme d’urée).
Par exemple la CORP d’un litre de lait de vache est de 308 mOsm/l alors que celle d’un litre de lait de femme, de valeur énergétique égale, est de 93 mOsm/l [9].
Les besoins énergétiques
Les besoins énergétiques de chaque enfant, nécessaires pour le fonctionnement des organes au repos (métabolisme de base), de l’activité musculaire, la régulation de la température du corps et la synthèse des nouveaux tissus (croissance) sont très variables et peuvent aller du simple au double. En effet, chaque enfant s’adapte à ce qu’il mange et se trouve dans un état d’équilibre avec des apports alimentaires qui ne conviendront pas forcément à un autre enfant de même poids et de même activité [95].
La croissance utilise une bonne partie des apports énergétiques au cours des premières semaines de vie et une fraction plus modeste ensuite. Schématiquement, le nourrisson gagne 6,5 kg de poids et 25 cm de taille pendant la première année et autant au terme des trois années suivantes.
Le gain pondéral quotidien est de 30 g/j les trois premiers mois, 20 g/j les trois mois suivants, 12 g/j le deuxième semestre et 6 g/j ensuite.
L’évaluation des apports conseillés en énergie varie en fonction de l’âge du nourrisson. Il est communément admis d’apporter comme besoins caloriques :
0 à 3 mois : 120 kcal par kg de poids ;
3 à 6 mois : 100-110 kcal par kg de poids ;
6 à 9 mois : 95-100 kcal par kg de poids ;
9 à 12 mois : 100 kcal par kg de poids ;
1 à 3 ans : 100 kcal par kg de poids.
Ces calories doivent être répartis selon les proportions suivantes :
10 à 15% de protides ; 40 à 50% de lipides ;
50 à 55% de glucides [9,95].
Notons que 1g de protéine fournit 4 Kcal d’énergie ; 1g de lipide fournit 9 Kcal d’énergie et 1g de glucides 4Kcal d’énergie [95].
Besoins protéiques
Les apports protéiques doivent couvrir la somme des besoins en azote et en acides aminés pour permettre une croissance normale de la taille et du poids sans compromettre l’équilibre intérieur et ni dépasser la capacité d’élimination rénale et hépatique des déchets.
Cet apport en protéine est estimé à 10 g/jour pendant les deux premières années de vie et d’environ 12 g/jour entre deux et trois ans [76].
Les acides aminés
L’alimentation doit apporter les acides aminés essentiels en quantité suffisante : on considère que l’histidine est indispensable avant six mois de même que pendant les premières semaines la cystine et la taurine (dont la cystine est le précurseur et qui joue un rôle important dans le développement cérébral), les apports recommandés pour l’histidine sont de 25 mg/kg/jour et pour la taurine de 35 à 40 mg /kg/jour.
En règle générale il n’y a pas de problèmes de couverture pour ces besoins car les protéines alimentaires constituant l’alimentation (lait et produits laitiers) permettent de les couvrir [9].
La protéolyse des protéines ne conduit pas à l’élimination totale des acides aminés car une partie est recyclée pour le renouvellement des protéines détruites.
Les préparations pour nourrissons ont habituellement une concentration de protéines de 2,2 grammes pour 100 kcal. Une concentration de 1,8 grammes pour 100 kcal serait en fait suffisante pour couvrir les besoins des nouveau-nés de leur naissance à leurs six mois [9].
Besoins lipidiques
Ils représentent 40 à 50% de l’énergie apportée dont 8 à 12% pour les graisses saturées [9].
Bien que chez le grand enfant il faille limiter l’apport lipidique à 35% environ des apports énergétiques dans un but de diététique préventive face à l’obésité ; pour les nourrissons tel n’est pas le cas. Ils fournissent les acides gras poly insaturés indispensables à la constitution des membranes cellulaires (en particulier du tissu cérébral), à la maturation des fonctions neurosensorielles [9].
Acides Gras Essentiels (AGE)
Les AGE ne sont pas synthétisés par l’organisme et doivent être obligatoirement apportés par l’alimentation.
Les deux principaux acides gras essentiels (AGE) à apporter sont l’Acide Linoléique (AL) ou oméga 6 (C 18 : 2 n – 6) et l’Acide a-Linolénique (AAL) ou oméga 3 (C 18 : 3n-3). Leur carence peut entraîner un retard de croissance staturo-pondéral, des anomalies cutanées, des infections à répétition, et un retard de développement psychomoteur [76].
L’acide linoléique est indispensable à la formation de la barrière imperméable de la peau, il est également le précurseur de nombreuses hormones tel que les eicosanoïdes [22].
La Société Européenne de Pédiatrie, Gastroentérologie, et Nutrition (ESPGAN) recommande qu’au minimum 4,5% de l’énergie totale soit apportée dans les préparations pour nourrissons sous forme d’acide linoléique, ce qui équivaut à 9 % des acides gras totaux des lipides du lait.
Il est recommandé également que la teneur en cet acide gras ne dépasse pas 11% de l’énergie totale [74].
Acide a-linolénique : L’ESPGAN préconise une teneur en cet acide gras, dans les préparations pour nourrissons et de suite, comprise entre 0, 5% et 1,5% de l’apport énergétique totale, soit environ de 1 à 3% des acides gras totaux.
L’ESPGAN préconise une valeur du rapport AL/AAL comprise entre 5 et 15. Cette disposition est rendue officielle par la directive de la commission des communautés européennes (journal officiel des communautés européennes, 1996).
Certains auteurs plaident pour une valeur comprise entre 5 et 10, il semblerait donc que le rapport entre les deux ne devraient pas excéder 10 [74].
Les acides gras polyinsaturés (AGPI) essentiels jouent un rôle prépondérant dans la fluidité membranaire et ils entrent dans la composition du tissu nerveux, de la rétine ; participent à la croissance et à la cicatrisation de la peau. Ils interviennent également dans l’agréabilité plaquettaire [35].
Les acides gras polyinsaturés à longue chaîne : l’acide arachidonique (AA) (20 : 4 n-6) ; l’acide docosahéxaénoique (DHA) (22 :6 n-3) et l’acide Eicosa Pentaénoique (EPA) (20 :5 n-3) doivent également être apportés par l’alimentation pour pallier la capacité insuffisante de l’enfant à allonger les chaînes des acides gras essentiels précurseurs [76]. Le DHA intervient de façon décisive dans le développement des photorécepteurs rétiniens où il représente plus de 50 % des acides gras totaux et l’établissement de réseaux neuronaux, tandis que l’AA est impliqué dans la transmission nerveuse.
Besoins glucidiques
Les glucides ont un rôle énergétique essentiel, ils doivent donc représenter un peu plus de la moitié de la ration énergétique totale.
Les formules lactées proposées lorsque le nourrisson n’est pas nourri au sein apportent de 40 à 50% de l’énergie sous forme de glucides.
Ce pourcentage qui est très important est calqué sur les valeurs du lait maternel (41% alors que le lait de vache en contient 31 %).
Par leurs effets sur la sécrétion d’insuline, la désiodation de la thyroxine en tri-iodothyronine) dans les tissus périphériques et sur l’action de l’hormone de croissance les glucides alimentaires favorisent la croissance du nourrisson [10]. L’apport recommandé est de 10 g/kg/jr au minimum. Le galactose est utilisé préférentiellement au glucose chez le nouveau-né, il est susceptible de participer directement à la synthèse de galactocérébosides du cerveau.
Le fructose quant à lui doit être évité chez le nourrisson du fait de son passage obligatoire par le stade des trioses phosphates. En effet il peut conduire à une hyperlactacidémie.
La principale source de glucose chez le nourrisson est le lactose qui est hydrolysé principalement par la lactase de la bordure en brosse. Il est absorbé sous la forme du glucose et du galactose. L’activité lactasique est complètement mature peu de temps après la naissance [10].
Cependant dans l’alimentation, les glucides sont présents sous deux formes.
« Les sucres simples » dits aussi « rapide », dont la digestion se fait très rapidement et facilement : lactose (lait), fructose (fruit), saccharose (sucre de cuisine et de confiseries)
« Les sucres complexes » dits aussi « lents », dont la digestion est plus progressive. Ce sont les amidons des céréales (dont le pain, les pâtes), du riz, de la pomme de terre, du manioc (tapioca) [95].
Nutriments non énergétiques
Minéraux
Chlore
Les besoins du chlore sont similaires à ceux du sodium du fait de leur lien au niveau des sources, et des pertes rénales.
Les valeurs normales du chlore sont les suivants :
0 à 6 mois = 180mg/j ; 7 à 12 ans = 570 mg/j ; 1 à 3 ans = 1500 mg/j.
Dans le lait maternel et dans les préparations pour nourrissons, les concentrations en chlore sont plus élevées avec un rapport (sodium + potassium) /chlore (exprimées en mmol) compris entre 1,5 et 2.
Ce rapport permet une bonne régulation acido-basique [9].
Magnésium (Mg), Phosphore (P) et Calcium (Ca)
Cet figure ci-dessous, illustre les apports nutritionnels conseillés en Ca, P et Mg chez le nourrisson de 0 à 3 ans [9].
Le calcium est majoritairement localisé dans les os sous forme d’hydroxyapatite cristallisée et de phosphate calcique qui assurent la rigidité et la solidité du squelette et par la suite la dureté des dents [43]. La faible concentration extra-osseuse du calcium est très importante car elle intervient dans de nombreuses fonctions telles que la conduction nerveuse, la libération d ‘ hormones [43]. Un apport alimentaire de calcium suffisant est très important pour permettre une minéralisation optimale du squelette du fait de la croissance rapide du nourrisson de la naissance à trois ans [9]. Le but d’un apport calcique vise également à augmenter la densité minérale pour permettre au nourrisson d’atteindre en fin de croissance un pic de masse minéral osseuse optimum.
Dans les préparations pour nourrissons et les préparations de suite, l’absorption de calcium peut être moins efficace que par un nourrisson nourri au lait maternel donc la réglementation a fixé la concentration en calcium à une valeur de 500 mg (au minimum) par 1000 kcal ce qui fait en pratique de 430 à 930 mg/litre dans les préparations pour nourrisson et de 800 à 1100 mg/litre pour les préparations de suite [9].
Le Phosphore a un rôle statural mais il est aussi un composant essentiel de toutes les cellules et membranes biologiques ; sous la forme d’esters phosphoriques il intervient dans la mise en réserve et le transport de 1’énergie [43]. Le phosphore est uniquement fixé au niveau des os avec un rapport pondéral.
Calcium/Phosphore= 2 [9].
Le Magnésium est le deuxième cation intracellulaire, il est le cofacteur de nombreux systèmes enzymatiques. Il joue un grand rôle dans de nombreuses fonctions cellulaires (transcription de l’ADN, la synthèse protéique, phosphorylations oxydatives …) il est également impliqué dans les courants ioniques et la stabilisation membranaire [43].
Vitamines
Les apports nutritionnels conseillés en vitamines A, D, E, K, B et de PP chez le nourrisson sont précisés dans la figure suivante [9].
L’apport conseillé en vitamine C étant plus élevé que pour les autres vitamines.
La vitamine A possède différentes fonctions. Tout d’abord, elle a un rôle important dans la vision grâce au rétinaldéhyde qui constitue le groupement prosthétique du pourpre rétinien. Le tissu rétinien est donc un grand consommateur de vitamine A. La vitamine A sous la forme de l’acide rétinoïque a un rôle fondamental dans l’expression du génome. L’acide rétinoïque se fixe à des récepteurs nucléaires qui sont ainsi activés. Ils se fixent, ensuite, sur des zones précises de l’ADN et activent ou inhibent l’expression des gènes en aval des récepteurs.
La vitamine A intervient également dans la différenciation cellulaire, et dans l’embryogenèse, la croissance et dans le renouvellement cellulaire [7].
La directive du 14 mai 1991 de la commission des communautés européennes (91 /321 /CEE) a fixé la composition des préparations pour nourrissons et des préparations de suite à une valeur comprise entre 60 et 180 équivalents rétinol pour 100 kcal.
Au-delà des 1an du nourrisson, les recommandations sont extrapolées par rapport aux données pour l’adulte c’est à dire un ANC compris entre 400 et 500 équivalents rétinol par jour jusqu’à l’âge dix ans [9].
Pour la vitamine D, les apports nutritionnels conseillés sont très difficiles à établir car elle a une double origine : alimentaire et endogène car l’épiderme en produit après exposition solaire.
La vitamine D, sous la forme de son métabolite actif : le 1,25 dihydroxycalciférol, a deux fonctions essentielles : assurer une minéralisation optimale des tissus minéralisés pendant et après la croissance et contribuer avec l’hormone parathyroïdienne au maintien de l’homéostasie calcique [7]. Depuis 1992, l’addition de vitamine D dans les préparations pour nourrissons est autorisé. Les doses sont de 1 à 2,5 µg (40 à 1 00 UI) pour 1 00 kcal pour les préparations pour nourrissons et de 1 à 3 µg pour 1 00 kcal pour les préparations de suite.
Mais compte tenu de la consommation des nourrissons (200 à 300 UI de vitamine D par jour) un apport médicamenteux de 10 à 20 µg par jour soit entre 400 et 800 UI est conseillé.
Pour les plus de 18 mois, une complémentation de 10 à 20 µg par jour est conseillé pendant la période hivernale et cela jusqu’à l’âge de cinq ans [9].
La vitamine E est un puissant antioxydant, elle protège les acides gras polyinsaturés des membranes cellulaires et des lipoprotéines plasmatiques contre l’oxygène moléculaire. Elle joue également un rôle dans la stabilité des lipides membranaires et intervient dans l’immunité cellulaire [7].
La vitamine C, la vitamine B1 (thiamine), la vitamine B2 (riboflavine), la vitamine PP (niacine), la vitamine B6, la biotine, l’acide pantothénique (B5), les folates, la vitamine B1 agissent comme cofacteur de nombreuses réactions enzymatiques du métabolisme intermédiaire.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : DONNEES ANATOMO-FONCTIONNELLES DE L’APPAREIL DIGESTIF DU NOURRISSON
1. SYSTEME DIGESTIF DU NOURRISSON
1.1. La cavité buccale
1.2. L’Œsophage
1.3. L’estomac
1.4. L’intestin grêle
1.5. Le gros intestin
1.6. Les glandes annexes
2. MATURATION DES FONCTIONS DIGESTIVES ET DEVELOPPEMENT DE LA GUSTATION ET DE L’OLFACTION DU NOURRISSON
2.1. Fonction digestive
2.2. Développement de la gustation et de l’olfaction du nourrisson
DEUXIEME PARTIE : L’ALLAITEMENT MATERNEL
1. LES BESOINS NUTRITIONNELS DU NOURRISSON
1.1. Concept des 1000 premiers jours de vie
1.2. Apport nutritionnel conseillé
1.3. Apport hydrique conseillé
1.4. Les besoins énergétiques
1.4.1. Besoins protéiques
1.4.2. Besoins lipidiques
1.4.3. Besoins glucidiques
1.5. Nutriments non énergétiques
1.5.1. Minéraux
1.5.2. Vitamines
2. LA DIVERSIFICATION
2.1. Âge de la diversification
2.2. Conduite de la diversification
2.2.1. Réussir la diversification alimentaire
2.2.2. Quelques aliments de la diversification
2.2.3. Âge d’introduction des aliments au cours de la première année de vie
2.2.4. Erreurs diététiques
TROISIEME PARTIE : ALIMENTATION DU NOURRISSON BIEN PORTANT
1. L’ALLAITEMENT MATERNEL : UNE REFERENCE DANS
L’ALIMENTATION DU NOURRISSON
2. LE LAIT MATERNEL
2.1. Anatomie du sein
2.2. Physiologie de la lactation
2.2.1. Pendant la grossesse
2.2.2. Après l’accouchement
2.2.3. Pendant l’allaitement
2.3. Composition du lait maternel
2.3.1. Le colostrum
2.3.2. Le lait de transition
2.3.3. Le lait mature
3. LES BENEFICES DE L’ALLAITEMENT CHEZ LE BEBE ET LA MAMAN
3.1. Chez le bébé
3.2. Chez la maman
3.2.1. À court terme
3.2.2. À long terme
QUATRIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE DIETETIQUE DU NOURRISSON ET CONSEIL PRATIQUE A L’OFFICINE
1. PREPARATION POUR NOURRISSON : ANALYSE DES DIFFERENTS LAITS DISPONIBLES EN PHARMACIE
1.1. Définition
1.2. Analyse des différents laits disponibles en pharmacie
1.2.1. Le lait « premier âge » : de 0 à 6 mois
1.2.1.1. Leur composition
1.2.1.2. La population cible
1.2.2. Les préparations de suite : de 6 mois à 1 an
1.2.2.1. Leur composition
1.2.2.2. La population cible
1.2.3. Les laits de « croissance »
1.2.4. Les laits spécifiques
1.2.4.1. Lait anti régurgitations ou laits épaissis
1.2.4.2. Lait pauvre en lactose
1.2.4.3. Les laits fermentés ou acidifiés
1.2.4.4. Les laits pour prématurés ou pour nourrisson de faible poids de naissance
1.2.4.5. Laits hypoallergéniques
1.2.4.6. Les laits anti-coliques
1.2.4.7. Les laits contre la constipation
1.2.4.8. Les laits à effet de satiété
1.2.4.9. Les hydrolysats de protéines de laits de vache
1.2.4.10. Les préparations à base de soja
2. LA DIETETIQUE DES TROUBLES DIGESTIFS DU NOURRISSON
2.1. Les coliques
2.2. La diarrhée
2.3. La constipation
3. QUELQUES CONSEILS PRATIQUES DONNES PAR LE PHARMACIEN
3.1. Les différentes positions d’allaitement
3.2. Rappel sur la stérilisation
3.3. Valeur indicatif du nombre de biberon par jour selon l’âge
CONCLUSION
REFERENCES
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