Historique
Les premiers rapports scientifiques décrivant des signes et symptômes en rapport avec le cancer et son traitement remontent à l’époque des sociétés antiques égyptiennes et grecques. [27,45,65,76] ce n’est qu’à partir du 17ème siècle que les premières observations de plusieurs tumeurs distinctes furent faites. [27,62,91] La migration de cellules cancéreuses pour former une masse tumorale à distance de la tumeur primitive a été soupçonnée pour la première fois par Fabrice d’Aquapende (1537-1619) puis John Hunter pour être démontrée par Bayle et Récamier en 1829. James Paget en 1889 publia des travaux dans le Lancet sur les différents moyens de propagation des tumeurs. [27,62,91] En 1895 en Allemagne Wilhelm Konrad Roentgen (1845–1923) a découvert les rayons X qui furent utilisés pour le diagnostic des cancers puis plus tard pour leur traitement. En 1910 la première société nationale de cancer est créée en Autriche. A partir de la fin du 20ème siècle et jusqu’à aujourd’hui il y’a eu la mise en place de stratégies communes sous l’égide de L’OMS pour la lutte, la prévention et l’amélioration de la survie lié au cancer. [58] Concernant le traitement des tumeurs, avant le 17ème siècle de nombreuses techniques furent expérimentées que ce soit en Egypte ou en Gréce (couteaux, brulures, fumée, plantes, métaux lourds). En Grèce, europe occidentale et au Proche Orient il a été découvert que des techniques chirurgicales, cautérisation peuvent être utilisées pour des tumeurs superficielles ; [27] Les manifestations rhumatologiques au cours des tumeurs : étude de 573 observations Ce n’est qu’à partir du 17ème siècle que Wilhem Fabricus a décrit de manière adéquate les interventions sur le sein et d’autres cancers. [27] Les premières chimiothérapies furent expérimentées en 1942 (moutarde azotée utilisée avec succès dans les hémopathies). Par la suite, durant les 50 années suivantes de nombreux produits ont été étudiés (plus de 85 000) pour parvenir à une cinquantaine de produits utilisés actuellement. [76] Entre 1900-1950, il y’a une utilisation et développement de la radiothérapie comme outil thérapeutique anticancéreux. En 1973 la première transplantation de moelle osseuse fut réussie utilisée dans le traitement des leucémies et lymphome.[58]
Phénotype de la cellule cancéreuse
Sur le plan morphologique, la cellule cancéreuse a généralement une taille et un noyau augmenté par rapport à la cellule normale. Son noyau présente une chromatine irrégulière et la proportion des cellules en mitose (index mitotique) est augmentée. Sur le plan fonctionnel, les cellules cancéreuses présentent des altérations de l’expression ou de la fonction de molécules d’adhésion à la matrice extracellulaire, une réorganisation du cytosquelette d’actine du cortex cellulaire, une motilité accrue, une augmentation de la production de facteurs de croissance, d’activateurs du plasminogène et d’enzymes capables de dégrader les composants de la matrice. Cela se traduit par un nombre illimité de divisions cellulaires sans subir le phénomène de sénescence (immortalisation). [12]
Facteurs de dissémination
La capacité à disséminer de la cellule cancéreuse dans des tissus adjacents est la première étape conduisant à l’apparition de métastases. La colonisation par les cellules tumorales de ces organes ne se fait pas de façon aléatoire mais relève d’une stratégie qui a été révélée pour la première fois en 1889 par le chirurgien britannique Stephen Paget : la théorie de la « graine et du sol ». Selon cette théorie, les cellules Les manifestations rhumatologiques au cours des tumeurs : étude de 573 observations tumorales (la graine) ne peuvent coloniser un organe que si le microenvironnement (le sol) dans lequel les dites cellules tumorales vont s’implanter, est favorable. Premièrement il y’a un remodelage morphologique et phénotypique de la cellule cancéreuse qui perd les marqueurs épithéliaux (E. cadhérine et cytokératine) et des fonctionnalités comme la polarité et la jonction intercellulaire facilitant le détachement des cellules tumorales. Les cellules tumorales acquièrent une forme et des marqueurs mésenchymateux (N-cadhérin, fibronectin, vimentin). Les cellules cancéreuses modulent le type d’intégrine exprimé à leur surface pour se fixer à la membrane basale. Après rupture de la membrane basale sécrètent des enzymes protéolytiques telles que les métalloprotéases (MMP) capables de dégrader la membrane basale et la matrice extracellulaire (MEC). La migration des cellules passe par l’accumulation de micro-filaments sous la membrane plasmique, permettant des déplacements par pseudopodes. Elle fait intervenir des facteurs autocrines de mobilité et des facteurs chimiotactiques, produits de la dégradation de la MEC, Cytokines et facteurs de croissance. Ce qui va permettre l’envahissement par contiguïté, locorégional, puis à distance via les lymphatiques et le sang. (Figure 4 A-D) [12,21,26,42,68,79,94,103]
Processus métastatique
Une fois dans le courant sanguin, Les cellules tumorales ont tendance à s’agréger (embols néoplasiques), ou à activer les plaquettes à leur contact entrainant une agrégation plaquettaire. Tout ceci pourrait les protéger des agressions mécaniques (pression sanguine, élongation et friction dans les capillaires), les isoler des cellules cytotoxiques (lymphocytes NK) et favoriser leur adhésion aux parois vasculaires. L’extravasation se fait par adhérence des cellules cancéreuses aux cellules endothéliales des capillaires et à la membrane basale sous-jacente par différentes molécules d’adhésion (sélectines, CD44, intégrines) ; l’interaction chimiokine (CXCR 3, 4, 6 exprimé par les cellules cancéreuses) avec leur ligand sécrété par l’organe cible déjà sensibilisé par les exosomes. Ils expriment des facteurs de croissance, cytokines et des facteurs angiogéniques pour le développement de métastase au sein de l’organe cible. [12,103]
Physiopathologie de la douleur cancéreuse
La douleur dans le cancer est générée par libération par la tumeur et les cellules du microenvironnement de substances algogéniques (médiateurs de l’inflammation TNF-α, IL-1β, protons, bradykinine, prostaglandines, endothélines) par une sensibilisation et une activation des terminaisons nerveuses sensorielles du tissu affecté. La croissance tumorale est également à l’origine d’une lésion et d’une activation des terminaisons nerveuses sensorielles et sympathiques mais aussi de leur bourgeonnement, à l’origine de douleurs neuropathiques. Cette réorganisation périphérique structurale des fibres nerveuses, ainsi qu’une réorganisation cellulaire et neurochimique intervenant dans la moelle épinière et le système nerveux central sont à l’origine d’une sensibilisation périphérique et centrale décrite dans la douleur chronique du cancer
Signes physiques
L’examen de l’appareil locomoteur recherchera au niveau des os, l’existence de déformations, tuméfactions osseuses et de fracture pathologique. Il recherchera également l’existence de douleur provoquée à la pression des masses osseuses. Au niveau articulaire on recherchera une boiterie, tuméfaction, des déformations. On recherchera la présence d’un épanchement, synovite. On terminera par la mensuration comparative des segments de membre. On explorera la mobilité à la recherche de raideur, ankylose, attitude vicieuse. Au niveau du rachis l’examen s’attellera à rechercher une gibbosité, cyphose, scoliose, attitude antalgique, une douleur paravertébrale ou à la pression des épineuses. On recherchera une raideur rachidienne (cervicale, dorsale, lombaire). On complètera l’examen par les manœuvres sacro-iliaques et la pression des articulations thoraciques antérieures, sternum, les mandibules. L’examen musculaire recherchera une amyotrophie, une dystrophie, une anomalie de la contraction ou de la décontraction musculaire et on cotera la force musculaire à la recherche d’un déficit musculaire. Les manifestations rhumatologiques au cours des tumeurs : étude de 573 observations L’examen neurologique recherchera un déficit moteur de type périphérique radiculaire, une diminution des réflexes ostéotendineux ou cutanés correspondant, une hypoesthésie, un signe de Babinski, Rossolimo ou de Hoffman. On complètera l’analyse par un examen complet de tous les appareils à la recherche d’une tumeur primitive, d’autres localisations métastatiques et d’autres complications. [42,43,53,92,103,112]
Exostose
Macroscopie : La tumeur est formée par une tige d’os médullaire couverte par une chape cartilagineuse lisse pale, de couleur bleue ou grise avec une épaisseur habituellement inférieure à 1 cm. Microscopie : On distingue trois couches : le périchondre, le cartilage et l’os. Les chondrocytes sont souvent arrangés en colonne, comme observés dans les plaques de croissance ou de manière désordonnée. L’ossification enchondrale est observée à l’interface os cartilage. La céllularité est variable dépendant de l’âge du patient. Des cellules binucléés, des calcifications, les plages de nécrose, des nodules ainsi que des kystes peuvent également être observés. Immunohistochimie : Les chondrocytes expriment le COL2 (collagène de type II) et dans la couche profonde le COL10. [39,55,60]
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Table des matières
Introduction
Première Partie
I-Rappels
I.1 Historique
I.2 La cellule cancéreuse
I.2.1 Phénotype de la cellule cancéreuse
I.2.2 Oncogénèse
I.3 Physiopathologie des manifestations ostéoarticulaires au cours des tumeurs
I.3.1 Tumeurs bénignes
I.3.2 Tumeurs malignes
I.3.3 Physiopathologie de la douleur cancéreuse
I.3.4 Principe de traitement
I.4 Données épidémiologiques
I.4.1 Fréquence
I.4.2 Sexe et âge
I.4.3 Race et ethnie
I.4.4 Autres facteurs pathogéniques
1.5 Données diagnostiques
I.5.1 Diagnostic positif
I.5.2 Diagnostic différentiel
I.5.3 Diagnostic étiologique
I.6 Données pronostiques
I.7 Données thérapeutiques
I.7.1 But
I.7.2 Moyens
I.7.3 Indication
Deuxième partie
II-Matériels et méthode
II.1 Cadre d’étude
II.2 Type d’étude
II.3 Population d’étude
II.4 Méthodes
II.5 Recueil des données
II.6 Analyse des données
III-Résultats
III.1 Données descriptives
III.2 Données analytiques
IV-Discussion
IV.1 Données épidémiologiques
IV.2 Données diagnostiques
IV.3 Données pronostiques et thérapeutiques
Conclusion
Recommandations
Références
Annexes
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