La tige pituitaire
ย ย ย La tige pituitaire ou tige hypophysaire est une structure anatomique vasculaire reliant lโhypophyse ร lโhypothalamus ร lโarriรจre du chiasma optique. Elle est formรฉe par lโassociation du lobe infundibulotubรฉral et de lโinfundibulum. Elle permet dโacheminer lโensemble des neurohormones sรฉcrรฉtรฉes par les diffรฉrents noyaux hypothalamiques (Thyreolibรฉrine /TRH, gonadolibรฉrine/GnRH, somatolibรฉrine/GRH, corticolibรฉrine/CRH)aux cellules de lโhypophyse via le Systรจme porte hypothalamo-hypophysaire qui a leur tour libรฉreront leur propre hormone dans la circulation gรฉnรฉrale. Le systรจme porte hypothalamo-hypophysaire (figure3) est un ensemble vasculaire comprenant deux territoires capillaires de mรชme nature, rรฉunis par les vaisseaux de plus gros calibre reprรฉsentant la base morphologique des relations neurovasculaires entre lโhypothalamus et lโhypophyse.ย Le systรจme porte de lโappareil hypothalamo-hypophysaire est de type artรฉriel. Il comprend un territoire artรฉriel situรฉ dans la tige infundibulaire (on parle des plexus portes primaires) et un second territoire artรฉriel situรฉ dans le lobe antรฉrieur. Ces deux rรฉseaux capillaires sont rรฉunis par des vaisseaux portes cheminantdans le lobe infundibulotubรฉral. Ces vaisseaux portes vรฉhiculent du sang artรฉriel destinรฉ aux capillaires de lโantรฉhypophyse.
Les artรจres hypophysaires supรฉrieures
ย ย ย ย Au nombre de 3 ou 4 de chaque cรดtรฉ, les artรจres hypophysaires supรฉrieurs sont des branches de la carotide interne, nรฉes juste ร la sortie du sinus caverneux. Ces vaisseaux grรชles se dirigent en haut et en arriรจre pour constituer un plexus annulaire a la partie supรฉrieure de la tige pituitaire. De ce plexus partent :
– des artรฉrioles infundibulaires, trรจs nombreuses, regroupรฉs sous le terme dโartรจres courtes de la tige.
– des artรฉrioles descendantes au nombre de 2 (droite, gauche) appelรฉsย artรจres hypophysaires moyennes.
Macroscopie
ย ย ย ย Le CP peut revรชtir diffรฉrentes formes. En effet, cette tumeur contient trois รฉlรฉments en proportions variables : une partie charnue, des kystes plus ou moins volumineux et des calcifications. Parfois la tumeur est essentiellement faite de macrokystes. Ceux-ci contiennent un liquide jaune, brunรขtre ou vert avec souvent des paillettes de cholestรฉrine. Leur surface est soit lisse et translucide, soit parsemรฉe de fines calcifications.Plus souvent, le CP est fait dโune tumeur charnue contenant un ou plusieurs microkystes de tailles variables ou des calcifications parfois trรจs รฉtendues.
Imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM)
ย ย ย ย Cโest lโexamen de choix en matiรจre de CP. ร tel point que cโest par une IRM que devrait รชtre dรฉbutรฉe lโexploration neuroradiologique dโun syndrome optochiasmatique ou dโun dรฉficit antรฉhypophysaire. La portion kystique a un signal dโautant plus intense sur les sรฉquences enT1 que le kyste contient plus de cholestรฉrine ou de mรฉthรฉmoglobine (certains CP peuvent subir des remaniements hรฉmorragiques). La portion charnue donne habituellement un hyposignal sur les sรฉquences pondรฉrรฉes en T1 et un hypersignal en T2. Le rehaussement du signal par le gadolinium est plus ou moins important sur les images en T1. Les calcifications ne sont pas visualisรฉes en IRM, mais le vide de signal localisรฉ permet de les deviner, voire dโen dessiner les contours. LโIRM suffit pour affirmer la prรฉsence dโune tumeur et en apprรฉcier les rapports avec lโensemble des รฉlรฉments vasculaires et nerveux de la rรฉgion suprasellaire, notamment le chiasma et le plancher du V3. Elle donne une dรฉfinition parfaite de la tumeur dans les diffรฉrents plans de lโespace.
Lโapproche endoscopique transventriculaire.
ย ย ย La chirurgie endoscopique transventriculaire (figure 19) est rรฉalisรฉe ร lโaide dโun endoscope transventriculaire rigide ou flexible. Un trou fraisรฉ frontale droit est crรฉe ร lโaide dโun trรฉpan le long dโune ligne droite entre le foramen droit de Monro et la masse supra-sellaire. La dure-mรจre est ouverte. Lโendoscope est dirigรฉ sur la mรชme trajectoire et avancรฉ dans la cavitรฉ du V3. La tumeur est examinรฉe ร travers le plancher du V3. La ponction aspiration du kyste est rรฉalisรฉe ร lโaide dโun cathรฉter suivi dโune irrigation par une solution de Ringer lactate ร 37ยฐ. La fenestration est faite ร lโaide dโun cathรฉter de Fogarty. Les parties solides et les parois du kyste sont retirรฉes autant que possible au moyen dโune pince de prรฉhension ou de biopsie et un rรฉservoir dโOmmaya est placรฉ si nรฉcessaire.
Traitement endoscopique
ย ย ย ย Lโendoscopie interventionnelle est une modalitรฉ thรฉrapeutique minimale invasive qui souvent permet un contrรดle assez satisfaisant. Lโutilisation de lโendoscopie permet dโavoir une meilleure information visuelle avec un champ de vision plus large. Elle peut sโappliquer au traitement du CP dans 4 cas bien distincts [106].
– Drainage et/ou rรฉsection endoscopique transventriculaire de certains cas de CP ร dรฉveloppement purement intraventriculaire.
– Traitement dโune hydrocรฉphalie secondaire ร lโobstruction dโun ou des deux trous de Monro, chez des patients ou la rรฉsection tumorale est contreindiquรฉe (รขge avancรฉ du patient ou un mauvais statut fonctionnel). La rรฉalisation de ce geste nรฉcessite une pellucidotomie endoscopique (fenestration du septum pellucidum) pour permettre au LCR de passer au VL controlatรฉral puis au foramen de Monro, ou le drainage endoscopique de kyste (qui obstrue les voies dโรฉcoulement du LCR).
– Couplage de lโendoscopie au microscope opรฉratoire. Ceci est connu sous le nom de chirurgie sous contrรดle endoscopique. Cette technique procure une vue parfaite et permet de minimiser la voie dโabord chirurgicale mรชme en cas dโextension tumorale importante.
– Rรฉsection de CP par voie endonansale transsphรฉnoidale endoscopiqueย chez un nombre restreint de malades. Cette approche concerne les CP purement intra-sellaires ou les patients prรฉsentant dรฉjร un panhypopituitarisme. En dรฉpit du confort de vision de lโendoscope et, dans la plupart des cas, de la prรฉservation anatomique de la tige pituitaire, cette technique ne prรฉvient pas la survenue de troubles de la fonction pituitaire en postopรฉratoire.
SURVEILLANCE
ย ย ย ย A court et long terme, la surveillance post-thรฉrapeutique rรฉpond ร un triple but [26, 37] :
– Contrรดler lโรฉventuelle disparition de la tumeur,
– Surveiller la reprise รฉvolutive,
– Apprรฉcier et prendre en charge les complications du traitement.
Cette surveillance doit รชtre clinique (disparition ou rรฉgression des troubles endocriniens neurologiques et ophtalmologiques), biologiques (normalisation des dosages hormonaux) mais surtout radiologiques (TDM et IRM), car beaucoup de rรฉcidives de CP restent longtemps muettes. En postopรฉratoire, lโIRM est lโexamen de choix pour la surveillance : elle permet dโรฉvaluer lโextension de lโexรฉrรจse, de diffรฉrencier ร partir du 2รจme mois la fibrose cicatricielle (quine prend pas le contraste) dโune rรฉcidive tumorale (qui prend le contraste)[26]. La TDM รฉtant moins fiable que lโIRM dans la surveillance postopรฉratoire [26]. A distance de lโintervention, mรชme en lโabsence de signes cliniques dโappel, un examen neuroradiologique (TDM โ IRM avec injection) sera rรฉalisรฉ systรฉmatiquement ร partir du 2รจmemois, et dans les cinq ans qui suivent lโintervention [26, 37].
TRAITEMENT
ย ย La prise en charge des craniopharyngiomes kystiques intraventriculaire par marsupialisation endoscopique est peu rapportรฉe dans la littรฉrature. On trouve lโรฉtude de Delitala [35] qui ont rapportรฉ une sรฉrie de 07cas, lโรฉtude de Yukiko [115] qui ont rapportรฉ une sรฉrie de 5 cas. Une รฉtude rรฉalisรฉe par J Abdullah., J. Caemaert [1] qui rapportaient une sรฉrie de 03 cas. Dans notre sรฉrie nous avons pris en charge 11patients porteurs de craniopharyngiomes kystiques intraventriculaires. Lโendoscope utilisรฉ dans cette sรฉrie est un endoscope rigide (Neuroendoscope KarlStorz, Germany) similaire ร Celle utilisรฉe dans la sรฉrie de J. Abdullah, J. Caemaert [1]. Delitala (35) et Nakamizo [79] ont utilisรฉ chez leurs patients un endoscope flexible qui permet en effet une meilleure navigation dans le systรจme ventriculaire. En raison de la variabilitรฉ de l’anatomie de chaque patient, la planification chirurgicale est essentielle dans l’optimisation de l’objectif chirurgicale qui rรฉduit le potentiel de morbiditรฉ. Dans notre รฉtude tous les kystes รฉtaient visibles et accessibles avec un dรฉveloppement ร lโintรฉrieur du V3.Lโutilisation dโune optique avec une rotation supรฉrieure ร 30ยฐ permet la visualisation directe du plancher du V3 et du site de fixation du kyste. Chez nos patients la ponction-aspiration du kyste a rรฉussi sauf dans un seul cas du fait de la calcification de la paroi kystique ayant nรฉcessitรฉ lโarrรชt de la procรฉdure opรฉratoire. La perforation de la paroi du kyste par une dissection ou รฉlectrocoagulation est suivie par l’aspiration de son contenu. Lโaspiration se fait sous contrรดle de lโรฉtanchรฉitรฉ aprรจs emplacement de la canule ร l’intรฉrieur du kyste, pour รฉviter une รฉvacuation rapide du liquide tumoral dans le compartiment ventriculaire. Le contenu du kyste peut gรฉnรฉralement รชtre entiรจrement รฉvacuรฉ. Dans notre รฉtude, nous avons procรฉdรฉ ร un prรฉlรจvement de fragments biopsiques dans 03 cas, mais nous nโavons pas procรฉdรฉ ร lโexรฉrรจse de toute la membrane Kystique. Les forceps sont utilisรฉs pour dissรฉquer la paroi du kyste. La face supรฉrieure du kyste peut รชtre dissรฉquรฉe avec prรฉcaution du toit du troisiรจme ventricule par un mouvement de rotation ร l’aide d’une pince de prรฉhension. Aprรจs l’รฉvacuation partielle ou totale, la membrane du kyste peut รชtre prรฉlevรฉe avec soin toujours ร lโaide dโune pince de prรฉhension. En cas dโexรฉrรจse du kyste, la membrane adhรฉrente est coagulรฉe suivie d’un curage fragmentaire. Certaines parties de la paroi du kyste ne peuvent pas se prรชter ร une ablation supplรฉmentaire en raison de l’adhรฉsion des structures vasculonerveuses de voisinage. Si des petits hรฉmatomes sont identifiรฉs ils doivent รชtre รฉliminรฉs par aspiration appliquรฉe directement sur le caillot. Au cours de notre procรฉdure, nous avons pu rรฉaliser une kysto-ventriculocysternostomie du plancher du V3 que dans 02cas. En effet la rรฉalisation de ce geste nรฉcessite une bonne visibilitรฉ et surtout la reconnaissance des repรจres habituelles. La stomie du plancher du V3 permet donc une meilleure circulation du LCR et la rรฉduction du risque de reconstitution du kyste. Certains auteurs ont rapportรฉ รฉgalement la mise en place dโun cathรฉter ventriculo-cisternal transkystique [2]et/ou la pose dโun rรฉservoir dโOMMAYA [79, 115] La mise en place d’un drain ventriculaire externe est en gรฉnรฉral basรฉe surle degrรฉ d’hรฉmorragie intraventriculaire. Les avantages de lโapproche endoscopique des CP kystique intraventriculaire par cette procรฉdure de marsupialisation endoscopique sont nombreux :
– La diminution de la rรฉtraction cรฉrรฉbrale ainsi quโune approche par un unique trou de trรฉpan.
– La possibilitรฉ dโanalyse morphologique de la lรฉsion et des structures ventriculaires ainsi que la prise en charge concomitante dโune hydrocรฉphalie.
– La durรฉe de lโintervention chirurgicale, de lโhospitalisation et de la rรฉmission postopรฉratoire est considรฉrablement rรฉduite par rapport aux autres techniques.
Dans notre sรฉrie la durรฉe moyenne se limite ร 8 Jours, avec des extrรชmes allant de 5 jours ร 14jours. La lรฉsion idรฉale pour une marsupialisation endoscopique, devrait avoir les caractรฉristiques suivantes [106]
๏ Paroi du kyste de consistance molle
๏ Hydrocรฉphalie associรฉe,
๏ Localisation intraventriculaire et accessible par une trajectoire rectiligne.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. RAPPELS ANATOMIQUES : LA REGION SELLAIRE
I.1. Contenant
I.2. Contenu
I.3. Rapports de la rรฉgion sellaire
I.4. Vascularisation
II. ETIOPATHOGENIE
II.1. La thรฉorie embryologique
II.2. La thรฉorie mรฉtabolique
III. RAPPELS ANATOMO PATHOLOGIQUE
III.1. Macroscopie
III.2. Microscopie
III.3. Classification
IV. DIAGNOSTIC
IV.1. Diagnostic positif
IV.2. Diagnostic diffรฉrentiel
V. TRAITEMENT
V.1. But
V.2. Moyens
V.3. Indications
V.4. Schรฉma dรฉcisionnel
V.5. Complications
VI. SURVEILLANCE
DEUXIEME PARTIE : PATIENTS ET METHODES
I. CADRE DโETUDE
II. CRITERES D’INCLUSION
III. CRITERES D’EXCLUSION
III. METHODOLOGIE
RESULTATS
I. Epidรฉmiologie
II. La cliniqueย
III. Examens complรฉmentaires
IV. TRAITEMENT
V. EVOLUTION
IV.1. A court terme
IV.2. A moyen et long terme
DISCUSSION
I. EPIDEMIOLOGIE
I.1. Frรฉquence
I.2. Age
I.3. Sexe
II. CLINIQUE
II.1. Dรฉlai consultation
II.2. Les signes cliniques
III. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
III.1. Donnรฉes radiologiques
V. TRAITEMENT
VI. EVOLUTIONย
VI.1. A court terme
VI.2. A moyen et long terme
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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