Rôle Physiologique de la peau
La peau assume de nombreuses fonctions, dont celles qui suivent : protéger le corps de la chaleur, des rayons du soleil, des blessures et des infections aider à réguler la température du corps
La circulation sanguine à la surface de la peau permet à la chaleur de s’échapper dans l’air et aide à maintenir la température corporelle constante.
La transpiration permet au corps de réguler sa température. On ne transpire pas tant que la température intérieure du corps n’est pas supérieure à 37°C. aider à contrôler la perte de liquides
La peau empêche le corps de perdre de l’eau et des électrolytes.
Mais, pour conserver cet équilibre, l’eau s’évapore continuellement à la surface de la peau. se débarrasser des déchets par les glandes sudoripares sentir
Les récepteurs nerveux de la peau sont les détecteurs de notre environnement, soit du froid, de la chaleur, de la douleur et de la pression. Ces récepteurs nerveux sont présents en plus grand nombre au bout des doigts
Dermo-hypodermite non nécrosante : l’érysipèle
L’érysipèle (photo 1) est une dermo-hypodermite aiguë d’origine infectieuse, très souvent streptococcique : le streptocoque bétahémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes) est le germe le plus souvent isolé ; généralement bénigne. Les érysipèles non streptococciques sont rares, dus à des germes variés (staphylocoque doré en premier lieu). Le diagnostic d’érysipèle est clinique. Le mode de début est brutal avec fièvre élevée et frissons. L’examen cutané retrouve un placard érythémateux et œdémateux, chaud, douloureux, d’évolution centrifuge, bien limité. Il existe souvent une adénopathie locorégionale et une lymphangite satellite. La localisation aux membres inférieurs est la plus fréquente, favorisée à ce niveau par les troubles circulatoires et le tableau réalisé est celui d’une «grosse jambe rouge aiguë fébrile». L’érysipèle peut également siéger au niveau de la face, et est plus rare de nos jours. Le diagnostic différentiel se pose, aux membres inférieurs, avec en premier lieu la fasciite nécrosante, mais également, un eczéma aigu; une thrombose veineuse profonde, une lymphangite, un syndrome des loges. Au visage, on évoquera toutes les causes d’œdème aigu du visage : la staphylococcie maligne de la face qui doit être reconnue rapidement du fait de sa gravité, un eczéma aigu, un zona ophtalmique, un œdème de Quincke. L’évolution est habituellement simple sous traitement adapté, l’apyrexie est obtenue rapidement et les signes locaux régressent en quelques jours. Des complications peuvent cependant survenir et peuvent être :
– locales sous la forme d’une dermo-hypodermite profonde (abcès, fasciite nécrosante) ou d’une thrombose veineuse profonde;
– générales par décompensation d’une tare sous-jacente (diabète, éthylisme chronique) ou par choc septique streptococcique;
– tardives à type majoritairement de récidive; l’érysipèle s’aggrave ou fait apparaître un lymphœdème; la glomérulonéphrite post streptococcique est exceptionnelle mais justifie la recherche d’une protéinurie trois semaines après l’épisode aigu.
Le traitement curatif repose sur: L’antibiothérapie précoce, administrée par voie intraveineuse (IV), en milieu hospitalier : pénicilline G, jusqu’à l’obtention de l’apyrexie et la diminution des signes inflammatoires locaux (environ 6 jours). Un relais par une antibiothérapie orale, pénicilline V, doit être poursuivi pendant 8 jours. La durée totale du traitement ne doit pas être inférieure à 10 jours. En cas d’allergie aux bêta-lactamines, un traitement par macrolides par voie intraveineuse est justifié : érythromycine, 3 g/24 h. Les traitements associés comprennent:
– le traitement de la porte d’entrée;
– la prévention de la maladie thromboembolique (HBPM à dose isocoagulante);
– la prévention de la décompensation de tares (diabète, éthylisme chronique) ;
– la vérification de la vaccination antitétanique.
Le traitement préventif consiste essentiellement en la prise en charge d’une insuffisance veino-lymphatique.
Furoncle, anthrax, furonculose
Les furoncles sont des folliculites profondes, nécrosantes, dues au staphylocoque doré. Les lésions siègent au niveau des zones d’hypersudation incluant la nuque, le pubis, les aisselles, la région thoracique antérieure, les régions séborrhéiques du visage, ou des zones de frottement comme les fesses, la ceinture et les épaules. Au début, un petit nodule induré, douloureux, se forme autour d’un poil. Puis, il s’agrandit et la nécrose du follicule, transformé en un « bourbillon », réalise une pustule jaunâtre. Ce bourbillon s’élimine spontanément, occasionnant un petit cratère qui se comblera en laissant une cicatrice. Il n’y a ni fièvre, ni autres signes généraux. Devant un furoncle isolé, le diagnostic est clinique et le prélèvement bactériologique reste inutile. Le principal diagnostic différentiel est représenté par l’inflammation ou l’infection d’un kyste épidermoïde. Un traitement antiseptique local seul suffit, sauf en cas de furoncle siégeant dans la région médio-faciale ou de patient immunodéprimé. L’anthrax est un agglomérat de plusieurs furoncles (Figure 2). Il réalise une tuméfaction étendue, rouge, chaude, douloureuse, cratériforme, parsemée de nombreuses pustules ayant un aspect en pomme d’arrosoir. Une fois rompue, la lésion élimine un pus relativement abondant avec des bourbillons. L’anthrax s’accompagne habituellement de signes généraux incluant fièvre, frissons et anorexie. Il se complique, plus souvent que le furoncle isolé, d’une lymphangite ou d’une septicémie, et peut être responsable de la décompensation d’un diabète. Le principal diagnostic différentiel est représenté par le charbon, dû à Bacillus anthracis. Outre le traitement antiseptique local et le traitement antibiotique par voie générale, toujours indispensable (synergistine de préférence, macrolide, oxacilline), un drainage chirurgical est habituel au stade de fluctuation. L’évolution se fait vers la constitution d’une cicatrice définitive inesthétique. La furonculose est une affection très invalidante. Elle est caractérisée par la survenue de furoncles, de façon chronique et récidivante, sur plusieurs mois ou années. Ils touchent avec prédilection la barbe, la nuque, les creux axillaires et les fesses. Le traitement comporte des mesures d’hygiène, ainsi que la recherche de facteurs favorisants généraux, notamment un diabète et une carence martiale. Le traitement antiseptique local des lésions doit être complété par l’éradication du portage chronique cutané ou muqueux, par l’application de pommade antibiotique (acide fusidique) au niveau des gîtes microbiens.
Le zona
Le zona (Photo 2) est dû à la réactivation du virus varicelle-zona qui, après la varicelle, persiste à l’état latent dans les ganglions sensitifs. Le diagnostic de zona est facile: il s’agit d’une éruption de grosses vésicules sur fond érythémateux, disposées de façon caractéristique le long d’un métamère. Les localisations les plus fréquentes sont le long des nerfs intercostaux et du nerf trijumeau où l’atteinte du nerf ophtalmique doit faire dépister des complications oculaires (kératites surtout) qui peuvent laisser des séquelles. Chez les sujets immunocompétents, le zona guérit spontanément en trois semaines environ et les complications sont rares, à type : de généralisation de l’éruption («zonavaricelle»), d’atteinte neurologique aiguë, de cicatrices atrophiques, et surtout de séquelles douloureuses résiduelles (algies post-zostériennes), qui surviennent chez les sujets âgés, de façon imprévisible. Ces algies post-zostériennes sont durables et peuvent être intenses et très pénibles, obligeant à des associations d’antalgiques et de psychotropes. Chez les immunodéprimés, il faut craindre des complications telles que les zonas nécrotiques, les zonas généralisés avec complications viscérales ou les zonas chroniques. La stratégie thérapeutique actuelle est la suivante pour:
– Les zonas des sujets immunocompétents: traitement antiseptique local + antalgiques simples. L’aciclovir oral ou IV est indiqué dans les cas suivants: zona ophtalmique; zona avec complication neurologique; zona généralisé.
– Les zonas des sujets immunodéprimés sont une indication de l’aciclovir intraveineux (IV) plutôt qu’oral.
Pédiculoses
On distingue la pédiculose de la tête due à Pediculus humanus variété capitis, la pédiculose du corps due à Pediculus humanus variété corporis et la pédiculose pubienne ou phtiriase due à Phtirius pubis. La pédiculose de la tête est la plus fréquente. La pédiculose du corps atteint des individus itinérants, à bas niveau social. Leur transmission est interhumaine. La phtiriase est à transmission sexuelle (c’est une infection sexuellement transmissible). Elles entraînent un prurit, des lésions de grattage pouvant se surinfecter : impétigo, pyodermite. L’examen met en évidence les lentes. Le traitement doit être pédiculicide et lenticide. On prescrit des organophosphorés (malathion) en lotion ou des pyréthrines de synthèse en lotion, aérosols, shampoing. Le problème actuel est celui des résistances aux divers insecticides. L’ivermectine est une alternative en 2ème intention en cas d’échec à un traitement par insecticides locaux. L’ivermectine topique est une nouvelle arme dans la lutte contre les poux (autorisée par la FDA en février 2012).
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LA REVUE DE LA LITTERATURE
I. RAPPELS ANATOMIQUE ETPHYSIOLOGIQUE DE LA PEAU
I.1 Anatomie de la peau
I.1.1 Épiderme
I.1.2 Derme
I.1.3 Tissu sous-cutané
I.2 Rôle Physiologique de la peau
II. AFFECTIONS DERMATOLOGIQUES INFECTIEUSES ET VENEROLOGIE (LES IST)
II.1 Affections dermatologiques infectieuses bactériennes
II.1.1 Cellulites infectieuses
II.1.1.1 Dermo-hypodermite non nécrosante : l’érysipèle
II.1.1.2 Dermo-hypodermite nécrosante : la fasciite nécrosante : une urgence médico-chirurgicale
II.1.2 Infections folliculaires
II.1.2.1 Folliculites et ostiofolliculites primitives
II.1.2.2 Furoncle, anthrax, furonculose
II.1.2.3 Staphylococcie maligne de la face
II.1.3 Infections superficielles non folliculaires : impétigo et ecthyma
II.2 Affections dermatologiques infectieuses virales
II.2.1 Herpès cutanéo-muqueux
II.2.2 Varicelle-zona
II.2.3 Infection à Cytomégalovirus (CMV)
II.2.4 Infection à Epstein-Barr virus (EBV)
II.2.5 Molluscum contagiosum
II.2.6 La maladie de Kaposi (MK)
II.3 Affections dermatologiques infectieuses parasitaires: les ectoparasitoses et les piqûres d’insectes
II.3.1 Gale humaine
II.3.2 Pédiculoses
II.3.3 Piqûres d’insectes
II.4 Affections dermatologiques infectieuses mycosiques superficielles
II.4.1 Candidoses
II.4.1.1 Candidoses oro-pharyngées
II.4.1.2 Intertrigos candidosiques
II.4.1.3 Onyxis et périonyxis candidosiques
II.4.1.4 Candidose vulvo-vaginale
II.4.1.5 Balano-posthite candidosique
II.4.2 Dermatophytoses
II.4.2.1 Dermatophytoses de la peau glabre
II.4.2.2 Dermatophytoses des plis ou intertrigos
II.4.2.3 Dermatophytoses des paumes des mains
II.4.2.4 Dermatophytoses unguéales ou onyxis à dermatophytes
II.4.2.5 Teignes du cuir chevelu
II.4.3 Malassezioses
II.4.3.1 Pityriasis versicolor
II.4.3.2 Dermite séborrhéique
II.4.4 Infections sexuellement transmissibles (IST)
II.4.4.1 Ulcérations génitales
II.4.4.2 Urétrites, vaginites et cervico-vaginites
II.4.4.3 Condylomes acuminés
III. MANIFESTATIONS DERMATOLOGIQUES AU COURS DE L’INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE (VIH)-SIDA
III.1 Affections dermatologiques infectieuses
III.1.2 Affections dermatologiques infectieuses bactériennes
III.1.2.1 Streptococcies et staphylococcies
III.1.2.2 Mycobactérioses
III.1.2.3 Syphilis
III.1.2.4 Chancre mou
III.1.3 Affections dermatologiques infectieuses virales
III.1.3.1 Primo-infection par le VIH
III.1.3.2 Herpès
III.1.2.3 Varicelle-zona
III.1.3.4 Molluscum contagiosum
III.1.3.5 Verrues
III.1.3.6 Leucoplasie orale chevelue
III.1.4 Affections dermatologiques infectieuses parasitaires
III.1.4.1. Gale ou Scabiose
III.1.4.2 Démodécidose
III.1.5Affections dermatologiques infectieuses mycosiques
III.1.5.1 Infections à Candida albicans
III.1.5.2 Dermatophyties
III.1.5.3 Pityrosporoses
III.1.5.4 Cryptococcose
III.1.5.5 Histoplasmose
III.2 Maladie de Kaposi-SIDA (MK-SIDA)
III.3 Néoplasies cutanées
III.3.1 Lymphomes
III.3.2 Carcinomes
III.4 Manifestations dermatologiques inflammatoires
III.4.1 Dermatite séborrhéique
III.4.2 Prurigo
III.4.3 Eczéma, xérose, ichtyose
III.4.4 Folliculites
III.4.5 Toxidermies
III.4.6 Autres manifestations
IV. MANIFESTATIONS DERMATOLOGIQUES AU COURS DES MALADIES INFECTIEUSES
IV.1 Manifestations dermatologiques au cours de maladies infectieuses bactériennes
IV.1.1 Infections tropicales
IV.1.2 Infections cosmopolites
IV.1.3 Les Mycobactérioses
IV.1.4 Actinomycétomes (mycétomes)
IV.2 Manifestations dermatologiques au cours de maladies infectieuses virales
IV.2.1 Viroses tropicales éruptives
IV.3 Manifestations dermatologiques au cours de maladies infectieuses parasitaires
IV.3.1 Leishmanioses cutanées
IV.3.2 Les trypanosomiases ouest-africaines
IV.3.3 Amibiase cutanée
IV.3.4 La bilharziose cutanée tardive
IV.3.5 Nématodoses de type filarioses
IV.4 Manifestations dermatologiques au cours de maladies infectieuses mycosiques : mycoses semi-profondes et profondes
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE D’ETUDE
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 Type d’étude
II.2 Critères d’inclusion
II.3 Critères de non inclusion
II.4 Méthode de collecte des données
II.5 Saisie et analyse des données
II.6 Respect du principe d’Ethique
II.7 Difficultés rencontrées au cours de l’étude
III. RESULTATS
III.1 Aspects épidémiologiques
III.1.1 Répartition des patients selon l’année
III.1.2 Répartition des patients selon le mois d’hospitalisation
III.1.3 Répartition des patients en fonction de l’âge
III.1.4 Répartition des patients en fonction du sexe
III.1.5 Répartition des patients selon la Nationalité
III.1.6 Répartition des patients en fonction de la provenance
III.1.7 Répartition des patients selon l’adresse
III.1.8 Répartition des patients en fonction de la profession
III.2 Aspects cliniques
III.2.1 Répartition des patients selon le motif d’hospitalisation
III.2.2 Répartition des patients selon le motif d’hospitalisation dermatologique ou non
III.2.3 Répartition des patients selon la nature du motif d’hospitalisation dermatologique
III.2.4 Répartition des patients selon le terrain
III.2.5 Répartition des patients selon l’existence d’antécédents dermatologiques
III.2.6 Répartition selon les lésions élémentaires
III.2.7 Répartition des patients selon le rang qu’occupait la pathologie dermatologique à l’arrivée dans le service
III.2.8 Répartition selon le diagnostic
III.2.8.1Répartition des affections dermatologiques infectieuses
III.2.8.2 Répartition selon les IST
III.2.8.3 Répartition des maladies infectieuses associées à des manifestations dermatologiques
III.3 Aspects paracliniques
III.3.1 Répartition des patients selon l’existence d’un prélèvement à visée étiologique ou non
III.4 Aspects de prise en charge:
III.4.1 Répartition des patients selon la demande ou non d’un avis dermatologique
III.4.2 Répartition des patients selon la nature de l’avis dermatologique
III.4.3 Répartition des patients selon le lieu de la prise en charge de la pathologie dermatologique
III.4.4 Répartition des patients selon l’utilisation ou non de médicaments à visée dermatologique
III.5 Aspects évolutifs
III.5.1 Répartition des patients selon leur évolution
III.5.2 Répartition des patients selon l’évolution de la pathologie dermatologique
III.5.3 Répartition des patients selon que la cause probable du décès soit dermatologique ou non
III.6 Aspects spécifiques chez les PvVIH
III.6.1 Aspects diagnostiques
III.6.2 Répartition des PvVIH ayant une atteinte dermatologique selon le taux de CD4
III.6.3 Répartition des patients selon la prise ou non d’antirétroviraux
IV. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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