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Le phénomène de vieillissement
Contexte et Motivation
Deux aspects fondamentaux contribuent à cette particularité de la matière en grains : elle est athermique et les interactions entre particules sont dissipatives (par friction dans le cas dense, collisions inélastiques dans le cas dilué). L’aspect athermique peut être appréhendé de la manière suivante : considérons le travail à fournir pour soulever un grain de taille d et de masse volumique ρ sur une distance de l’ordre de sa taille dans le champ de gravité terrestre g. Cela donne W = mgd ρgd4. Pour du sable, par exemple, on a W > 1012kB T à température ambiante. On comprend donc que le couplage d’un matériau granulaire à l’agi-tation thermique extérieur est complètement négligeable. Or, le rôle de la température dans un système thermique est de lui permettre d’explorer son espace des configurations. Un ma-tériau granulaire peut donc, en l’absence de perturbation extérieure, être piégé indéfiniment dans un état métastable unique, ce qui rend difficile son étude par les méthodes de la phy-sique statistique. Pour qu’il se passe des choses, il faut donc forcer le système, en général mécaniquement (vibration, cisaillement, etc…). En ajoutant à cela le caractère dissipatif des interactions, on comprend qu’il faut injecter de l’énergie en permanence par forçage, énergie qui est continuellement dissipée : ainsi, un matériau granulaire qui n’est pas à l’arrêt est donc fondamentalement un système hors équilibre.
La transition de Jamming
Le paramètre important est donc la contrainte que l’on applique pour essayer de faire couler le matériau. Le phénomène de jamming se traduit par l’existence d’une contrainte seuil : en dessous de ce seuil, le système est bloqué, au dessus, il coule.
Ils observent un bruit en 1/f 2, ce qui leur permet de dire que l’intensité du bruit à une fréquence donnée est proportionnelle au coefficient de diffusion8. Dans la figure 1.18, est donc représentée l’intensité du bruit à f = 1Hz, | θ(1) |2 en fonction de l’intensité de vibration Γ.
Ils sont au nombre de trois : prototype 1, « manip de coin de table » destinée à dimensionner le futur dispositif et à faire quelques observations qualitatives ; prototype 2 qui a permis d’ob-tenir les premiers résultats pendant le développement du dispositif définitif et dans lequel on ne suivait que certains grains marqués ; Granulotopia qui offre le plus de possibilités (suivi de tous les grains, taille supérieure, meilleur contrôle des conditions de l’expérience, plus solide, plus robuste).
Dans ce qui suit, nous allons expliquer le principe de cette expérience puis nous décri-rons le matériau utilisé. Ensuite, nous passerons en revue les trois dispositifs et enfin nous présenterons la méthode utilisée pour traiter les images obtenues.
Ainsi, l’expérience décrite dans cette thèse consiste à cisailler à volume constant et de manière cyclique un système granulaire bidimensionnel horizontal. Le fait que le cisaillement soit uniquement imposé pour suppléer l’agitation thermique, c’est-à-dire faire en sorte que le système explore l’espace de ses configurations, amène deux remarques importantes : d’une part, le cisaillement doit être quasi-statique afin d’éviter tout effet d’inertie pouvant entraîner un mouvement global, étant donné le caractère global de l’excitation ; d’autre part, la trajec-toire qui va nous intéresser n’est pas la trajectoire réelle du grain au cours du temps mais la trajectoire composée de la suite de ses positions entre chaque cycle de cisaillement quand le système est revenu à sa situation initiale du point de vue du déplacement global imposé de l’extérieur. Ainsi, le temps sera discret et compté en nombre de cycle 1.
Nous allons à présent, avant de décrire les différents dispositifs, présenter la vedette de cette thèse : le matériau utilisé.
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Table des matières
Introduction
1 Contexte et Motivation
1.1 Quelques éléments de la phénoménologie des verres
1.1.1 Une lenteur spectaculaire
1.1.2 Relaxation lente
1.1.3 Le phénomène de vieillissement
1.1.4 L’effet mémoire
1.1.5 Température effective
1.2 Matière granulaire et lien possible avec les systèmes vitreux
1.2.1 Les matériaux granulaires secs et non cohésifs
1.2.2 La transition de Jamming
1.2.3 « Jamming is not just cool anymore »
1.3 Manifestations « macroscopiques » d’un comportement vitreux dans les granulaires
1.3.1 Relaxation lente
1.3.2 Vieillissement
1.3.3 Mémoire
1.3.4 Dynamique vers l’état bloqué
1.3.5 Température effective
1.4 Vers le comportement microscopique
2 Dispositif expérimental
2.1 Principe
2.2 Matériau
2.3 Prototype 1
2.4 Prototype 2
2.4.1 Cellule de cisaillement
2.4.2 Entraînement
2.4.3 Prises de vue
2.5 Granulotopia
2.5.1 Cellule de cisaillement
2.5.2 Entraînement
2.5.3 Prises de vue
2.5.4 Gestion informatique
2.5.5 Capteurs de force
2.6 Suivi des particules
2.6.1 Méthode de repérage
2.6.2 Méthode de suivi
2.7 Conditions expérimentales
3 Propriétés de diffusion
3.1 Observation directe des trajectoires
3.2 Sous-diffusion
3.2.1 Statistique des déplacements
3.2.2 Courbe de diffusion
3.2.3 Interprétation des observations en terme d’effet de cage
3.3 Distributions de probabilité conditionnelle
3.3.1 Présentation des quantités étudiées
3.3.2 Présentation générale des distributions
3.3.3 Etude des valeurs moyennes
3.3.4 Etude des largeurs des distributions
3.4 Comparaison avec d’autres systèmes
3.4.1 Observations dans les colloïdes au voisinage de la transition vitreuse
3.4.2 Observations dans les simulations numériques
3.5 Conclusion
3.5.1 Sur l’effet de cage
3.5.2 Sur la comparaison avec d’autres systèmes vitreux
4 Hétérogénéités dynamiques
4.1 Relaxation non exponentielle
4.2 Mise en évidence d’une dynamique hétérogène
4.2.1 Observation des trajectoires
4.2.2 Détermination du type de relaxation
4.3 Caractérisation spatio-temporelle
4.3.1 Temps de vie des hétérogénéités
4.3.2 Distribution des temps de relaxation et coopération
4.3.3 Fonctions de corrélation à 4 points et longueur de corrélation dynamique
4.4 Conclusion
5 Structure
5.1 Ordre et désordre
5.1.1 Facteur de structure
5.1.2 Ordre translationnel/orientationnel
5.2 Défauts
5.2.1 Définitions
5.2.2 Structure spatiale des défauts
5.2.3 Lien avec l’ordre orientationnel
5.3 Dynamique des défauts
5.3.1 Création, annihilation et déplacement
5.3.2 Sites visités
5.4 Lien avec les hétérogénéités dynamiques
5.4.1 Première approche
5.4.2 Effet moyen
5.4.3 Quelques pistes explorées
5.5 Conclusion
6 Perspectives
6.1 Mesurer une température effective
6.2 Propriétés et échelles de longueur en fonction de l’excitation
6.3 Forces et hétérogénéités
6.4 Evolution des propriétés au cours du temps : vieillissement ?
6.5 Etude sous compaction
6.6 Conclusion
Conclusion
Bibliographie
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