Le stress
Le stress fait l’objet de plusieurs études (Lazarus, 1966; Holmes et Rahe, 1967; Selye, 1974; Lemyre, Tessier et Fillion, 1990; Karasek et autres, 1998; Barling, Kelloway, et Frone, 2005; Le gault, 2007; Vézina et autres, 2008; Tremblay, 2008; Dolan et Arsenault, 2009; Massoudi, 2009; Gintrac, 2011). La définition demeure ambiguë puisque l’on peut non seulement désigner le stimulus comme un stress mais aussi son effet. Ainsi, une contrainte d ‘ordre financière peut être un stress (stimulus) et générer un effet de stress chez la personne qui vit la contrainte.
Un des pionniers dans le domaine, Lazarus, définit le stress comme le produit d’une transaction entre la personne et l’environnement (Lazarus, 1966). Pour illustrer cette définition, on peut imaginer une personne sur un balancier. L’équilibre peut être atteint lorsque la demande qui provient de l’environnement équivaut aux capacités de l’individu. Selye (1974) a ensuite poursuivi en définissant le syndrome général d’adaptation (SGA). Selon ce dernier, l’ adaptation face à un événement désagréable, négatif, se fait en trois phases. D’abord, le stress crée une réaction d’alarme. L’individu exposé vit une période de résistance, pour finalement atteindre le stade d’épuisement (Selye, 1974). De leur côté, Holmes et Rahe (1967) ont établi une liste d’évènements de vie qui peuvent causer un indice de stress élevé selon l’ impact de chaque événement.
Conciliation travail-famille et stress
La conciliation travail-famille et le stress sont étroitement liés. La conciliation travail-famille peut entraîner un conflit entre les rôles de travailleur et de parent et ainsi créer un stress qui diminue le bien-être de la personne (Prone et al., 1992). Plusieurs conflits existent au sein de la thématique conciliation travail-famille : le conflit de temps, de détresse psychologique et d’implication sont rapportés (Prone et al., 1992). Tel que maintenu par Karasek, le manque de ressources impose un stress (Karasek, 1998). De façon concrète, les parents qui perdent le recours à des ressources aidantes en matière de conciliation travail-famille ressentent un effet plus important que l’inverse, c’est-à-dire que le gain de ressources ne crée pas un effet aussi notable que la perte de ressources (Kossek et al., 2011 ). Le support social joue un effet modérateur dans la conciliation travail-famille. En effet, les employés qui travaillent dans un environnement qui offre du support de la part des collègues ou des supérieurs en ce qui concerne la conciliation travail-famille ont une satisfaction et un bien-être plus élevé (Tremblay et Genin, 2011). Le stress étant d’ actualité, une étude menée en Amérique du Nord montre que 49 % des répondants ont reporté volontairement un mouvement de carrière, 37% ont eu recours à un congé parental, pour raison de stress ou pour des raisons médicales (Lee et al. 2011).
Les femmes sont aussi plus nombreuses à rapporter une surcharge et une interférence entre les responsabilités professionnelles et familiales (Duxbury et al., 1994). De plus, les gens qui se consacrent plus au travail qu’ à leur famille vivent un conflit travail-famille plus intense et vivent plus de stress que ceux qui rapportent avoir un équilibre entre le travail et la vie familiale (Greenhauss et al. , 2003).
Épisodes de conciliation travail-famille
Deux études québécoises en cours visent à mesurer la santé mentale de la femme selon son statut d’emploi (Pall, 2010) ou encore d’évaluer l’impact du travail des parents sur les enfants d’âge scolaire (Malboeuf, 2011). Lorsqu’il est question de conciliation travail-famille, peu de recherches utilisent l’approche des épisodes (Boyar et Maertz, 2011). L’approche des épisodes de conciliation travail-famille implique des moments de stress et est basé sur un modèle événementiel (Maertz et Boyar, 2011 ). C’est une approche développée par des chercheurs des États-Unis. Ceux-ci ont suivi vingt mères sur une période de 8 jours afin de vérifier l’effet des rôles joués par la mère et son état d’esprit (Williams et al., 1991). Selon Williams et al. (1994), il y a trois façons de mesurer les épisodes de conciliation travail-famille. On peut mesurer l’expérience immédiate (à un moment précis), l’expérience primaire (à la fin de la journée) ou encore l’expérience secondaire (en se concentrant sur quelques jours). La dernière méthode sera celle utilisée lors de cette recherche avec des mesures de stress pré, pendant et post retour au travail.
Maternité et travail
La mesure du stress psychologique perçu lors d’un épisode de retour au travail après un congé de maternité n’a pas encore été analysée. Des études montrent qu’il existe des liens entre le stress et l’état civil, le fait d’être propriétaire ou locataire et la monoparentalité (Lemyre, Tessier et Fillion; 1990). Des liens faibles existent entre le stress, le sexe, le revenu et l’âge (Lemyre, Tessier et Fillion; 1990). Les écrits montrent des scores moyens au MSP selon la situation familiale sans spécifier s’il s’agit d’un ménage à double revenu, monoparental ou encore d’une famille recomposée (Lemyre, Tessier et Fillion; 1990).
Comme une minorité de ménages (22%) comptent un des parents à la maison, les familles doivent adapter leur routine en fonction de l’emploi des parents et des tâches reliées aux enfants (Tremblay, 2008). La conciliation travail-famille «s’étend à toutes les personnes qui s’adonnent à une activité rémunérée, peu importe leur sexe, leur âge, leur état civil, leur type de famille ou le poste qu’elles occupent» (Chrétien et Létourneau, 2010). Pour les nouvelles mères, il peut nécessiter de 3 à 9 mois pour établir une routine (Cronin, 2002). La majorité des femmes affirment qu’elles ont dû faire des choix depuis qu’elles sont mères et qu’elles ont ralenti la cadence au travail (Brown, 2010). D’un autre côté, Grant-Vallone et Ensher (2011) affirment que la participation des femmes au marché du travail et l’engagement dans de multiples rôles (mère, épouse, employée, aidante) diminue le stress et augmente le niveau de bien -être psychologique.
|
Table des matières
Chapitre 1
1. Introduction
1.1.Question générale de la recherche
1.2.Objectif de la recherche
1.3. Problématique
1.3.1. Régime québécois d’assurance parentale
1.3.1.1. Admissibilité
1.3.2.Comparaison avec d’autres pays
1.3.2.1.Portrait du marché du travail en Abitibi-Témiscamingue
1.3.2.2.Économie
1.3.2.3.Main-d’œuvre féminine
Chapitre 2 :Cadre théorique
2. Le stress
2.1. Conciliation emploi-famille
2.1.1. Conciliation travail-famille et stress
2.1.2.Épisodes de conciliation travail-famille
2.1.3.Maternité et travail
2.1.4.Questions spécifiques de la recherche
2.1.5.Hypothèse
Chapitre 3 :Démarche de recherche
3. Méthodologie
3.1. Recrutement des participantes
3.1.1. Publicité
3.1. 2. Échantillon souhaité
3.2. Envoi du matériel
Chapitre 4 :Résultats
4. Description de l’échantillon
4.1. Mesure du stress psychologique
4.2. Vérification des hypothèses
4.3. Liens significatifs
4.4. Faits saillants
Interprétation et discussion des résultats
5. Limites de l’étude
5.1.Lien avec les études précédentes
5.2.Principales retombées
5.3.Pistes de recherche
5.4.Conclusion
Télécharger le rapport complet