Manipulation de la variable d’attirance physique

Manipulation de la variable d’attirance physique

L’étude scientifique des jurys

L’étude scientifique des jurys s’ intéresse aux processus menant à une décision collective et aux éléments sur lesquels se base cette décision (Staley, 2008). À ce jour, de nombreuses variables en lien avec la psychologie juridique ont été étudiées afin de cerner l’impact qu’elles peuvent avoir sur le verdict rendu par un jury dans un procès.

Variables pouvant influencer le verdict d’un jury

Dans leur revue exhaustive de la littérature regroupant 45 ans d’articles sur la psychologie juridique, Devine et al. (2001) divisent les variables pouvant influencer le verdict d’un jury en quatre catégories de caractéristiques: caractéristiques de la procédure, caractéristiques du cas, caractéristiques de la délibération et caractéristiques des participants. Tout d’abord, les caractéristiques de la procédure sont liées aux paramètres institutionnels d’un jury comme sa taille et les instructions qui lui sont transmises. Les caractéristiques du cas comprennent quant à elles les variables associées au procès comme le crime en cause, les accusations portées et l’évidence de la preuve.
Les caractéristiques de la délibération réfèrent pour leur part à l’interaction entre les jurés. Les influences interpersonnelles et la participation relative de chaque juré en font notamment partie. Finalement, les caractéristiques des participants sont applicables à tous les acteurs d’un procès: juge, jurés, avocats, victimes, accusés, etc. Font entre autres partie de ces caractéristiques les concepts d’attitudes, de traits de personnalité et les caractéristiques sociodémographiques comme l’âge, le sexe et l’apparence physique.
La suite de cette section portera sur l’état des connaissances actuelles par rapport à l’influence des caractéristiques des participants, et plus précisément celles des accusés.

Influence des caractéristiques des accusés

Parmi les caractéristiques des accusés étudiées en lien avec les procès avec jury, diverses publications rapportent la race, le sexe, le statut socioéconomique ainsi que l’apparence physique comme étant des variables prédominantes dans la littérature (Dane & Wrightsman, 1982 : cité dans Mazzella & Feingold, 1994; Kapardis, 2010; Regoli & Hewitt, 2009).

Race

Les résultats émergeant de la littérature portant sur l’influence de la race d’un accusé lors d’un procès avec jury diffèrent d’une étude à l’autre. Les résultats d’une méta-analyse et d’une revue exhaustive de la littérature révèlent que la race seule n’a pas d’effet sur le verdict rendu (Devine et al., 2001; Mazzella & Feingold, 1994). En contrepartie, une méta-analyse sur le biais racial des Blancs envers le groupe minoritaire des Noirs rapporte un effet significatif, quoique petit, de la race sur les peines rendues. Cet effet traduit des peines plus longues pour les personnes de race noire que blanche lorsque données par des Blancs (Sweeney & Haney, 1992). Plus récemment, les résultats d’une autre méta-analyse ont également révélé des effets significatifs, quoique petits, du
biais racial en ce qui concerne la peine et le verdict rendus. Les participants ont davantage condamné les accusés appartenant à un groupe racial différent du leur et leur ont donné des peines plus longues (Mitchell, Haw, Pfeifer, & Meissner, 2005). Les effets de la race sur la sévérité du jugement rendu par le jury sont également modérés selon le type de crime. Plus précisément, la race n’a pas d’influence dans les cas de vol, d’agression ou de viol (Devine et al., 2001). De plus, les jurés sont plus sévères envers les Noirs dans les cas de négligence criminelle ayant causé la mort et plus sévères envers les Blancs dans les cas de fraude (MazzelIa & Feingold, 1994). Des effets modérateurs de certaines variables ont également été relevés, donnant un niveau plus élevé de biais racial de la part des Noirs que des Blancs. Plus précisément, cette tendance a été remarquée dans les études conduites ou publiées à la fm des années 1970, utilisant des échelles de type Lickert plutôt que dichotomiques et impliquant l’absence d’instructions données aux participants (Mitchell et al., 2005). Espinoza et Willis-Esqueda (2008) se sont intéressés à l’influence d’autres origines ethniques sur le processus décisionnel des jurys et ont découvert un biais envers un accusé d’origine mexicaine (comparativement à caucasienne) lorsque celui-ci était de faible statut socio-économique et représenté par un avocat d’origine mexicaine (plutôt que caucasienne). Dans ces conditions, les jurés ne croyaient pas en la version des faits de l’accusé et le blâmait davantage que dans les autres conditions expérimentales. En résumé, les résultats des études convergent vers une influence de la race d’un accusé dans les procès avec jury lorsqu’elle est en interaction avec d’autres variables. En contrepartie, lorsque la race est utilisée comme
une variable isolée, les résultats des études s’avèrent inconsistants.

Sexe

Les résultats d’une revue exhaustive de la littérature sont inconsistants quant à l’ influence du sexe d’un accusé lors d’un procès avec jury et démontrent que peu de travaux ont été réalisés en lien avec cette variable avant les années 2000 (Devine et al., 2001). Une étude démontre que le sexe n’influence pas le verdict rendu (Werner, Strube, Cole, & Kagehiro, 1985) alors qu’une autre soutient que le sexe en interaction avec les caractéristiques sociodémographiques des jurés exerce une influence, les participants étant plus cléments envers les accusés du même sexe (Nagel & Weitzman, 1972 : cité dans Devine ·et al., 2001). Mazzella et Feingold (1994), dans leur méta-analyse, concluent pour leur part que le sexe seul a peu d’effet. Néanmoins, lorsque les effets
sont regroupés selon le type de crime, on dénote une légère tendance chez un jury à être plus sévère envers un accusé de sexe masculin. Une des études avec les résultats les plus consistants démontre que le sexe aurait de l’influence seulement dans les cas d’assauts sexuels (Ellsworth & Morrow, 1998: cité dans Abwender & Hough, 2001). Dans la même lignée, les hommes ont été perçus davantage coupables par un jury simulé que les femmes dans des cas d’ infractions d’ordre sexuel (Rogers & Davies, 2007). En combinant le sexe avec l’apparence physique, il ressort que les femmes sont plus sévères avec les accusées de sexe féminin qui ne sont pas attirantes. Les hommes quant à eux, recommandent des peines plus sévères pour les femmes attirantes (Abwender & Hough, 2001). En combinant le sexe, le statut social et la présentation de remords par un accusé suspecté d’erreur médicale, les résultats démontrent qu’un homme haut placé qui ne
présente aucun remord sera vu comme moins coupable qu’un homme au plus faible statut. Par contre, les hommes de haut et faible statut reçoivent la même perception de culpabilité lorsqu’ils présentent des remords. Une femme qui ne présente pas de remords, pour sa part, sera vue comme davantage coupable si elle est haut placée. Nous serions plus sévères quand les comportements d’un individu ne sont pas cohérents avec les stéréotypes associés à son sexe (les hommes devant être confiants et les femmes, émotives). Nous nous attendons donc à ce qu’un homme n’exprime pas de remords mais une femme oui (Niedermeier, Kerr, & Horowitz, 2001). Il pourrait y avoir un biais en défaveur des femmes dans le cas où l’aliénation mentale est impliquée, considérant que ces dernières ont été perçues comme davantage responsables et coupables que les hommes pour le crime commis. Les femmes commettant des crimes pourraient être traitées plus sévèrement parce qu’elles violent les stéréotypes féminins habituellement reconnus (Breheney, Groscup, & Galietta, 2007). En résumé, les résultats des études convergent vers une influence du sexe d’un accusé dans les procès avec jury lorsqu’il est en interaction avec d’autres variables. En contrepartie, lorsque le sexe est utilisé comme une variable isolée, les résultats des études sont inconsistants

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Table des matières

Sommaire
Liste des tableaux
Remerciements
Introduction
Contexte théorique
Facteurs légaux et extralégaux
Influence des facteurs extralégaux
L’étude scientifique des jurys
Variables pouvant influencer le verdict du jury
Influence des caractéristiques des accusés
Race
Sexe
Statut socioéconomique (SSE)
Apparence physique
Les biais reliés à l’apparence physique
Ce qui est beau est bon
Autres explications aux biais reliés à l’apparence physique
Présentation de l’étude
Questions de recherche et hypothèses
Pertinence de l’étude
Méthode
Recherche des études
Critères d’inclusion et d’exclusion
Critères d’ inclusion
Critères d’exclusion
Procédure de codification des études
Analyse des données
Résu Itats
Résultats principaux
Verdict de culpabilité
Peine d’emprisonnement
Variables modératrices
Sexe de l’accusé
Sexe du participant
Type de criIne
Manipulation de la variable d’attirance physique
Mesure du verdict de culpabilité dans l’étude
Discussion
Discussion concernant les effets principaux
Discussion concernant les effets modérateurs
Sexe de l’accusé
Sexe du participant
Type de crime
Manipulation de la variable d’attirance physique
Mesure du verdict de culpabilité dans l’étude
Forces et limites de l’étude
Conclusion
Références

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