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Epidรฉmiologie
Selon lโOMS, le diabรจte constitue un problรจme majeur de santรฉ publique ร travers le monde. Il touche aujourdโhui plus de 382 millions de personnes dans le monde [13]. Le nombre dโadultes vivant avec le diabรจte est estimรฉ ร 366 millions, soit 8,3% de la population mondiale et devrait atteindre les 552 millions de diabรฉtiques dโici 2030. Le continent Africain compte environ 14,7 millions de diabรฉtiques et selon les estimations, ce chiffre atteindrait les 28 millions en 2030, soit une augmentation de 90% [14].
Au Sรฉnรฉgal, lโรฉtude rรฉcente de Mbaye et al menรฉe ร Saint-Louis a montrรฉ une prรฉvalence de 10,4% [15].
Le diabรจte nโest plus, aujourdโhui, une maladie des pays riches, en effet, 80% des personnes atteintes de diabรจte vivent dans des pays ร faibles ou moyens revenus [16]. Dans le monde, plus de 5,1 millions de dรฉcรจs par an sont dus au diabรจte, soit 14 000 morts par jour et un dรฉcรจs toutes les 7 secondes [17].
Selon la Fรฉdรฉration Internationale du Diabรจte (FID), en 2035, le diabรจte toucherait 592 millions de personnes devenant ainsi lโune des principales causes dโinvaliditรฉ
et de dรฉcรจs dans le monde. Dโaujourdโhui ร 2035, la prรฉvalence du diabรจte passerait de 8,3% ร 10,1% de la population mondiale. (Voir Figure 1)
Physiopathologie du diabรจte
Physiopathologie du diabรจte de type 1
Le diabรจte de type 1 est causรฉ par la destruction des cellules bรชta des ilots de langerhans du pancrรฉas, dโoรน lโincapacitรฉ de la personne atteinte ร sรฉcrรฉter de lโinsuline. Cโest pourquoi les complications sont souvent brutales et les injections dโinsuline sont vitales chez ces personnes. Cette forme de diabรจte survient essentiellement chez les enfants et les jeunes adultes. (Voir Figure 2)
Figure 2 : Physiopathologie du diabรจte de type 1 [18] Deux facteurs de risques sont gรฉnรฉralement mis en cause : ๏ Facteurs gรฉnรฉtiques (ex : les sujets possรฉdant les phรฉnotypes HLA DR3 et DR4 ont un risque relatif important de dรฉvelopper un diabรจte de type 1) ๏ Facteurs environnementaux : une infection virale jouerait un rรดle dans lโinduction de la maladie [19].
Facteurs gรฉnรฉtiques
L’existence d’un terrain gรฉnรฉtique de susceptibilitรฉ au diabรจte de type 1 est dรฉmontrรฉe. Le dรฉterminisme de la maladie est polygรฉnique. Des รฉtudes du gรฉnome ont permis de localiser des rรฉgions gรฉnรฉtiques impliquรฉes dans la susceptibilitรฉ au diabรจte de type 1. La rรฉgion gรฉnรฉtique de plus forte susceptibilitรฉ (appelรฉe IDDM1) est situรฉe sur le bras court du chromosome 6, dans le CMH qui comprend les gรจnes HLA. Elle intervient pour 40% de l’ensemble du risque gรฉnรฉtique. La rรฉgion promotrice du gรจne de l’insuline (IDDM2) contribue pour 10% ร ce risque. En ce qui concerne le systรจme HLA, 90 ร 95% des sujets caucasiens qui dรฉveloppent un diabรจte de type 1 dรจs l’enfance ou l’adolescence sont porteurs des allรจles DR3 et/ou DR4, DQB1 * 0302. Les sujets hรฉtรฉrozygotes DR3/DR4 ont 50 fois plus de risques de dรฉvelopper un diabรจte que la population gรฉnรฉrale. D’autres allรจles comme DR15 (ancien DR2) DQB1*0602 semblent au contraire ยซย protecteursย ยป vis ร vis du diabรจte de type 1. Cependant, ces facteurs gรฉnรฉtiques ne peuvent expliquer ร eux seuls le dรฉclenchement du processus auto-immun, seuls 10% des cas de diabรจte de type 1 sont familiaux, et le taux de concordance entre jumeaux nโest que de 50% [20].
Facteurs environnementaux
La prรฉdisposition gรฉnรฉtique nโest pas seulement ร lโorigine du diabรจte de type 1. Expรฉrimentalement, ce dernier peut รชtre induit chez lโanimal par une infection virale. Chez lโhomme, le rรดle des virus est suggรฉrรฉ par des observations du diabรจte survenu au dรฉcours dโinfections virales. Lโinfection virale pourrait รชtre responsable de la sรฉcrรฉtion de cytokines, en particulier dโinterfรฉron gamma, favorisant par diffรฉrents mรฉcanismes le dรฉveloppement de la rรฉaction auto-immune au niveau pancrรฉatique [19]. Le mimรฉtisme entre la structure antigรฉnique de ce virus, contre laquelle se dรฉveloppent les anticorps, et celle des cellules bรฉta a รฉtรฉ avancรฉ par certains auteurs [20].
Physiopathologie du diabรจte de type 2
Le diabรจte de type 2 est la forme la plus frรฉquente du diabรจte. Il est caractรฉrisรฉ par une rรฉsistance ร lโinsuline et une carence relative de sรฉcrรฉtion dโinsuline, lโune ou lโautre de ces deux caractรฉristiques pouvant dominer ร un degrรฉ variable. Il peut รฉvoluer sans symptรดme pendant plusieurs annรฉes et gรฉnรฉrer des complications sans avoir รฉtรฉ diagnostiquรฉ.
Il rรฉsulte de la conjonction de plusieurs gรจnes de susceptibilitรฉ, dont lโexpression dรฉpend de facteurs environnementaux, au premier rang desquelles, la consommation excessive de graisses saturรฉes et de sucres rapides, la sรฉdentaritรฉโฆ Lโinsulino-dรฉficience responsable de lโhyperglycรฉmie du diabรจte de type 2 est prรฉcรฉdรฉe par 10 ou 20 ans dโhypersรฉcrรฉtion insulinique (hyperinsulinisme) secondaire ร une insulino-rรฉsistance des tissus pรฉriphรฉriques [21].
Lโinsulinorรฉsistance
Il sโagit dโune insulinorรฉsistance essentiellement musculaire portant principalement sur la synthรจse du glycogรจne. Cette insulinorรฉsistance survient sur un terrain gรฉnรฉtique puisquโon la retrouve chez les enfants ayant une tolรฉrance glucidique strictement normale mais ayant deux parents diabรฉtiques non insulino-dรฉpendants. Toutefois, on ne connaรฎt pas encore les gรจnes impliquรฉs. Sur le plan mรฉtabolique, lโinsulinorรฉsistance est secondaire ร lโexcรจs de graisses au niveau des muscles et du tissu adipeux viscรฉral. Ce dernier libรจre une grande quantitรฉ dโacides gras libres. Le flux portal des acides gras libres favorise la synthรจse hรฉpatique des triglycรฉrides et stimule la nรฉoglucogรฉnรจse hรฉpatique. Au niveau musculaire, il existe une vรฉritable compรฉtition entre les acides gras libres et le glucose pour รชtre oxydรฉ : les acides gras libres sont oxydรฉs en prioritรฉ, entraรฎnant une production accrue dโacetyl CoA qui inhibe en retour les enzymes de la glycolyse. Lโรฉnergie musculaire est donc fournie en prioritรฉ par lโoxydation des acides gras libres et le stock de glycogรจne musculaire reste intact, ce qui rรฉprime en retour le glycogรจne synthรฉtase.
En dรฉfinitive, le stockage et lโutilisation du glucose sont diminuรฉs au niveau musculaire alors quโau niveau hรฉpatique, il y a une stimulation de la nรฉoglucogenรจse. Tout ceci concourt ร augmenter la glycรฉmie [22].
Les principaux facteurs cliniques dโinsulinorรฉsistance sont :
๏ Lโobรฉsitรฉ, apprรฉciรฉe par lโindex de poids corporel (poids en kilos sur le carrรฉ de la taille en mรจtre). Lโobรฉsitรฉ est dรฉfinie par un index supรฉrieur ร 30.
๏ La sรฉdentaritรฉ, multiplie le risque de diabรจte par 2.
๏ Un facteur gรฉnรฉtique : lโinsulinorรฉsistance pourrait sโexpliquer par une augmentation des fibres musculaires ร contraction rapide plus insulino-rรฉsistantes que les fibres ร contraction lente. En effet, les fibres ร contraction lente dites de type 1 sont richement vascularisรฉes ร mรฉtabolisme oxydatif, et sont trรจs sensibles ร lโinsuline. Elles sont sollicitรฉes par les efforts dโendurance et leur nombre est accru chez les sportifs entraรฎnรฉs. Au contraire, les fibres ร contraction rapide dites de type 2 sont insulino-rรฉsistantes.
๏ Lโรขge : le sujet รขgรฉ cumule plusieurs facteurs dโinsulinorรฉsistance.
๏ Lโhypertension artรฉrielle essentielle, lโaugmentation des triglycรฉrides et la baisse du HDL cholestรฉrol, apparaissent comme des consรฉquences de lโinsulinorรฉsistance, ce qui rendrait compte de la frรฉquence de leur association avec le diabรจte de type 2 [15].
Anomalies de lโinsulinosรฉcrรฉtion
La sรฉcrรฉtion de lโinsuline suite ร une charge en glucose se fait en 2 phases. La premiรจre phase dite prรฉcoce dure 10 ร 30 min en moyenne (selon que la charge est rรฉalisรฉe par voie IV ou orale). Et la seconde phase, plus tardive, persiste toute la durรฉe de la stimulation par le glucose. La phase prรฉcoce รฉvite lโรฉlรฉvation de la glycรฉmie post prandiale et cette phase est prรฉcocement perdue chez le diabรฉtique de type II. Plus tard ce sont les 2 phases qui sont altรฉrรฉes. Outre lโinsuline, la cellule bรชta sรฉcrรจte normalement la pro insuline et les produits intermรฉdiaires de la conversion de la pro insuline en insuline. Aussi il existe chez les patients atteints dโun diabรจte de type II un excรจs de pro insuline circulante. Le fait que la proportion de pro insuline augmente avec la glycรฉmie ambiante suggรจre un dรฉfaut intrinsรจque de la cellule bรชta au niveau du processus de clivage de la pro insuline [22]. (voir Figure 3)
Marqueurs de diagnostic et de surveillance
Critรจres de diagnostic du diabรจte
Selon les critรจres actuels de lโOMS, le diabรจte sucrรฉ est dรฉfini par une glycรฉmie plasmatique ร jeun 1,26 g/L ou > 2g/L quelle que soit lโheure du prรฉlรจvement en prรฉsence de symptรดmes cliniques. Ce diagnostic peut รฉgalement รชtre posรฉ devant une valeur de 2 g/L ร la 120รจme minute dโune รฉpreuve dโhyperglycรฉmie provoquรฉe par voie orale (HGPO). La dรฉcouverte dโune valeur pathologique doit toujours รชtre confirmรฉe sauf si le diagnostic de diabรจte repose sur la clinique et une biologie non รฉquivoques. Une glycรฉmie ร jeun modรฉrรฉment augmentรฉe (1,1g/L mais < 1,26 g/L) correspond ร une glycรฉmie ร jeun anormale, รฉtat qui indique un trouble de lโhomรฉostasie glucidique. Cette catรฉgorie est รฉquivalente ร la classique intolรฉrance au glucose dรฉfinie par une glycรฉmie >1,4g/L mais < 2 g/L ร la 120รจme minute de lโHGPO [24]. (Voir Figure 4)
Marqueurs de surveillance du diabรจte
๏ Glycรฉmie
En cas de diabรจte, un contrรดle rรฉgulier est nรฉcessaire afin de maintenir l’รฉquilibre glycรฉmique du patient et de diminuer le risque de complications vasculaires micro et macroangiopathiques. La mesure de la glycรฉmie est donc un examen de routine trรจs important chez les personnes diabรฉtiques pour surveiller rรฉguliรจrement leur taux de sucre [25].
๏ Hรฉmoglobine glyquรฉe (HbA1c)
LโHbA1c, encore appelรฉe hรฉmoglobine glycosylรฉe est un paramรจtre biologique particuliรจrement utile et constitue le paramรจtre de rรฉfรฉrence dans la surveillance de lโรฉquilibre glycรฉmique des patients diabรฉtiques [26]. Son dosage rรฉgulier par un prรฉlรจvement sanguin veineux, permet de surveiller lโรฉquilibre glycรฉmique des patients diabรฉtiques et, ainsi dโรฉvaluer et dโadapter leurs traitements. Sa valeur augmente lorsque les pรฉriodes dโhyperglycรฉmie ont รฉtรฉ frรฉquentes durant les 120 jours prรฉcรฉdant la mesure, et diminue lorsque la glycรฉmie a รฉtรฉ correctement รฉquilibrรฉe. LโHbA1c devrait รชtre dรฉterminรฉe 3 ร 4 fois par an pour optimiser lโรฉquilibre glycรฉmique et rรฉduire les complications [27]. ๏ La microalbuminurie La micro-albuminurie (ou pauci albuminurie) traduit une excrรฉtion modรฉrรฉe d’albumine. La mesure se fait par dosage immunologique spรฉcifique. Elle est pathologique si elle est supรฉrieure ร 30 mg/24h. Ce marqueur signe l’รฉvolution de la nรฉphropathie diabรฉtique et constitue un paramรจtre de risque cardiovasculaire dans le diabรจte de type 2. La micro albuminurie doit faire partie du bilan annuel du diabรฉtique. ๏ Autres marqueurs Pour un diabรฉtique de type 2 non compliquรฉ dont lโรฉquilibre est stable, le suivi des paramรจtres suivants est recommandรฉ une fois par an :
โข Examen par un ophtalmologiste โข ECG de repos โข Bilan lipidique ร jeun : LDL, HDL, triglycรฉrides et cholestรฉrol total โข Crรฉatininรฉmie et calcul de la clairance par la formule de Cockcroft โข Protรฉinurie et hรฉmaturie, recherche dโinfection par bandelettes urinaires
Complications
Complications mรฉtaboliques aiguรซs
Il existe essentiellement quatre grandes urgences mรฉtaboliques aiguรซs :
๏ Acido-cรฉtose
L’acidocรฉtose diabรฉtique est la consรฉquence d’une carence profonde en insuline. Son apparition nรฉcessite dans la quasi-totalitรฉ des cas plusieurs jours sinon plusieurs semaines de dรฉsordres mรฉtaboliques sรฉvรจres.
Lโacidocรฉtose diabรฉtique est une complication qui survient gรฉnรฉralement chez le patient diabรฉtique de type 1 mais aussi en cas de diabรจte de type 2. Son pronostic est trรจs sรฉvรจre avec un taux de mortalitรฉ estimรฉ ร 5% [28].
๏ Le coma hypoglycรฉmique
Le coma hypoglycรฉmique est dรป ร un manque de glucose dans le sang. Cโest une complication que lโon voit essentiellement au cours du diabรจte de type 1 traitรฉ par insuline. Toutefois, mรชme si le diabรฉtique de type 2 est le plus souvent pris en charge avec le rรฉgime alimentaire et des mรฉdicaments antidiabรฉtiques oraux (ADO) plutรดt que par lโinsuline, celui-ci est quand mรชme exposรฉ ร un risque dโhypoglycรฉmie [29].
๏ Le coma hyperosmolaire
Le coma hyperosmolaire du diabรฉtique est un syndrome associant une hyperglycรฉmie majeure sans cรฉto-acidose ร une hyperosmolaritรฉ plasmatique. En
effet lโhyperglycรฉmie considรฉrable est responsable dโhyperosmolaritรฉ sanguine dโoรน une diurรจse osmotique et dรฉshydratation. Il sโagit gรฉnรฉralement de sujets trรจs รขgรฉs, diabรฉtiques de type 2 qui ร lโoccasion dโune situation favorisant la dรฉshydratation (infection, grande chaleur, faible accรจs aux apports hydriques) majorent leur glycรฉmie de faรงon trรจs sรฉvรจre sans signe de cรฉtose ou dโacidose. Lโabsence dโacido-cรฉtose peut รชtre expliquรฉe par la persistance dโune certaine insulino-sรฉcrรฉtion endogรจne, insuffisante pour contrรดler lโhyperglycรฉmie mais suffisante pour รฉviter la lipolyse et la production de corps cรฉtoniques [29].
๏ Acidose lactique
L’acidose lactique est une complication mรฉtabolique rare, mais extrรชmement grave survenant chez les diabรฉtiques de type 2. La susceptibilitรฉ des patients diabรฉtiques ร l’acidose lactique est liรฉe ร une diminution de la perfusion tissulaire, aux complications vasculaires aiguรซs, responsables d’hypoxie tissulaire, aux dรฉfaillances viscรฉrales rรฉnales et hรฉpatiques, qui sont autant de facteurs favorisant l’apparition d’une acidose lactique.
Les biguanides, en bloquant la nรฉoglucogenรจse ร partir des lactates, vont favoriser leur accumulation, notamment en cas d’insuffisance rรฉnale et/ou hรฉpatique (diminution de lโutilisation des lactates) ou d’hypoxie tissulaire (production pรฉriphรฉrique de lactates) [30].
Complications chroniques
Microangiopathie diabรฉtique
Elles sont uniquement dues ร une hyperglycรฉmie chronique. Elles concernent aussi bien les diabรฉtiques de type 1 que ceux du type 2. Parmi ces complications on peut citer :
๏ La rรฉtinopathie diabรฉtique
On appelle rรฉtinopathie diabรฉtique les lรฉsions du fond dโoeil causรฉes par le diabรจte. En effet, lโexcรจs de sucre dans le sang finit par altรฉrer les petits vaisseaux de la rรฉtine (les capillaires rรฉtiniens). Et en raison de lโhyperglycรฉmie chronique, la paroi des capillaires rรฉtiniens se modifie. Ceci aboutissant ร la formation de microanรฉvrismes dont la paroi est souvent anormalement permรฉable. Cette permรฉabilitรฉ anormale entraine le passage de liquide, provenant du sang, dans la rรฉtine et entrainant son gonflement : cโest lโoedรจme maculaire cโest ร dire lโรฉpaississement de la rรฉtine surtout marquรฉ dans la macula. Aussi des lipides du sang passent souvent, de faรงon anormale dans la rรฉtine et sโy dรฉposent formant des exsudats. La paroi des capillaires peut รฉgalement sโรฉpaissir et aboutir ร lโocclusion de ces capillaires et lโarrรชt de la circulation sanguine dans une zone de rรฉtine qui est alors privรฉe dโOxygรจne. En rรฉaction, la rรฉtine avoisinante stimule la prolifรฉration de vaisseaux anormaux appelรฉs nรฉovaisseaux, susceptibles de saigner : cโest ce que lโon appelle une hรฉmorragie intravitrรฉenne.
Lorsquโil nโy a encore que des microanรฉvrismes, de lโoedรจme ou des exsudats on parle de rรฉtinopathie diabรฉtique non prolifรฉrante.
Lorsquโil y a dรฉjร des nรฉovaisseaux ou une hรฉmorragie intravitrรฉenne : il sโagit dโune rรฉtinopathie prolifรฉrante. Cette appellation vient du fait que les nรฉovaisseaux prolifรจrent vรฉritablement dโabord ร la surface de la rรฉtine puis dans la cavitรฉ oculaire en pรฉnรฉtrant dans le vitrรฉ.
Ainsi, si aucun traitement nโest pratiquรฉ ร temps, ces nรฉovaisseaux peuvent saigner ร lโintรฉrieur de lโoeil ou se rรฉtracter et entrainer un dรฉcollement de la rรฉtine provoquant la cรฉcitรฉ (de lโoeil atteint). Une surveillance rรฉguliรจre du fond dโoeil commencรฉe dรจs la dรฉcouverte du diabรจte permettra de diagnostiquer ร temps les stades dรฉbutants de la rรฉtinopathie diabรฉtique, et de la traiter avant que la vue ne baisse et que dโรฉventuelles complications nโapparaissent. Ainsi un bon contrรดle de la glycรฉmie et de la tension artรฉrielle permet de retarder la survenue de la rรฉtinopathie diabรฉtique et dโattรฉnuer sa progression [31].
๏ La neuropathie diabรฉtique
Cโest une des complications les plus frรฉquentes des maladies diabรฉtiques. Elle est dรฉfinie comme lโatteinte du systรจme nerveux pรฉriphรฉrique (neuropathie pรฉriphรฉrique) et du systรจme nerveux vรฉgรฉtatif (neuropathie vรฉgรฉtative, neuropathie autonome ou dysautonomie) directement liรฉe ร lโhyperglycรฉmie chronique.
En effet la neuropathie diabรฉtique peut รชtre schรฉmatiquement divisรฉe en atteintes pรฉriphรฉriques, touchant surtout les membres infรฉrieurs (polynรฉvrite sensitivo-motrice distale), et en atteintes autonomes, touchant alors les diffรฉrents systรจmes (cardio-vasculaire, digestif, uro-gรฉnital et mรชme broncho-pulmonaire) [32].
Du point de vue physiopathologique, l’hyperglycรฉmie provoque dans l’organisme une sรฉrie de modifications chimiques qui finissent par altรฉrer les nerfs. L’altรฉration peut aller de l’atteinte fonctionnelle (ralentissement de la conduction รฉlectrique) ร celle structurelle du nerf.
Les principales neuropathies diabรฉtiques sont : [33]
โ les polyneuropathies diabรฉtiques, qui reprรฉsentent 80 ร 85% des neuropathies diabรฉtiques. Il sโagit le plus souvent de polyneuropathies sensitives.
โ La forme la plus frรฉquente est la polyneuropathie distale et symรฉtrique. Celle-ci correspond ร lโatteinte de plusieurs nerfs, circulant dans les membres infรฉrieurs et se manifestant surtout au niveau des pieds (distale).
โ la mononeuropathie : une forme plus rare appelรฉe mononรฉvrite, correspond ร lโatteinte dโun seul nerf qui se traduit par des dรฉficits moteurs ou des douleurs.
โ les neuropathies vรฉgรฉtatives : touchent les nerfs responsables du fonctionnement involontaire du corps.
๏ La nรฉphropathie diabรฉtique
La nรฉphropathie diabรฉtique est dรฉfinie comme une atteinte rรฉnale plus
particuliรจrement glomรฉrulaire, survenant sur un terrain dโhyperglycรฉmie chronique. A cause du diabรจte, le filtre rรฉnal s’encrasse. Il n’รฉlimine plus certains dรฉchets et laisse passer dans les urines des molรฉcules qui ne le devraient pas (albumine). Les dรฉchets s’accumulant dans l’organisme, il s’ensuit une augmentation de la pression artรฉrielle. Le dรฉveloppement de la maladie se fait insidieusement. Il faut pourtant repรฉrer les premiers signes pour รฉviter les formes les plus graves de cette complication.
La premiรจre manifestation dรฉcelable est donc lโaugmentation trรจs infime de lโalbuminurie : on parlera alors de micro-albuminurie รฉlevรฉe [34]. Une dรฉtection prรฉcoce de la micro-albuminurie permet lโajustement du traitement par le mรฉdecin afin de prรฉvenir la progression de lโatteinte rรฉnale. En effet, la nรฉphropathie diabรฉtique aboutit ร une insuffisance rรฉnale lorsque lโalbuminurie devient plus importante : protรฉinurie รฉlevรฉe avec une diminution de la capacitรฉ de filtration du rein.
Le contrรดle glycรฉmique est lโintervention thรฉrapeutique la plus efficace dans le stade prรฉcoce de la nรฉphropathie diabรฉtique en outre un dosage de lโHbA1c permettra de vรฉrifier lโรฉquilibre glycรฉmique.
Un bilan rรฉnal comportant les รฉlรฉments de base pour รฉvaluer la filtration glomรฉrulaire, est รฉgalement recommandรฉ :
โ dosage de la crรฉatinรฉmie souvent associรฉ ร celui de lโurรฉmie ;
โ clairance de la crรฉatinine ou calcul du dรฉbit de filtration glomรฉrulaire (DFG).
Le DFG est le meilleur marqueur quantitatif de la fonction rรฉnale : il permet dโรฉvaluer la capacitรฉ de filtration des reins. Il est dรฉterminรฉ par diffรฉrentes formules utilisant la crรฉatinรฉmie, lโรขge et le sexe du patient [35, 36].
Macroangiopathie diabรฉtique
Par opposition ร la microangiopathie qui touche la microcirculation, on dรฉsigne sous le terme de macroangiopathie diabรฉtique, lโatteinte des artรจres musculaires allant de lโaorte jusquโaux petites artรจres distales avec un diamรจtre supรฉrieur ร 200 um, cโest ร dire des artรจres irriguant les jambes, le coeur et le cerveau. Plusieurs facteurs favorisent la survenue de ces complications chez le diabรฉtique notamment : lโexcรจs de cholestรฉrol, lโexcรจs de glucose, lโexcรจs dโinsuline (secondaire au traitement injectรฉ), des anomalies de la coagulation du sang, le tabacโฆ
Ainsi les principales complications sont :
โ lโatteinte cardiaque avec la survenue dโangine de poitrine et /ou dโinfarctus du myocarde. La particularitรฉ de ces atteintes tient au fait que lโangine de poitrine et lโinfarctus du myocarde sont souvent silencieux, voire asymptomatiques ;
โ Lโatteinte vasculaire qui concerne les membres infรฉrieurs : lโartรฉrite qui sโexprime souvent sous forme de douleurs et de crampes du mollet, soit au repos soit ร lโeffort qui รฉvolue ร lโextrรชme vers des lรฉsions de gangrรจne ;
โ Lโhypertension artรฉrielle (HTA) : dans le diabรจte de type 1, elle est souvent la consรฉquence dโune nรฉphropathie sous-jacente, dans le diabรจte de type 2, elle est plus souvent essentielle et sโinscrit dans un contexte dโinsulinorรฉsistance [37].
โ Lโatteinte du cerveau due ร des micro-infarctus, elle est responsable dโAVC.
La gravitรฉ du diabรจte provient de ses complications cardio-vasculaires qui sont ร lโorigine dโune mortalitรฉ et dโune morbiditรฉ non nรฉgligeable bien avant les comas mรฉtaboliques et les complications infectieuses [38].
Mรฉthodologie
Cadre et type dโรฉtude
Il sโagit dโune รฉtude rรฉtrospective analytique et descriptive rรฉalisรฉe au Laboratoire
de Biochimie du Centre Hospitalier Universitaire National de Fann. Elle sโest dรฉroulรฉe dans la pรฉriode allant du 01 Avril au 30 Mai 2015. 2. Population dโรฉtude
Ont รฉtรฉ inclus dans notre รฉtude tous les sujets diabรฉtiques venus au laboratoire de Biochimie pour un contrรดle de lโHbA1c. Cette population a รฉtรฉ divisรฉe en deux
groupes, le groupe T (groupe des cas) regroupant les sujets dont lโรขge รฉtait supรฉrieur ou รฉgale ร 60 ans et le groupe C (sujets tรฉmoin) renfermant les sujets de moins de 60 ans.
Critรจres dโinclusion
Tout patient ayant bรฉnรฉficiรฉ dโun dosage de la glycรฉmie ร jeun et de l’HbA1c. 2.2. Critรจres de non inclusion Nโont pas รฉtรฉ inclus les femmes enceintes et les patients refusant de participer ร lโรฉtude.
3. Paramรจtre รฉtudiรฉs Pour lโensemble de notre population dโรฉtude nous avons รฉtudiรฉ deux types de variables : Variables รฉpidรฉmiologiques : รขge et le sexe Variables biologiques : glycรฉmie, HbA1c 4. Echantillonnage
Les prรฉlรจvements sanguins ont รฉtรฉ rรฉalisรฉs chez les sujets ร jeun, au repos et par ponction veineuse au niveau du pli du coude avec garrot. Le sang a รฉtรฉ recueilli sur deux tubes :
Tube avec EDTA pour le dosage de lโHbA1c
Tube avec fluorure de Na pour le dosage de la glycรฉmie Aprรจs recueil, les รฉchantillons ont รฉtรฉ acheminรฉs au laboratoire de biochimie oรน le tube fluorรฉ a รฉtรฉ centrifugรฉ ร 3500 tours/ min pendant 5 minutes puis le plasma a รฉtรฉ sรฉparรฉ du culot de globules rouges. Ils ont รฉtรฉ ensuite immรฉdiatement traitรฉs ou conservรฉs ร โ 20ยฐC jusquโร utilisation.
Rรฉpartition de la population dโรฉtude suivant lโรขge
Nous avons inclus dans notre รฉtude 127 patients diabรฉtiques rรฉpartis en fonction de leur รขge. Le groupe T, renfermant les sujets de plus de 60 ans, comptait 52 patients avec un moyen dโรขge de 68,59 ans. Le groupe C renfermait 75 patients diabรฉtiques รขgรฉs tous de moins de 60 ans. Dans ce dernier groupe lโรขge moyen des sujets รฉtait de 46,70 ans. (Voir Tableau I)
Evaluation de lโHbA1c chez les diabรฉtiques
La valeur moyenne de lโHbA1c รฉtait de 8,58 % dans le groupe T et de 7,26 % dans le groupe C. La comparaison des moyennes de lโHbA1c entre les sujets diabรฉtiques รขgรฉs de plus de 60 ans et les sujets moins รขgรฉs avait ainsi montrรฉ une diffรฉrence significative (p = 0,003). (Voir Figure 9)
Discussion
Le diabรจte constitue une maladie mรฉtabolique caractรฉrisรฉ par une hyperglycรฉmie chronique. Cette derniรจre peut entrainer ร long terme plusieurs complications pouvant toucher lโensemble des organes. Sa frรฉquence est plus รฉlevรฉe chez les sujets รขgรฉs et est souvent associรฉ ร des pathologies cardiovasculaires ou neurodรฉgรฉnรฉratives. Ainsi nous nous sommes fixรฉs comme objectif dโรฉvaluer lโรฉquilibre glycรฉmique chez les sujets รขgรฉs de plus de 60 ans.
Dans notre รฉtude nous avons retrouvรฉ sur lโensemble de notre population dโรฉtude une prรฉdominance du sexe fรฉminin avec un sex ratio de 0,74. Cependant dans le groupe T on note une lรฉgรจre prรฉdominance masculine (sex ratio = 1,16) qui par ailleurs nโest pas retrouvรฉ dans le groupe C (sex ratio = 0,50). Ce rรฉsultat est similaire ร celui rapportรฉ par Ndiaye F K et al en 2005 qui avaient montrรฉ une prรฉdominance du diabรจte chez les femmes [43]. Lโรฉtude rรฉalisรฉe par Razingue et al au Mali sur 206 patients diabรฉtiques a montrรฉ รฉgalement que le sexe fรฉminin รฉtait prรฉdominant (78,6 % de femmes) [44].
La moyenne dโรขge retrouvรฉe dans notre รฉtude รฉtait de 56,05 ยฑ13,72 ans dans la population gรฉnรฉrale cependant dans le groupe T correspondant aux sujets de plus de 60 ans elle รฉtait estimรฉe ร 68,59 ยฑ6,44 ans. Toure A et al avaient retrouvรฉ dans une รฉtude similaire que les patients de plus de 50 ans reprรฉsentaient 56,5% des cas de diabรจte [45]. Ce qui corrobore la thรจse de Buysschaert et al selon laquelle le diabรจte de type 2 atteint le plus souvent des sujets รขgรฉs de plus de 40 ans [46]. Dโautre part Alan J. Sinclair et al ont confirmรฉ cette augmentation du diabรจte chez les sujets รขgรฉs sur une รฉtude rรฉalisรฉe sur 600 personnes rรฉsidant dans des institutions pour personnes รขgรฉes. Selon Alan J. Sinclair le diabรจte est un รฉlรฉment dรฉterminant de la vulnรฉrabilitรฉ du sujet รขgรฉ [9].
Lโรฉvaluation de lโรฉquilibre glycรฉmique a montrรฉ une moyenne dโHbA1c > 8% chez 42,3% des sujets รขgรฉs de plus de 60 ans contre seulement 20% chez les sujets jeunes. Par ailleurs on peut noter que dans le groupe T les moyennes de glycรฉmies et dโHbA1c รฉtaient plus รฉlevรฉes chez les sujets de sexe fรฉminin. Ce rรฉsultat est corroborรฉ par une รฉtude syrienne rรฉalisรฉe par M Bouzo et al portant sur lโรฉquilibre glycรฉmique chez une population diabรฉtique. En effet il apparait dans leur รฉtude que seulement 14,35% des diabรฉtiques de type 2 avaient une glycรฉmie รฉquilibrรฉe [47]. Selon lโauteur la majoritรฉ des diabรฉtiques traitรฉs depuis au moins un an avaient un contrรดle glycรฉmique insuffisant. De mรชme lโรฉtude de Charles et al avait retrouvรฉ des rรฉsultats similaires ร la nรดtre [48]. En effet lโรขge avancรฉ รฉtant un facteur de moindre tolรฉrance glucosรฉe avec hyperinsulinisme responsable de lรฉsions vasculaires, le diabรจte du sujet รขgรฉ devrait รชtre marquรฉe par cette pathologie. De fait les complications vasculaires sont importantes et plus nombreuses que chez les sujets de moins de 60 ans. Chez un sujet รขgรฉ sain plusieurs facteurs sont reconnus comme pouvant expliquer une diminution de la tolรฉrance glucosรฉe : modifications des apports alimentaires, diminution de la proportion de la masse maigre corporelle, modifications quantitatives et qualitatives de la sรฉcrรฉtion dโinsuline, des mรฉcanismes dโinsulino-rรฉsistance, rรฉduction de lโactivitรฉ physique. Tous ces facteurs surviennent avec lโavancรฉe en รขge des individus. Ainsi le diabรจte pourrait รชtre une maladie du sujet รขgรฉ. Il est par ailleurs admis que lโhyperglycรฉmie et lโhyperinsulinisme jouent un rรดle dans la survenue des complications du diabรจte, notamment vasculaires. A ce titre le diabรจte est souvent considรฉrรฉ comme un modรจle de vieillissement accรฉlรฉrรฉ en altรฉrant de la mรชme maniรจre les fibres collagรจnes. Il en rรฉsulte que toute manifestation vasculaire notamment celles de la macroangiopathie pourrait apparaรฎtre comme รฉtant autant la consรฉquence de lโรขge que celle du diabรจte. De tels sujets, รขgรฉs sont par ailleurs souvent hypertendus, autre facteur provoquant ou aggravant les lรฉsions vasculaires.
Cโest dans ce contexte que la HAS (Haute Autoritรฉ de Santรฉ) a publiรฉe en 2013 des recommandations de bonnes pratiques pour la prise en charge des sujets diabรฉtiques. Elle stipule que pour les personnes รขgรฉes dites ยซ fragiles ยป (รฉtat de santรฉ intermรฉdiaire) la cible d’HbA1c doit รชtre infรฉrieure ou รฉgale ร 8 % et pour les personnes รขgรฉes dites ยซ malades ยป le taux d’HbA1c doit รชtre infรฉrieur ร 9 %. Ce qui pourra permettre dโรฉviter les complications aigรผes du diabรจte chez les sujets รขgรฉs [49].
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Table des matiรจres
Premiรจre partie : Gรฉnรฉralitรฉs sur le diabรจte sucrรฉ
1. Dรฉfinition
2. Classification
3. Epidรฉmiologie
4. Physiopathologie du diabรจte
4.1. Physiopathologie du diabรจte de type 1
4.1.1. Facteurs gรฉnรฉtiques
4.1.2. Facteurs environnementaux
4.2. Physiopathologie du diabรจte de type 2
4.2.1. Lโinsulinorรฉsistance
4.2.2. Anomalies de lโinsulinosรฉcrรฉtion
5. Marqueurs de diagnostic et de surveillance
5.1. Critรจres de diagnostic du diabรจte
5.2. Marqueurs de surveillance du diabรจte
6. Complications
6.1. Complications mรฉtaboliques aigues
6.2. Complications chroniques
6.2.1. Microangiopathie diabรฉtique
6.2.2. Macroangiopathie diabรฉtique
7. Traitement
7.1. Diabรจte de type 1
7.2. Diabรจte de type 2
Deuxiรจme partie : Travail expรฉrimental
I. Mรฉthodologie
1. Cadre et type dโรฉtude
2. Population dโรฉtude
2.1. Critรจres dโinclusion
2.2. Critรจres de non inclusion
3. Paramรจtres รฉtudiรฉs
4. Echantillonnage
5. Mรฉthodes de dosage
5.1. Dรฉtermination de la glycรฉmie ร jeun
5.2. Dosage de lโHbA1c
6. Exploitation statistique
II. Rรฉsultats
1. Rรฉpartition de la population dโรฉtude suivant lโรขge
2. Rรฉpartition de la population dโรฉtude suivant le sexe
3. Evaluation de la glycรฉmie chez les diabรฉtiques
4. Evaluation de lโHbA1c chez les diabรฉtiques
III. Discussion
Conclusion
Rรฉfรฉrences bibliographiques
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